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Lupano se fait plaisir dans un récit à sa mesure, drôle, cynique, un peu vulgaire (surtout scatologique) et les cons vont en prendre pour leur grade pour notre plus grand bonheur. En la personne de Jacques Berdemol, il nous propose un spécimen bien gratiné, patron d'une usine de pâtée pour chats, le patron sans scrupules, macho, lourdingue, sans sympathie pour son personnel qu'il traite comme de la bouffe pour chat, c'est à dire de la m…
Relom nous sert un graphisme un peu glaçant, renforçant l'aspect "désert culturel” de ce milieu, ils sont moches, même les mignons petits chats nous donnent froid dans le dos. Et Lupano arrive à le rendre son personnage sympathique (mais pas moins con pour autant). Les réparties sont drôles, pétillantes. Et dans cette histoire, il englobe un certain nombre de thèmes de société : mondialisation, capitalisme sauvage, filière de la viande animale, militantisme écologique, violence policière, tourisme de masse… Évidemment, tous ces sujets sont traités de façon plutôt caricaturale, et ça fait mouche, c'est une farce burlesque et réjouissante, mais pas spécialement reluisante.
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Nous avons droit à une immersion sans concession dans l'univers injustement méconnu de l'agro-alimentaire félin. Âmes sensibles s'abstenir car la dure réalité de cette alimentation nous sera délivrée sans filtre. On comprends que les chats peuvent bouder leur gamelle.

C'est surtout l'industrie qui nous est montré mais pas sous les meilleurs auspices. Il y a la réalité du travail parfois très ingrat et souvent très mal rémunéré pendant que les patrons coulent tout simplement leur boîte.

Les scènes sont excessives mais on comprends tout de suite que c'est une parodie de notre monde qui va mal. L'intervention des forces de l'ordre seront ainsi pour le moins explosive.

On retrouve Lupano dans un scénario pour le moins dérangeant. En effet, on ne sait pas vraiment ce qu'on mange, et d'où cela provient vraiment. On observe rarement une communication car l'omerta règne en la matière. Alors, pour nos animaux de compagnie, c'est encore pire. Il y a matière à réflexion.

Les auteurs ont voulu également montré que les entreprises s'adaptent tout en douceur à la dureté et à la laideur du monde extérieur.

Le dessin est clair, net et sans bavure. Une jolie colorisation emballe l'ensemble de tons vivifiants et toniques.

Heureusement, on ne sombrera pas dans le trash. J'ai aimé ce côté humour caustique qui tient la route bien que l'exercice ait été délicat car c'est assez politiquement incorrect. C'est même impertinent et cela peut nous toucher d'une certaine manière. Une satire à découvrir !
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Wilfrid Lupano au scénario et Relom au dessin, on pouvait se réjouir de découvrir un album de ce tandem talentueux. Hélas, je n'ai pas été convaincue par les mésaventures de Jacques Berdemol (on appréciera ou pas le sous-entendu) et de Désiré Bignous, nouveau nez recruté par l'entreprise de nourriture pour chats, Maharadchat.
Le fil conducteur de l'histoire m'a semblé distendu, Lupano donnant l'impression d'esquisser des amorces scénaristiques qui sont ensuite abandonnées. Il en est ainsi des expéditions punitives de Berdemol sur les chats, ou du traitement odieux de Désiré par les félins du laboratoire de l'usine. L'approche satirique du sujet – vendre à un prix exorbitant de la pâtée pour chat faite avec des déchets – est parasitée par des charges tous azimuts : la fainéantise des élus municipaux, l'imbécillité des clients d'un bar, l'abrutissement des forces de sécurité républicaine, etc. le sujet initial se dilue dans ces détours.
Que dire du dessin de Relom ? Grinçant à souhait, il est dans la note juste de cette farce qui n'épargne pas grand monde.
Cet album voulu comme une satire de l'industrie agroalimentaire rate, selon moi, son coeur de cible en prenant sous ses feux croisés les activistes défenseurs du bien-être animal et les antispécistes. Il faut bien l'admettre, l'entreprise Maharadchat nous avait déjà montrés que le marketing sert à quelque chose.
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Lupano fait des bandes dessinées politiques drôles. le loup en slip ou Les vieux fourneaux font rigoler avec des messages à faire passer !

