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3,94

sur 604 notes
Voici un Louvre que je me suis commandé, un livre mythique et impressionnant. Dans une période de ma vie très tourmenté me actuellement je me suis dit que c'était le moment de me lancer. J'ai pris soin de lire la préface et l'avant-propos de l'auteur, m'étais gonflée à bloc armée de patience. Mais la magie n'a pas opéré et je suis totalement passée à côté . Probablement pas assez de clés de compréhension pour accéder aux différents niveaux de lecture et les références m'ont manqué pour apprécier ce que je lisais. Je suis déçue et ressors avec un sentiment de manque d'érudition et d'intelligence. Donc une lecture assez difficile, la post face montrant tout ce à côté de quoi je suis passée..
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Comment convaincre de lire le roman de Malcolm Lowry alors qu'il faut bien, sans doute, avertir le lecteur quant à la dimension d'abord rétive du texte, évoquer l'opposition entre le minimalisme de son intrigue et la lenteur inversement proportionnelle avec laquelle elle se déroule ? Comment rendre ne serait-ce qu'une part de son infinie richesse et de sa virtuosité ? Comment exprimer la manière dont il vous prend aux tripes en même temps qu'il vous enlace de la sombre beauté de ses improbables circonvolutions ?
Le premier des douze chapitres (qui compte une centaine de pages), nous emmène dans la ville mexicaine de Quauhnahuac, qui comme chaque année en ce jour de 1939, fête ses morts. Nous y suivons Jacques Laruelle, un producteur de films français, au gré de ses pensées et des réminiscences que suscite le spectacle des festivités. Livrées sur le vif, avec leurs ellipses, leurs interruptions brutales et spontanées, le sens et la logique des événements auxquels il est fait allusion sont d'emblée confus pour le lecteur. Il y est question d'une certaine Yvonne dont Jacques Laruelle a été l'amant, et d'un ami de jeunesse, Geoffrey Firmin, surnommé le Consul, dont on pressent, à sa seule évocation, l'envergure romanesque.

La suite du récit nous ramène exactement un an en arrière, et étire sur les onze chapitres suivants le déroulement d'une unique journée, en égrenant les heures, voire les minutes. En ce "jour de miracles et de visions" de la Fête des Morts 1938, Yvonne, séparée de Geoffrey qui vient d'être démis de ses fonctions de consul, revient à Quauhnahuac, visiblement désireuse de renouer les liens avec cet époux qu'elle n'a jamais cessé d'aimer. Hugh, le demi-frère du Consul, est par hasard présent lui aussi.

Yvonne livre un combat perdu d'avance. L'amour profond qui la lie à Geoffrey est pourtant réciproque, mais elle doit faire face à un adversaire contre lequel elle sait ne pouvoir lutter. le Consul est en train de sombrer, et rien ne pourra le retenir. Il chute dans les abîmes de l'alcoolisme, n'est plus investi que dans les périls et les complications de sa vie d'ivrogne, obnubilé par le nombre de verres qu'il va boire ou qu'il a bus, par le trajet à effectuer pour tomber comme par inadvertance sur une cantina où il pourra l'espace d'un instant assouvir son obsession, se donnant bonne conscience avec une mauvaise foi qui n'abuse même pas lui-même.

C'est une affaire de déambulations, à la fois physiques, psychiques et morales. La promenade matinale du duo Yvonne-Hugh, puis la virée du trio formé avec l'ajout de Geoffrey dans un lieu choisi après quelques tergiversations sont l'occasion de suivre, presque mètre après mètre, les déplacements des protagonistes, en même temps que nous pénétrons leurs labyrinthiques errances intérieures. Les pensées que font naître les situations, les individus et les lieux qui les entourent semblent à la fois diluées et décortiquées, qu'il s'agisse de considérations vénielles ou de douloureux questionnements existentiels. Elles se font aussi parfois extrapolation, imagination d'un avenir dont on sait qu'il n'adviendra jamais.

Celles de Geoffrey sont les plus erratiques et les plus obscures, alternance de logorrhées, de réflexions elliptiques ou tronquées, hallucinations éthyliques qui parent les lieux d'une dimension cauchemardesque et incertaine, donnent aux individus des airs menaçants, tout cela contrastant d'une manière qui serait cocasse, si tout cela n'était pas si pathétique, avec l'air permanent de fraîcheur et de bonne santé qu'affiche le Consul, vierge de tout signe extérieur de débauche.

