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J'ai choisi d'enchaîner la lecture des trois tomes -- en alternant avec de la vraie littérature -- et j'écris volontairement cette critique avant d'avoir terminé le troisième car je m'aperçois que des événements répétitifs s'enchaînent et que, arrivé au bout, je crains de mélanger ces histoires et ne plus savoir dans quel sens roule le train...

Bon, le premier, "L'échappé " n'a pas de mal à sortir du lot même s'il n'atteint jamais de sommet dans le genre. Est-ce vraiment de la science fiction que ce train qui avance sans but dans un monde glacé, avec une lutte des classes recréée dans un univers clos, des privilégiés qui mène le monde -- enfin, le train -- , des pauvres bougres qui croupissent dans les wagons de queue (on les appelle des queutards!... -- alors que ce sont plutôt ceux des wagons de tête qui profitent des plaisirs sexuels faute d'autres dérivatifs)?

On a quand même une petite intrigue, un "queutard" échappé qui va rencontrer une belle pasionaria éprise d'égalité et de fraternité, Adeline. Petite idylle entre eux, naturellement, mais dénouement plutôt dramatique...

Les dessins m'ont paru très moyens, même ceux des seins de la belle Adeline, la pauvre. Trois étoiles quand même, car il faudra aller bien plus bas pour les tomes suivants, je le crains...

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Si je n'avais pas vu le magnifique film de Bong Joon-ho, qui parvient à mettre la thématique de la BD en valeur en complexifiant l'histoire et les personnages, j'y aurais mis 3 étoiles.

Si je n'avais pas lu autant de Comics adultes des années 80, je n'aurais pas compris en quoi celui-là se démarque et je lui aurais donné 3 étoiles.

Si je l'avais lu en croyant que c'était une oeuvre récente, je lui aurais donné 2 étoiles.

Beaucoup de passages ont mal vieilli. Et après avoir dit tout cela, je me sens un peu coupable d'avoir tant aimé. Transperceneige, c'est d'abord une idée géniale et un thème riche. Je comprends pourquoi elle donne lieu à de si bonnes adaptations.
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Il y a peu, mourrait G.J. Arnaud.
J'avais adoré sa "Compagnie des Glaces", ses rails à l'infini et sa Caste des Aiguilleurs.
D'ici à relire, en hommage, 98 tomes d'une seule bouchée, faut pas pousser la locomotive trop loin. Alors, histoire de renouer quand même avec l'ambiance ferroviaire, j'avais le choix entre "La bête humaine" de Zola et le sifflet à vapeur de Gabin en conducteur; l'"Eternity Express" de Jean-Michel Truong et ses petits vieux embarqués vers un optimum trompeur de retraite idéalisée ... et ce "Transperceneige" de Rochette et Lob (1984).
J'ai prix un billet à bord du dernier cité, un ticket aller ET retour en sachant le voyage dystopique en diable, en voyageur condamné à perpétuité. Les trains de la Cie d'Arnaud s'arrêtent quelquefois en gare, celui de Zola respecte les horaires et prend des passagers, tandis que le "Transperceneige" jamais ne stoppe.

La 4 de couverture de l'album reprend les deux premières vignettes de la BD, le texte en phylactères cible bien ce qui va suivre 134 pages durant.

"Parcourant la blanche immensité
D'un hiver éternel et glacé
D'un bout à l'autre de la planète
Roule un train qui jamais ne s'arrête.
C'est le Transperceneige aux mille et un wagons.
C'est le dernier bastion de la civilisation."

S'y est embarqué ce qui reste d'une humanité décimée. Tournent tournent autour de la Terre celles et ceux qui ont réchappé à l'apocalypse climatique de la Mort Blanche. Règnent règnent un froid sibérien et une éternelle nuit. Tombent tombent de blancs et gros flocons et rarement se montre le soleil. Courent courent les rails enneigés sous l'étrave de Sainte Loco (dixit les propos mystiques de la Secte de ses Adorateurs).

"L'immobilisme c'est la mort" avait écrit Arnaud, "la mobilité, la vie".

