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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lorsque il y a quelques mois, un peu avant l'été 2013, j'ai eu la chance d'interroger au téléphone le journaliste et écrivain François-Guillaume Lorrain pour la sortie en poche de son passionnant essai "Les enfants du cinéma".

A cette occasion, il m'avait confié,,à la toute fin de notre longue conversation téléphonique, que le livre qu'il était en train de finir d'écrire ne pourrait qu'intéresser le cinéphile que j'étais, vu que ce roman mettait en scène trois acteurs majeurs de l'histoire du cinéma, mais sans m'en dire plus sur l'identité de ces personnalités, histoire de garder un peu le suspens de son oeuvre à venir.

J'avais un peu oublié cette histoire avant de recevoir au courrier le livre en question, intitulé "L'année des volcans" et je me suis alors aperçu que ces personnalités en question n'étaient autre que Roberto Rossilini, Ingrid Bergman et Anna Magnani, autrement dit, des stars énormes du cinéma des années 50 , qui est aussi une époque que je connais très mal en tant que cinéphile, et que la lecture de cette passionnante "année des volcans" m'a permis de rattraper.

Car c'est une histoire insensée mais totalement véridique que raconte François-Guillaume Lorrain dans son nouveau roman : le récit commence lorsque Roberto Rossellini recoit un jour une lettre inattendue de l'immense star hollywoodienne Ingrid Bergman ( déjà star grâce )à ses rôles dans Casablanca, Jeanne d'Arc ou les enchainés) qui vient lui quémander un rôle

Décidant de la rencontrer, Rosselini Rosselini, connu pour être un vrai tombeur, va commencer à tomber fou d'amour. Or, Rosselini est à ce moment là en couple avec sa maitresse, l'mmense actrice Anna Magnani qu'il a notamment dirigé dans son chef d'oeuvre "Rome ville ouverte."
Et cette diva, au tempérament volcanique( d'où le titre à double entrée) et possessif, va tout faire pour faire capoter l'histoire sentimentale et artistique qui commence entre Bergman et Rosselini.

Et surtout, au grand dam d'Anna Magnani, Rosselini lui fera l'affront suprème de faire tourner sa nouvelle maîtresse dans Stromboli (1950) qu'il avait promis à son ancienne amante. Magnani décidera alors, par dépit et vengeance personnelle, de participer parrallèlement à un autre projet, dont la trame est très proche, et également une histoire de volcan comme le titre l'indique : Vulcano de William Dieterle. Et cette guerre par tournages interposés sera aussi épique qu'on ce à quoi on peut penser.

Bref, comme vous le voyez, cette histoire, faite de passions, de cris et de trahisons, sous fond de tournage(s) de film(s), est éminement romanesque, et François-Guillaume Lorrain exploite parfaitement ce potentiel pour nous tisser un récit captivant et peuplé de péripéties assez incroyables (les récits des deux tournages réservent leurs lots d'anecdotes vraiment croustillantes dont je vous laisse le plaisir de la découverte).

L'auteur, cinéphile en diable (comme je vous l'avais dit dans mon itw, François Guillaume Lorrain est journaliste cinéma et même rédacteur en chef de la rubrique Culture au Point) prend visiblement un plaisir communicatif à nous relater cette hsitoire, relater cette histoire qui fait partie de la légende du 7ème art mais que plusieurs générations ignoraient totalement.

Un roman qui fait oeuvre de salubrité tout en distrayant, que demander de plus?
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Stromboli. Rossellini. Bergman. Magnani. Quatre mots sur une quatrième de couverture qui m'ont donné des frissons et l'irrésistible envie de lire L'année des volcans de François-Guillaume Lorrain.
Ces quatre mots ont la saveur d'un cinéma qui ne volait pas son nom de Septième Art et qui n'existe plus.

Stromboli est un film magnifique où Rossellini excelle dans la mise en scène. Dans ce portrait d'une jeune femme désespérée prête à tout pour fuir sa condition, Ingrid Bergman y est stupéfiante et totalement habitée par son rôle. Au départ ce rôle devait revenir à la maîtresse du cinéaste, Anna Magnani. La Magnani au regard de feu sachant jouer le désespoir mieux que n'importe quelle actrice et que j'ai pour ma part découverte dans L'Homme à la peau de serpent de Sydney Lumet. La Magnani, fabuleuse, volait la vedette à Marlon Brando dans ce film dramatique.

