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EAN : 9782841723508
736 pages
L’Atalante (01/11/2006)
3.85/5   241 notes
Résumé :
En 2030, l'enjeu vital autour duquel se battent les peuples et les nations n'est plus le pétrole mais l'eau potable. Sécheresse et réchauffement climatique obligent. Aussi, quand un petit pays d'Afrique assoiffé découvre, grâce à une image satellite piratée, une nappe phréatique dans son sous-sol, c'est la survie assurée !
Assurée ? Pas évident : un grand consortium américain, à qui appartient le satellite, revendique la possession de cette nappe et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un livre qui, peut-être, donne tort à Octave Mirbeau lorsqu'il affirme dans "les 21 jours d'un neurasthénique" que l'idée dort dans les livres, que la vérité et le bonheur n'en sortent jamais.
Que finalement le pouvoir de la Littérature est limité !
Le livre de Jean-Marc Ligny, "Aqua", est un pavé dans la mare.
730 pages de roman bien ficelé et passionnant ...
850 grammes de science-fiction parue en 2006 aux éditions nantaises "l'Atalante" ...
C'est la douche froide !
Qu'avons-nous fait pour mériter cela ?
Ce roman est un roman d'anticipation qui projette sa lectrice, son lecteur dans un monde qui n'est pas si éloigné du notre.
La Hollande, Saint-Malo, le Burkina-Faso, le Kansas ... L'enjeu est mondialisé.
Une image satellite volée par un jeune hacker a révélé l'existence d'une immense nappe phréatique dans les sous-sols du Burkina-Faso, le pays des "hommes intègres".
Les intérêts vont déchaîner le pire comme le meilleur.
Laurie et Rudy vont convoyer du matériel de forage ...
Ce roman, qui démarre à la fois doucement et sur les chapeaux de roues, est écrit de manière magistrale et articulé de façon efficace.
On n'y perd jamais le fil du récit, malgré une certaine multiplicité des lieux et des personnages.
Ces derniers vont être appelés à interagir entre eux et sur un monde que déjà l'on semble entrapercevoir aujourd'hui.
Car, dans l'anticipation, l'analyse accompagne ici l'action.
C'est réfléchi, et c'est bien vu.
Mais c'est glaçant.
Peut-être plus encore d'ailleurs qu'"Exodes" et que "dix légendes des âges sombres" car le récit d'"Aqua" est à mon sens celui qui fait la charnière entre notre monde et celui plus apocalyptique encore des deux autres ouvrages.
Le cri d'alarme est patent.
Il assèche le Burkina-Faso.
Il inonde la Hollande.
Et fait suinter les vieux murs de Saint-Malo.
Mais, dans son récit, par dessus tout cela, Jean-Marc Ligny à aucun moment ne perd pas de vue la part d'humanité de ses personnages.
Ils sont décrits tels qu'on les connaît déjà, à peine caricaturés dans leurs réalités de générosité et d'égoïsme, de désespoir et de courage.
"Aqua" est un grand roman, un de ceux qui marquent le genre, un de ceux qui font espérer que la Littérature ne soit pas aussi vaine que semblait le penser Octave Mirbeau ...
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« -… Et maintenant, mes chers amis, voici venu le moment que nous attendons tous depuis si longtemps, cet instant de grâce où, de ce sol devenu stérile, va jaillir la source de vie, l'eau précieuse ! »
Nous sommes en 2030, l'eau est devenue un trésor aussi recherché que l'or. Les dérèglements climatiques modifient la surface du monde. le nord est en proie aux tornades et le sud souffre d'une sécheresse sans précédent. Au Burkina Faso, particulièrement, la population meurt littéralement de soif et le gouvernement dirigé par une femme intègre ne sait plus comment sauver son pays. La situation est désespérée jusqu'au jour où un hacker découvre une photo satellite d'une nappe phréatique inconnue et la diffuse sur le site d'une ong humanitaire. C'est alors le branle-bas de combat entre les autorités burkinabé qui ont besoin de matériel pour extraire l'eau et le pdg d'une société américaine qui estime que la nappe lui appartient. Nous allons suivre en alternance plusieurs personnages qui sont emportés dans cette aventure. Laurie, une jeune française qui travaille pour une ong ; Rudy, un hollandais qui perd toute sa famille dans un attentat terroriste ; Abou, le fis de la présidente burkinabé qui est initié à la magie, les membres d'une secte religieuse fanatique et encore bien d'autres.