En de telles circonstances, les hommes s'arrangeront toujours pour reconstruire un semblant d'Avant, quitte aux mêmes erreurs, quitte à refonder la même pyramide sociale. Le "Transperceneige" n'échappe pas à ce scénario éternellement réécrit en pays de dystopie. Il y a les "queutards" (je cite) en fin de convoi surpeuplé ("... que l'on décroche leurs wagons, Sainte loco n'en ira que plus vite"), ce sont des épaves rongées par la faim et la maladie. Il y a le "tiers convoi", nuée de miliciens, de contrôleurs et de militaires, tous garants d'un ordre qui ne demande qu'à s'effilocher. Il y a "Ceux de l'Avant", bien entendu nourris en suffisance et à l'aise dans les "Wagons Dorés". Tous les travers induits par la société se retrouvent au fil des wagons: la pauvreté et l'isolement du quart-monde, le lucre, la main-mise financière et sociale de certains sur d'autres, la folie... un microcosme s'agite, le même que le notre, les hommes fourmillent dans toutes leurs faiblesses, bons sentiments, peurs et lâchetés. Rien ne s'invente, tout se recrée.

Lors, ... un Queutard outré, féroce et décidé remonte le convoi pour enfin dire "stop" et son fait à Celui qui conduit et que personne n'a jamais vu. Ce sera le grain de sable dans l'huile des bielles qui peu à peu vont se gripper.

Si le voyage vous tente, prenez un billet, le train entre en gare pour son ultime voyage. Il y aura, à vous attendre, la Mama qui vous nourrira à point ou saignant; les chairs faciles du wagon-bordel; la chlorophylle synthétique des wagons-serres, un restaurant luxueux où l'on sert les deniers vins sur Terre, toute une enfilade de couloirs sombres et étroits où croiser l'autre signifie souvent entrevoir l'éclair d'une lame de couteau.

Il y aura le blanc de la neige défilant de part et d'autre derrière les vitres encrassées, celui des rares néons allumés dans le couloir et les compartiments, celui des visages blafards sous le manque de lumière. Il y aura le noir des coins sombres, celui des visages mal rasés, des cernes sous les yeux lourds, des rides sur les crânes rasés et au coin des regards blessés.

Il y aura le trait d'encre de Chine noire sous la plume de Rochette, ses taches sombres sur les choses comme la noirceur des hommes sur leurs intentions. Il y aura les mots de Lob dans les phylactères. Ce sera, sous vos yeux, de la BD-roman de la grande époque du magazine (A SUIVRE). Nous sommes en 1984 pour la première édition en album Casterman. Deux suites verront le jour (1999 et 2000) ainsi qu'une adaptation ciné en 2013.

Les premiers tours de roues des locomotives de la Cie des Glaces datent de 1980, ceux du "Transperceneige" de 1984. Les univers se ressemblent, je ne vois aucun inconvénient à ce qu'ils se complètent.

Le "Transperceneige", bande dessinée d'anticipation post-apocalyptique très réussie, adulte et argumentée, me laisse augurer, je l'espère de suites de qualité.

(A SUIVRE)
Lien : https://laconvergenceparalle..
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«Parcourant la blanche immensité d'un hiver éternel et glacé d'un bout à l'autre de la planète roule un train qui jamais ne s'arrête. C'est le transperceneige aux mille et un wagons,c'est le dernier bastion d'la civilisation. Il abrite et transporte en ses flancs, de ce monde, ses derniers survivants : ceux que la mort blanche a condamnés au voyage à perpétuité.» Ces premiers mots annoncent le programme. Nous n'apprendrons des éléments sur ce qui s'est passé avant que très lentement, presque incidemment. Telle une arche de Noé humaine, ce train a embarqué toutes les strates de la société, sans les mélanger, et même plutôt en exacerbant les antagonismes de classe, ce qui est assez logique, en vase clos conflits et tensions sont exacerbés. le graphisme en noir et blanc colle à merveille au sujet et contribue à donner vie à cet univers froid et glacé. La calligraphie est agréable à lire (ce qui est assez rare pour être noté). le retour régulier du leitmotiv « C'est le transperceneige aux mille et un wagons… » contribue à l'ambiance de répétition perpétuelle des journées. Ce premier tome est une grande réussite et évidemment il donne envie de connaître la suite.
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Ce n'est pas tous les jours qu'un Coréen adapte une bande dessinée française ! Ainsi, peu après avoir été au cinéma pour Snowpiercer de Bong Joon Ho et après avoir appris l'origine de cette histoire, je me suis empressé d'emprunter cette BD !

C'est ainsi une histoire post-apocalyptique. Un train qui tourne sans s'arrêter autour de notre planète dévastée. Les dessins sont en noir et blanc, froids et très bruts. On se croirait à l'époque soviétique ! Ainsi le « héros » de cette histoire est demandé en tête de train. On découvre avec lui l'environnement de chaque wagon, à majorité militaire/débauche au fur et à mesure de l'avancée des planches.

