"Surtout, ne rien rater !" avait toujours été sa devise. À présent, s'insinuait en lui l'idée qu'il avait sans doute raté l'essentiel.
Quand la folie des grandeurs de ces dictateurs atteint sa limite, ils se mettent à changer leurs hommes avec une frénésie hystérique. Ils deviennent inaccessibles au fait que ce n’est pas une question d’hommes, mais qu’ils veulent l’impossible. Au lieu de sauver ce qui peut l’être encore, ils s’acharnent à poursuivre leur but. Ils ne font que creuser plus profondément leur tombe.
De nos jours, il n’est pas bon d’être sans un sou. On ne sait jamais, on peut brusquement en avoir besoin.
Pourquoi si souvent ne reconnaissons-nous que trop tard ce à quoi notre coeur tient vraiment?
Un instant, il pensa qu’il aurait dû éprouver de la rage contre cette femme qui sanglotait devant la cheminée et se lamentait sur le manque d’affection dont elle avait souffert toute sa vie. Qu’est-ce que cela était au regard d’Auschwitz, des chambres à gaz, des fours crématoires ? Toutefois, Martin n’éprouvait pas de rage et comprit que les choses ne pouvaient être mesurées à la même aune. Susanne Velin traînait son fardeau, lui le sien. Cela n’avait aucun sens d’essayer de savoir lequel pesait le plus lourd.
Livre V. Chapitre 11
Felicia réfléchissait encore à ces paroles après le départ du médecin. Debout sur le seuil de la maison, elle regardait la neige tomber inlassablement. Oui, c’était juste, ce qu’il avait dit. Lulinn était le noyau. C’est en cela qu’avait résidé l’attrait puissant de la grande et vieille demeure sur la colline. Son toit, où qu’ils eussent vécu les uns ou les autres, avait abrité leurs vies et leurs morts. En dépit des querelles, ils se retrouvaient toujours et se rassemblaient là, retenus par un lien invisible.
Livre IV. Chapitre 7
Vous savez, j’ai toujours trouvé quelque chose de beau, à vos grandes et vieilles familles : ce cycle qui ne finit jamais… Mourir, naître, mourir, naître encore… C’est toujours une vie nouvelle.
Livre IV. Chapitre 7
Ça, c’était vraiment la guerre. Il avait prévu, dès la campagne de France, que la réalité, dans toute sa brutalité, le rattraperait un jour ou l’autre. Et c’est ce qui se passait.
Livre III. Chapitre 6
Ce qui est en cours, c’est une campagne gigantesque contre tout un peuple, et l’un des impératifs de cette entreprise est qu’il n’y ait pas d’exception.
Livre III. Chapitre 3
C’est l’été. Nos troupes sont reposées et puissantes. Les Russes ne se sont pas encore remis de leur surprise et ils sont loin d’avoir utilisé toutes leurs forces. Mais la situation va s’inverser et je crains que le réveil ne soit cruel.
Livre I. Chapitre 6