Corso Bramard est un ancien flic, taiseux, solitaire, marqué par une blessure profonde, une perte irréparable qui l'a poussé à quitter Turin pour se réfugier dans les Alpes Piémontaises. Il donne des cours, vit dans une ferme sans aucun confort, et part randonner en pleine nuit dans l'espoir de faire un faux pas dans le vide ; mais la mort se refuse à Corso. Il faut dire que presque chaque année, un tueur en série qu'il n'a pas réussi à arrêter, Automnal, lui envoie des missives avec des paroles d'une chanson de
Leonard Cohen.
La dernière lettre contient un élément physique qui va peut-être relancer l'enquête et permettre à Bramard de mettre un point final à cette histoire. Avec l'aide de son ami commissaire, Vincenzo, et Isa, une jeune flic punk, il va se lancer dans cette traque et espérer enfin trouver la paix.
Merci à Babelio et aux Éditions du Masque pour l'envoi de ce livre, écrit par
Davide Longo et qui est le premier d'une série consacré à Corso Bramard.
Je dois dire que je ne sais pas trop trop quoi penser de ce livre, il y a du positif et du négatif. Comme je préfère finir sur une bonne note, je vais commencer par les points qui sont problématiques dans ce roman noir. Après la lecture de
L'affaire Bramard, il faudra accepter de ne pas tout savoir de l'histoire source. Les crimes du tueur en série Automnal ne sont pas réellement explicités, le lecteur n'aura presque aucune info sur ce qu'il s'est passé à l'époque, ou alors de manière très diffuse, presque secrète. On a – malheureusement – parfois l'impression d'avoir raté un morceau et il est dommage qu'on n'en sache pas plus sur Automnal et sur ses motivations.
De plus, le style de l'auteur est un peu difficile à appréhender au départ, ce qui peut rebuter certains lecteurs. Personnellement si j'ai mis du temps à entrer dans l'histoire à cause de ça, au fil des pages, j'ai trouvé l'écriture de
Davide Longo belle, poétique, flottante. Il n'y a pas un suspense de fou mais l'atmosphère oppressante des montagnes, de la nuit, de la noirceur qui menace d'engloutir Bramard est quasi palpable.
Au bout d'un moment, ça a fonctionné et je me suis laissée emporter par cette enquête assez différente de ce qu'on peut lire habituellement, c'est un roman policier qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. Plus j'avançais vers la résolution de l'affaire, plus il me semblait important de comprendre pourquoi ce tueur accélérait la communication avec Corso, un événement final m'a secoué et va bouleverser pas mal de choses… à la fin de ce tome, il y a les premiers chapitres du second volet,
Les jeunes fauves, qui ne devrait sans doute pas tarder à sortir.