C'est ainsi totalement différent du film qui m'a complètement scotché par son background, son environnement parfois kitsch et cette idée de lutte des classes. Ici tout est superficiel et tout cela termine sur pas grand-chose.

Je me pencherai surement sur le second tome pour voir ce que l'auteur nous a préparé mais je dois dire que le film est largement au-dessus de ce premier tome. Un véritable chef d'oeuvre.

EDIT 2022 :
Une seconde lecture et je change totalement d'avis. Depuis, une série est sortie, issue de l'univers. Série dont j'ai adoré les 2 première saisons (moins la troisième).

Bref, j'ai pris plaisir à plonger dans cette BD, tant grâce aux dessins qu'au scénario. Je le trouve très prenant même si limité et frustrant. La fin est merveilleuse.

Pourquoi ce changement de point de vue? Maturité? Je ne sais pas mais je m'empresse de lire la suite!
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"Parcourant la blanche immensité d'un hiver éternel et glacé d'un bout à l'autre de la planète roule un train qui jamais ne s'arrête. C'est le transperceneige aux mille et un wagons.", ainsi débute cette bande dessinée d'anticipation post-apocalyptique.
Une nouvelle guerre a eu lieu, la bombe climatique a été inventée et surtout utilisée, les derniers survivants de l'Humanité ont trouvé refuge dans un immense train au moteur à mouvement perpétuel qui depuis ne cesse de parcourir la Terre : "C'est le transperceneige aux mille et un wagons, c'est le dernier bastion d'la civilisation. Il abrite et transporte en ses flancs, de ce monde, ses derniers survivants : ceux que la mort blanche a condamnés au voyage à perpétuité.".
Mais bien entendu, dans ce train immense voyageant à l'infini il y a les nantis, ceux des premières classes qui vivent dans le luxe et la luxure, puis il y a les wagons de seconde classe où les personnes vivent dans un relatif confort, il y a les militaires, chargés de la sécurité du train, les cuisiniers, les maraîchers, et pour finir les wagons de queue, ceux dans lesquels sont entassés les plus pauvres ou ceux qui sont montés dans le train au dernier moment, ils vivent entassés dans des wagons sans fenêtre, à mourir de faim ou de maladie.
Proloff est l'un de ceux-là, mû par un mouvement de révolte il a réussi à accéder aux wagons suivants, arrêté par les militaires il attend que son sort soit décidé, rejoint par Adeline, une membre d'un groupement d'aide au tiers-convoi.
Et voilà qu'on le réclame à l'autre bout de la machine, car les personnes sont curieuses de savoir comment cela se passe là-bas au fond : "Comment c'est là-bas ? Êtes-vous encore nombreux ? On dit qu'vous êtes des milliers à être entassés dans des fourgons à bestiaux à crever d'faim et d'froid ... est-ce vrai ?", à moins que cela ne cache une autre intention.

J'ai découvert cette histoire à travers le film de Bong Joon Ho "Snowpiercer", j'ai profité de la réédition en version intégrale de cette bande dessinée pour l'acquérir et la découvrir.
J'ai été littéralement emballée par celle-ci, l'histoire est tout simplement formidable, c'est de la science-fiction comme je l'aime avec tous les ingrédients nécessaires à ce genre littéraire.
Il y a eu le cataclysme : une brusque modification du climat qui a plongé la Terre dans une nouvelle ère glaciaire, des survivants qui ce sont regroupés dans un univers clos : un train, et qui vivent ainsi depuis, dans une pseudo normalité : "Nous essayons de vivre hors du temps, nous faisons comme si.".
C'est l'intégralité d'une société qui est enfermée dans ce train, tout y est forcément exacerbé : la richesse comme la pauvreté, la luxure, la recherche du plaisir ainsi que la violence et la répression.
En suivant le périple de Proloff, le lecteur découvre ce microcosme qui est un condensé de l'Humanité telle que nous la connaissons.
Il y a eu restructuration des classes sociales, mais cela n'empêche pas la lutte, comme quoi ce qui se passe à l'air libre se passerait tout autant en vase clos.
Le Transperceneige n'est pas qu'un train, c'est une arche de Noé moderne.
D'ailleurs, qui dit science-fiction dit dimension religieuse, ici c'est la machine en elle-même qui est la nouvelle religion de bien des occupants de ce train.
Surnommée "Sainte Loco" elle est l'objet de prières et de remerciements mais aussi de grands égards et est dernièrement source d'inquiétude, car son rythme a légèrement ralenti : "La machine a peut-être un moteur à mouvement perpétuel, ça veut pas dire qu'elle est éternelle ! Faudra bien qu'elle s'arrête un jour.".
Ce n'est plus une machine, elle est personnalisée au même titre que Proloff, mais c'est une dame qui se révèle fragile et dont la solitude commencerait à lui peser : "Elle est un peu comme les humains, vois-tu ... même si elle se suffit à elle-même, comme eux, elle a besoin d'autre chose pour s'épanouir : une présence ... quelques paroles ... elle a besoin de ... de se sentir habitée !".
Le scénario créé par Jacques Lob reprend les thèmes principaux de la science-fiction post-apocalyptique pour donner vie à un univers dur et étouffant, car à l'image de Proloff le lecteur finit aussi par en avoir assez de ces wagons étroits.
Et c'est doute dans les non-dits que le scénario se révèle le plus choquant, dans la part d'imagination qui est laissée aux lecteurs.
Pour les dessins, Jean-Marc Rochette a fait le choix du noir et blanc, rien à redire car cela se révèle judicieux et porte parfaitement l'histoire.
J'ai énormément apprécié la calligraphie et le style de cette bande dessinée, c'est un pur bonheur de la lire.

