En finir avec Eddy Bellegueule

Bouleversant....

Un vrai roman coup de poing. Un roman violent, physique d'une part avec tout ce que vit Eddy à l'école, mais aussi sociale et morale avec tout ce qu'il vit dans sa famille. Quand Edouard Louis raconte qu'un éditeur lui a refusé son livre expliquant que "c'était trop et que ça ne pouvait être vrai", on comprend alors que ces vies se répètent encore et encore.
Edouard dépeint une France dont la misère renvoie à une autre époque et pourtant tellement proche (la fin des années 1990) qu'elle en devient violente et dérangeante. Comment à l'orée des années 2000 des familles peuvent condamner une salle de bain car on ne se lave et qu'elle ne sert à rien ? Comment un ado de 15 ans peut avoir un rapport sexuel avec son cousin de 9 ans sans que les parents ne réagissent plus que ça ? le rejet des élites, des gens riches, des pauvres parmi les pauvres, des étrangers, de l'école, des homosexuels... Eddy a grandit dans un univers qui vit en vase clos qui rejette tout ce qui n'est pas comme lui, positif comme négatif.
En finir avec Eddy bellegueule c'est la misère sociale dans toute sa noirceur et toute sa violence.

Une auto-fiction qui tient beaucoup à la culture en sciences sociales de son auteur, qui, sans convoquer la moindre théorie de façon explicite, s'appuie sur de solides bases pour faire retour à la grande fragilité de ses origines. Depuis ce qu'il a construit dans son parcours de jeune adulte étudiant en sociologie, il se permet de revenir sur une enfance vécue comme la constante rencontre des multiples violences imposées par sa classe, son âge, son origine, son attitude, ses goûts. Les violences sont décrites dans toute leur cruauté, mais ce qui les rend soutenables au-delà de leur réalité, c'est le jeu de distanciation très sain que l'auteur travaille (il est dans ce texte au travail précisément).

Une déception pour moi qui s'explique peut être par une trop grosse quantité de très bonnes critiques qui m'ont sûrement fait espérer beaucoup trop. le problème ne vient pas du tout du fond de l'histoire qui m'a extrêmement touchée, mais plutôt du style de l'auteur que je n'ai pas vraiment apprécié. Son discours m'a donné une impression d'exagération, son ton parait parfois méprisant. Bref, certains passages m'ont paru peu crédibles mais peut être que je me trompe totalement. Finalement, je dirais que c'est un roman dérangeant mais courageux.

J'avais pas mal entendu parler de ce livre au moment de sa parution et j'étais curieuse de le découvrir par moi-même.
Eddy est né dans une famille qui a du mal à joindre les deux bouts, une famille dans laquelle la violence a plus de place que le langage châtié. de plus, Eddy, depuis tout petit, se déplace, se comporte et parle de façon « effeminée » et ça ne colle pas avec son environnement.
Il va essayer au fil des ans d'aller contre cette nature pour sembler plus « dur » mais il est précédé d'une réputation qui pousse les autres à se moquer de lui.
J'ai eu du mal à accrocher et à trouver le héros sympathique mais je l'ai lu comme un témoignage de la souffrance que peuvent ressentir les enfants en décalage avec leur milieu.

J'ai lu ce livre d'une seule traite, ce matin. Réveillée à 8h00, je l'ai terminé à 9h20 - presque assommée par cette lecture. J'avais lu deux ou trois critiques du livre, et j'avais très envie de le découvrir. Alors quand une collègue s'est proposé de me le prêter, j'étais ravie. Mais j'ignorais que cette lecture serait aussi violente.

Edouard Louis a 21 ans - Eddy Bellegueule, c'est lui. Enfin, c'était lui - parce qu'un jour, il lui a dit définitivement adieu. Un nom pareil ça ne s'invente pas, et pourtant c'est celui qu'il a réellement porté, jusqu'à ce qu'à 17 ans, il quitte son village, sa famille, les gens du village pour la grande ville, Amiens. Il m'est difficile d'écrire "une critique" sur ce livre autobiographique.

(suite sur le blog)
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J'ai lu ce livre d'une traite mais je n'ai pas vraiment adhéré... Je ne sais pas pourquoi, mais je ne me suis pas sentie touchée par Eddy, tout ne me semble pas crédible : il se fait tabasser tous les jours pendant des mois et personne ne réagit ? Et puis les relations sexuelles pas très tendres entre enfants, j'ai trouvé ça très glauque et j'espère fortement que c'est inventé mais peut-être suis-je trop naïve...

J'ai également trouvé Eddy très méprisant envers le milieu d'où il vient, il est vrai que ce n'est pas un milieu très glorieux : son entourage semble particulièrement intolérant mais il reste le problème de n'avoir qu'une des deux versions de l'histoire.

Sinon, ce qui est bien, c'est qu'il donne un espoir aux homosexuels (ou même aux jeunes tout court !) qui se trouvent dans une telle situation : coincés à la campagne, famille pauvre, très étroite d'esprit... En effet, il prouve qu'avec de la volonté, on peut s'en sortir quand même, même avec encore un goût amer dans la bouche ...

Quand en finirons-nous avec le rejet de la différence? Dire qu'au Moyen-Age, on brûlait les roux juste parce qu'ils avaient les cheveux de la couleur du feu, et qu'on les croyait les fils du diable...

Il m'aura fallu un peu de temps pour revenir du choc provoqué en moi par cette lecture inclassable....
Un récit brut qui se lit d'une traite. Impossible de poser ce livre une fois la lecture démarrée même si certains passages crus, violents, impudiques sont insoutenables.
Un texte très percutant sur l'homosexualité, sur la difficulté de se construire avec cette différence dans un milieu hostile, avec un entourage homophobe. Pas de jugement pour autant de l'auteur qui raconte les préjugés, sa famille, les persécutions endurées, la haine infligée au petit garçon puis à l'ado efféminé. C'est un portrait peu flatteur que dresse l'auteur de son entourage homophobe, raciste, vulgaire et de son milieu rural, pauvre, durement touché par la crise, le chômage, l'alcoolisme. C'est ce qui a provoqué le malaise autour de ce récit autobiographique chez les proches de l'auteur. Il est vrai qu'on préférerait croire qu'il a romancé quelque peu les traits de ses proches tant il paraît impensable d'être aussi peu ouvert d'esprit à notre époque.
En bref, c'est violent, percutant, impossible à oublier. A ne pas mettre entre toutes les mains...

J'ai bien accroché au style d'écriture. le scénario me parlait bien, étant Picard d'origine et ayant grandit à la campagne (aussi dans la Somme). Néanmoins, l'intérêt a diminué au fil de la lecture et il était temps de conclure.
Un auteur à suivre ...