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3,94

sur 605 notes
Détail important : le titre de ce volume, publié chez Grasset, est "SOUS le volcan". Il s'agit d'une seconde traduction ", par Jacques Darras, du chef d'oeuvre de Malcolm Lowry ( "Under the Volcano).
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Un excellent roman, de l'acabit de l'"Ulysse" de Joyce. L'histoire nous mène jusqu'au Mexique à Quauhnahuac, la ville où se dressent au loin en témoins deux volcans : le Popocatepetl et l'Ixtaccihuatl. le héros poursuit son bonhomme de chemin, en borracho accomplit, jusqu'à une fin qu'il sait probablement inéluctable, une véritable tragédie grecque en somme, jouissive jusqu'au dernier mot inscrit sur la page et qui est d'ailleurs remplit de symboles empruntés à la mystique juive, au Talmud, au jardin d'Eden, à l'éternel retour Nietzschéen.
On en ressort bouleversé en ayant le sentiment d'avoir été secoué dans tous les sens.
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Un décor grandiose, volcanique et irréel: le Popocateptl est à distance, comme un témoin du drame.
Le roman commence par la fin, deux personnages se rappellent du dernier jour du Consul, un notable déchu, charismatique et en souffrance.
C'est un roman de plus de 600 pages sur cette fameuse journée qui aurait dû bien commencer puisque la jolie femme du Consul, tant aimée, est revenue mais, durant une promenade, en proie au démon de l'alcool, le temps d'appréhender le premier mezcal , ce dernier fuit...

Quel bonheur que de suivre les déambulations du Consul, torturé par son passé. Ce personnage imposant, alcoolique et en quête de solitude tient le lecteur en haleine car peu à peu un portrait se dessine dans les vapeurs d'alcool.

Mais il faut parfois subir des descriptions ou des retranscriptions de la radio mexicaine fort longues car elles semblent sans intérêt et parasitent, à mon avis, l'histoire. Si bien que j'ai parfois évité ces "déserts" en sautant ces pages.

S'il n'a pas abandonné, le lecteur est ainsi récompensé de sa patience par les 100 dernières pages qui accélèrent furieusement le rythme. Et c'est en lisant la fin que j'ai compris... le début.

Pourquoi relire un roman si âpre?
Parce qu'il est si dense qu'il garde une part de mystère très attirante, parce qu'il subsiste une émotion intense de cette oeuvre si dérangeante, si poétique sur la déchéance, bien construite, finalement.
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Je suis en deuxième année de Droit. J'ai pris l'année en cours car je me suis autorisé une traversée de l'Atlantique à la voile avant de poursuivre mes études.
Avec mon père, nous avons cherché un appartement à Montpellier, et le seul que nous avons trouvé est au plan Cabanne, dans un quartier aujourd'hui totalement maghrébin mais qui, à l'époque, commence déjà à le devenir.
Le studio est simple, pas très propre.
Un ami m'a prêté le "Volcan" comme on se passe un morceau de shit sous le manteau. C'est l'édition Folio du début avec "La Despedida" sur la couverture, les deux volcans qui se séparent comme un coeur.
Je vais passer trois jours enfermé dans ma chambre d'étudiant avec ce livre. Sans sauter une page. Je pleure et je tremble à (presque) toutes les pages. Je n'arrive pas à sortir car dès que je le pose, le livre me regarde. Je suis envoûté par le Consul, Yvonne et Hugh. A la fin, c'est moi qui bascule dans la barranca avec Geoffrey Firmin et le cadavre du chien paria que l'on jette après le sien.
Quelques années plus tard, un soir, dans le carré d'un voilier, je lis à un ami cher des passages du Volcan. "Devant eux, allait la seule chose vivante qui prît part à leur pélerinage, le chien ..." etc.
Au dessous du Volcan est l'un des plus grands romans de la littérature mondiale. Tout simplement. Jamais Lowry n'a réussi à écrire quelque chose d'aussi fort sinon, peut-être, une nouvelle incroyable qui s'appelle "Le Chemin de la Source".
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Que l'on lise ce roman à 18 ans ou à 50 ans, l'effet reste d'une certaine manière similaire en ce sens que l'on reste à la fois émerveillé et stupéfait par sa richesse subjective et la profondeur de son analyse de la réalité humaine.
Sachant que dans cette histoire se déroulant au Mexique et comme le dit lui même Lowry, les xopilotes (les vautours) planent tout au long du livre.
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Quel livre déprimant ; magistralement écrit ; mais déprimant.
Essayez de vous imaginer, enfermé, sans espoir, dans le fond d'une gigantesque bouteille de tequila ou d'une obscure gourde de mescal aux proportions dignes du Popocatepelt et que vous essayiez de voir la lumière du jour par l'étroit goulot qui vous surplombe.
Malcolm Lowry nous plonge dans l'univers atroce d'un alcoolique éperdument amoureux et mélancolique, témoin de sa propre déchéance, sans espoir, dont l'issue ne peut être que fatale.
Geoffrey Firmin entraine dans sa chute la femme qui l'aime et dont il est pourtant, lui aussi, follement amoureux.
L'oeuvre se déroule sur 24 heures, une journée pendant laquelle on revit plusieurs vies et leur cortège de bonheurs accessibles et d'occasions ratées.
Le texte transcrit bien l'impression de pataugeage dans la boue de son héros, d'engluement, de "no way", cette espèce de rendez-vous dans les forges abyssales d'Héphaïstos.
Le livre est lent à démarrer et monte en intensité tout au long de la lecture mais n'en procure pas moins un sentiment de détresse et de malaise parfois très déprimants.
Rien à redire sur le style efficace et travaillé de l'auteur qui signe un livre éminemment autobiographique et crépusculaire. (N.B. : Je possède la traduction "Sous le volcan" des cahiers rouges chez Grasset et ne connais pas la précédente traduction "au dessous du volcan" ni le texte original anglophone, mais il est évident que cette traduction est d'une grande qualité, essayant de reproduire la musicalité du langage d'origine).
Pour conclure, une expérience intéressante, d'un point de vue de mon empathie de lectrice, mais pas agréable du tout quant au ressenti de lecture car Lowry cherche (et réussit) à nous faire ressentir le calvaire que vit son héros. Néanmoins, tout ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de choses.
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Il est des livres mythiques dont la lecture est reconnue malaisée voir difficile. Au-dessous du volcan, chef d'oeuvre incontesté de la littérature en fait partie. Ecrit par Malcolm Lowry pendant la seconde guerre mondiale, ce livre a vu le jour 4 fois. D'abord refusé par l'éditeur qui l'acceptera plus tard, Malcolm Lowry le réécrit au Canada, le perd dans un bar au Mexique, la troisième version s'envole en fumée dans l'incendie de sa maison. Il faudra donc attendre le 4ème jet pour enfin le voir publié, la version française, traduction supervisée par l'auteur, verra le jour en 1949.Malcolm Lowry y inclut une préface expliquant la trame de son livre et surtout explicitant son premier chapitre. Je lui cède la parole :
« Ce premier chapitre est vu par les yeux de d'un Français, producteur de films, Jacques Laruelle. Il établit une sorte de relevé du terrain, de même qu'il exprime le rythme lent, mélancolique et tragique du Mexique lui-même, lieu de rencontre de plusieurs races, antique arène de conflits politiques et sociaux où, comme Waldo Frank, je crois, l'a montré, un peuple coloré et génial, entretient une religion qu'on peut appeler celle de la mort »