Je ne pouvais donc pas passer à côté du roman de François-Guillaume Lorrain qui raconte l'histoire vraie de la rencontre entre Roberto Rossellini et Ingrid Bergman et du tournage de Stromboli. Ingrid Bergman est alors mariée avec Petter Lindström qu'elle n'aime plus et se laisse très vite séduire par Rossellini. Leur liaison provoquera un raz-de-marée aussi bien en Amérique qu'en Italie où les ligues de vertu s'acharneront sur le couple. En parallèle Anna Magnani, meurtrie d'avoir été abandonnée pour la belle Suédoise, décidera de se venger en tournant un film identique : Vulcano. L'année 1949 sera celle des volcans.

L'année des volcans est un document romanesque qui nous conduit dans les coulisses de deux tournages difficiles et tumultueux. Truffé d'anecdotes, il se lit avec gourmandise bien que le style de l'auteur soit plus journalistique que littéraire.

On y découvre la difficulté de monter le projet, la roublardise de Roberto Rossellini, la naïveté d'Ingrid Bergman, la clairvoyance de Anna Magnani et surtout la stupidité des dirigeants de studios. Voir Howard Hughes accepter de débourser des sommes folles pour produire un film sans en connaître l'histoire dans le seul but de séduire Ingrid Bergman est hallucinant. de même que Selznick qui produisit Vulcano uniquement pour se venger de Rossellini qui s'était moqué de lui. La production d'un film tient à peu de choses et ce n'est pas reluisant.

L'histoire d'amour qui se noue au pied du Stromboli est passionnelle et fera pas mal de dégâts. J'y ai découvert Ingrid Bergman : je la pensais timide et réservée, je l'ai découverte obstinée et passionnée. La réaction hystérique d'Anna Magnani n'amuse pas, au contraire, elle est bouleversante. le parcours de ces deux femmes est touchant et digne d'un film de Fellini ou de Visconti.

A travers ces histoires passionnées, François-Guillaume Lorrain en profite pour brosser le tableau de l'Amérique et de l'Italie des années 50. L'Italie d'après-guerre aux blessures encore vives et pas totalement remise du fascisme et l'Amérique puritaine bientôt anéantie par le maccarthysme.

L'année des volcans est un livre passionnant qui devrait plaire à tous ceux qui aiment le cinéma et les histoires d'amour romanesques.


Merci à Babelio et aux Éditions Flammarion pour la découverte !
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Je m'attendais surtout à un petit plaisir cinéphilique (et à quelques ragots d'époque), plaisir bien présent au long du roman. Mais j'ai surtout pu réaliser qu'on ne saurait réduire Lorrain à un simple journaleux chroniqueur.
Le style est bien présent, vif et clair, avec quelques poussées de lyrisme froid, dans cette étude de sentiments plus analysés que ressentis. La tête plutôt que le coeur, pourquoi pas.

Pourtant, à cause même de cette distance parfois bienvenue, l'auteur échoue de peu dans l'un de ses objectifs. C'est que cette idylle Bergman/Rossellini manque de réelle passion, tout en gagnant en réalisme pessimiste : finalement Rossellini est plutôt dépeint comme un charmeur opportuniste et roublard tandis que Bergman, avec une soif d'absolu quasi masochiste, cherche un point de non-retour l'obligeant à rompre radicalement avec son passé.

Difficile de saisir l'ampleur de leur osmose sentimentale et artistique, d'autant que Lorrain passe ensuite quasiment à l'as leurs autres films en commun (dont 2 chefs d'oeuvre au moins, Europe 51 et Voyage en Italie !). Bon ok, ce n'est pas le sujet profond du roman, mais quand même, leur idylle passerait presque ici pour un malentendu.

Mais j'insiste peut-être un peu trop sur le négatif alors que ce livre se lit avec un réel plaisir. Grâce notamment au personnage d'Anna Magnani, l'ancienne maîtresse et égérie délaissée, montant un projet similaire sur l'ile voisine. Dans ce trio infernal, c'est elle le personnage le plus excessif mais aussi le plus touchant. Lorrain en fait une matrone hystérique et tragique à la fois, contrepoint à la madone Bergman. Furieuse, blessée, elle s'identifie à la femme de la voix humaine de Cocteau (une femme abandonnée monologue, son amant silencieux au bout du fil), que Rossellini lui avait fait jouer quelques mois auparavant. Quintessence de son art et prémonition à la douleur mordante.

Le roman réserve son lot d'anecdotes drôles ou absurdes sur les tournages parallèles, sur la campagne anti-Bergman par une Amérique puritaine (la femme de mauvaise vie ayant abandonné mari et enfant) ou les manigances de Rossellini afin de filouter les studios et obtenir des financements. Pour finir avec une double ironie : les 2 films en question n'auront aucun succès, mais Magnani et Bergman obtiendront chacune un oscar à un an d'intervalle, bien des années plus tard.