Après avoir dévoré Exodes, un roman plus récent de l'auteur, j'ai eu envie de replonger dans son univers et, soulagement, j'ai été plus que conquise par Aqua TM. C'est à nouveau un gros pavé, le schéma narratif est le même : un récit rythmé, alternant les coups d'oeil sur la vie des différents protagonistes et l'écriture est tout aussi soignée et maîtrisée.
Les thèmes font penser à Pierre Bordage, la comparaison est inévitable. A mon sens, Jean-Marc Ligny se situe même un cran au-dessus. J'ai rarement lu des ouvrages de ce genre aussi bien ficelés. Dans Aqua TM, on croit à l'avenir qu'il compose. Les images que nous en avons sont précises, colorées et vraisemblables. C'est un concentré d'humanité, qui passe en revue autant les enjeux personnels que politiques, qui prend en compte les questionnements qui sont les nôtres sur l'avenir de la planète et qui y répond avec un mélange de pessimisme et d'espoir. Bref, c'est un excellent roman d'anticipation !
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Si la thématique du réchauffement climatique occupe de plus en plus de place ces dernières années dans le domaine de la SF (et sur le devant de la scène politique en général), cela fait longtemps que la problématique travaille Jean-Marc Ligny, prolifique auteur à qui on doit de nombreux romans sur le sujet. Après avoir beaucoup apprécié « Semences » et « Alliances », les deux derniers ouvrages de l'auteur dédiés au sujet, j'ai décidé de me lancer dans la lecture de l'une de ses précédentes oeuvres, « Aqua TM », qui inaugurait en 2007 un nouveau cycle consacré justement à la question écologique et aux conséquences du réchauffement dans des futurs plus ou moins éloignés. Récompensé lors de sa sortie par les prix parmi les plus prestigieux de la sphère imaginaire (Prix Julia Verlanger, Prix Rosny aîné, Prix Bob Morane, Prix Imaginales…), le roman est celui qui se situe dans l'avenir le plus proche puisque nous sommes ici en 2030. En dépit de cette proximité temporelle, on a du mal à reconnaître notre monde dans celui dépeint par Jean-Marc Ligny qui, à l'aide d'une solide documentation scientifique (détaillée dans une bibliographie instructive en fin d'ouvrage), imagine un futur à très court terme glaçant tant en raison de sa plausibilité que de sa noirceur. Gros pavé de neuf-cent pages, le roman s'attache aux pas d'une poignée de personnages qui, chacun, permettent de mettre en lumière un aspect de ce futur pré-apocalyptique. La première, Laurie, est une jeune française vivant à Saint-Malo, ville désormais menacée, en dépit de ses puissants remparts, par la montée des eaux, et qui peine à trouver un sens à sa vie, malgré son travail au sein d'une ONG implantée partout dans le monde pour venir en aide aux personnes touchées par les effets du réchauffement climatique. le second, Rudy, est justement l'un de ces sinistrés, ravagé par la perte de sa femme et de sa fille suite à un attentat qui aboutit à la destruction d'une bonne partie des Pays-Bas, et désormais en proie à un groupuscule néo-nazi désireux de lui faire la peau. Bien moins sympathique, le troisième protagoniste est le PDG d'une multinationale américaine, vivant à l'abri dans une bulle préservée de tous les effets indésirables du réchauffement de la Terre et bien décidé à s'accaparer, pour son profit, une ressource d'eau récemment découverte au Burkina Faso, l'un des pays les plus pauvres du monde. Quatrième et cinquième personnage clé : la présidente de ce petit état africain et son fils, tous deux déterminés à exploiter cette source pour en faire bénéficier la population du pays qui meurt littéralement de soif depuis des années.

