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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est au départ armée contre les hommes (séparée de son mari et déçue par ses aventures amoureuses) que Polly Alter entreprend d'écrire la biographie de Lorin Jones, artiste peintre reconnue tardivement et disparue depuis. Cette artiste, selon elle, c'est sûr, a été la proie du sexe mâle. Cette recherche la passionne d'autant que la vie de cette dernière résonne de façon bien personnelle avec la sienne. Mais au fur et à mesure que son enquête et ses interviews avancent, elle s'aperçoit que le portrait qu'elle dresse n'est pas aussi net qu'elle le croyait au départ. Des zones d'ombre aux contours flous lui posent moult questions sur l'artiste et sur elle-même.

A travers ce roman, l'auteure dessine le portrait d'une génération de femmes revendiquant leur choix de vie, travail, famille et sexualité mais surtout sans hommes. Choix qu'elles revendiquent ou acceptent tant bien que mal selon les circonstances. C'est aussi un roman qui parle de New-York et de ses galeries d'art, du monde interlope qui le dirige. Et enfin, c'est surtout une satire sur les enquêteurs biographes, influencés par leurs propres regards.

Ce n'est pas un roman qui m'a plu dans sa globalité. Je l'ai trouvé plutôt verbeux et très versé dans l'esprit anti-mâle. Non pas que ce parti pris de l'histoire ne soit inintéressant mais il est très pesant et en devient lourd. Chaque face à face entre un homme et une femme est marqué instantanément par la défiance féminine et ce sur le même schéma. de plus, l'amitié entre Polly et son amie lesbienne est caricaturale au possible.
Par contre, j'ai apprécié la construction du roman en deux parties qui s'alternent tout au long de l'histoire et qui met en corrélation l'avancée de la biographie de Lorin Jones et la réflexion sur la propre vie de Polly Alter.

La vérité sur Lorin Jones ? Un titre bien trompeur !
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Dans les six premiers d'Alison Lurie, les femmes, fidèles ou infidèles, aiment les hommes. Dans le septième, " liaisons étrangères", l'héroïne de 54 ans ne se fait plus aucune illusion sur eux mais en attend encore un peu de plaisir, de la tendresse et une compagnie agréable pour contrarier sa solitude.
Dans ce huitième roman le féminisme fait passer les hommes à la trappe. L'héroïne de 39 ans, déçue par son père, par son mari, se tourne vers les femmes et cohabite avec une lesbienne qui affiche son hostilité à la gente masculine et la convertit presque à ses idées. Amusant de voir l'évolution de la place des hommes au fil des romans.
Heureusement, l'éclaircie se dessine à la fin, on sent le retour en grâce de l'hétérosexualité. le sectarisme n'a pas sa place chez Alison Lurie.

Polly Alter, 39 ans, divorcée, un fils de 12 ans, prépare une biographie sur la célèbre peintre Lorin Jones décédée à 43 ans. Pour cela elle rencontre ceux qui l'ont connue et fréquentée : son ancien conjoint, son dernier petit ami, son ancien professeur, le directeur de galerie, ses amies, les membres de sa famille, etc. Au fil des témoignages complémentaires et parfois contradictoires la vérité se précise sur la personnalité de Lorin Jones et les responsabilités de chacun dans son destin tragique. le lecteur suit l'enquête avec intérêt, le suspense est entretenu jusqu'à la fin, toute la construction est une réussite.

Parallèlement à l'enquête on accompagne Polly Alter dans ses soucis existentiels. Sur ce volet du roman je suis beaucoup plus réservé.

Toute l'intrigue du roman repose sur la colère de Polly ressentie à l'égard des hommes en général qui justifie sa nouvelle orientation vers les femmes.

