Quelque chose qui a toujours beaucoup d'importance à mes yeux et que j'ai vraiment apprécié dans la lecture de
Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre, se sont les personnages. Il n'y en a pas deux comme Lily, une jeune femme singulière, drôle et plutôt attachante, qui se débat un peu avec elle-même et son passé compliqué. Elle a une vie et une personnalité assez hors normes, mais c'est ce qui fait tout le sel de son histoire. Pour l'entourer, de joyeux larrons en maison de retraite, avec Hubert, Jacky et la douce Henriette, pleins d'humour et de grandes pensées sur la vie. J'ai aimé que ces trois personnages aient chacun leur monde, leur passé, leur singularité... Une petite pensée me reste pour ce cher Vincent, si touchant et qui en a un peu vu de toutes les couleurs, merci Lily, personnellement j'en ai ri.
À côté de ce joyeux petit monde (et encore je ne les ai pas tous cités), une intrigue pour le moins originale. Comme l'indique le résumé, l'histoire de Lily est mêlée aux crimes qu'elle commet... enfin plus ou moins. Disons que c'est compliqué, mais toujours cocasse et drôle. L'art de tuer à grand renfort de post-it, j'ai trouvé ça amusant, prenant, et je me suis surprise à accompagner bien volontiers Lily dans ses lubies, même si pour moi des chips dans du coca ce n'est pas possible, je lui pardonne.
J'ai apprécié, en marge de l'intrigue, les jolis questionnements et les réflexions de l'auteure, sur soi-même, sur ce qu'on veut devenir, sur le bonheur... comment être heureux, même lorsque la vie ne nous a pas donné un accès privilégié à ce sentiment qu'on devrait pourtant tous pouvoir ressentir de temps à autre. J'ai aimé la sagesse de certains personnages, et les troubles des autres, rien n'est jamais manichéen (oui je frime un peu là).
Un point sur lequel j'ai eu peut-être un peu plus de mal, c'est le style très appuyé de
Virginie Lloyd. Malheureusement, je n'ai rien lu d'autre d'elle, alors je ne sais pas si c'est propre à ce roman ou son style en général, quoi qu'il en soit je peux toujours en donner mon ressenti. Même si le roman n'est pas rédigé à la première personne du singulier mais à la troisième, nous sommes dans notre lecture auprès de Lily, le narrateur étant très présent, très impliqué. Je suis peut-être plus habituée à un style plus neutre (lorsque c'est rédigé à la troisième personne du singulier tout du moins) dans ce que je lis, du coup ça m'a fait bizarre. Souvent, je trouvais presque que c'était un peu trop dans le choix des mots, certaines répétitions de phrases (volontaires) au cours du roman. Après, ça n'a pas gâché ma lecture pour autant, loin de là.
La seule chose qui m'a vraiment chiffonnée, c'est le bien trop important emploi du mot "bonheur". Je sais que c'est le thème principal du roman, et je comprends qu'il soit souvent mentionné... mais à un moment pour moi c'était presque l'overdose. J'avais l'impression de le lire tout le temps, à chaque page surtout sur la fin, ça m'a un peu agacée, même si j'appréciais les réflexions autour du sujet.
En dehors de ça, j'ai bien aimé l'ensemble du roman, l'intrigue qui part peu à peu en cacahuète au fil des chapitres... mais en même temps comment pourrait-il en être autrement ? J'ai été émue par l'histoire de chaque personnage, heureuse de partager un peu de leur vie et de leur sagesse lorsque l'occasion m'en a été donnée. C'était une belle histoire.
Mais c'est quoi cette fin ?! Argh ! Je sais que c'est comme ça dans certains romans et qu'on en saura pas plus mais... je voulais en savoir plus, moi ! Sur le coup, je me suis sentie un peu lésée, comme si on m'avait volé la dernière bouchée de mon gâteau (celle qui a du sucre glace parce qu'on a voulu garder le meilleur pour la fin), mais après réflexion j'ai trouvé ça plutôt drôle. C'était une bonne façon de finir une histoire qui aurait eu du mal à déboucher sur un total retour à la normale, mais qui aurait souffert de se voir imposer une conclusion plus stricte. Toutefois, si j'arrive à contacter l'auteure, peut-être que je pourrais avoir plus de détails, qui sait ?
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