L'intrigue est dense, et la mise en place prend du temps, si bien qu'il se passe quelques centaines de pages avant que les différents fils des mini-intrigues propres à chaque personnage se rejoignent et forment une trame cohérente. Bien que longue, l'exposition des spécificités des parcours des différents protagoniste, mais aussi du contexte planétaire mis en scène ici se révèle absolument nécessaire et permet au lecteur de mieux se familiariser avec ce décor dont on traque avec sidération toutes les anomalies tout en cernant progressivement tous les enjeux liés à l'exploitation de cette nappe phréatique burkinabé. Difficile de ne pas éprouver une sorte de fascination morbide pour le futur tel qu'imaginé ici par Jean-Marc Ligny, futur d'autant plus inquiétant qu'il paraît, aujourd'hui encore, tout à fait crédible (quoi que peut-être pas à aussi court terme, maigre consolation...). Désormais plus personne sur Terre ne peut prétendre remettre en question le réchauffement climatique et ses effets : l'heure est plutôt à la préservation d'espaces préservés pour ceux qui le peuvent encore, et au bidouillage ou à l'exode pour le reste de la population. L'Europe occupe finalement une place assez marginale dans le roman, les seules visions que l'auteur nous en propose consistant en cette ville de Saint-Malo peu à peu engloutie par les flots, en ces Pays-Bas détruits par un tsunami et en cette Allemagne en proie à la peur en raison de l'affluence de réfugiés climatiques, ce qui incite la population à se questionner sur la pertinence de la création d'enclaves privées réservées à une élite, tout en renforçant les contingents de groupuscules d'extrême-droite de plus en plus actifs sur le terrain. du côté des États-Unis, rien ne va plus non plus ! Fragilisé par une guerre calamiteuse menée contre le Mexique suite à la volonté de celui-ci de sortir des accords de libre-échange, le pays est en proie à la sécession de plusieurs de ses états du Sud tandis que la récession fait des ravages, incitant l'ex-géant mondial à adopter une politique isolationniste. Tout cela n'est déjà pas bien réjouissant, mais n'est rien comparé au sort réservé ici à l'Afrique en général, et au Burkina en particulier. En première ligne face aux effets du réchauffement, le continent africain se meurt, certaines zones devenant totalement impropres à la vie humaine tandis que des pays comme le Burkina subissent de plein fouet les effets d'une sécheresse sans fin, à laquelle il faut ajouter la famine et les épidémies.

Certaines scènes sont à la limite du soutenables mais mettent en lumière la gravité d'une situation dont nous avons d'ores et déjà les prémices sous les yeux. Il n'empêche que l'ambiance est lourde, oppressante, et qu'on peine dans un premier temps à sortir de l'espèce de torpeur dans laquelle cette vision futuriste pessimiste, mais hélas lucide, du monde nous plonge. Heureusement, le roman ne se limite pas à cela et est également porteur d'espoir à travers le combat de ce petit pays pour préserver la dernière ressource en eau qu'il lui reste de l'appétit de ce PDG américain. Une bonne partie de l'ouvrage est construite comme un véritable thriller, au point qu'il devient difficile de le lâcher. On s'identifie évidemment aisément à ces Burkinabés dont on découvre les conditions de vie extrêmement difficiles en même temps qu'un certain nombre de traditions qui apportent une fraîcheur bienvenue et permettent d'introduire quelques éléments de fantastique qui vont être amenés à prendre de plus en plus d'importance au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue. L'arc narratif consacré à Laurie et Rudy adopte quant à lui la forme d'un long road-trip semé d'embûches qui nous permet d'arpenter ce continent africain ravagé dans lequel, pourtant, la vie n'a pas dit son dernier mot. La construction générale du roman participe aussi à entretenir l'intérêt du lecteur, chaque chapitre étant composé de nombreux allers et venus entre les différents protagonistes et leur zone d'intervention, ce qui permet à chaque pan de l'intrigue d'évoluer en parallèle et de façon équilibrée tout au long du roman. le passage d'un point de vue à l'autre est également rythmé par des extraits divers, articles, rapports officiels ou officieux, publicités… le tout servant à poser un peu plus le décor et à mettre en lumière certains aspects de l'univers peu ou pas évoqués dans la narration elle-même. On découvre par ce biais les transformations radicales de certaines parties du monde sous l'effet du réchauffement climatique (arrivée du paludisme en France, créations d'enclaves réservées à l'élite, migrations…) mais aussi l'émergence d'un certain nombre de palliatifs à l'angoisse provoquée par la menace inhérente au réchauffement climatique (immersions dans des réalités virtuelles de plus en plus performantes, explosion des ventes de produits psychotropes sophistiqués, émergence de la Divine Légion, un groupuscule suprémaciste blanc, mélange du KKK, des témoins de Jéhovah et de néo-nazis)…