D'abord je n'ai pas trop compris l'énorme colère ressentie par Polly à l'égard de son père qui n'est pas un si mauvais bougre que ça. Je trouve que c'est mal expliqué.
J'ai trouvé également insuffisant le motif de divorce entre Polly et son mari. le mari refuse de renoncer à une opportunité de carrière, elle refuse de le suivre pour préserver également sa vie professionnelle et ses projets, donc ils se séparent. C'est un peu court pour justifier une rupture, sauf à y ajouter d'autres motifs.
Ce point de départ bancal justifie donc que Polly se détourne des hommes , se rapproche de Jeanne, lesbienne. Elle l'héberge dans son appartement, finit par héberger le couple lesbien formé par Jeanne et Betsy. Polly se déclare bientôt lesbienne, alors qu'on n'y croit pas une seconde. Tout au plus Jeanne est-elle une amie intime qui la réconforte dans une période de doutes. Elle sait qu'elle n'est pas lesbienne, on le sait.

Ensuite, le couple Jeanne-Betsy est particulièrement agaçant. Elle squattent l'appartement de Polly et deviennent grossièrement envahissantes. La cohabitation donne lieu à des dialogues infantiles parfois proches de la caricature. Il faudra attendre la fin du roman pour que tout se clarifie mais cela aura été bien long.
Au final, je pense que le féminisme proposé par Alison Lurie relève plus de la dénonciation et de la caricature que du plébiscite.

Autre motif d'agacement, la tendance de Poly à se lamenter sur son sort, à se projeter dans un futur forcément négatif pour elle, à extrapoler à outrance selon des scénarios plus ou moins improbables. Alors qu'elle a réussi professionnellement, est talentueuse, intelligente, belle, courtisée des hommes et des femmes, etc.

Heureusement, Polly retrouve ses esprits et son bon sens à la fin du roman et permet de préserver l'idée que tous les hommes ne sont pas à jeter.

Donc, pour moi un excellent roman pour la partie enquête, des faiblesses sur le volet affectif et la construction psychologique du personnage principal. Cela reste un bon roman agréable à lire.


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Polly, récemment divorcée pour ne pas avoir voulu sacrifier sa carrière à celle de son époux, vient de percevoir une subvention pour écrire une biographie de Lorin Jones.

Lorin Jones a fait basculer sa vie lorsque Polly, alors jeune mariée en voyage de noces, voit pour la première fois une de ses toiles accrochée dans la pension elle résidait. Lorin est déjà morte mais elle hante Polly. Ses toiles expriment ce que Polly voudrait peindre. Aussi Polly, ayant rangé ses pinceaux, lui consacrera-t-elle une rétrospective dans le musée où elle travaille. Leur parcours sont différents mais étroitement entremêlés, selon Polly. Elles auraient pu se croiser. Mais cela ne s'est jamais produit.

Son travail biographique conduit Polly à s'enfoncer plus avant dans son dialogue intime et posthume avec Lorin. Pourtant, Polly soliloque. Elle entame son enquête avec des certitudes solidement chevillées. Polly estime que Lorin a vu sa vie brisée et son talent exploité par les hommes qui ont jalonné sa brève vie.

Partager son appartement avec son amie Jeanne, lesbienne, n'aide pas vraiment Polly à atteindre la neutralité nécessaire au travail biographique. le discours de Jeanne sur les hommes assoit Polly dans son analyse et son féminisme se teinte de sapphisme. C'est ainsi pétrie de sentiments négatifs envers les hommes qu'elle aborde ses premières interviewes. Les figures masculines de la vie de Lorin sont autant de menteurs livrant un visage volontairement fallacieux de celle-ci.

Pourtant, tous les entretiens ne concordent pas.La pluralité et la discordance des opinions recensées sur Lorin amènent Polly s'interroger sur sa vie et son futur. Polly, en cherchant Lorin, va se trouver elle-même.

Roman très bien construit, La vérité sur Lorin Jones soulève de manière plaisante mais un peu veillie la question des rapport hommes/femmes. La manière de construire les dialogues d'Alison Lurie est remarquable, le lecteur n'accédant jamais aux questions que la succession des réponses données.
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Peu de livres me tombent des mains au point de ne pas en achever la lecture. Celui-ci en fait partie alors que j'avais adoré plusieurs autres romans d'Alison Lurie. le personnage de Lorin Jones est agaçant. Pourtant fervente féministe, je trouve ces états d'âme peu convaincants, exagérés voire incompréhensibles et même proches mais d'un anti-masculin qui me met mal à l'aise car je pense que le combat des femmes doit se faire avec les hommes et non contre eux.
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