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Bonjour les lecteurs ...

Voici un excellent roman catalan.

Le récit se présente sous forme d'entretiens entre un jeune réalisateur et un vieil homme de 87 ans aux yeux fardés.
Celui-ci va lui raconter sa vie dans le Barcelone des années 20, les années de guerre civile et l'entrée de l'Espagne dans le conflit mondial.
L'homme y raconte ses amitiés, ses amours… Ah ses amours.. Il y aura Joana mais surtout David.

Ils étaient quatre. Deux filles et deux garçons.
Quatre aux personnalités bien différentes mais complémentaires.
Quatre complices que rien n'aurait du séparer.
Ils habitent Barceloneta, le coté portuaire de la ville, le côté pauvre, coloré, engagé.
Leur enfance sera bénie, ce sont les heures heureuses.
Hélas, des remous se font de plus en plus importants. La guerre civile se profile à l'horizon avec ses nuages noirs.
Séparations, engagements dans les troupes résistantes, disparitions, désillusions.
Une page se tourne
Leur bel idéal se fissure.
Le temps avance vite, à une guerre, suit une autre.
Le peuple espagnol est exsangue.
Nul n'en sortira indemne.

Il reste bien peu de cette bande de quatre si ce n'est les souvenirs d'un vieil homme aux yeux fardés.

Voici, sous forme de 26 enregistrements, l'histoire de ces quatre ado et de leur pays.
Voici une ode à la liberté, à la jeunesse, à l'amour.

Nous vibrons avec Germinal (le narrateur) et ses amis.
Nous partageons avec eux cette soif de liberté.
Excellent moment de lecture dont la trame pourrait également se retrouver dans tous les pays où la guerre civile fait rage.

J'ai beaucoup aimé ce récit et la plume de Lluis LLach.
N'étant pas très au fait de la guerre civile espagnole, j'y ai appris beaucoup de choses.

A savoir que Lluís Llach, chanteur, fut un haut symbole de la résistance à la dictature franquiste. Il se consacre maintenant, non seulement à la chanson mais à l'écriture.
Un film pourrait être tiré de ce récit, si ce n'est déjà fait .

Auteur à suivre à découvrir !!!!
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La guerre d'Espagne et l'ami aimé. La barceloneta des années 20 et 30 est un quartier populaire où survivent des familles de pêcheurs, des dockers, des couturières....
Et puis le pire arrive : la guerre. La guerre qui tue mais aussi pire encore, la guerre qui transforme à jamais, détruit les hommes et sépare ceux qui s'aiment.
David et Germinal mettront le temps à s'avouer leur amour qui ne pourra durer.
Mais dans l'Espagne d'après la guerre, la vengeance va prendre un tour inattendu.

Le réalisateur auquel se confie Germinal à la fin de sa vie ne tournera peut être jamais le film auquel il se prépare. le lecteur l'aura pourtant bien vu, ce film, en écoutant Germinal.
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Le narrateur se souvient de son adolescence, puis de son amour de jeunesse à Barcelone au moment où éclate la guerre d'Espagne. Il évolue dans le milieu anarchiste de la CNT, sans dissimuler bien sûr le rôle pervers du PC espagnol de cette époque.
Une belle reconstitution en ces temps où les traces du franquisme sont encore enfouies dans les souvenirs de l'Espagne actuelle.
(Le dernier film d'Almodovar, "Madres paralelas", y fait aussi allusion.)
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C'est dans une librairie parisienne que j'ai acheté cet ouvrage, quelques mois après avoir quitté Barcelone, et quelques mois avant de partir pour Buenos Aires, et c'est entre Mendoza et Salta que je l'ai lu, ce qui aura très sûrement contribué à faire chavirer mon coeur au fil des pages...

Véritable coup de coeur, cet ouvrage m'a fait retomber amoureuse de Barcelone, et du quartier de la Barceloneta, que je parcourais sans en connaître l'histoire, l'esprit souvent occupé par la viennoiserie que j'allais choisir à la boulange Baluard, sur la Plaça del Poeta Boscà.

