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S'il existe une république bananière en Europe, c'est sans aucun doute la Moldavie, dont même l'auteur moldave de ce livre a déserté, désormais vivant au Canada. Kourkov qui a préfacé le bouquin, en dit , « Ce qui est cocasse, comme ce qui est grand, se voit mieux à distance. Se voit mieux et se décrit mieux. » Apparemment le bordel incroyable agrémenté d'une violence inouïe qui y règne, est de loin une bonne source d'inspiration pour l'écrivain .
Un roman aux multiples personnages, dont un lieutenant de vingt-deux ans, Petrescu, un chef des services secrets, Tanase, un moldave, Sergiu qui travaille dans la gargote de son beau-père arabe.....et un Oussama, l'Afghan taciturne qui besogne dans la même gargote. Sergiu, rêvant de fric, décide de le livrer aux services secrets moldaves, comme Oussama Ben Laden, le numéro 1 du top 10 des plus affreux terroristes du monde. Qu'importe qu'il soit le vrai ou le faux, du moment qu'il soit afghan, porte le même prénom et que ça rapporte beaucoup d'argent, vu la somme mise sur sa tête. Dans ce pays pourri jusqu'à la moelle, les services secrets ne tarderont pas à en faire leur délice. Entre effluves de sang, d'alcools et de sexe, une histoire de délire et de désespoir.

Ce récit sensé être hilarant, à vrai dire ne m'a pas fait grand sourire, et m'a même ennuyée. À côté des écrivains russophones comme Kourkov, Prilepine ou Dovlatov à l'humour fin et exquis, le moldave Vladimir Lortchenkov reste bien terne et d'un humour grossier. Cette histoire grotesque trop chargée de misère, meurtres, corruption, sexe et beuveries m'a lassée et m'a laissée un léger sentiment de malaise. Vu les excellents billets sur Babelio, dont j'ai succombé à l'un d'eux, je ne sais que dire....et pourtant c'est un genre et une partie du globe dont j'aime beaucoup la littérature. Ce doit être l'euphorie de la nouvelle année entamée qui a dû m'empêcher d'apprécier pleinement cette morosité 😁 !
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Quand on lit les quatrième de couverture, on nous balance souvent des "formidable "," génial" et des comparaisons du type le "Hugo du XXI ème", le "Maupassant des Sudettes "ou Daniel Pénac a déjà offert trois fois ce livre. Ça pue....
Ici , que dalle , juste un petit résumé qui fixe le décor. Et pourtant.
A Chisinau, un meurtre est commis dans un kiosque vendant des Kebab et où bosse Oussama l'afghan. On est peu après le 11 septembre 2001 et un petit malin local espère s'enrichir en rapportant qu'Oussama est "THE" Oussama. L'info arrive aux services secrets locaux , lieu où la vodka coule à flot. Petrescu, jeune flic est au centre de l'affaire.

