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3,43

sur 301 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avant toute chose, il me semble indispensable de saluer la traduction de ce roman par Marina Boraso. Elle semble être entrée dans la tête de l'auteur avec facilité et élégance, reste que le travail est formidable.
Le troisième roman de P.Lynch,auteur irlandais de 40ans se passe donc en Irlande pendant la Grande Famine qui a crucifié ce pays de 1845 à 1851 .
Grace est une petite fille qui vit avec sa mère et ses trois frères et soeur dans un grand état de pauvreté, ils ne mangent que lors des visites du propriétaire qui se paie sur le corps de la mère, et l'engrosse régulièrement. Un jour ce sinistre individu louche sur la jolie Grace et sa longue chevelure, la mère se rend compte du danger , rase quasiment Grace , la dépouille ainsi de son sexe et l'oblige à partir pour ainsi la sauver croit-elle au moins de ce danger là.
Grace part avec un petit baluchon, son petit frère la rejoint, et la grande misère commence pour ces enfants ; d'une manière ou d'une autre (je ne veux pas révéler l'histoire)Colly accompagnera Grace pendant ce long périple qui parfois fait penser à « La Route » de Cormac Mc Carthy . C'est une épopée sauvage qui emmène cette enfant puis jeune fille à travers l'Irlande apocalyptique, plus de racines ni d'animaux à manger, reste la folie... certaines pages qui font froid dans le dos,que j'ai lues les yeux à demi fermés, tant elles étaient dures, la faim étant l'ennemie première devant les rôdeurs, les assassins, les maladies.
J'ai lu un roman terriblement beau, poétique souvent malgré la désolation, un roman plein de grâce.
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Empoignée par sa mère, juste avant l'aube d'un jour d'octobre, Grace est brutalement traînée jusqu'au billot de bois. La lame du couteau s'avance et l'adieu à sa chevelure sonnera son départ de Blackmountain. En supprimant ses mèches de cheveux, sa mère lui donne la force pour contrer cet octobre du déluge. Affublée d'une culotte d'homme, la casquette rivée sur son crâne douloureux, Grace a quatorze ans et doit partir sur les routes du Donegal pour tenter sa chance, trouver du travail et fuir dans le même temps les envies du dégoûtant Boggs.
Dans ce comté du Donegal et dans toute l'Irlande, en cette année 1845, les récoltes gâchées par les pluies incessantes ne laissent plus que la boue noirâtre et la faim dévorante dans son sillage. La Grande Famine est là et le lecteur se voit jeter dans cette misère, cette désolation, cette souffrance qui vont s'attacher à chacun des pas de cette jeune fille si peu armée pour y faire face.
Son frère Colly et sa pipe en argile qu'il fume déjà à l'âge de douze ans pour calmer sa faim, se sauvera de chez eux pour l'accompagner.
La première ville rencontrée sera masquée sous la pluie et ne leur offrira que sa surface détrempée. Sous un appentis percé de toutes parts, jonché de paille moisie, il faut y passer la nuit de Samhain sans oublier de tenir les esprits des morts à distance même si finalement les morts sont bien moins menaçants que certains vivants rencontrés en chemin. Déjà les pensées de Grace ne peuvent qu'affirmer « La vérité, pense-t-elle, c'est que le froid est la nature profonde du monde, alors que la chaleur n'en est qu'un état passager. »
Puis la rivière en furie, grossie de toutes ces pluies d'automne, viendra s'additionner au malheur existant.