Splendide et émouvante fresque de la Barcelone des années 20 et de ses passions anarchistes, jusqu'à l'effroyable guerre civile espagnole et l'occupation franquiste, les Yeux fardés est une histoire d'amour et de sensibilité, et de vie détruite par une violence que l'on ne prévoit que rarement, et qui se révèle lorsqu'il est déjà trop tard. Ode à la ville catalane et à tous ses recoins, toute personne ayant déjà couru les rues de Barcelone se verra revivre ses propres souvenirs ; pour moi, cet ouvrage révèle le meilleur de la culture et de l'âme catalanes, et m'attriste d'autant plus à la lumière des évènements actuels...Il permet en tout cas de mieux comprendre la haine que peuvent éprouver certains Catalans à l'encontre du gouvernement espagnol, sans la justifier cependant.

À lire, à relire, et à se remémorer !
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Magnifique !
Je connaissais Luis LLach comme chanteur, militant !

Souvenirs de concerts avant 1976 .... L'Estaca, la Galine ....
Belle découverte.
La grande Histoire et la petite histoire qui se rencontrent.
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Un récit sur lequel il est difficile de poser des mots égalables à ceux qui m'ont touchée tout au long de ma lecture. Une lecture emplie d'émotions, de personnages travaillés et développés, au point où j'avais l'impression de les voir se matérialiser en face de moi. Un contexte de guerre civile, un témoignage fictif qui englobe et soutient tellement de voix jamais entendues… une lecture que je vais pas oublier de suite. Sans doute jamais, en fait.

Des voix matérialisées, presque audibles, lorsque l'auteur prend le temps de les décrire. Germinal, ce personnage défiant tout de l'archétype rodé face aux monstruosités de l'existence et pire encore, de la guerre. Il est plein de fougue, de vie et d'envie, que le temps va émousser lentement. Je l'ai trouvé réel, plein de failles et de qualités, autant que Joana, Marí, Mariús, Mercé… Mais le personnage qui m'a transcendée, dans lequel je me suis sentie vibrer, c'est David. David et son optimisme un peu naïf, son envie de bien faire, sa bienveillance et sa sensibilité. Il est intelligent, on nous le répète, mais on nous le montre aussi à travers ses mots et sa voix que je pouvais entendre depuis les pages du livre. Autant que je pouvais voir son sourire. J'ai trouvé son histoire et son existence affreusement touchantes.

La plume de l'auteur, bien qu'il s'agît d'une traduction, a énormément contribué à mon avis final sur cet ouvrage sans grand dialogue et très descriptif. Les mots sont des javelots, les descriptions complètes et immersives, au point où je sentais et voyais la guerre se profiler dans cette ville côtière tranquille. Je ne suis pas du genre à adorer les romans très basés sur le descriptif et encore moins le linéaire, parce que le récit l'est : le personnage naît, puis s'apprête à mourir 87 ans plus tard. Ni plus ni moins. À première vue en tous cas. Mais la plume esquisse les reliefs de cette histoire, ses revirements, ses surprises et ses malheurs d'une telle façon que chaque page est une découverte.

On pourrait croire que le fond est très prévisible, puisque l'intrigue n'est « que » la vie d'un homme au fil des années, commencé en 1920. Eh bien non. le roman est complet et rempli les critères de ce qui fait, pour moi, une « bonne histoire » : des émotions maîtrisées, des rebondissements vraiment surprenants, des sourires et de la peine à la fois. Cette histoire est parvenue à m'émouvoir autant qu'elle est parvenue à me faire sourire. Alors c'est un quasi-sans-faute.



Également beaucoup d'allusions sexuelles et de scènes, qui parfois ne servaient pas d'après moi, mais c'est vraiment minime par rapport aux qualités que présente ce texte. Et ce n'est que mes goûts.

En résumé, des personnages qui font l'unanimité pour moi, un fond exploité grâce à une plume poétique autant qu'elle est crue et frappante. J'ai été bercée, secouée et tirée par la main par cette histoire pour en suivre chaque page avec envie. C'est un roman que je recommande beaucoup, sauf aux plus sensibles, parce que franchement, il est violent et très émouvant.
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Des livres sur la guerre d'Espagne, j'en ai lu quelques-uns. C'est un sujet qui hante les auteurs de ce pays, et on comprend pourquoi : si la guerre est un traumatisme, une guerre civile l'est peut-être plus encore puisqu'elle produit au sein de la population une fracture que la loi d'amnistie votée après la mort de Franco n'a sans doute pas permis de panser. En jetant un voile sur ce conflit et la dictature qui s'est ensuivie, le silence n'a pu qu'attiser les rancoeurs, la défiance et la soif de vérité. Javier Cercas ou Andres Trapiello en ont témoigné dans des ouvrages parmi les plus intéressants que j'ai lus.