"Le Transperceneige" est une bande dessinée qui a l'esthétisme des années 80 et qui après avoir sombré dans l'oubli a été remise au goût du jour grâce à l'adaptation cinématographique qui en a été faite.
Plus qu'un classique de la science-fiction post-apocalyptique c'est un incontournable, et pour ma part un véritable coup de coeur.
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C'est ma prof de philo, qui, lasse de m'entendre, m'a incité à lire ce chef d'oeuvre que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam...Bon ma prof était Marxiste (Tendance Groucho peut-être??) soit...j ai pris une sacrée claque en lisant cette BD en plus d' un semblant d'identité politique dont je me suis plus ou moins débarrassé.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Le Transperceneige est un train comme le Pôle Express qui traverse de grandes étendues neigeuses. La comparaison s'arrêtera là car il ne s'agit pas d'une ballade pour rencontrer le Père Noël...

En effet, les derniers habitants de la planète ont fui un cataclysme suite à une guerre qui a modifié le climat de la planète. Il ya des milliers de wagons abritant tout ce qu'on peut trouver dans une société : les pauvres en queue de wagons qui s'entassent, les riches à l'avant avec des cabines extra-luxe. Au milieu de cela, les militaires contrôlent les accès et empêchent la multitude pauvre de toucher aux privilèges de la caste dominante pourtant à l'origine des dérèglements. Tiens, cela me rappelle quelque chose...

Bien entendu, il faudra accepter le concept de départ un peu original. On se pose beaucoup de questions sur la mise en place d'une telle mécanique. Finalement, on se laissera embarquer par l'histoire et par ce voyage dans un train pas comme les autres.
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Un train de 1001 voitures qui roule sans jamais s'arrêter, dernier bastion d'humanité dans un monde envahi par un froid glacière. Les dessins en noir et blanc sont très beaux, froids comme le monde décrit. L'histoire est très prenante. Adapté par le réalisateur coréen Bong Joon-Ho en 2012.
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Un futur proche, un train gigantesque traverse de vastes étendues neigeuses. Ce train est à l'image de notre société, fait de castes, de privilèges, de mensonges et de secrets, de trafics d'influence.

Dans ce microcosme dur et impitoyable, un "queutard", un des paumés qui squattent les wagons de queue, arrive à s'échapper et à arriver dans des wagons plus huppés. Il est soutenu par une activiste. Un plan germe chez les dirigeants: détacher les wagons de queue... On découvre alors toute l'horreur de ce monde qui plonge dans l'obscurité à pleine vitesse.

Sur le papier, il y a tout ce qui peut me plaire. du noir et blanc, un univers glauque, désespéré. Des paumés qui pensent arriver à un monde meilleur. Un huis clos dramatique.

Mais j'ai eu beaucoup de mal à me passionner pour ce queutard et sa dulcinée. Ce qui m'a le plus gêné, cela peut sembler relever du détail: la manière dont s'expriment les protagonistes, avec pas mal de voyelles escamotées, donnant un parler assez vulgaire, que je n'ai pas trouvé très opportun. Par ailleurs, le trait dur manque parfois de netteté.
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