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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est grâce à une masse critique privilégiée que je me suis trouvée plongée dans Une histoire des abeilles, présentée sur la quatrième de couv' comme « un roman écologiste ».
Bon, en matière d'écologie, je ne suis pas au top même si, promis juré, je trie mes déchets, consomme un peu moins de viande qu'avant, ne prends jamais l'avion (parce que j'ai la trouille mais n'empêche que, trouille ou pas, mon empreinte carbone est à ce jour peut-être nettement plus faible que celle de bon nombre d'écolos …), ne jette aucun déchet dans la nature et serais prête à bondir sur le malotru que je verrais agir de la sorte, n'ai pas de piscine dans mon jardin et n'achète pas des pommes qui viennent d'Afrique du Sud. (clap, clap, clap, clap…)
Bref, un roman écolo traduit du norvégien, why not ?
Trois époques : la Chine en 2098, l'Angleterre en 1851, les États-Unis (Ohio) en 2007, trois histoires qui se mêlent, comme on en lit pas mal en ce moment.
En Chine, nous découvrons une jeune femme, Tao, perchée dans un arbre : à l'instar de milliers d'autres compatriotes, elle pollinise à l'aide d'une balayette en plumes de poule chaque fleur des arbres fruitiers. En Chine, les abeilles n'étant plus là pour le faire depuis des années à cause d'une pollution importante et d'insecticides répandus trop généreusement, l'État a su s'organiser : Tao se coltine donc le sale boulot et bientôt, aucun petit Chinois n'ira plus à l'école car ils devront apprendre très vite les gestes que la nature accomplissait sans leur aide, auparavant. C'est l'État qui en a décidé ainsi. Autrement, c'est la famine…
(En réalité, la pollinisation manuelle a déjà cours en Chine, pas besoin de se projeter en 2098: à lire, sur Internet, l'article du Monde du 23 avril 2014 Dans le Sichuan, des « hommes-abeilles » pollinisent à la main les vergers.)
On apprend en passant (je vous rappelle qu'on est en 2098) que le pire est arrivé : la disparition des insectes pollinisateurs (j'espère que mon collègue de SVT lira mon article parce que j'ai du vocabulaire maintenant !), l'élévation du niveau de la mer liée au réchauffement climatique (décidément, je me spécialise, mon dernier article portant sur La Fonte des glaces de Joël Baqué), la destruction des sols par l'agriculture intensive, la multiplication des accidents nucléaires, l'empoisonnement des êtres vivants par les insecticides et les pesticides... Pas de quoi rire… Et comme on a fait comme s'il était peu probable que tout cela nous arrive, le résultat n'est pas beau à voir… (Mais bon, c'est un roman, une fiction..., n'empêche que ça fout un peu les jetons tout ça quand on y pense…)
En Angleterre, William, père de famille, est alité : manque de peps, spleen, moral dans les chaussettes jusqu'à ce qu'il redécouvre un livre posé sur son bureau qui va de nouveau réveiller une passion endormie : Nouvelles observations sur les abeilles de François Huber, 1806. William se lève et s'attelle avec toute l'énergie dont il est capable à la construction d'une ruche innovante.
Dans l'Ohio, George est désespéré : son fils ne veut pas reprendre la ferme, s'occuper des ruches, non, il veut poursuivre ses études (il n'y a vraiment que dans les romans que les pères râlent parce que leurs fils veulent poursuivre leurs études!). George vit pour ses ruches colorées qu'il choie et auxquelles il consacre toute son énergie. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est qu'il sera lui aussi victime du fameux Colony Collapse Disorder, « syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles »… (Ah, vous ne connaissez pas…) (Comme disent mes élèves, quand on débat sur l'intérêt de la lecture, lire permet de se cultiver, d'apprendre… Ils ne comprennent jamais pourquoi je fais un peu la moue face à ce genre de réponse...)
Évidemment, on se demande tout au long du livre quel lien unit ces trois récits, même si l'on s'en doute un peu…
Alors, venons-en aux faits : est-ce que j'ai aimé ce livre ? Je réponds par une litote d'abord qui dira ce qu'elle dira : c'est une lecture pas désagréable, la langue est fluide, plaisante (je salue la traductrice dont j'avais déjà remarqué l'excellent travail mais pour quelle traduction, je ne sais plus…). J'ai appris plein de choses (que je me suis empressée d'oublier) sur les abeilles… Les histoires de pollinisation n'ont (presque) plus aucun mystère pour moi ni le varroa destructor (je vous épate, hein), un horrible acarien parasite responsable de la varroose (oui, deux r et deux o, ça fait durer le plaisir) ; quant à la reine mère, aux faux-bourdons, aux ouvrières non fertiles, au couvain, aux ruches verticales de Langstroth (j'hésite à rédiger l'article Wikipédia sur le sujet qui manque encore cruellement à la célèbre encyclopédie…), à l'essaimage… Tout ça, je connais par coeur...
Bon, d'un point de vue formel, ce n'est pas un roman très novateur mais il demeure agréable à lire, ce n'est déjà pas si mal…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais des millions d'abeilles font la richesse de notre agriculture.
Comment produire assez de nourriture pour des milliards d'humains, alors que près de 30% des colonies d'abeilles pollinisatrices ont disparu? (chiffre de 2014) L'espèce est menacée par les pesticides, par un parasite ravageur, par le frelon asiatique et par les zones de monoculture. Les apiculteurs se désespèrent en voyant chuter leur récolte de miel, mais aussi les cultivateurs de fruits et légumes. Ce sont pourtant eux, entre autres, qui répandent sur les cultures 66000 tonnes de pesticides par an en France. Nos aliments en contiennent tous. Les abeilles seraient même particulièrement attirées par les plantes arrosées de néo-nicotinoïdes!
C'est le message qui nous est transmis graduellement dans ce roman qui alterne, au fil des chapitres, trois récits. Un procédé que j'ai trouvé assez artificiel, les personnages étant manipulés par l'auteur comme des marionnettes à fil. Construits avec "de la ficelle et du papier", il leur manque une âme. Nous passons ainsi d'une famille de l'Angleterre victorienne au Wisconsin de 2007 puis atterrissons dans une Chine totalitaire en pleine décadence.
La démonstration esquissée: "fin des abeilles = fin de l'humanité" ne m'a pas convaincue. Ambiance déprimante du début à la fin, apiculteurs neurasthéniques et récit qui donne le bourdon....

