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D'abord, on s'attend à des souvenirs d'enfance: ceux d'une très jeune fille italienne, juste avant et pendant la seconde guerre mondiale. On lit effectivement des pages qui décrivent la vie de cette fille de bonne famille catholique – une vie d'abord tranquille, puis inquiète, enfin presque dramatique: on peut être surpris par cette dérive. Car, si on connaît bien le destin de l'Allemagne sous la botte nazie, on méconnait généralement le vécu difficile des Italiens sous Mussolini. L'instauration du fascisme, l'influence décisive de Hitler, les ambitions impérialistes de l'Italie, mais surtout les lois raciales drastiques visant les « personnes de race juive » (dès 1938 !) et finalement les rafles systématiques à Rome, constituent l'arrière-plan du vécu de cette très jeune fille.

Mais, à côté de ces souvenirs, et loin de toute ambiance romanesque, il y a bien autre chose. L'auteure développe de longues considérations sur le fascisme, le racisme et la guerre. Dans cette analyse bien documentée, son message le plus important vise le rôle de la papauté au cours de cette très sombre période: un sujet sulfureux, abordé par ailleurs dans des ouvrages signés par des historiens. On sait que, contrairement au pape Pie XI, son successeur Pie XII a eu une attitude ambigüe (pour ne pas dire plus…). Non seulement il n'a pas dénoncé le caractère anti-chrétien du racisme institutionnel, mais il est resté coi alors que les Juifs étaient raflés par les soldats allemands à deux pas du Vatican ! Au fil des pages, le réquisitoire de Rosetta Loy contre le pape devient de plus en plus implacable.

Tout ceci est très intéressant. Mais la forme même de ce livre m'a semblée bizarre, parce qu'elle juxtapose la grande Histoire et l'histoire individuelle. J'ai été surpris par ce caractère hybride.
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Une très belle lecture. le récit d'une enfance favorisée dans les années 30 en Italie, prétexte à détailler l'évolution de la condition des juifs en Italie sous Mussolini, et le rôle ou le point de vue des papes Pie XI et Pie XIi ainsi que du clergé catholique européen. Les scènes légères ne le sont pas tant que çà. Une lecture de référence car c'est un beau défi de mettre tout ça dans un si petit livre. Peut-être à lire en italien si on le peut car certaines phrases ne sont pas très claires grammaticalement.
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"Ce sont des gens bien, malgré qu'ils soient juifs". Ce n'est pas exactement la phrase prononcée par un membre de la famille de l'auteur (je ne la retrouve pas) mais c'est l'esprit.
A Rome, Rosetta Loy, vit dans un bel appartement, au sein d'une famille de la très bonne bourgeoisie, avec nurse et personnel de maison.
Pas d'antisémitisme revendiqué, une certaine indifférence, on essaie de ne pas frayer avec le diable, mais sans prendre trop de risques.
Dans le même immeuble, Madame Della Sera, qui la veille quand elle est malade et la famille Levi dont le fils joue au ballon avec son frère. Ils seront tous emportés par le vent mauvais à croix gammée.
Je connaissais assez peu de choses sur l'Italie durant la seconde guerre mondiale, si ce n'est au travers de films tels que les déchirants "Une journée particulière" ou "Le jardin des Finzi Contini" et bien sûr, la figure grotesque, mais Ô combien dangereuse de Mussolini, ainsi que du rôle ambigu (litote) du pape Pie XII.
J'avais malgré tout l'image d'un pays dont l'antisémitisme était beaucoup moins marqué qu'en Allemagne. En fait s'il l'était moins, ce n'était pas de beaucoup...
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Livre sur les persécutions des juifs en Italie pendant la seconde guerre mondiale entremêlé des souvenirs d'une petite fille.
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Sur le sujet très repris de la seconde guerre, l'auteure fait ici un focus sur l'Italie et la manière dont le pays a traversé les troubles, selon ses connaissances historiques et ce qu'elle a vécu elle, petite. Les deux perspectives sont habilement agencées et le thème fascinant, on y apprend beaucoup sur les personnalités historiques du pays d'alors et les batailles idéologiques qui s'affrontaient. Je savais Pie XI (qui était surnommé le Pape juif) très engagé auprès de la communauté juive mais ici l'auteure énumère grand nombre de ses engagements qui, malgré les millions de catholiques européens, n'ont pas pu empêcher le pire d'arriver.
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Grâce à la construction de cet ouvrage qui mêle souvenirs d'enfance et témoignages historiques sur le rôle du Vatican pendant la deuxième guerre mondiale, on assiste par le regard de l'auteure à l'analyse factuelle des événements. Alors que le pape Pi XI prône la solidarité avec les juifs d'Europe, son successeur Pi XII soutient le régime nazi et n'aura aucune compassion envers le peuple juif, jusqu'à fermer les yeux sur les lois anti-juives et les déportations.
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Petit mais très dense.

C'est à la fois un mémoire
autobiographique où l'auteur raconte ses relations avec ses voisins
juifs. La petite fille avec qui elle jouait portait une étoile de
David et qui a disparu.

Un livre d'Histoire sur l'application des lois antisémites sous Mussolini. Et c
est hyper précis il y a toutes les interdictions.

Les déportations

Et puis l'attitude de l'Église, du Vatican. Des deux papes Pie XI et Pie XII qui ont eu des attitudes différentes.

Et des prêtres courageux comme Bernard Lichtenberg le seul prêtre avoir protesté à Berlin contre la Nuit de Cristal et après avoir fait une prière publique pour les juifs. Il a été arrêté . Il a demandé à être envoyé à l'Est avec les juifs. Il est mort avant d'arriver à Dachau.

Et le père Dillard mort à Dachau pour avoir caché 80 enfants juifs.

Un très grand livre d'Histoire très documenté.

Une évocation émouvante des relations de voisinage.

Les voisins peuvent avoir des histoires qui ouvrent un enfant sur la
vie le monde. A travers eux l'auteure a perçu une histoire personnelle
de la grande Histoire tragique de la Shoah
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à travers le récit en pointillé de son enfance en Italie et surtout à Rome dans les années 30 et plus , rosetta loy développe son ressenti envers l'église catholique qui n'a que très peu bougé vis à vis de l'extermination des juifs
ce point de vue est très intéressant dans la compréhension des faits de l'époque
j'ai beaucoup aimé
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