Waouuuuh ! Quel bouquin, on dirait un film de Guy Ritchie avec les poules de Kusturica au milieu, assortie d'une musique Tarantinienne.
Que des déjantés, escrocs au milieu de ce minuscule pays si petit que l'on ne peut écrire son nom sur un carte.
L'auteur en profite bien entendu pour stigmatiser les travers de son pays, de son époque. Il y parle religion , communisme , débrouille, corruption , magouilles...
Un pur régal, drôle, intelligent.
J'ai presque envie d'aller en Moldavie , peut être pas d'utiliser les bus locaux si bien décrits ici cependant !
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Pas certain que l'office de tourisme local soit d'accord avec cette assertion mais les livres de Vladimir Lortchenkov contribuent pourtant à faire découvrir la méconnue Moldavie. de là à en donner une image positive, c'est autre chose, mais le sens de l'humour, du côté de Chisinau, fait assurément partie des vertus d'un peuple qui fait face à un contexte économique extrêmement difficile. 3 romans de Vladimir Lortchenkov (il en a écrit 14, le bougre) ont déjà été traduits en français et d'autres suivront, si le succès est au rendez-vous. le dernier amour du lieutenant Petrescu est préfacé par l'ukrainien Andreï Kourkov lequel, soit dit en passant, a commis dans le passé un livre dont le titre est voisin. Les deux écrivains, russophones, ont pas mal de points en commun, à commencer par celui d'épingler les vices et défauts de leur propre peuple, mais Lortchenkov est un peu plus radical que son compère avec une imagination qui ne s'impose pas de limites. Jusqu'à maintenant, cela a donné deux livres croustillants mais dont la folie s'éparpillait dans une narration trop éparpillée et désordonnée (Des mille et une façons de quitter la Moldavie, Camp de gitans). le dernier lieutenant Petrescu, pas moins dingue que ses prédécesseurs, a pour qualité supplémentaire de savoir digresser sans pour autant perdre de vue sa trame, bien que celle-ci menace à tout moment de se transformer en grand n'importe quoi. Qu'est-ce qui fait la différence ? Sans doute l'attachement de l'auteur à ses personnages, notamment le flic (Petrescu) mais aussi l'écrivain ou le chef des services secrets. Des êtres faibles et soumis à la tentation (alcool, sexe et violence) mais avant tout terriblement humains. Un mot sur l'intrigue : une invraisemblable histoire où un cuisinier afghan, employé de shawarma prénommé Oussama, est soupçonné d'être le véritable Ben Laden (l'action se passe quelque temps avant sa capture) réfugié en Moldavie. En résulte une cascade d'aventures complètement irréelles, loufoques et absurdes. C'est forcément l'aspect de farce "hénaurme" qui séduit mais Lortchenkov, derrière la caricature, met le doigt sur des problèmes qui sont encore d'actualité dans son pays : le pouvoir d'une oligarchie qui a toujours les clés du pouvoir, l'écart grandissant entre riches et pauvres, la douloureuse sécession de la région de la Transnistrie qui a fait allégeance à la Russie, les rapports complexes avec la Russie et la Roumanie, deux pays dont l'influence contraire contribue à écrire le futur destin de la Moldavie, vers l'union européenne, ou pas. Bon, d'accord, le dernier amour du lieutenant Petrescu n'est pas un traité de géopolitique mais son ancrage dans un certain réalisme social et stratégique n'est pas étranger au plaisir que l'on prend à cette satire délicieusement grotesque et plus profonde qu'il n'y parait.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Difficile de résumer ce roman... la crainte d'un attentat et surtout le besoin de la grosse enveloppe de l'Occident pour lutte contre le terrorisme, entrainent les services de renseignements de la Moldavie sur la piste de Ben Laden. Bien sûr de Ben Laden il n'y a pas, pas tout à fait , mais du coup nous visitons le pays au travers de son "élite" et ce n'est pas brillant. Rien ne tient, une équipe de bras cassés, racistes, plus corrompus et pochtronnés les uns que les autres, sans morale, corrompus jusqu'à la moelle, il semble bien difficile de passer de l'ex-URSS à l'indépendance!
J'espère (mais j'en doute ) que l'image de la Moldavie donnée par ce roman est le résultat de l'imagination fertile de l'auteur. On pourrait avoir un tableau misérabiliste et désespéré mais le choix de l'auteur est de nous faire rire, un rire jaune, caustique, sur les malheurs de son pays . le pari est réussi, j'ai souri, j'ai ri et finalement je me demande bien à quoi ressemble la Moldavie!
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Si vous ne connaissez pas encore Vladimir Lortchenkov, c'est un tort, vous n'êtes pas encore tombés sous le charme totalement déjanté de Des mille et une façons de quitter la Moldavie. Déjanté de nouveau, totalement décalé, fou, barré, barjot, cinglé, ce roman est l'oeuvre d'un mec qui ne peut être lui-même que totalement dévasté. Je n'aimerais pas être dans sa tête... encore que si, à l'occasion, ça doit être un grand moment de délire...