Dans le registre catastrophe écologique, j'avais préféré "La prophétie de l'abeille", roman japonais sur le risque nucléaire.
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Chine, 2098. Tao est mariée à Kuan, ils ont un petit garçon de trois ans prénommé Wei-Wei. Dans ce monde dystopique, les droits humains ont considérablement régressés : les enfants travaillent dans les champs dès l'âge de huit ans, les jours de congés sont rares. Les abeilles ont désormais disparu de la planète. Tao passe ses journées dans les arbres au milieu d'autres femmes chargées de polliniser, armées d'un plumeau et d'un seau. Un jour, un étrange mal frappe son fils.

Angleterre, 1851. William tient un magasin de semences. Père de famille nombreuse, déprimé, il reste au lit toute la journée. Un jour, il parvient à sortir de sa léthargie et se remet à ses recherches sur les abeilles. Il décide de construire une ruche innovante pour les observer.

Ohio, 2007. George est fermier apiculteur. Il se désole de voir son fils peu enclin à reprendre l'exploitation familiale. Il n'arrive pas à communiquer avec ce fils plongé dans ses études. Mais, George doit désormais faire face au phénomène de désertification des ruches.

Voici mon ressenti sur cette première immersion dans la littérature norvégienne. Un roman choral et dystopique : trois époques distinctes, trois continents, trois histoires. A la fin, un lien se tisse entre les différents personnages. J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge multi-défis. L'écologie n'est pas un sujet vers lequel j'oriente naturellement mes lectures. Je cherchais un livre sur ce thème. L'histoire des abeilles me paraissait un bon choix puisque c'est un sujet qui m'intéresse mais que je connais peu.

Après un début accrocheur de par l'originalité de la situation dépeinte en 2098, je me suis rapidement lassée. J'ai poursuivi ma lecture mais pour être honnête, la suite m'indifférait un peu. L'écriture est assez simple, il n'y a pas de "poésie". Ce n'était pas un moment désagréable surtout le début, mais je n'ai pas été convaincue par le récit dans son ensemble.
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Dans le cadre de la Masse Critique Babelio.
Merci aux éditions Pocket.

Dans ce roman, nous suivons trois personnages vivant à des époques différentes, leurs histoires étant narrées par chapitres alternés. Si on peut reprocher cette structure somme toute très classique, ce procédé a pour but d'entremêler les parcours de nos trois protagonistes. Le lien évident entre ces vies est la thématique des abeilles. Et là je trouve que c'est original et intéressant.