Maharadchat est de la même veine et cause avec humour de misère humaine et de grosses saloperies, de la bouffe industrielle. Pire encore, celle pour les chats.

Une visite militante au pays de l'industrialisation de la nourriture, du cynisme et de l'argent qui pue. Un monde dans des mains sans scrupules
Lien : https://www.noid.ch/maharadc..
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Le conte des chats perchés.
Jacques Berdemol, PDG de Maharadchat, usine spécialisée dans l'alimentation pour chat, voudrait liquider son affaire déclinante et se rêver viticulteur dans l'Adriatique. L'arrivée d'investisseurs coréens pourrait insuffler un redémarrage économique, sauver les emplois et assurer un second mandat au maire mais Berdemol veut se la couler douce au soleil. Il déteste son boulot et les chats. Il aspire à une autre vie, un second souffle, de nouvelles jouissances. Cela tombe bien car sa nouvelle secrétaire, Jessica, qu'il n'a pas vu venir mais dont la jeunesse et les formes avenantes l'émoustillent, le troublent et le galvanisent. Jessica a un plan pour séduire les Coréens et Berdemol suit la locomotive en marche. Même si le crash se profile, la broyeuse-cuiseuse en embuscade, Berdemol croit en son charisme et en sa bonne étoile qui est peut-être la féline et l'onduleuse Jessica dont le prénom pourrait signifier « J'ai six chats ».
Passant à la moulinette le business old school et les méthodes pas cool de l'agro-alimentaire, le scénariste Wilfrid Lupano satirise à tout va, de la beaufitude misogyne à la passionaria misanthrope, de l'entreprise sans éthique au cynisme sans étiquette. A travers l'autopsie de vies insipides, Lupano extrait la part d'humanité bafouée et la montre avec respect, nimbée d'un voile d'humour et saupoudrée d'une pincée de rire. Désiré Bignous est le nouveau nez du laboratoire de l'entreprise, pointé au-dessus des déjections félines, analysant le fumet des pâtées. Quand les chats philosophent et s'adressent à Désiré, le lecteur ronronne de plaisir : « Personne ne tient plus de quinze jours à ce poste… C'est dommage parce que l'excellence requiert de l'expérience ». Relom (Olivier Morel), remarquable dessinateur capable de fixer des tronches dans des rictus inquiétants, est idéal dans la mise à nu d'une mécanique sociale dérisoire et insipide, broyeuse et aveugle, à l'unisson d'un scénariste engagé.
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Un patron sans scrupules, un business d'alimentation pour chats pas très honnête et au bord de la faillite, un petit gars paumé et malhabile, une rousse pulpeuse sortie de nulle part et pleine de dynamisme, du terroir, des chats…
Un bel album qui dénonce au passage les pratiques et le manque d'éthique d'une certaine industrie.
Déjà adepte de les vieux fourneaux et conquise par la plume de lupano.
Hâte de lire la suite des aventures.
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Maharadchat, c'est tellement d'amour !
C'est le nouveau pâté pour chat, savoureux, gouteux ? confectionné dans une usine en faillite, dirigé par un patron de type « plus que beauf » dans toute la splendeur du ridicule.
« De toutes ces viandes invendues, périmées, moulinées, il en sort un pâté infâme, de la merde à 30 centimes le kilo et c'est là que la magie opère, sur la boîte, la merde devient de l'amour à 13 € le kilo »
Un chômeur longue durée sera embauché à l'usine comme testeur, contrôleur et « Nez » un job de rêve non ?
Sans parler d'une attaque terroriste et l'intervention des forces armées ou le résumé du chef à son équipe est une pépite ! « On est face à l'inconnu, islamiste, on sait faire ... un timbré en burn-out fusil mitrailleur, on sait faire ... des zadistes chef ? Pire, des végans. »
Un scénario osé à la Lupano, un dessin à la « fluide glacial » façon Carmen Cru de Lelong. Une bonne bd dans l'univers méconnu de l'agro-alimentaire félin. (Recette haleine fraîche garantie)
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C'est éminemment drôle ! C'est bourré d'humour noir, de références foireuses, de grincements de dents et de cynisme. Dans le même temps c'est frais, drôle (l'ai-je déjà dit ?) et léger avec un soupçon de sérieux derrière.
Cela se lit rapidement, et vous fera sourire plus d'une fois !
Les personnages sont attach(i)ants, et vous ne regarderez plus jamais la nourriture pour chats de la même manière... Ni les chats non plus d'ailleurs ;)
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Wilfrid Lupano est un excellent scénariste de bd, un véritable trouvère de l'originalité dont le travail oscille entre des bd d'aventures au ton humoristiques et satiriques comme le western L'homme qui n'aimait pas les armes à feu ou la série de " rural fantasy" Les Traquemages. ll a également des romans graphiques assez fameux comme le singe de Hartlepool, reflet glacial et absurde du racisme ou encore le délicat Un océan d'amour. Il a également écrit le scénario de la fameuse série Les vieux fourneaux. J'adore le travail de ce scénariste qui nous entraine dans des histoires uniques où le rire chevauche aisément avec d'autres émotions. Pour ce dernier titre, l'auteur collabore une nouvelle fois, après Traquemage, avec Relom, un dessinateur connu pour son travail chez Fluide Glacial avec notamment une série appelée Andy et Gina.