Il vit là le jour le plus long de sa vie, et c'est comme si c'étaitaussi le jour le plus long de notre vie – et ça, c'est quand même très fort-, qui à la fois se distend et hoquette, comme si certaines de ses séquences devaient se répéter à jamais, c'est du moins l'impression que peuvent donner l'évocation de cette affiche d'un combat de boxe que l'on aperçoit régulièrement sur les murs de la ville, ou le surgissement, à plusieurs reprises, d'un mystérieux et inquiétant cheval marqué au fer rouge d'un sept sur sa croupe. Et comme en contrepoint, l'immuable silhouette du Popocatepetl surplombe cette funeste journée dont les événements sont comme des touffes d'herbe auxquelles Geoffrey se raccroche sans enthousiasme, stoppant ainsi momentanément une dégringolade qu'il sait inéluctable.

C'est un texte magnifique, empreint d'un désespoir profond, qui à la fois accède à une rare amplitude et pénètre au plus près de l'intime. Il a d'ores et déjà acquis une place à part dans ma vie de lectrice, dans la catégorie de ces titres qui, en dépit des -ou grâce aux ?- efforts qu'il requiert, vous donne tout du long la conviction de découvrir une oeuvre exceptionnelle.

Et pour finir un petit conseil, le même que je donne à tout lecteur qui entame "Le bruit et la fureur" de William Faulkner : pour une fois, lisez la préface !

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le grondement sourd des Enfers s'est fait entendre depuis les profondeurs de la Terre à la lecture de ce chef-d'oeuvre. Dans le vaste univers de la littérature j'avais, de nombreuses fois, rencontré des personnages noyant leur désarroi dans l'alcool, mais jamais depuis le regard et la pensée propres du protagoniste. Malcolm Lowry, dans une langue tantôt rythmée tantôt chaotique, faisant suivre temps calme, montée fiévreuse et crise éthylique, noie le lecteur des vapeurs incessantes de tequila et de mescal. On espère une délivrance ou on craint le pire au fur et à mesure que Lowry dévoile un pan du passé des personnages sous la menace discrète et permanente du volcan Popocatepetl.

Enfin, même si j'admire son talent critique, j'ai regretté de lire la préface de Maurice Nadeau proposée dans l'édition Folio. Elle défriche trop les pistes broussailleuses que Lowry a volontairement élaboré dès le premier chapitre et j'aurais aimé m'y perdre comme on découvre un monde. L'auteur lui-même avait été contraint par son éditeur de rédiger une introduction pour la publication de son roman qui figure aussi dans cette édition. Mais sa malice et sa détermination à ne rien céder aux sirènes du marché ont fait de ce texte introductif un petit bijou d'ironie.

PS : Comme souvent depuis quelques années, les éditions Folio sont chargées de coquilles et d'erreurs. Que le lecteur en rencontre une ou deux, on peut le tolérer, mais au bout d'une petite dizaine cela commence à agacer. Quand on est éditeur, le respect des oeuvres ne devrait-il pas être une règle?
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Ayant fini par renoncer á poursuivre la lecture, il nous est difficile de comprendre l'étrange renommée de ce livre: une histoire de personnages qui semblent décadents (n'ayant pas été jusqu'á la fin, cette idée reste á confirmer) dans un décor démoralisant.

Alors pourquoi écrire un commentaire ? Il est exceptionnel que nous abandonnions une lecture et il est alors difficile de lutter contre un sentiment de frustration exacerbé par la profonde connaissance dont nous disposons du contexte de ce pays fascinant qu'est le Mexique qui, c'est vrai, fut le refuge des paumé/es mais aussi des opprimé/es, des rëveurs et de personnages épris de liberté.