On connaît l'importance de ces insectes sans lesquels la pollinisation ne se ferait quasiment pas. Pourtant, notre société s'en désintéresse complétement sauf pour récolter l'or liquide que les abeilles produisent.
Qu'arriverait-il si elles disparaissaient ? L'auteur nous propose un scénario particulièrement angoissant à travers l'histoire de Tao dans un future pas si lointain.
Friande des récits d'anticipation, j'avoue que c'est la partie du roman que j'ai préféré.

Pour le reste, même si j'ai bien aimé lire ce roman de bout en bout, je ne me suis pas vraiment investie dans ma lecture. Les personnages sont très égocentriques : ils ont des attentes, des désirs, des projets, et peu importe si ce n'est pas ce qu'il faut à leurs entourages, les besoins véritables et les sentiments de leurs proches sont complètement ignorés. Les thèmes de la famille et de la filiation sont fondamentaux dans ce roman, pourtant William et Georges sont tournés exclusivement vers eux-mêmes. Quant à Tao, elle fait ce qu'elle doit pour se débarrasser de son angoisse, de sa culpabilité et de son chagrin, pour moi, son aventure ne gravite pas réellement autour de son fils.

J'ai assez peu d'empathie pour les personnages autocentrés... pour les gens en général d'ailleurs qui sont uniquement tournés vers leurs désirs en les confondant avec leurs besoins et ceux des autres, œuvrant pour leurs projets sans s'arrêter sur les conséquences. Je suis déjà bien souvent agacée dans la vie réelle sans avoir envie de retrouver cela dans mes lectures. Je crois qu'il va falloir que je fasse une cure d'optimisme avec des livres dans lesquels on retrouve des gens bienveillants qui réalisent qu'ils ne sont pas seuls sur cette planète...

Je vous dis cela pour vous expliquer pourquoi je ne suis pas complètement rentrée dans ce livre, pourquoi je ne lui mets que la note de 3/5 alors qu'il est de bonne facture et qu'il est plaisant à lire.
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un roman écologique très intéressant
On suit 3 personnages à 3 époques différentes.
Leur point commun est les abeilles.
1851: William, chercheur passionné, tente de créer une ruche modèle, qui revutionnera l'apiculture.
2007: Georges, apiculteur, doit faire face à un phénomène inexpliqué : les abeilles ont déserté sa ruche et ont disparu du jour au lendemain.
2098: Tao fait partie d'une équipe de pollinisateurs manuels, car les abeilles ont disparu de la planète. Les pays n'ont plus assez de nourriture pour leur population et ont mis en place des rationnements.
J'ai beaucoup appris sur les abeilles durant ma lecture.
On s'aperçoit qu'elles sont vraiment indispensables pour notre survie, car sans elles, plus de fruits ni de légumes, de fleurs....
Ce roman est different de ce que je lis habituellement et j'ai beaucoup aimé.
La partie anticipation de 2098 est inquiétante et assez réaliste, car les abeilles disparaissent d'année en année dans l'indifférence générale...
A travers ce livre, l'auteur cherche à nous faire prendre conscience que de notre comportement actuel dépend la survie des abeilles dans le futur.
D'où la nécessité de dénoncer l'utilisation de certains pesticides qui les tuent a petit feu et d'essayer de les préserver tant que nous le pouvons.
C'est un roman que je recommande pour tout lecteur qui s'intéresse à l'écologie ou à l'avenir de notre planète.
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Au début, j'étais charmée par ce roman. Par sa couverture poche, élégante et agréable au toucher. Par son thème de la disparition des abeilles, si actuel et sur lequel il y a tant à dire. Par les récits de ses trois personnages à trois époques différentes, tous en étroite relation aux abeilles... ou à leur absence. Puis le charme s'est rompu, et l'ennui est venu.

Le style est simple et agréable à lire, les cent premières pages se tournent vite alors que les histoires posent leurs bases, se mettent en place. Et après j'ai attendu qu'elles commencent vraiment. Ça n'est jamais venu, je n'ai eu sous les yeux qu'une longue introduction résolue avant même d'avoir commencé. Peut-être était-ce parce que je m'attendais à davantage de faits scientifiques, quelque chose de plus concret que ce qu'offre ce roman, mais j'ai eu l'impression que l'auteure tournait autour du pot, effleurait son sujet sans jamais prendre le risque d'entrer dans le détail.

