AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 3950 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quand Édouard Louis a débarqué dans le paysage littéraire, c'était un beau gosse de 21 ans, voix grave, normalien qui cite Bourdieu dans toutes ses interviews. Son roman fortement autobiographique est un témoignage bouleversant et poignant.

« de mon enfance, je n'ai aucun souvenir heureux. » C'est la première phrase de ce livre qui retrace l'enfance d'Eddy, jusqu'au lycée ; cela donne le ton. Eddy Bellegueule voit le jour dans un trou de Picardie où les habitants vivent entre eux, le but est d'être « un dur », en gros un soulard macho. C'est la norme admise par tout le monde, hommes et femmes, et Eddy détone avec sa fragilité d'asthmatique, son dégout du foot, son air efféminé et sa voix aiguë ; même sa mère aimerait qu'il soit moins « spécial ». Isolé, rejeté par les autres, maltraité au collège pour son apparence de « pédé », le pauvre gamin tente à tout prix de rentrer dans la norme, d'intégrer le code social et de renier son attirance pour les hommes. le passage au lycée lui permet enfin de s'évader de son monde.

Certes, il y a le parcours d'Eddy qui montre la difficulté à être différent, à s'assumer, l'intolérance permanente. Mais ce parcours se déroule dans un milieu bien précis et sa description est un vrai réquisitoire. La misère économique et intellectuelle, le chômage, l'insalubrité des logements, l'emprise de la télé ou de l'alcool, le racisme… autant de paramètres dénoncés dans ce document qui offre une analyse sociale d'un prolétariat pourtant réel. Par moments, la dénonciation parait excessive, irréelle, et on a du mal a croire que cela se déroule dans les années 80-90, c'est tout bonnement glaçant.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
Commenter  J’apprécie          130
Le décor, alcool, pauvreté, fratrie, est très bien rendu.
J'ai lu avec une certaine "nostalgie" (pas toujours de bon souvenirs, mais c'est la vie) et de ces discutions "d'adultes", sur le racisme,la politique,etc ...

Une histoire qui se passe encore à notre siècle, c'est le plus ahurissant et dramatique.

Écrivain à découvrir et à suivre.
Commenter  J’apprécie          70
D'abord merci à Édouard Louis d'avoir eu partagé sa histoire si intime avec nous.
C'est un livre que je conseille fortement à tous les hétérosexuels pour qu'on puisse mieux comprendre tous les souffrances et difficultés que certains homosexuels traversent pendant leurs enfances.

J'ai beaucoup aimé ce livre mais j'avoue que j'étais choquée à apprendre que il y a des villages en France où les gens sont aussi traditionnelles et pauvres, (les hommes "durs", tête de la maison, femmes au foyer qui ont peur de leurs maris, etc) . Je viens d'un pays de l'Europe de l'est où le plupart de gens sont comme ça, surtout dans des villages , je ne pensais pas qu'il y avait autant en France.

Commenter  J’apprécie          50
J'ai trouvé ce roman glaçant, dans ses descriptions, la haine et les insultes subies par le personnage principal. Certaines scènes peuvent paraître exagérées (le lit superposé qui s'effondre) mais me semblent pourtant crédibles. Je trouve intéressant de donner à entendre cette façon de parler, les valeurs, le mode de vie, de manière frontale. le style m'a fait penser à Céline par moments. La partie sur la découverte de la sexualité avec ses cousins ou quand il décrit son dégoût physique des femmes m'a mis mal à l'aise. C'est direct, presque froid.
On sent l'approche sociologique, la volonté de montrer que cette violence est liée au travail à l'usine, aux conditions de vie. Un livre que j'ai trouvé dur mais que j'avoue avoir beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          00
Sentiment mitigé après ma lecture d'En finir avec Eddy Bellegueule, un livre dont j'attendais probablement trop à force d'en avoir lu des critiques dithyrambiques.