Mais revenons à ce roman qui part dans tous les sens pour le plus grand bonheur des lecteurs. Il faut dire que les services secrets moldaves sont mal partis avec une telle bande de bras cassés. Ils ne sont pas formés, ont, pour les plus anciens les réflexes du KGB. Ils sont sous-payés, alcooliques, fainéants et lorgnent avec envie sur la place de leur supérieur hiérarchique qui, s'il disparaissait inopinément, la leur laisserait. Tout n'est que complot et complot dans le complot, bidouillages, rapports bidons, implications d'autrui si elle sert son propre avancement, ... Seul Petrescu, flic, pas espion, paraît honnête et travailleur.

Le ton du bouquin est à l'humour, l'ironie, la moquerie, la raillerie. C'est très drôle, j'ai ri souvent, Vladimir Lortchenkov ne reculant devant rien pour un bon mot, une blague. Dans le même temps, il assène quelque vacherie, toujours avec légèreté :

"Mais si tu as besoin de justice, va faire ton stage au comité des Droits de l'homme.

- Il y en a un chez nous ?

- Naturellement. Les Américains en ont ouvert un, il y a deux ans.Et juste après, ils ont fermé le bureau de la CIA en Moldavie.

- Comment ça se fait ?

- Ben, pourquoi ils auraient gardé deux organisations identiques dans un même pays ?" (p.126/127)

La farce est grosse et c'est cette grosseur qui la rend irrésistible. Vladimir Lortchenkov est en train, livre après livre, de dresser un portrait peu flatteur de son pays, mais finalement assez sympathique, on a plus l'impression d'être en Syldavie que dans un pays réel. Moi, franchement, si tous les Moldaves sont comme les décrit le romancier, je veux bien aller y faire un tour.

Question, objet, le livre est de qualité de la couverture à l'intérieur, ainsi les toutes jeunes éditions Agullo m'ont déjà habitué. La traduction n'a pas dû être aisée, mais je soupçonne Raphaëlle Pache d'avoir pas mal ri dans son travail, certains livres semblent plus agréables à traduire que d'autres.

Excellent, excellent...
Lien : http://www.lyvres.fr
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Entre la Roumanie et l'Ukraine, il y a la Moldavie. Oui, ça existe. Mais à lire ce livre, on se demande comment ça peut tenir debout. Car ce livre, voyez-vous, est l'histoire morose et compliquée d'un jeune lieutenant des services secrets, à la fois chasseur et victime , impliqué bien malgré lui dans une histoire de terrorisme international et de cul torride - puisqu'il faut dire les choses comme elles sont.
Petrescu, c'est un type qui essaie de rester normal dans un monde qui disjoncte . Un mec qui a bâti sa carrière sur les ruines fumantes du KGB, qui cherche à rencontrer des femmes pour égayer un peu ses journées d'interrogatoires, et qui se paie un chawarma à midi.
Banal ? Pas tant que ça. Parce que dans le kiosque qui vend des chawarmas (excellents) officie un Afghan impassible, qui ressemble à Ben Laden (mince !) , qui s'appelle Oussama (haha !) , et qui pourrait fort être l'ennemi numéro Un en personne. du moins , c'est ce qu'espèrent les services secrets, qui voient là l'occasion de briller à la face du monde ... et d'empocher l'aide financière des Nations-Unies.
Alors quand le trancheur de concombres se fait trancher à son tour, tout bascule...
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Je découvre un second ouvrage de Vladimir Lortchenkov, tout aussi déjanté que le premier, « Des mille et une façons de quitter la Moldavie ».
Peut-être ne le saviez-vous pas, mais Oussama vit à Chisnau, capitale de la Moldavie et fabrique des chawarmas, spécialité locale très gouttée des autochtones, voir plus, mais vous le découvrirez.
Donc, Oussama coupe les légumes dans un kiosque situé juste en face du SIS (le KGB ou la CIA moldave). Ce brave émigré se voit soupçonné d'être Ben Laden lui-même, réfugié en Moldavie pour fuir ses poursuivants.
Tanase, chef du SIS apprend, après avoir questionné un certain journaliste, qu'un de ses lieutenants, Petrescu en l'occurrence, serait de mèche avec Oussama. Ce même lieutenant est l'amant de Natalya, son ancienne maîtresse dont il est encore très épris…
Le SIS, pas du tout à la pointe du progrès, est gangrené par la corruption et, surtout, par l'alcool et la paresse. Après tout, ce n'est pas totalement de leurs fautes, ils sont sous-payés, ne sont pas entrainés… Ont gardé certains vieux réflexes du temps du KGB.
S'en suit des situations dantesques, abracadabrantesques. La farce est grosse et, cela fonctionne à plein. C'est « Hénorme », cela fonctionne. Derrière la farce, il y a une critique de la vie politique moldave et une écriture terriblement affûtée et efficace.
Merci Yves pour ce grandguignolesque, mais pas que, moment de lecture.
N'hésitez pas, un petit voyage en Moldavie sera très bénéfique à vos zygomatiques.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Tout d'abord, merci à Nadège, des éditions Agullo, qui m'a porté en main propre (oui oui carrément) ce livre désopilant, et pourtant bien moins léger qu'il n'y paraît au premier abord.

