La dernière trace

" - Nous avons arrêté Malikowski avant-hier matin, reprit Fielder, et il a fini par raconter un tas de choses. Pit Wavers et Linda s'étaient rencontrés l'été dernier. D'après lui, Wavers l'aurait abordée dans le métro, mais ce n'est pas très clair. Difficile de dire s'il s'est vraiment amouraché d'elle ou s'il jouait la comédie, toujours est-il qu'il a fait sa conquête en jouant les grands seigneurs, en l'emmenant dans des restaurants chics et en lui faisant de beaux cadeaux. Cela se recoupe avec vos observations concernant ses vêtements et ses rentrées d'argent inexpliquées. Malikowski dit que Linda est devenue très vite dépendante de Wavers. Elle voulait lui plaire, obtenir à tout prix son affection et sa bienveillance. Il dit que Wavers agissait de la même façon avec toutes ses petites amies. Il faisait en sorte de les rendre soumises.
- Mais c'est pas du tout Linda, ça ! " fit remarquer Angela d'une voix blanche.
Fielder lui jeta un regard de compassion.
" - Justement, c'est peut-être sa forte personnalité qui a causé sa perte, " dit-il d'une voix douce.

" - Vous êtes serveuse, m'avez-vous dit ? Mais vous ne ramènerez pas d'hommes ici ? "
Je me demande pourquoi les gens prennent les serveuses pour des filles faciles, se dit la jeune femme.

" - Quand on veut, on arrive toujours à se débrouiller. Plus il y a d'interdits, plus il y a de moyens pour les contourner. Tu crois que les gens picolaient moins pendant la prohibition ?"

Il avait à présent retrouvé tous ses esprits, mais la solitude formait autour de lui un épais manteau dont le poids l'écraser un peu plus chaque jour.
Tandis qu'ils étaient assis ensemble autour de la table par cette grise journée d'hiver, Rosanna se demanda comment se passaient les dimanches de son père, seul dans cette maison, avec la neige qui tombait silencieusement alors que résonnait le tic-tac régulier de la pendule. Elle eut froid, soudain, d'un froid qui venait du plus profond de son être.

Dimanche 10 février

En ce dimanche de février maussade et gris, il avait neigé aux petites heures du matin, une neige tardive, mouillée, lourde, qui commençait déjà à fondre maintenant qu'il était midi. Sous le tapis blanc, on voyait pointer les brins d'herbe, ainsi que la multitude de crocus violets et jaunes qui fleurissaient timidement sur la pelouse. c'était un spectacle assez triste, exprimant l'abandon, la mélancolie.

Dimanche 10 février

Dans les moments sombres, elle se disait qu’elle n’aurait jamais le courage de lui tirer dessus. Mais le rêve donnait de la force, elle en avait fait l’expérience, à l’époque.

Cedric comprit alors pour la première fois. Il comprit pourquoi Geoffrey avait besoin d’un coupable pourquoi il voulait voir Marc dans le box des accusés : c’était pour trouver enfin la paix de l’âme. Toute sa vie en dépendait.

Rosanna était arrivée trop tard. Elle avait pris Rob sous son aile avec amour et dévouement mais, depuis quelque temps, elle commençait à donner des signes de faiblesse, à prendre ses distances avec leur famille recomposée. Elle se retirait dans sa coquille.

Toute forteresse contre la peur, même si elle devait en même temps faire obstacle au contact humain, aux amitiés et à l’amour, était la bienvenue.

Il n’était pas macho à proprement parler, mais sa propension à tout contrôler prenait parfois le dessus. Pour être satisfait, il lui fallait l’adhésion totale, inconditionnelle, de sa femme, et malgré son solide bon sens, il refusait de comprendre qu’il était irréaliste d’exiger l’accord parfait avec l’autre.