Pour coller à cet univers sombre et complexe, il fallait évidement des personnages à la hauteur, et, là-encore, l'auteur ne déçoit pas. Laurie et Rudy forment un binôme attachant et complémentaire qu'on suit avec plaisir tout au long de leur périple dans le désert. Chacun porte en lui les fantômes de ceux ou celles qu'ils/elles ont perdu, et il est intéressant de voir leur deux visions très différentes d'appréhender les choses se confronter et évoluer. La présidente du Burkina Faso, et toutes celles et ceux qui gravitent dans son entourage, sont également très réussis et suscitent immédiatement la sympathie, l'auteur imaginant un pays certes ravagé par le manque d'eau mais tentant tant bien que mal de mériter son nom de « pays des hommes intègres ». Les Américains suscitent évidemment moins d'empathie, à commencer par Fuller, le PDG prêt à tout pour exploiter cette nappe phréatique providentielle et qui cumule, de façon un peu caricaturale, tous les défauts inhérents dans notre esprit à l'occupation d'une position dominante (cynisme, voracité, luxure, absence de scrupules…). Les personnages de son entourage sont modelés selon le même moule, et on peut regretter ce léger manque de nuance, quand bien même il faut admettre que cela fonctionne plutôt bien d'un point de vue narratif. Parmi les autres bémols que j'aurais à formuler figure l'omniprésence de scènes de sexe, d'abord dérangeantes dans la première partie car donnant dans la surenchère et dépeignant majoritairement des rapports non consentis, ensuite lassantes par leur redondance (quand bien même la violence en a été gommée), l'histoire d'amour dépeinte ne nécessitant certainement pas d'occuper une place aussi importante dans la dernière partie du récit. C'est cette dernière partie qui se révèle d'ailleurs la plus faible du livre, bien qu'elle se montre malgré tout satisfaisante dans le sens où toutes les pièces du puzzle s'emboîtent enfin et où l'auteur ne laisse en suspend le sort d'aucun personnage, même parmi les très secondaires. Les choix de certains protagonistes ou ce que leur réserve l'avenir laissent toutefois parfois dubitatif, ce qui ne remet cela dit pas en cause l'implication et le plaisir que le lecteur a pu ressentir tout au long de sa lecture.

Avec « Aqua TM », Jean-Marc Ligny signe un roman d'anticipation remarquable aussi bien par sa densité, la qualité de son décor et surtout celle de son intrigue qui nous tient en haleine du début à la fin. Cette plongée dans ce futur proche d'autant plus désespérant qu'il nous pend au nez n'est certes pas des plus apaisante, mais on se prend vite au jeu de cette lutte pleine de rebondissement entre un Goliath américain détestable et un David africain pour lequel on prend immédiatement fait et cause. Si vous cherchez un bon thriller d'anticipation mâtiné de fantastique et porté par des protagonistes bien campés, vous devriez adorer le voyage.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Je misais sur du feel-good pour cette fin d'année et finir sur un bon sentiment. Et voilà que je décide de lire du SF d'anticipation sur la fin du monde qui plombe bien le moral ! Pourquoi ce choix ? Ouais, bon, bah je n'en sais rien. Voilà voilà.

N'étant pas fan de SF, j'avais quand même beaucoup apprécié "Exodes" du même auteur. J'avais même été bluffé et c'était carrément un coup de coeur.

"Aqua" se situe, niveau temporalité, avant "Exodes"

Deux autres romans se trouvent à la suite, mais peuvent chacun se lire indépendamment, car ils ne font pas partie d'une série en tant que tel mais sont différenciés par les dates des événements.