Mais ce pays a profondément changé depuis et n'est plus celui de Lowry si tant est qu'il fut tel qu'il le décrit.
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Patrick Deville se réfère régulièrement à ce roman, il en parle comme d'un chef d'oeuvre. Étant fan de Deville, je me suis empressée de le découvrir. Et là, blocage. Je reconnais l'écriture de Deville dans ces phrases longues et ce décor exotique (Mexique) mais l'histoire est sordide et ne semble pouvoir être lu que sous acide ou mezcal. Il paraît qu'on y parle d'amour, je n'y trouve que bavardage d'ivrognes. A persévérer?
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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire, le style en est compliqué par l'usage abondant d'un vocabulaire riche, de longues phrases qui semblent interminables mais surtout par de larges circonvolutions qui rendent la lecture difficile. L'avancée dans l'histoire est très lente. J'ai persisté jusqu'à la page 187 et j'ai fini par craquer, j'ai avancé de quelques chapitres afin de découvrir le devenir des personnages le Consul alcoolique, sa femme Yvonne, son demi-frère, le docteur, la ville Quauhnahuac, elle-même, située sous deux volcans.
A la fin de l'oeuvre, figure une lettre de l'auteur à son éditeur au sujet de modifications qu'il refuse. Cette lettre explique son roman, explique qu'il l'a écrit musicalement comme Flaubert en lisant à voix haute son récit au fur et à mesure de l'écriture, il nous explique comment et quand il a conçu son oeuvre, écrit les chapitres. Il nous explique toute la symbolique sous-jacente.
Le traducteur a fait un excellent travail pour reproduire la noirceur, le puits sans fonds de l'addiction alcoolique du Consul Geoffrey Firmin, l'histoire d'amour avec Yvonne, la description de la ville. Mais lire à haute voix cette traduction en français donne t'il la même chose, la même musicalité qu'en anglais ?