Si les Monty Python avaient réalisé un James Bond, ce livre aurait pu en être le scénario.

Usant de l'absurde et de l'ironie pour passer le réel au Karsher, Vladimir Lortchenkov nous dresse un portrait critique et vitriolé de la Moldavie, son pays d'origine, où l'humour noir se mêle à la farce pour raconter le naufrage de l'ère post-soviétique.

Lortchenkov a une imagination qui semble sans limite. Mais si la caricature rend ce livre époustouflant, la critique sociale qui l'accompagne n'est pas étrangère à l'immense plaisir que l'on prend à lire ce livre. L'oligarchie, qui n'a pas disparu avec la chute du Mur et est toujours aux commandes, les inégalités croissantes, dommages collatéraux du marché « enfin » libéré, les rapports compliqués avec l'ancienne maison mère, la Russie. Tous ces éléments, s'ils ne sont pas le coeur du récit, apparaissent tout au long du livre et participent à rendre Kafkaïen une histoire absurde où un préparateur de Shawarma se retrouve propulsé au rang d'ennemi public numéro 1, et où la seule personne un peu censée dans ce capharnaüm, le lieutenant Petrescu, va être embarqué bien malgré lui dans cette histoire, prit entre le patron des services secrets moldaves et une nymphomane.

Du complot, du complot dans le complot, tout le monde qui surveille tout le monde, l'arche de Noé et un ancien nazi. Vous trouverez tout ça dans ce roman fou et hilarant, paru aux excellentes éditions Agullo. Et comme à chaque fois, l'objet en lui même est magnifique.
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Intéressant au départ ces tribulations des forces spéciales moldaves (le SIS Service d'Intervention Spéciales, héritier du KGB) perdent de leur souffle sur la longueur.

Des références intéressantes mais trop de personnages, une forme de ballourdise et de côté trop répétitif et prévisible sur l'alcool, le sexe et les travers de l'argent.

Je mettrai tout de même 1 et demi pour une légèreté qui peut intéresser.
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Une chose est sûre, on ne sait jamais sur quoi on va tomber avec Vladimir Lortchenkov.
Ayant déjà lu Des milles façons de quitter la Moldavie, je me suis plongée dans ce roman avec entrain.
Je n'ai pas été déçu : toujours aussi loufoque, tellement qu'on prendrait le tout pour la stricte vérité.
À noter tout de même que j'ai préféré le style du roman précédant animé un réel but.

Mention spéciale au cochon de mer racontant la vie à bord du bateau de Noé.
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