Ici, nous nous situons en 2030. Pas si éloigné que ça finalement...
À travers ce roman, j'ai pu donc voir ce qu'il se passait avant Exodes.

Le sujet principal est l'eau, comme nous pouvons le deviner au titre. D'un côté, nous avons celles et ceux qui subissent la sécheresse avec ses restrictions d'eau. Cet or bleu qui est devenu rare et cher. Les hommes tombent de plus en plus et meurent.
Et de l'autre côté, nous avons les pluies et ces terribles inondations qui anéantirent tout.

Dans ce roman, tout tourne (presque) autour d'une nappe phréatique.

Le roman s'ouvre sur un prologue avec comme sujets d'actualité, un ouragan sur les îles britanniques, les Pays-Bas qui renforcent leurs digues, un treizième mois de sécheresse en Andalousie avec la faune qui meurt lentement, des méduses mutantes en Italie et des glissements de terrain dans les Alpes.

Voilà le décor est planté et on sait à quoi se tenir lorsque nous décidons de poursuivre.

Comme d'habitude, nous retrouvons plusieurs personnages tout aussi importants les uns que les autres qui font face à ce chaos de différentes façons. Toutes s'imbriquent ensuite les unes aux autres comme pour Exodes.

L'auteur arrive à retranscrire les émotions et ce qui entoure chacun de ses protagonistes avec brio.

Bravo d'arriver à faire tenir un lecteur du début à la fin pour un aussi gros pavé.

J'ai tout de même une préférence pour le Tome 2.

Ce roman, est un cri d'alarme qui fait peur.

