- Sans déconner, je sais pas ce qui me retient...
- Y a moi déjà. Je te retiens de tomber. T'es garé où ?
- ... Est-ce que je sais, moi...
Gaby incarne le rêve Américain à la Française, le côté obscur de la génération yé-yé. Il n'a jamais quitté son trou, mais vit sa propre version de l'esprit pionnier
Gaby Rocket a des aptitudes hors du commun (...)
- Raaaah, vas-y, c'est dégueulasse !
- Sans déconner ?! Mais c'est vrai qu'il fait de la boucherie dans sa baignoire, putain !
- C'est la meilleure ! Après on vient faire chier les reubeus !
- Ouais, on nous stigmatise et pis tout ça !
- J'te stim-quoi ? Parlez-moi en français, déjà ! Pas en bougnoule !
D'abord, Gaby a un rapport au monde extérieur totalement "égocentré" qui confine au surréalisme le plus sublime. Il parvient à générer des situations très divertissantes, et parfois même enrichissantes.
- Hi hi hi ! C'est toi, bougnoule !
- Ti égorges la bique dans la salle de bains, hi hi hi !
Pour qui a le courage de le supporter, il est une source permanente de poésie.
Tu savais ça, toi ?
Moi, je l'ai appris dans l'internet.
C'est vraiment pratique, l'internet ...
Depuis maintenant un mois, je bois mon café tous les matins à la brasserie des Sports, à côté de Bernard. Il est convoyeur de fonds… Bernard, c’est mon ticket pour les tropiques. Un beau jour, j’ai pris la décision ferme et définitive de m’emparer de tout l’argent que contient son camion et de tirer ma révérence… et ce jour-là, ma vie a changé.
-C'est bien ça, d'être à son compte ! Et c'est dans quelle branche ?
-C'est un peu compliqué à expliquer, mais disons que je vais contribuer à transférer des capitaux régionaux vers les pays en voie de développement...
Et ce jour-là, ma vie a changé..
Vous avez parfaitement le droit de trouver que c'est un cliché pathétique, je ne me défendrai pas là-dessus.
Mais laissez-moi quand même vous raconter deux ou trois trucs avant de me cataloguer comme rêveur immature.
La première fois qu'il a vu un noir, mon grand-père, c'est quand l'armée française a libéré son village. Elle avait beau être française, cette armée de libérateurs, elle avait une drôle de couleur, vu que c'était les bataillons coloniaux... En fait, le premier noir que mon grand-père a vu vraiment de près, il l'a vu de dos... Il était allongé sur ma grand-mère qui tâchait d'oublier un peu son quotidien morose dans les bras d'un jeune sénégalais.