Les trois histoires sont d'un intérêt inégal.

Seule Tao, jeune femme déterminée et intelligente dans une Chine futuriste qui pollinise les fleurs à la main, m'a marquée. Il n'y a que là qu'on sente vraiment l'impact de la disparition des abeilles, la détresse dans laquelle serait l'humanité. Mais le dénouement de son histoire est prévisible longtemps à l'avance, à la fois trop facile et peu crédible.

William et George sont parfois touchants dans leur tourment, mais têtes-à-claques la plupart du temps, l'un à geindre en permanence avec sa soif de reconnaissance puérile, l'autre à étouffer son fils en ne se préoccupant que de lui-même. Si l'un est apprenti naturaliste et l'autre apiculteur, leur rapport aux abeilles semble plus distant que celui de Tao qui pourtant ne les côtoie pas. L'histoire de William pourrait ne pas apparaître que cela ne changerait rien au roman, et celle de George piétine davantage autour de ses relations familiales que de ses ruches.

Une oeuvre d'anticipation qui avait tout pour être percutante et se révèle finalement décevante et plate.
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Ouf, je suis arrivée au bout, ai-j envie de dire. Pourtant ce n'est pas une mauvaise lecture, bien au contraire mais elle ne devient vraiment passionnante qu'au dernier tiers du roman. L'histoire ou plutôt les histoires, et surtout deux d'entre elles, prennent vraiment beaucoup de temps à se mettre en place, construites surtout autour des relations familiales et racontées par petits épisodes peu signifiants sur le moment - le conflit entre un père et son fils, la lente découverte des personnalités de ses enfants pour un autre. Il n'y a que l'histoire de Tao qui dès le début suscite vraiment l'intérêt. Pourtant le roman est très bien documenté, nécessaire et au final un bon texte. Qui ne changera pas grand chose bien sûr, rien ne peux vaincre le pouvoir de l'argent. Cela fait quelques temps déjà que les pare-brises des voitures restent trop propres après une balade à la campagne. Cela fait déjà quelques années qu'un article nous faisait découvrir les butineurs du SIchuan, ces paysans qui pollinisent les arbres fruitiers avec des pinceaux car les abeilles ont disparu. Et pourtant, on en parle si peu... bien trop peu.
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-Trois époques différentes -passé-présent-futur (1851-2007-2098)
-Trois familles celles de William, George,Tao
- Trois histoires...
.
Une lecture mitigée pour ma part, j' ai aimé certains points comme cet appel à protéger à tout prix nos abeilles, nos précieuses abeilles sont réellement en danger, elles sont en train de disparaître, il ne faut pas attendre pour s' en soucier, c' est maintenant qu' il faut agir tant qu' il est encore temps. Que deviendrons nous sans les abeilles ?

Maja Lunde nous en a donné un petit aperçu à travers l' histoire de Tao qui est plus intéressante que les deux autres, j' ai vraiment moins aimé les autres histoires, quel en pouvait être le but ? Je ne veux pas rentrer trop dans les détails, Au final toutes ces histoires se rejoignent, une sorte de fresque familiale, je m' attendais à un final plus surprenant, dommage !

Ce livre aurait eu beaucoup plus d'impact si les histoires de William et George n'était pas aussi simple et presque ennuyeuse, j'aurai voulu que ce soit plus grandiose, que le lecteur ne l'oublie pas de si tôt et qu'il soit sensibilisé sur le sort de nos abeilles comme je le suis, c'est un sujet qui m'interresse énormément.
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Pour la pollinisation par les humains dans un monde sans abeille et les trois point de vue sur le rôle des abeilles dans notre monde menacé par leur disparition. Je rentrais dans le roman comme dans les fourmis de Werber. Ce n'est pas aussi étonnant mais ce roman vaut le détour
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Comment ne pas frémir devant le monde où vit Tao ? Cette fin de 21ème siècle a des relents de futur post-apocalyptique suite à la disparition des abeilles et autres pollinisateurs.
Les deux autres histoires amènent inéluctablement à cette alternative, William Savage, au 19ème siècle, travaillant à l'apiculture intensive (corollaire logique de l'agriculture intensive) et George constatant, en 2007, les premières disparitions massives de colonies d'abeilles.
Maja Lunde a choisi de terminer sur une note d'espoir, mais ne faut-il pas au contraire retenir cette vision glaçante du futur que nous nous préparons ?
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