Si vous souhaitez lire cet auteur, vous savez où vous mettez les pieds.
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N'ayez pas peur de la taille du volume. Un roman de 800 pages, on hésite parfois et cela est compréhensible.
Avec cette histoire haletante écrite par JM Ligny, on est balloté par les événements furieux de ce roman d'anticipation et j'insiste bien sur cette qualification. Dans ce récit, on entrevoit les cataclysmes auxquels nous pourrions être rapidement confrontés dans les années à venir, et l'utilisation du conditionnel est abusive lorsque l'on parle des pays du Sahel qui, avec les effets des dérèglements climatiques, sont déjà totalement touchés par ce dont parle l'auteur avec autant de véracité.
Lorsque nous retrouvons nos compagnons de récit au Burkina Faso, nous n'avons pas de mal à imaginer ce qu'ils vivent. Aux portes de l'enfer!
L'eau est un des principaux enjeux d'un proche futur, qui frappe déjà une bonne partie de notre planète, enjeux économiques, écologiques et stratégiques.
Excellent roman post-apocalyptique avec beaucoup de rythme, des personnages attachants et à la strcuture intéressante. A lire!
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 juin 2007
Lecture jeune, n°122 - Résumer un livre comme Aqua TM tient de la gageure, mais évoquer sa thématique principale reste possible. Un satellite appartenant à une multinationale implantée aux Etats-Unis détecte une immense nappe phréatique sous un lac desséché du Burkina-Faso, pays à la population décimée par la sécheresse. Alertée par un hacker, la présidente du pays se bat avec acharnement pour obtenir la propriété de cette eau, aidée par une ONG qui lui envoie un camion avec du matériel de forage. Le véhicule traverse une Europe ravagée par les catastrophes climatiques et la violence, et une Afrique qui se meurt, pendant que les capitalistes américains fourbissent leurs armes pour réduire à néant les prétentions de ces misérables Africains. On ne s’ennuie jamais à la lecture de cet épais roman de plus de 700 pages, avec ses trois axes narratifs répartis sur trois continents (Afrique, Europe, Amérique du Nord) et ses nombreux personnages finement caractérisés. Ce livre épais, mais divisé en courts chapitres nerveux, à l’intrigue bien construite et aux fréquents rebondissements, brasse des thèmes familiers aux lecteurs de science-fiction : le réchauffement climatique, le pillage des pays pauvres par les multinationales, l’explosion des inégalités, la montée des violences, l’influence croissante des sectes et du fanatisme religieux... Très bien documenté mais aucunement pédant, ce thriller politique se déroule en 2030. La Chine s’impose face aux Etats-Unis affaiblis par les guerres et face à une Europe luttant pour sa survie, dans un contexte écologique de raréfaction de l’eau sur la planète. Il se teinte de fantastique et de touches plus sentimentales avec une idylle en fin de livre. Cette somme à l’écriture fluide, poétique par moments, mérite largement le prix Bob Morane 2007 qu’elle vient de recevoir. Même si elle semble pessimiste sur l’avenir de l’homme, elle ne peut laisser indifférent celui qui accepte de s’y plonger ! Marie-Françoise Brihaye
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
En ce temps-là, le monde se transformera. [...]
Les hautes berges des fleuves s'affaisseront
comme des murailles de pisé
sous l'effet de la tornade.
Les eaux des rivières descendront à l'étiage,
les forêts deviendront des déserts,
les grandes cités ne seront plus qu'amas de ruines.
Là où ruisselaient les cours d'eau,
on ne verra plus que bancs de sable.
(in "Njeddo Dewal", conte initiatique peul retranscrit par Amadou Hampâté Bâ - Nouvelles Editions Ivoiriennes, 1993)
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Suite aux émeutes de la nuit du 16 au 17 novembre et à l’attaque du Parlement européen par des éléments subversifs, le couvre-feu est avancé à 20 h au lieu de 22 h, à effet immédiat et pour une durée indéterminée. Les personnes devant se déplacer la nuit (raisons professionnelles uniquement) peuvent obtenir un laissez-passer dans les postes de police.
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…désormais aucun doute que l’effondrement de l’Asluitdijk a été provoqué par un attentat. L’enquête s’oriente une fois de plus vers le Jihad islamique international. Nous avons interrogé à ce propos le général Horst Zimmermann, spécialiste de l’armement tactique non conventionnel au sein de l’Euroforce. Alors, mon général, attentat ou pas ? Jihad ou pas ?
– Attentat, certainement. Tous les indices tendent à prouver qu’une ou plusieurs bombes à plasma ont été utilisées. Notamment le degré de fusion du point d’impact, ainsi que le clash électromagnétique qui a affecté l’ensemble des Pays-Bas.
– Le Jihad islamique possèderait des bombes à plasma ?
– Ce n’est pas totalement impossible, mais personnellement j’en doute. Ce type de bombe requier une haute technologie et des matériaux stratégiquement sensibles, dont la fabrication, le stockage et le transport sont sous notre contrôle. Introduire cette bombe au sein de l’UE n’aurait pas échappé à nos services de renseignements. Elle a donc été montée sur place, en Europe. Or les réseaux islamistes implantés sur le territoire n’ont pas, à notre connaissance, les moyens d’acquérir ou d’accéder à un tel matériel. En revanche, la Divine Légion…