la suite sur:
http://www.biblioblog.fr/post/2012/09/10/Au-dessous-du-volcan-Malcolm-Lowry
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Cet article a été publié sur : http://souslevolcan.over-blog.com/

C'est le livre d'une histoire d'amour qui sombre dans le mescal. C'est une idylle aussi belle et incompréhensible que le Mexique aux yeux d'un homme dont l'ivresse est tout autant ce pays et ses couleurs que son désespoir et sa solitude. C'est la chute d'un homme au travers duquel l'humanité chancèle, titubant au coeur d'un jardin merveilleux jusqu'à la nuit, où elle s'effondre dans la boue et la trivialité.
J'ai commencé la lecture de ce livre le coeur serré. Je m'y ennuyais, prêt à m'arrêter en chemin, poursuivant ma route uniquement guidé par l'influence de sa réputation et de quelque chose de plus impalpable, une impression, une odeur. Je regardais cette grande masse liquide comme une eau dormante et ennuyeuse, mais, de temps à autre, quelque chose passait sous la surface et me disait : tient bon.
Et puis ce que je pressentais est arrivé, à la page 155, lorsque le consul bondit soudain sur ses pieds, j'ai été frappé par un éclair, un éclair intense, comme un premier shoot d'héroïne.
J'ai vu dans cet éclair toute la beauté de ce livre, de ce poème, toute sa force de pénétration. Ce n'est pas un livre qui parle à l'âme, c'est un livre qui regarde en nous jusqu'au vertige. Il fouille notre pulpe intime pour faire de chacun de nous un témoin de la beauté et de la cruauté de notre monde, et de l'amour, et de la mort.
Sa magie m'accompagne depuis de longues années et il ne se passe pas un seul mois sans que j'y songe, comme s'il était toujours sur mon chevet et que j'allais encore m'enivrer à la coupe de ses beautés. Je ne divague pas, le romantisme m'écoeure, mais il faut bien, face à ce miroir inverti de nous-mêmes, faire preuve d'humilité et dire : ce livre est une merveille comme il en existe peu. Il me bouleverse.
S'il fallait convaincre encore, je dirais de prendre un exemplaire Folio édition 2004 et de lire page 554 à partir de : « La pluie tomba plus dru tout à coup… » jusqu'à ce que le livre vous tombe des mains, arrachant à vos lèvres un Mon Dieu… Alors, il y aura aussi page 252 ( le chat et l'insecte), page 265 (le consul dans la salle de bain) et puis toutes les pages à partir de 155.
J'ai commencé sa lecture le coeur serré, je l'ai achevé le coeur douloureux, répétant comme un mantra que je n'ai pas de mot (Magnifique, prodigieux, sublime, inégalable, sont-ils des adjectifs tout à fait suffisant ?) pour en saluer l'intense beauté.

Lien : http://souslevolcan.over-blo..
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Un chef d'oeuvre. Chut !
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Un livre très noir qui décrit très bien la déchéance d'un alcolique et de son entourage, les personnages sont très fouillés et réalistes.
On est emporté par cette histoire et on assiste impuissant à cette lente descente dans l'enfer de l'alcool d'un homme cultivé et intelligent que ni l'amour de sa femme ni de ses amis ne peut détourner de sa "passion"
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