On est dans marde ! (p.65)
- Plus de café !? T'es pas sérieuse Germaine ?
- Ben oui, Fernand, ‘y en avait plus au magasin...
- Cibole ! Plus d’café ! Comment j’vas faire, moi ?!
Hein, comment j’vas faire !? Sans mon café, j’vas être un beau joual vert toute la journée !
- Marie ? Serge ? Que c'est qui s'passe icitte ?
- Howowo, Isaac, howowo !!!
- Oui, bon... D'accord, Gaëtan... T'as raison, j'm'en va r'passer plus tard...
- Oui mais, mon Gaëtan... On ne peut pas jouer comme tu fais !... Il y a des règles !...
- Howowo ! Ben moi j'aime mieux comme je joue ! Voilà ! Tac ! Tac ! Et Tac !!!
- Remarque, c'est vrai que parfois changer les règles ça peut...
- Ahem... J... Je ne dérange pas ?...
-Quelle affaire, hein, Marie ? Et tout ça pour quelques nappes !!! Quand j'y pense... Avec Paul, chez Maxim's dans la buanderie on s'en est souvent donné à cœur joie sur les nappes... Et des sales encore ! Ca a pas fait autant d'histoires !
-SEEERRGE !
-Ben quoi !?... Rhôô, Allez ! C'est la vie ça, Marie ! Hein ? Bon, dis-moi entre nous... Avec le p'tit Allaire... Ca t'a fait du bien, au moins ?
-SEEERGE !
-Ben quoi ?!
-Pffrrhh... Pfrhi ! Hi! Hi! Hi!
HOWOWO ! Marie, elle est partie parce le monde icitte était pas fin avec elle !!!
Pis vous aussi, m'sieur le curé, vous avez pas été fin avec elle !!!
C’qui s’en vient maintenant, Marie, ça va pas être beau… Le monde voudra plus rien savoir de toi, tu sais… Une affaire de même, Marie c’est peut-être la fin du magasin… Pis plus d’magasin, plus d’village !... Tout ça pour des choses du ventre, des affaires pas ben propres… deux minutes sur le dos, pis, pfuit ! T’aurais du y penser avant Marie…
[…]
Le monde voudra plus rien savoir de toi, Marie… Tu vas te sentir seule…
[…]
Montréal… Te v’la rendue à Montréal… Tu t’souviens quand j’tai conté mon voyage à moé… C’était en 1906… J’avais 25 ans, câline ! Hey Seigneur ! Ça, c’était tout un voyage ! Toutes les bâtisses, tout l’monde, toute l’agitation… J’en revenais pas ! […] Pis à c’te heure, c’est toi qui est rendue là… Pis j’vois ben qu’toi comme moi, t’en reviens pas !... […] Tabarouette, ça a-tu assez changé depuis l’temps… tous ces chars, ces lumières… tout ce monde dehors à la nuit longue… comme en plein jour ! […] Coudonc ma Marie… comment ça s’fait qu’on y est pas allé ensemble, toi pis moi ?... Comment ça s’fait que j’ai pas su t’y amener quand c’était l’temps ? … Comment ça s’fait que j’ai pas vu tout ça ? … … Marie, j’suis mêlé, là… tout’ mêlé…
Howowo...Ben moi...Moi, j'ai la pénurie de Marie, pis de Jacinthe.
Faut que tu sois toi-même, Réjean...Pas ce que tu penses que les autres veulent que tu sois !...
Howowo ! Marie, elle est partie, parce le monde icitte était pas fin avec elle !