– Merci, mon général. Donc, vous l’avez entendu comme moi, il est possible qu’une nouvelle antenne du Johad islamique ait réussi à s’infiltrer au coeur même de l’Europe et possède un laboratoire high-tech lui permettant de fabriquer des bombes à plasma. L’affaire est sérieuse et nous vous tiendrons informés de ses développements en temps réel, restez avec nous sur Euronews !
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La famille du maire de Kongoussi est scotchée devant la vieille télé 16/9 qui trône dans le salon pénombreux, aux persiennes closes sur la fournaise. La clim est en panne, le ventilo ne brasse que les ondes de chaleur, il fait 45°C dans la pièce et l’écran de la télé au bord de la surchauffe tressaute par moments. Les images glauques des Pays-Bas noyés sous les eaux qui sont diffusées en boucle depuis le début du journal paraissent à la famille Zebango venir d’une autre planète. Ils contemplent bouche bée ces immensités liquides, plombées par un ciel lourd et bas crachinant sur les ruines.
C’est Félicité, la fille cadette, qui exprime la première une opinion sans doute partagée :
– Tch ! C’est pas juste : les autres là, ils crèvent d’avoir trop d’eau, et nous d’en avoir pas assez. Ils devraient nous en donner !
– Félicité, tais-toi ! gronde sa mère Alimatou. C’est trop grave, tout ça. Faut pas plaisanter avec la mort.
Félicité a raison, se dit Étienne, son père. Trois cent mille noyés aux Pays-Bas, c’est une catastrophe mondiale. Un million et demi de morts chez nous à cause de la sécheresse, on n’en parle même pas. Tout le monde s’en fout, du Burkina.
En homme politique conscient de la situation internationale et de ses retombées sur la vie locale, Étienne Zebango devine déjà ce que cette catastrophe européenne aura comme conséquences sur son pays : un maximum de fonds vont être octroyés à la reconstruction des Pays-Bas, ce qui signifiera une nouvelle diminution de l’aide déjà congrue aux PPP, les Pays les plus pauvres, dont le Burkina Faso fait partie ; les ONG vont être appelées à la rescousse par les pouvoirs publics défaillants et seront indisponibles ici pour lutter contre la sécheresse et le paludisme ; les médias seront mobilisés sur les lieux du désastre et continueront d’ignorer la mort lente de la moitié du continent africain. Kongoussi va crever sous les vents de sable et personne n’en saura jamais rien.
Étienne ne peut s’empêcher de jauger chaque « situation d’urgence » (comme on dit par euphémisme) que subissent quasi quotidiennement la plupart des nations du monde à l’aune de la sienne propre, celle de la ville dont il est le principal responsable : à l’agonie de Kongoussi, peu spectaculaire mais inexorable. Désertée par ses forces vives, parties en quête d’eau dans le sud du pays ou autour de ce qui reste du fleuve Niger ; décimée par la faim, la soif et les maladies véhiculées par des eaux insalubres : paludisme, dengue, diarrhées, bilharzioses, sans parler du choléra qui l’a épargnée jusqu’ici, Dieu merci ; ruinée par dix années de sécheresse consécutives, qui ont réduit à néant tout espoir d’élevage, de récoltes, de tourisme ou d’investissements ; humiliée par une mendicité permanente auprès des pouvoirs publics, des ONG, de l’Union africaine, des organismes internationaux : juste un dossier parmi des milliers…
Membre du PRB (Pour le renouveau du Burkina, le parti actuellement au pouvoir) depuis sa fondation en 2011, Étienne Zebango s’est toujours efforcé, en tant que conseiller municipal, puis adjoint, puis maire, de défendre et d’appliquer les principes prônés par sa présidente : économie solidaire, développement durable, respect de l’environnement, autosuffisance énergétique et alimentaire, éducation libre et gratuite, services publics accessibles à tous. Beaux principes en vérité, mais qui supposent un minimum d’organisation sociale… Or comment faire quand les conseillers municipaux meurent ou s’en vont l’un après l’autre, quand les commerces ferment faute de clients, quand les agriculteurs en sont réduits à gratter un sable stérile et les éleveurs à manger les carcasses de leurs animaux morts, quand les canaux d’irrigation ne charrient plus que de la poussière, quand la route fond au soleil sans qu’aucun camion n’y imprime plus ses traces ? Quand l’eau n’est plus distribuée par l’État, mais par des mafias qui en doublent le prix sans aucune garantie sanitaire ? Que promettre, que projeter, qu’annoncer ? Où trouver les budgets nécessaires ? Comment croire encore en la survie de Kongoussi ?
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Lao-Tseu a exprimé ces paroles:" Il n'est de plus grand péché que convoiter beaucoup, point de plus grand mal que d'être insatiable, pas de pire faute que l'appétit de posséder. Se contenter du suffisant est se suffire toujours."
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Vidéo de Jean-Marc Ligny
Désormais l'eau de pluie est devenue impropre à la consommation humaine, polluée par les particules chimiques éternelles jusque dans les endroits les plus reculés du globe, tandis que la fonte des glaciers compromet l'abondance ou la régularité des précipitations. Nous atteignons la limite de l'eau. Bientôt, sinon dès aujourd'hui, les réfugiés de la soif se masseront aux frontières des nations épargnées alors que nous peinons à recycler nos eaux usées. L'or bleu est déjà coté en bourse et les multinationales tentent de se l'approprier au détriment des populations. L'eau, bien matériel de l'humanité ?
Avec : Jérôme Harmand, Jean-Marc Ligny, Marguerite Imbert Modération : Nicolas Martin
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