C'est certes un livre fort, très fort, témoignage choc - et manifestement libérateur - de cette enfance terrible et contrariée d'Edouard Louis. Mais j'ai eu souvent une impression de déjà lu, notamment dans le traitement des thématiques de l'homosexualité (la découverte, l'acceptation, le diktat de l'apparence, les tentatives inassouvies pour entrer dans la "norme") et de la fuite, de son village, de sa famille, de son milieu, des ses "bourreaux".

J'ai en revanche apprécié l'écriture d'Edouard Louis, économe, précise, sèche avec parfois quelques relents poétiques.

Et enfin, ma lecture s'est faite alors que l'actualité résonne de la polémique suscitée par l'émission télévisée "Rue des Allocs", tournée à Amiens, là où vécut Eddy Bellegueule. Contrairement à l'émission TV, En finir avec Eddy Bellegueule réussit à évoquer la misère sociale et ses conséquences dans ce coin de Picardie sans jamais être racoleur ni misérabiliste.

Preuve une fois de plus que la force de l'écrit est bien supérieure à celle de l'image !
Commenter  J’apprécie          101
Livre très dur à lire. Il nous enfonce dans un misère sociale très prenante. le livre se lit très rapidement. On plonge avec tristesse dans un malheur qui était toujours autant d'actualité : la haine des autre, ou tout du moins, de tout ce qui est différent de nous. Racisme, homophobie sont des notions très présentes du livre et elles nous font comprendre les raisons du départ d'Eddy.
Commenter  J’apprécie          00
un témoignage poignant d'un jeune qui a du mal à faire accepter son homosexualité ......ce bouquin m'a beaucoup ému ..
Commenter  J’apprécie          50
Je suis arrivée à la fin de cette lecture, éprouvante certes. C'est une lecture qui m'interroge : d'un côté, la répulsion, de l'autre la compassion.
Répulsion face aux épreuves qu'a dû subir Eddy Bellegueule, face à cette misère sociale, familiale, culturelle, financière. Répulsion face à ses choix, ses faiblesses. Face à ce qu'on pourrait prendre pour de l'étalage condescendant.
Compassion pour ce jeune garçon stigmatisé dans ce microcosme de la société. Pour sa fuite en avant, malgré lui. Juste pour pouvoir vivre tel qu'il est. Compassion pour sa famille, condamnés malgré eux et soumis à un éternel recommencement. Compassion pour cette fatalité.

Est-ce une autobiographie pure et dure ? Ou une fiction fondée sur une histoire vraie ? Je ne saurai le dire. Je n'y ai pas ressenti de mensonge, ni de complaisance. Juste un état de fait : la vie d'Eddy Bellegueule, version brut. Je n'y ai pas vu de rejet de sa famille, juste une froide analyse. Je n'y ai pas vu non plus de sensationnalisme, juste une réalité difficilement « lisible ».

Ai-je aimé cette lecture ? Je ne saurai pas le dire non plus. En tous cas, une lecture qui ne laisse pas indifférente.
Commenter  J’apprécie          270
Voilà un premier roman troublant tant sa composante autobiographique est évidente et tant il touche le lecteur par son authenticité et son réalisme. Un très beau roman qui nous parle de l'intérieur, d'un sujet encore trop souvent tabou : l'homosexualité.

Dans un style simple, sans fioriture et qui sonne toujours juste l'auteur y relate son enfance d'enfant "différent" et les rouages de la mise en place de l'homophobie parmi les gens simples, les "pauvres", ouvriers de son village, trop souvent enfermés dans leurs a-priori, leur vie sans avenir où chômage et alcoolisme guettent presque toujours au coin de la rue, comme ce sera le cas pour son père.
Rien n'est épargné au lecteur, ni les crachats, ni les insultes, ni les débordements familiaux, ni les scènes d'abus sexuels perpétrés par les plus grands et dont on l'accusera à tort d'être l'instigateur...