Relom a un style de dessin très grimaçant, c'est de la pure caricature façon fluide glaciale dans lequel déambule des personnages pathétiques, bêtes, vaniteux, méchants ou puérils. C'est en tout cas cette galerie de portraits aussi "moches" qu'attachants que nous retrouvons dans ce petit one-shot. Dans cet album, le mariage Lupano / Relom fonctionne très bien et, c'est avec une certaine allégresse, que nous assistons aux péripéties d'un pdg bien décidé à liquider son entreprise de paté pour chat pour réaliser ses rêves de vignes, une secrétaire sexy et dévouée, et enfin un nouvel employé dépressif embauché pour surtout pour son flair. le dessin ultra-expressif de Relom propre à cette comédie presque caricaturale cotoie aussi une certaine finesse notamment à travers le dessin des chats omniprésents forcément dans cet album. de même, comme à son habitude, quand Lupano fait de l'humour, ses dialogues font souvent mouches et possèdent un certain sens du tempo.

Sans être l'une des meilleurs bd de Lupano, Maharadchat demeure un one-shot assez agréable dans le genre vicelard et humour cruel même s le titre s'avère au final assez court dans l'ensemble. C'est facilement lu et digéré avec une légère pointe d'amertume pour un final plutôt radical mais bon cela correspond aussi à un humour tout en méchanceté qui ravira surtout les fans de la comédie cynique.

Dans tous les cas, nous passons un bon petit moment aux côtés de ces personnages haut en couleurs dont la débilité rappellerai presque certains personnages des films des frères Coen. Un comique de personnage qui est parfaitement bien rodé avec un découpage adroit et dynamique.

Maharadchat ne sera sans doute pas la bd humorisitique de l'année. Un peu court, pas aussi percutant ou tranchant que prévue , notamment à cause d'un final un peu expéditif , toutefois ce nouveau titre de Lupano et de Relom nous fait passer aisément un agréable moment de lecture. C'est une comédie noire tout à fait honorable portée par de douces bébêtes et par des gens très bêtes.
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J'ai pris cette BD un peu par hasard, en me disant "Oh, tiens, c'est Lupano !" (j'aime beaucoup Lupano).
Je ne saurai comment décrire l'histoire abracadabrante de Maharadchat ! C'est drôle, impertinent, critique, avec une bonne dose d'absurde. On commence avec Jacques Berdemol, qui raconte comment on transforme les restes de viandes impropres à la consommation en pâté pour chat vendu beaucoup BEAUCOUP plus chère que son prix : c'est la magie de l'étiquette Maharadchat collée sur la conserve. Mais il en a marre de cette entreprise qui est en perte de vitesse.
Oui, mais il y a Jessica, la nouvelle secrétaire, avec sa mini jupe et son décolleté étourdissant. Et puis les chinois qui viennent visiter la ville - et s'ils voulaient investir ?! le Maire, qui est à peu près aussi vérolé que Berdemol. le nouvel employé qui a pour mission de vérifier si les crottes de chats sentent moins mauvais avec Maharadchat... Bref, c'est ahurissant, et plus on avance, et plus ça part en eau de boudin.
Mention spécial à l'intervention du GIGN "faut pas traîner, y'a barbecue ce soir", et leur discours hilarant sur les vegans.
Jouissif !

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