Ce qu’il y a de plus pitoyable au monde, c’est, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à relier tout ce qu’il renferme. Nous vivons sur une île placide d’ignorance,environnée de noirs océans d’infinitude que nous n’avons pas été destinés à parcourir bien loin. Les sciences, chacune s’évertuant dans sa propre direction, nous ont jusqu’à présent peu nui. Un jour, cependant, la coordination des connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur le réel et sur l’effroyable position que nous y occupons qu’il ne nous restera plus qu’à sombrer dans la folie devant cette révélation ou à fuir cette lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel obscurantisme.
La fin est toute proche. J’entends un bruit à ma porte.
N'est pas mort ce qui à jamais dort
Et au fil des âges peut mourir même la mort.
Les sciences, chacune creusant laborieusement son propre sillon, nous ont jusqu'à présent épargnés; mais un jour viendra où la conjonction de tout ce savoir disparate nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur la réalité et sur l'épouvantable place que nous y occupons que nous ne pourrons que sombrer dans la folie devant cette révélation, ou bien fuir la lumière pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d'un nouvel âge des ténèbres.
La chose la plus miséricordieuse en ce monde, je crois, c’est l’inaptitude de l’esprit humain à corréler tout ce dont il est témoin. Nous vivons sur une
placide île d’ignorance au milieu de noires mers d’infini, et cela ne veut pas dire que nous puissions voyager loin. Les sciences, chacune attelée à sa propre direction, nous ont jusqu’ici peu fait de tort ; mais rassembler nos connaissances dissociées nous ouvrira de si terrifiants horizons de réalité, et la considération de notre effrayante position ici-bas, que soit nous deviendrons fous de la révélation, soit nous en fuirons la lumière mortelle dans la paix et la sécurité d’une nouvelle ère d’obscurité.
Un sentiment proche de la terreur s’était emparé des explorateurs alors qu’ils n’avaient vu que des pierres, de la boue et des algues. Chacun aurait fui s’il n’avait eu peur d’être la risée des autres et c’est sans enthousiasme -vainement comme la suite le montrera -qu’ils cherchèrent quelque souvenir à emporter.
Cependant, faute d’avoir pu consulter leurs correspondances, je soupçonnais l’enquêteur d’avoir posé des questions biaisées ou, à tout le moins d’avoir peu ou prou manipulé les réponses de façon à en faire ressortir ce qu’il avait résolu d’y trouver.
Briden, qui avait eu le malheur de se retourner, avait soudain éclaté d'un rire strident. Le pauvre avait perdu la raison, et ce rire terrible allait l'accompagner jusqu'à sa mort dans la cabine, une nuit que Johansen errait sur le pont, en proie au délire.
La chose la plus miséricordieuse en ce monde, je crois, c’est l’inaptitude de l’esprit humain à corréler tout ce dont il est témoin. Nous vivons sur une placide île d’ignorance au milieu de noires mers d’infini, et cela ne veut pas dire que nous puissions voyager loin.
Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn.
Dans sa demeure de R’lyeh, la ville morte, Cthulhu attend, plongé dans ses rêves