Eddy est différent parce qu'il n'aime pas le foot, pleure sans cesse, fait des manières, a peur du noir, joue à des jeux de filles et se met à aimer le théâtre...
Il voit bien que ce qu'il aime n'est pas la norme chez ses camarades.
Mais alors qu'il est petit, il s'interroge déjà sur cette homosexualité dont on l'affuble avant même de ressentir ses premiers émois amoureux pour les garçons.
Harcelé à l'école par les plus grands et obligé de s'en cacher pour ne pas répondre aux questions gênantes dont les adultes sont friands, il devient peu à peu le bouc émissaire de tout le village picard où il vit...

Cependant en famille comme au milieu de ses camarades, il faut montrer sa virilité avant tout et "être un dur"...
Eddy s'y emploiera mais n'y arrivera pas. Il subit alors la violence de son grand frère, alcoolique, et celle, parfois verbale de son père.
Et si au début alors qu'il est petit sa mère le défend toujours, plus tard elle ne saura plus comment aborder le sujet avec lui...ce qui se comprend.
Ce qu'il représente n'entre pas dans la culture familiale ni dans les normes dictées par son entourage mais cependant les siens sont fiers de sa réussite scolaire.

Son père tient des propos homophobes mais a défendu dans le passé, en douce, un homo sur le point de se faire casser la figure, un père qui "gueule" devant et qui, par derrière, est fier que son fiston réussisse si bien à l'école et fasse bien ses devoirs...un père sévère par devant mais qui raconte à tout le monde sa fierté d'avoir un fils comme lui.
Sa famille apparaît comme une famille pauvre mais digne qui sait lutter contre la sauvagerie extérieure et qui sait préserver l'intégrité familiale (et sans doute se préserver aussi du "qu'en-dira-t-on").
Mais le seul salut pour Eddy sera la fuite...


L'auteur Edouard Louis est un jeune sociologue. Il est spécialiste de Bourdieu. Il n'a donc eu aucun mal à mettre dans son roman de nombreux clichés concernant les classes sociales donc sans aucun doute à aggraver la situation dans certains cas ou à ne pas dire toute la vérité dans d'autres. Il ne raconte pas les faits de façon linéaire mais débute par les actes de violence qu'il a subi au collège, puis revient vers ses années d'enfance, pour finir lorsqu'il rentre au lycée à Amiens comme interne.

Certaines descriptions de son milieu social m'ont gêné. C'est un milieu où tout le monde travaille durement : les pères passent leur temps à l'usine et y laissent leur santé. Les mères arrêtent l'école très jeunes pour s'occuper de leurs nombreux enfants, qu'elles ont plus tôt que prévu, ce qui coupe court à la moindre ambition de leur part : impossible de changer de vie...

Quoi qu'il en soit, je sens derrière ce roman-témoignage, à quel point l'auteur aime ses parents et à quel point sa famille a compté pour lui.
Il a voulu accentuer le rôle du déterminisme social et cela a créé une polémique alors que pour moi c'est évident que ce qu'il a fui avant tout, c'est son milieu social, et le rejet dont il faisait l'objet dans la micro société formée par le village, mais pas ses parents.

L'auteur a le courage de témoigner de cette différence qui est encore aujourd'hui mal acceptée dans notre société quel que soit d'ailleurs le milieu social, et qui attise la violence.

Finalement c'est l'école qui le sauvera !
Mais aussi d'avoir pu dire et libérer des paroles qui ne sont jamais dites...

Une chronique plus complète sur le blog...
Lien : http://bulledemanou.over-blo..
Commenter  J’apprécie          141
C'est un livre très vrai, on sent que le narrateur essaye de retranscrire ses sentiments dans toute leur simplicité.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (8232) Voir plus



Quiz Voir plus

Avez vous bien lu "En finir avec Eddy Bellegeule" ?

Par combien de garçons Eddy se fait-il brutaliser dans les couloirs du collège ?

2
3
4
5
6

10 questions
257 lecteurs ont répondu
Thème : En finir avec Eddy Bellegueule de Édouard LouisCréer un quiz sur ce livre

{* *}