A la fin du roman les années ont passé, survolées en quelques pages. Les dieux sont vieillis, fatigués, et c'est là que Lorrain nous touche vraiment avec ses trois monstres, entre mélancolie et apaisement. Une fois les carrières balayées, quand l'écran s'éteint, restent des coeurs qui battent et qui se souviennent, encore un peu.

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Deux femmes, un homme. Amour, rupture(s), trahison, vengeance. Une histoire classique ? Difficile de l'être lorsqu'elle concerne trois des plus grands monstres sacrés du cinéma de l'après-guerre.
La fine et lumineuse Ingrid Bergman s'ennuye dans son Hollywood d'opérette, et envoie sur un coup de coeur et de tête une lettre au réalisateur italien Roberto Rossellini, lui confiant son envie de tourner sous sa direction. le Maître, tout auréolé de la gloire que lui valent "Rome, Ville Ouverte" et "Païsa", où il a dirigé sa volcanique maîtresse, Anna Magnani, se lance alors dans un projet fou comme on se lance dans une aventure amoureuse. Mais La Magnani ne va pas se laisser négliger aussi facilement.

Deux femmes aussi différentes qu'on puisse l'être, l'une sauvage, excessive, sans fards, incarnation vivante de la souffrance sur grand écran, l'autre blonde et lisse, "Trop prévisible. Trop froide. Trop suédoise". Hollywood vs le cinéma néoréaliste italien.
Entre les deux, un réalisateur de génie, mais dont le portrait dressé au fil des pages est tout sauf flatteur : provocateur, schizophrène, mythomane, volage, lâche, plagiaire..., embarqué dans "ce projet dément où une star hollywoodienne s'en irait au trou du cul du monde pour tourner sous les ordres d'un Italien qui n'avait jamais écrit un seul scénario de sa vie". le trou du cul en question se trouve donc à Stromboli, une île volcanique, dépourvue d'électricité, envahie par les mouches et écrasée de chaleur. Un paysage de rêve pour la bataille. Car à quelques kilomètres à peine de là, un autre volcan, un autre film, une autre actrice et un autre réalisateur s'engagent dans un contre-projet : ce sera "Vulcano".
Situation absurde, tournages en concurrence, rivalité d'actrices (qui finalement ne se rencontreront jamais, ne faisant que se "frôler")... Intéressant de suivre le récit des problèmes de financement de films à cette époque, de la place de la presse à scandale à une époque où n'existaient encore ni le terme de paparazzi ni celui de jet set, ou encore de situations cocasses comme cette scène où l'on voit fraterniser des techniciens rivaux le temps du tournage d'une scène commune aux deux films (celle d'une sanguinaire pêche aux thons).

Le sujet passionnera forcément les cinéphiles mais intéressera aussi les autres lecteurs, tant l'écriture, vivante, fait entrer dans l'intimité de légendes du cinéma... peut-être un peu trop ? La particularité de ces monstres sacrés c'est de nous paraître intouchables, et j'éprouve un peu de difficulté à imaginer Ingrid Bergman pousser des "petits cris" à tout bout de champ, ou Rossellini se prendre des plats de spaghetti à la figure, mais cette vision très personnelle est revendiquée à mots couverts par l'auteur, citant Rosellini lui-même : "L'essentiel dans la vie (...) ce n'est pas l'exactitude, mais les libertés qu'on prenait et qui ne s'accordaient pas toujours de la vérité".
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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J'ai trouvé ce livre horrible. Peut-être parce que je n'aime pas quand les femmes sont maltraitées.
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ca vous emporte c'est beau, réel, des personnalités fortes et passionnates, facile à lire on le visionne... Allez y
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Un livre très documenté autour du tournage du film Stromboli par Roberto Rossellini avec Ingrid Bergman qui était aussi sa nouvelle maitresse.
Rossellini était l'amant de la volcanique Anna Magnani et allait tourner ce film avec elle...jusqu'à l'apparition de l'actrice suédoise, débarquée en Italie pour tourner avec le volage Rossellini.
La confrontation des deux actrices est d'un dramatisme incroyable, mais aussi d'un pittoresque inimaginable.
Que Magnani ait pu tourner en même temps Vulcano, pendant que Bergman tournait Stromboli à quelques encablures est complètement surréaliste.
On peut aisément imaginer le scandale à l'époque. Cela a couté la réputation, la garde de sa fille, presque sa carrière d'actrice et toute sa fortune à Bergman. Ce fut le prix pour son histoire d'amour.
J'ai trouvé que il manquait de la profondeur humaine aux trois personnages, les trois monstres sacrés : Rossellini, Bergman et Magnani. On sait beaucoup sur les faits mais peu sur leur âme.

Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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