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Citations sur Quand Dieu ricane (21)

Mourir jeune: signe qu'on est aimé des dieux
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Sous l'arche massive de ses sourcils, à travers une grosse touffe de cheveux noirs qui retombaient perpétuellement, ses yeux écartés brillaient d'un feu sombre et terrible, comme ceux d'un satyre à l'affût dans un fourré. Il portait invariablement une chemise de flanelle fine sous un paletot de velours à côtes et arborait une cravate rouge, drapeau de la fraternité du sang entre tous les hommes et souvenir d'un séjour à Paris, parmi les socialistes.
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De tout temps, il était resté en rapport étroit avec les machines. Il était presque né avec, ou du moins avait été élevé avec. Voilà douze ans, il y avait eu un certain émoi dans la salle des métiers de cette même filature. La mère de Johnny s'était évanouie. On l'avait allongée sur le plancher au milieu du tumulte des machines. On avait dérangé de leurs métiers deux femmes d'un certain âge. Le contremaître était venu à leur aide et, quelques minutes plus tard, l'atelier contenait un nouveau personnage qui n'y était pas rentré par la porte. Johnny venait de naître, ouvrant les oreilles aux trépidations, aux craquements et aux rugissement des métiers, respirant dès son premier souffle l'atmosphère chaude et humide épaissie par les effilochures, toussant dès son premier jour pour s'en débarrasser les poumons; et depuis il n'avait cessé de tousser pour le même motif.

Le renégat
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Les jeunes grimpaient vers le succès en piétinant le corps des anciens. Et toujours il en arrivait, toute une Jeunesse avide et irrésistible, des jeunes chassant les vieux, devenant vieux eux-mêmes et descendant la pente, tandis que derrière eux se pressait une autre Jeunesse éternelle - les générations de bébés qui avaient grandi et désiraient rabaisser leurs aînés, suivis à leur tour d'autres bébés jusqu'à la fin des temps, une Jeunesse à qui tout cède et qui ne meurt jamais.
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Satiété et possession sont les coursiers de la mort, son double attelage.
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Quand tous les travailleurs apprendront à lire et à écrire, ils deviendront forts; alors ils emploieront leur force à briser leurs liens et il n'existera plus ni maîtres ni esclaves.
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C'était la première fois que Georges Dorety assistait à un vrai drame de la vie et de la mort, un petit drame sordide : sur un des plateaux de la balance se trouvait un matelot inconnu, surnommé Mops, sur l'autre quelques milles de longitude. Tout d'abord il avait regardé le gros Dan Cullen, noir et hirsute, nanti du pouvoir de vie et de mort, qui continuait à fumer son cigare.
Le capitaine Dan Cullen fuma en silence pendant une autre longue minute. Puis il tira son cigare de sa bouche, leva les yeux vers les mâts du Mary-Rogers et promena son regard sur la mer, par-dessus la lisse.
— Bordez les cacatois ! cria-t-il.
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Le message que je veux vous transmettre, frères, c’est qu’un temps heureux viendra où tout ira bien dans le monde, où il n’existera plus ni maîtres ni esclaves. Mais il faut vous préparer en vue de cette époque bénie et commencer par apprendre à lire. La parole imprimée possède une grande puissance. Je suis ici pour vous apprendre à lire, et il y en a d’autres que moi qui se chargeront de vous procurer des livres quand j’aurais achevé ma route - des livres d’histoire qui vous renseigneront sur la nature de vos maîtres et sur ce qu’il vous faut apprendre pour devenir plus forts qu’eux.

Un curieux fragment
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- A propos, Matt, t'en penses quoi, d'la vie future? interrogea-t-il un peu plus tard, tout en se demandant en son for intérieur pourquoi l'autre n'avait pas encore touché à son café.
- Y a pas de vie future, répondit Matt, qui abandonna un instant sa viande pour siroter sa première gorgée de café. Ni ciel, ni enfer, ni rien. Tout ce qui t'revient, tu l'as ici, dans cette vie.
- Et après ? demanda Jim avec une curiosité morbide, car il savait qu'il observait un homme qui devait bientôt mourir. Et après ? insista-t-il
- T'as déjà vu un macchab' de deux semaines?
Jim fit non de la tête.
- Moi oui. C'était comme le bifteck qu'on mange, toi et moi. Avant, c'était un bœuf qui gambadait dans la prairie. A présent, c'est rien que d'la viande. Voila ce qu'on devient, toi, moi , tout le monde : de la viande.

Rien que de la viande
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Ils avaient médité le problème de la satiété. Ils aimaient l’Amour. [...] Ils ont accueilli sa venue avec joie. Ils ont redouté de le voir partir. L’Amour était désir, pensaient-ils, souffrance délicieuse. L’Amour cherchait toujours à s’apaiser, et mourait dès qu’il avait trouvé l’objet de sa recherche. Se refuser à l’Amour, c’était l’entretenir; y consentir, c’était le tuer. [...] La vie, en général, n’a pas faim de ce qu’elle possède. Manger et conserver son appétit - voilà un exploit jamais accompli par l’homme. L’énigme de la satiété.

Quand Dieu ricane
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