La petite dame dans la grande maison

Le mystère le provoque, comme un chiffon rouge excite le taureau. Il veut tout de suite pourfendre le mystère pour en connaître le pourquoi et le comment, pour le détruire et le réduire à sa généralisation d'un fait scientifique démontrable.

Ne voyez-vous pas ? Il n'y a rien de solide dans aucun jugement humain. Rien n'est juste, rien n'est faux. On reste sans boussole, ni gouvernail, ni carte, au milieu d'un océan d'idées.

Richard Forest junior apprit ce jour-là ce que c'est que la mort : non pas la mort prévue et décente, où medecins, gardes-malades et seringues facilitent au moribond son entrée dans le noir ; où cérémonies et formalités, fleurs et pompes funèbres concourent à adoucir les derniers adieux à l'ombre qui s'exile, mais la fin brutale, laide et sans ornements, comme celle du boeuf ou du pourceau à l'abattoir.

La personnalité est chose trop imprécise pour qu'aucune de nos confuses personnalités la puisse saisir. Des corps virils recouvrent des personnalités féminines, un corps unique contient parfois plusieurs personnalités, et certains bipèdes ne sont ni chair ni poisson. En tant que personnalité, nous flottons dans la nuit. Nous ne sommes que brumes et brouillards perdus dans l'épaisseur du mystère. p237

Et c'est pour la même raison que je crois au divorce. Les hommes, tous les hommes, et les femmes, toutes les femmes sont capables d'aimer plus d'une fois, de voir mourir le veil amour et d'en sentir naître un nouveau. Pas plus que l'homme et la femme, l'Etat ne peut s'immiscer dans les affaires d'amour : quand on tombe amoureux, on tombe amoureux, c'est tout ce qu'on peut dire. C'est l'amour vibrant, soupirant, chantant, frissonnant.

L'argent était un outil dont il ne surestimait ni ne sous-estimait la valeur.
(p. 67)

« AVANT TOUT, C’EST UNE FEMELLE. TOUTES PROPORTIONS GARDÉES, NOS FEMELLES HUMAINES SONT AVANT TOUT DES AMANTES ET DES MÈRES. AUCUNE SANCTION BIOLOGIQUE NE JUSTIFIE LES CRIAILLERIES DES FEMMES ACTUELLES QUI RÉCLAMENT LE DROIT DE VOTE ET UNE CARRIÈRE »
« LA FEMME RESTE TOUJOURS LA FEMME, À JAMAIS, ÉTERNELLEMENT. TANT QUE NOS FILLETTES NE CESSERONT PAS DE JOUER À LA POUPÉE ET DE REGARDER DANS LES GLACES SI ELLES SONT JOLIES, LA FEMME DEMEURERA CE QU’ELLE A TOUJOURS ÉTÉ, LA MÈRE, D’ABORD, ET ENSUITE LA COMPAGNE DE L’HOMME ».

« – VOUS PRÔNEZ L’AMOUR LIRE ALORS ?
– JE NE PUIS RÉPONDRE QUE PAR UN TRUISME, RÉPLIQUA DICK. IL NE SAURAIT Y AVOIR D’AMOUR SANS LIBERTÉ. N’OUBLIEZ PAS QUE JE ME PLACE AU POINT DE VUE DES NATURES SUPÉRIEURES. ET CE POINT DE VUE ÉCLAIRE MA RÉPONSE À VOTRE QUESTION, DAR. LA GRANDE MAJORITÉ DES INDIVIDUS DOIT ÊTRE MAINTENUE DANS LA LÉGALITÉ ET AU TRAVAIL PAR L’INSTITUTION DE LA MONOGAMIE OU TOUTE AUTRE ESPÈCE DE MARIAGE RIGOUREUX. LA PLUPART NE SONT PAS PRÊTS POUR L’UNION LIBRE. LA LIBERTÉ DE L’AMOUR, POUR EUX, ÉQUIVAUDRAIT À UN PERMIS DE PROMISCUITÉ ! »

Les deux danseuses, rouges de confusion, mirent en doute sa véracité et citèrent plusieurs exemples notoires de ses entorses à la franchise. (p. 34)

Hu'-tim yo'-kim koi-o-di'!
Hu'-tim yo'-kim koi-o-di'!
Lo'-whi yan'-ning koi-o-di'!
Yo-ho' Nai-ni', hal-u'-dom yo nai, yo-ho' nai-nim'!

[...]
Nuage-Rouge, fils né du ciel, a chanté ce chant le premier aux étoiles et aux fleurs des montagnes au premier matin du monde. Je vais maintenant vous le traduire.
Et il chanta :

Les glands tombent du paradis !
Je les plante, petits, dans la vallée !
Je les plante, gros, dans la vallée !
Et je pousse, moi le grand chêne brun, oui, je grandis.