Le roman du Catalan Lluis Llach est cependant très différent. Certes, il se déroule en grande partie au cours de cette terrible période, mais il est avant tout un roman d'apprentissage, dont le principal protagoniste est un octogénaire racontant son existence, depuis son enfance passée dans le quartier de la Barceloneta jusqu'à l'âge adulte dans une Espagne désormais sous le joug du Caudillo.

On assiste ainsi à la transformation de Barcelone, cette ville pleine de vie où régnait la solidarité, ainsi qu'un esprit libre et frondeur, avant d'être martyrisée et réduite au silence. Lire ce livre, comme c'était mon cas lorsque je l'ai commencé, alors qu'on se trouve sur place est une formidable expérience, tant l'auteur décrit les lieux avec précision et avec un attachement à certains quartiers et à leurs habitants que l'on devine viscéral.

Mais c'est bien Germinal qui est le héros de ce livre, un jeune homme prenant conscience que les sentiments qu'il nourrit à l'égard de David, son ami d'enfance, sont d'une nature beaucoup plus tendre que ceux qui unissent d'ordinaire deux camarades. Révéler l'amour qu'il porte à son ami lui paraît d'autant plus angoissant que l'homosexualité, même chez les esprits les plus anticonformistes qu'il fréquente, fait l'objet de résistance. Quant à la manière dont elle sera vécue et appréhendée dans l'Espagne franquiste, cela virera sans surprise au tragique.

A travers la relation qu'il tisse entre Germinal et David, l'auteur noue peu à peu les destinées individuelles et la grande Histoire. Contrairement aux deux auteurs que j'ai cités plus haut, Lluis Llach a choisi de faire de son héros le narrateur du récit, qui s'exprime donc à la première personne, selon un déroulement chronologique. Il nous plonge ainsi dans le chaos des événements pour nous permettre de saisir la manière dont les protagonistes les ont eux-mêmes appréhendés. Au-delà de l'évocation de certains épisodes saillants comme la bataille de l'Èbre et des atrocités perpétrées par les franquistes, il ne manque pas de rappeler aussi les exactions commises par les républicains, en soulignant l'effroi qu'en ont éprouvé leurs propres partisans. Il nous offre ainsi un récit ample et sensible permettant de mieux connaître et comprendre cette période qui continue à tenailler la société espagnole.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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J'ai comparé ce roman à L'Amie prodigieuse qui m'a tellement déçue. Là tout le contraire : c'est dense, c'est clair, c'est poignant ! J'ai beaucoup aimé !
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Un roman extraordinaire que je n'ai pu lâcher jusqu'au dénouement final. Un roman fort, sur la guerre bien sûr, mais surtout un formidable roman d'amour, à plusieurs titres. Aucun chichi dans l'écriture. Celle-ci est simplement belle, les mots choisis avec soin, et les sentiments décrits avec beaucoup de précision. J'ai été transportée dans la Barcelone des années 20 et 30. On vit aux côtés de ces 4 familles de catalans qui sentent arriver le malheur mais qui sont loin d'imaginer le cataclysme qui s'apprête à bouleverser leurs destins. Un excellent moment de lecture qui m'a permis d'entrevoir les atrocités de cette guerre civile (j'avais beaucoup de lacunes et maintenant très envie d'approfondir) et de ressentir des émotions rarement éprouvées avec un livre !
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Ce roman m'a tapé dans l'oeil à cause du nom de son auteur. Luis Llach, l'auteur de l'Estaca, l'une de mes chansons catalanes préférées. Je l'ai commencé tout de suite. Et je l'ai vite abandonné, et longtemps laissé de côté. Je sais pas si je n'étais pas dans la bonne humeur, le bon état d'esprit pour l'apprécier, ou si la forme du livre, l'espèce de dialogue sans réponse du narrateur m'a dans un premier temps rebuté. Mais quand je l'ai enfin repris, je l'ai lu d'une traite. Et j'ai pleuré en le refermant. Une belle histoire d'amour, de guerre, d'amitié et de jeunesse insouciante stoppée en plein envol... mais surtout une magnifique histoire d'amour d'un homme de 87 ans aux yeux fardés, qui se souvient et raconte, de manière franche et émouvante, son premier et seul véritable amour dans les rues de la Barceloneta, en pleine montée du fascisme.
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