C'est pendant très longtemps que j'ai vu le livre de la Moïra en rayon, en me disant que ça serait quand même bien de m'y plonger un jour... Cette saga, ou trilogie d'abord, m'avait l'air incontournable et célèbre. Et puis, un matin, une collègue passionnée de lecture a apporté avec elle un sac rempli de romans ; j'y ai trouvé alors les trois tomes de l'oeuvre de
Henri Loevenbruck et j'ai décidé ce soir-là de rentrer avec eux à la maison.
Je me suis très rapidement prise au jeu ! C'est avec une efficacité sans faille que l'auteur est parvenu à me faire plonger dans son univers, ses paysages, dans la tête de ses personnages, son héroïne, ses compagnons... Magie, créatures fantastiques, forêts enchanteresses, grands rois et envahisseurs, ce premier tome répond à tous les codes de la
fantasy avec, en plus, des petits airs de légendes celtiques. Il a su très vite me transporter et me faire voyager avec ses allures de road trip. On suit en effet un petit groupe de personnages aux traits de caractère bien marqués dans une chasse qui se fait toujours de plus en plus dangereuse et dans une quête que l'on devine bien plus impitoyable que prévu. Avec Imala, la louve à la robe blanche, c'est une toute autre quête que l'on vit, celle de la liberté, mais qui nous fait tout autant voyager.
Mais La louve et l'enfant contient différentes trames. Il y a plusieurs niveaux de lecture, plusieurs ambiances, plusieurs quêtes, plusieurs clans... Nous ne suivons pas continuellement les aventures d'Aléa mais bel et bien tout ce qu'il se passe en Gaelia. Et c'est ça qui est le plus passionnant. L'univers entier de
Henri Loevenbruck s'enrichit page après page, jusqu'à certains enjeux politiques qui m'ont, contre toute attente, énormément passionnée. On devine facilement que toutes les pièces du puzzle ingénieux de l'auteur finiront par s'assembler, les toutes dernières s'imbriquant à la toute dernière page du livre. Finalement, ce qu'il se trame au-delà de l'apprentissage d'Aléa m'a captivée encore plus que sa propre histoire (les Thuatanns, les complots et les sacrifices !).
Aléa, personnage principal, est une jeune fille dont le destin réserve bien des surprises. Elle prend rapidement de la maturité et, anciennement taciturne et timide, elle deviendra une jeune fille puissante qui saura prendre des décisions. C'est finalement le rôle qu'elle va devoir jouer, celui que lui impose somme toute La Moïra, qui va la modeler (d'une façon extrêmement rapide, ce qui m'a surprise et laissée un peu perplexe parfois). Plus on approche du dernier chapitre, plus son rôle prend de l'ampleur, de l'importance, de la gravité. le destin devient fatalité. Avec son jeune âge et la plume simple mais pas moins chouette de l'écrivain, ce premier tome a souvent l'air de convenir non pas qu'aux adultes mais aussi à un public plus jeune, aux adolescents. Je ne me suis pas forcément trop attachée à Aléa ; j'aurais aimé qu'elle soit sans doute un peu plus visible, plus vive, plus charismatique mais j'ai beaucoup aimé les aventures qu'elle a vécu aux côtés du nain plus fun et du druide plus classe par exemple. Comme dit plus haut, j'ai véritablement adoré les choses qu'ils se passent un peu plus en retrait, tout en trépignant à l'idée de l'importance que vont prendre certains personnages (Maolmordhaaa !) et certaines décisions...
J'accorde ★ ★ ★ ★ ☆ à ce premier tome de la Moïra, La louve et l'enfant. Je ne m'imaginais pas aimer autant ce livre et la surprise en est d'autant plus agréable. Il répond admirablement bien aux codes du genre : poser les bases d'un univers
fantasy qu'on découvre toujours de plus en plus riche, dépeindre un décor aussi envoûtant que dépaysant, dévoiler une certaine fatalité plus cruelle et plus dure qu'un simple destin... La Moïra est assez simple à lire, divertit parfaitement et répond brillamment à toutes les attentes des amateurs et amatrices du genre, sans pour autant construire quelque chose d'aussi complexe et lourd qu'un Seigneur des anneaux par exemple. Bref : il me tarde de poursuivre mes aventures en Gaelia !