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En 1902, Jack London séjourne à Londres, afin d'explorer les bas-fonds londoniens et le quartier d'East End. Afin de vivre l'expérience par lui-même plutôt que de rapporter les propos des autres, il se déguise en clochard et s'intègre à la population locale, tentant de comprendre les rouages d'une société de misère au sein d'un Empire florissant.

C'est un constat terrible qui est dressé dans ce récit. Jack London montre comment les pauvres de l'East End n'ont aucune chance de sortir de l'enfer, de l'Abîme comme il le nomme. Ceux qui travaillent sont payés une misère, épuisant leur force vive à tenter de survivre, dans des logements insalubres et surpeuplés.

Lorsqu'ils ne peuvent plus payer leur loyer, ils se retrouvent à la rue et sont alors entrainés dans un cercle vicieux dont il est impossible de sortir. Ainsi, il est interdit de dormir la nuit dans l'espace public, la police s'emploie très efficacement à pourchasser ceux qui tentent de s'assoupir dans la rue ou dans les jardins. Les sans-logis n'ont alors pas d'autre choix que de passer la nuit à errer dans le froid. Il faut donc le lendemain décider de chercher un travail, alors que l'on n'a pas dormi, ou faire la queue devant un asile dans l'espoir d'un abri pour la nuit suivante.

Jack London s'est aussi rendu à la campagne, dans les zones où l'on cultive le houblon. La récolte réclame beaucoup de bras, mais là aussi, les conditions de vie et de travail sont très difficiles et l'exploitation des ouvriers leur laisse peu de chances de sortir du cercle infernal de la misère.

Dans le dernier chapitre, Jack London compare la situation des Inuits à celle des habitants de l'East End londonien. Malgré la rudesse de la vie dans le Grand Nord, celle-ci lui semble mille fois préférable à l'horreur insoutenable de l'existence dans les bas-fonds londoniens du début du XXème siècle.

C'est une lecture qui fait froid dans le dos, qui décrit une réalité glaçante à laquelle je ne m'attendais pas en ouvrant ce livre, que m'avait offert Cryssilda dans le cadre du swap London en 2008. Merci à elle de m'avoir donné l'occasion de découvrir un autre aspect de l'oeuvre de Jack London.
Lien : http://ruedesiam.blogspot.fr..
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De son enfance défavorisée, Jack London gardera une fibre sociale, socle de son engagement politique tout au long de sa vie.
Cette fresque socio-économique du peuple londonien de l'ère post victorienne (nous sommes au moment du couronnement du fils la souveraine) s'accorde parfaitement dans son parcours d'idée.
Jack London nous livre un récit, en se mettant lui-même dans la peau d'un de ces innombrables humbles du plus mal famé des quartiers Londoniens de l'époque, l'East end.
Si l'ensemble est impeccablement écrit, minutieusement décrit, et analysé ; si l'auteur ne nous épargne rien des mille et une misères de ce peuple de forçats, il manque pourtant, à mon sens, un gros quelque chose qui m'aurait permis de m'investir davantage émotionnellement dans ce récit.
Tout cela est terrifiant, alors qu'à quelques coins de rues de là, on célèbre avec faste et ostentation l'avènement d'un souverain qui semble tout ignorer des conditions de vie de ses sujets. Aussi empreint de réalisme que puisse être cette fresque, elle manque de vie ; je veux dire par là que j'aurais sans aucun doute préféré une forme plus romanesque, plutôt qu'un récit sec dont les images s'estompent déjà.



Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Une grande étude sociologique étonnante et convaincante ! Expérience véritablement novatrice pour l'époque.
Habitué à l'appel de la forêt ou croc-blanc, on découvre un grand journaliste dans cet homme à la vie exceptionnelle.
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Jack London part en immersion dans les bas-fonds de Londres pendant l'été 1902. Pendant ce séjour, il y découvre la vie de misère, la maladie, la faim, l'insalubrité et l'insécurité. Au fil des pages on voit défiler de jeunes gens, de vieillards, mais aussi d'enfants pour qui il n'y a aucun espoir de salut. du grand London ! Un témoignage que je ne suis pas prête d'oublier.
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Ce livre fait partie de ceux qui m'ont construite avec le plus de force, ou de violence peut-être. C'est aussi un des rares livres à avoir recueilli quelques-unes de mes larmes, des larmes d'indignation sans doute. C'est un récit effrayant que fait Jack London des bas-fonds de Londres après s'y être immergé durant l'été 1902. Il nous raconte la faim, la violence, la maladie, mais aussi l'éloignement de ces miséreux qui se détournent de la Beauté, de la charité qui rendent trop conscientes et encore plus visibles leur pauvreté - tant en ce qui concerne l'argent que la culture ou la morale - et leur vaine ténacité. On se demande presque parfois pourquoi ces pauvres gens s'accrochent encore à la vie. Sans doute est-elle sacrée, malgré ses troubles. Il faut rester vivant parce qu'il est injuste de mourir ainsi.
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Je viens de relire ce témoignage de Jack London, narrant la misère intolérable des bas-fonds de Londres en 1902; le travail très difficile à trouver, si mal payé que les personnes ne peuvent se loger, ni vivre décemment, et encore moins projeter de fonder une famille, etc.

London, déguisé en clochard, va vivre de l'intérieur cette misère, les humiliations, l'épuisement moral et physique, pendant trois mois... il en ressort un témoignage que l'on prend de plein fouet et qui conserve une trop grande actualité.
Ces trois mois, London va s'immerger totalement dans ce sous- prolétariat...que l'on exploite, méprise, pourchasse même la nuit, puisque les personnes démunies qui n'ont pu trouver un toit, n'ont pas le droit de dormir même sur un simple banc . Après des petits boulots de misère la journée...on leur refuse le droit de dormir....Ils doivent marcher toute la nuit... et pourront tenter de se reposer dans un coin, le jour. Imbécillité suprême des lois, des décrets fixés par les nantis...

Jack London garde le privilège d'un un lieu à lui, pour recevoir son courrier, rédiger ses notes, se changer "Je voulais vivre, manger et dormir avec les gens de l'East End, mais je devais en même temps avoir un port d'attache, pas trop loin, pour m'y réfugier de temps à autre, ne serait-ce que pour constater que les bons vêtements et la propreté existaient toujours"

Jack London témoigne avec toute la force de son empathie et de sa colère de toutes les exclusions, inacceptables et insupportables. Cette révolte, cette colère face à la pauvreté, la précarité, l'irrespect des êtres humains, dans leur vie, leur travail se poursuivent toujours,sous toutes les latitudes et de tous temps....
L'une de dernières phrases de ce témoignage-coup de poing : -La civilisation a centuplé le pouvoir de production de l'humanité et, par suite d'une mauvaise gestion, les civilisés vivent plus mal que des bêtes...-
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alors là chapeau bas l'artiste...
London frappe vite et fort... le mot juste, le mot qui va à l'essentiel. Terrible récit des bas fond de Londres. Sans que l'on oublie que tous ça a réellement existé. Et que ça existe un peu partout, de nos jours, encore et toujours...
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Une reportage romancé époustouflant.
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Une plongée dans la misère de "l'east end" au début du siècle. Jack London s'est glissé dans la peau d'un de ces laisser pour compte de la société Anglaise, de l'économie "moderne". le récit qui en est fait, outre les hauts le coeur qu'il suscite, démontre bien (et une fois encore) l'étau dans lequel se trouve des millions de personnes, acculées et poussées dans la misère la plus crasse. Les nombreux exemples cités créent un mélange intérieur nauséeux, entre compassion extrême et haine d'une société aveugle, sourde et quasiment muette face à cette pauvreté totale. On notera également des règlements inhumains, comme l'interdiction de dormir allongé dehors. Si aujourd'hui tout est fait pour nous faire croire que notre société à évoluer, les pages terribles de ce livre renvoient forcément à notre siècle, à nos méthodes, à l'individualisme forcené. Magistral. Terrible témoignage.
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Jack London, décide de rendre compte de la misère des bas fond de Londres et tente de se fondre dans ce "peuple d'en bas". Il livre un témoignage poignant de ce qu'il vit mais surtout de ce qu'il voit, de ce qu'on lui raconte. Étant habillé de guenilles, marchant dans les rues avec les indigents, comme on les appelle, il peut se faire une idée de leur vie et de leur survie. Né de cette expérience, cet essai sous forme de témoignage.
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