C'est de la haute littérature, une littérature pour les élites et qui m'a laissé au bord du chemin. C'est tellement rempli de symbole, que je n'ai pas compris l'allégorie qui décrit la mort d'Yvonne. Je n'ai pas accroché du tout et j'ai laissé tomber sa lecture ce qui ne m'arrive pas souvent pourtant mais là c'est trop, cela me dépasse. Je ne connaissais pas Malcom Lowry et je reste indécise, vais-je tenter un autre roman pour mieux entrer dans son univers ?
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Relecture de ce gros roman du siècle dernier ; un chef d'oeuvre ...à la relecture oui certainement , à une exception près (pour moi),:le premier chapitre interminable et pourtant indispensable à la bonne compréhension de ce qui suivra . Connaissant déjà le roman ,j'ai survolé cette centaine de pages , la lecture est plus aisée ensuite.
L'alcool imbibe ce roman , l'alcool qui tue à petit feu et c'est entre 2 cures que l'auteur a déversé le chagrin d'être quitté par sa femme. Un chagrin qui prend toutes les formes de la détresse et qui fluctue comme le niveau des bouteilles de tequila.
Pas si facile d'accès , voire difficile, ce roman demande à être relu pour mieux en saisir les innombrables beautés.
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Bon j'avoue, quand je l'ai fermé je n'ai pas pu me retenir de relire le début. Malcolm Lowry nous livre, sous l'apparence du désordre, un roman remarquable de maîtrise. Ne dit-on pas, pour les acteurs que le plus difficile est de jouer une personne ivre ? C'est la même chose pour les écrivains, comment rendre cette obsession, ces "trous" dans le temps, cette répétition perturbée par des variations infimes ... Eh bien, je dois le reconnaître, par son écriture, par l'organisation de la trame narrative, Malcolm Lowry y est parvenu. Bien entendu, ne l'ayant lu qu'une fois, je n'ai pu qu'entrevoir le grand sujet du roman, le démon. Je le devinais, écrasé par le poids de ces deux volcans énormes (qui pourtant son présentés comme quelque chose de positif, par moments). de mémoire, le docteur Vigil affirme que l'ivresse du Consul vient d'une maladie de l'âme ; de mon mieux j'ai essayé de déterminer quelle était cette maladie de l'âme ; est-ce la culpabilité liée à l'ancienne exaction qu'il a commise ? Alors, le parallèle avec Lord Jim serait trop poussé ; pourquoi mentionner tout le sujet de la Kabbale, sur laquelle le Consul dit préparer un livre, que vient faire cette histoire d'amour avec Yvonne ? Quel est le rôle de Hugh dans tout ça ? Je continue néanmoins de pencher pour cette théorie, car l'issue du roman, et tout le parallèle avec la parabole du Bon Samaritain me laissent penser que le Consul avait un poids sur la conscience lié à un manquement au devoir de charité ; il recevrait le dernier "companero" qui lui est adressé par un inconnu avec tant de joie car il le verrait comme un pardon. Mais cette analyse ne me satisfait pas. Je n'apporte aucune réponse, je le crains, et je suis aussi déçu que vous. J'espère en trouver moi-même quand je le relirai, avec plus d'attention, cette fois. Alors, je me pencherai avec plus de rigueur sur les innombrables références littéraires du roman.
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C'est pendant le Jour des Morts, au Mexique en 1938, que se déroulent les événements de Sous le volcan de Malcolm Lowry.
Une atmosphère de difficulté recouvre le livre comme les orages qui cachent les immenses flancs du Popocatepetl, l'un des deux volcans à l'ombre desquels le consul alcoolique condamné, Geoffrey Firmin, son ex-épouse Yvonne, et son demi-frère Hugh affrontent leur destin . Publié pour la première fois en 1947, Sous le volcan a eu la jeunesse difficile typique des livres uniques. Sa réputation grandit au fil des années après la mort de Lowry en 1957, mais il reste un livre qui divise profondément l'opinion. Pas à cause du quoi du livre, qui est assez simple, mais de son comment: des schémas temporels enchevêtrés et un courant de conscience faulknérien ne sont que deux des principaux défis auxquels Lowry soumet les lecteurs.
Un autre obstacle potentiel est un style de prose extrêmement dense et allusif, que les gens trouvent enivrant ou exaspérant. Lowry, avec l'aide de sa seconde épouse, Margerie, a passé près de 10 ans à écrire et à réviser le livre, ne changeant pas vraiment de longueur mais devenant une forêt de symboles de plus en plus épaisse (cette phrase de Baudelaire était d'une importance capitale pour Lowry , qui l'avait fait citer par le consul dans une première ébauche du roman). Lowry était étudiant dans les années 1920, et le caractère allusif de Sous le volcan est clairement une réponse à The Waste Land (T.S.Eliot)et Ulysse de Joyce; il incorpore le mythe grec, la cabale, Shakespeare, Shelley, Coleridge, Blake, le Mahabharata, Marvell, Paracelse et bien d'autres encore. Au-dessus de tous, affirmant l'aspect explicitement faustien du livre, se trouvent Goethe, Marlowe et Dante. Décidément, Lowry n'avait aucun don pour la simplicité.
À bien des égards, Lowry est plus proche de Melville et de Conrad que de Joyce, mais il crée son coin du Mexique d'une manière similaire au Dublin d'Ulysse : non pas en le décrivant qu'en construisant une réalité alternative à partir du langage. La complexité de la construction du livre est stupéfiante.
La ferveur est intrinsèque à la façon dont le livre traverse la frontière séparant le monde et l'appréhension de plus en plus dérangée qu'en a le consul. Tout au long, une série de motifs génèrent une signification croissante : affiches de film pour le film d'horreur, Las Manos de Orlac, con Peter Lorre ; la phrase « un cadavre sera transporté par exprès » ; les nombres sept, 12 et 666 ; un panneau mal lu demandant "¿Le gusta esta jardín?" et un Indien mourant sur la route ; les barrancas qui flanquent Quauhnahuac; les hideux chiens parias qui traquent les pas du consul ; le graffi "No se puede vivir sin amar" ("On ne peut pas vivre sans amour").
Sous le volcan peut être lu comme un roman ouvertement politique, religieux, mystique ou philosophique. Il s'agit de damnation, ou de fascisme, ou d'amour. C'est une tragédie et, parfois, une comédie (ses éclairs d'humour sont trop souvent ignorés). Ses métaphores et ses symboles peuvent être étudiés et catalogués, mais leur signification semble changer au fur et à mesure qu'ils reviennent ou lorsqu'ils sont repris lors de la relecture.
Le livre refuse de prendre une forme définitive.

C'est tellement élaboré que, dans un sens, ça vit.

Si vous ne l'avez pas déjà fait,
vous devez vraiment aller à la rencontre de ce livre.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Un roman brûlant, envoûtant - tout simplement superbe. A lire absolument dans la magnifique traduction de Jacques Darras (disponible dans la collection Les Cahiers rouges des éditions du Seuil), et non dans la première traduction (Folio), démonstrative et qui "en rajoute" par rapport au texte original.
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