Paul Lynch est un auteur à l'écriture pleine d'ardeur et de fièvre poétique, restituant profondément la noirceur et la détresse de ces routes d'Irlande ravagées par la faim. Sous la lourdeur du ciel sans cesse assombri, il nous décrit implacablement les démarches des loqueteux alourdis par la misère, les regards absents, ce dénuement si intense, ce visage de la faim. Les images de ces mendiants, prêts à vendre n'importe quelle harde pour une piécette, la vision des enfants prématurément vieillards, s'impriment avec douleur sur les pages.
L'auteur fait défiler les champs de tourbe et décide bien rarement d'inviter le soleil dont les rayons ne s'attardent jamais sur ces terres qui ne nourrissent plus. La pluie embrouille perpétuellement ce ciel irlandais et les vêtements dégoulinent comme les pierres des misérables habitations.
Son héroïne, sur laquelle on ne peut que s'apitoyer tout en étant sidéré par cette force qui la pousse inlassablement à continuer sa route, nous étreint, nous fait mal. Si jeune, les traumatismes qu'elle subit et affronte pour survivre ébranlent.
Dès le début, hébétée, elle sera retrouvée sur la baie par un Charlie qui la ramènera chez lui et la misère prendra un temps le goût de la soupe d'algues servie tous les jours. Elle repartira tenter sa chance et sera bien loin d'être seule sur les routes où le nombre de va-nu-pieds aux mines tourmentées, aux figures hâves ne cesse de croître. La crainte à chaque pas ne la quittera plus ainsi que le dégoût d'elle-même car elle détourne son regard de ces êtres en détresse qui lui lèvent le coeur. Les suppliques lues dans les yeux des mendiants la culpabilisent et la révulsent. Tout ce malheur qu'elle n'ose plus regarder en face, toutes les mauvaises rencontres hantent ses rêves. Sa famille qui se dissipe au fur et à mesure qu'elle avance lui fait comprendre ce qu'elle était et cette autre qu'elle est désormais et qui lui fait honte. C'est une entrée dans un autre monde qui l'horrifie et dont elle se méfie en permanence. Ses agissements, ses interrogations, ses relations avec les rencontres faites sur ce sol plein de danger interagissent avec la voix de Colly qui la prévient souvent et bavarde infatigablement.
La survie revêt des visages abominables, des violences traumatisantes, des menaces permanentes, des vols inévitables et des morts accablantes. Sur son interminable route, Grace pose régulièrement son regard sur la nature, sur les arbres environnants et sur les oiseaux, merles, pies, corbeaux pour s'ancrer dans un réel qui appartenait à sa vie d'avant. C'est un souffle bienvenu au milieu de la noirceur.

Magnifique lecture, cette marche où Grace semble se perdre elle-même, emportée par les personnes croisées en chemin, contrainte à des actes répréhensibles, est terriblement éprouvante. Mais Grace s'accrochera jusqu'au bout à un signe d'espoir dans son pays dévasté par le mildiou.
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Ce roman se déroule en Irlande en 1845 lors de la grande famine qui a coûté la vie à plus d'un million de personnes et provoqué une émigration massive.
Grace à 14 ans lorsque sa mère lui coupe les cheveux sans explication et l'affuble des vêtements de son père qu'elle n'a pas connu, pour l'expédier sur les routes afin qu'elle essaie de trouver de quoi manger. Colly,son petit frère, vivant ce depart comme une déchirure se sauve de la maison pour la rejoindre. Ils vont vivre le pire. Grace sera confrontée à la misère absolue,croisera la mort,la maladie,la faim,la peur. Son errance sous le signe de la survie prend des allures d'apocalypse. Extrêmement fragilisée et seule pour affronter l'indicible elle ne fait plus la différence entre fantasme et réalités, hallucination et vérité. Se superposent les légendes,les superstitions,les sentences religieuses. Je voyais parfois se dessiner le jardin des délices de Bosch,côté Enfer évidemment !
Paul lynch crée cependant des ruptures d'ambiance et d'énergie au cours de ce terrible périple. Ainsi,lorsque Grace se retrouve à conduire un troupeau de bétail on approche du western. Puis lorsque son chemin croise celui de Bart et qu'elle devient " la reine des pirates" une relative légèreté s'instaure. La violence cotoye la fraternité et la joie un peu facon" Robin des bois". Progressivement l'auteur apporte une maturité ,une philosophie,qui modifient encore le scénario.
Malgré l'ancrage de son roman dans cette période dramatique de l'Irlande, Paul Lynch nous livre un roman plus social qu'historique avec un personnage féminin magnifique. Il pose des questions intemporelles sur la pauvreté, l'errance,le déracinement, la vulnérabilité des femmes dans les situations d'extrême précarité. Il interroge aussi avec force la notion de morale et ce qui en détermine les limites et même parfois les aberrations.
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Je reprend la route encore une fois, mais avec Paul Lynch et son héroïne Grâce et le moins que je puisse dire c'est qu'elle sera rude et interminable .

Cette enfant de 14 ans va devoir essayer de trouver de quoi survivre dans une Irlande ravagée par la famine. Famine qui durera de 1845 à 1849 et décimera la population.

Grâce n'aura pas d'autre choix, sa mère étant de nouveau enceinte et trop de bouches à nourrir.

Plus de récoltes les malheureux errent et quémandent.
La pluie, le froid, la faim tenaillent les êtres tous plus miséreux les uns que les autres qui courent les routes et envahissent le pays tout entier.

Grâce va effeuiller le livre de son destin jour après jour.
Elle va traverser de terribles épreuves, va devenir femme, et après un périple de plus de 4 ans va enfin trouver l'apaisement et le chemin de la lumière.

Un petit chaperon roux avec des vêtements d'homme trop grand pour elle, va sillonner le pays pour survivre et tel le petit poucet reviendra dans son village, pour y trouver ses souvenirs enfouis dans la maison familiale dévastée et vide.

Voyage hallucinatoire, grandiose et hypnotique qui plonge dans les recoins les plus sombres de l'âme humaine pour nous conduire vers la lumière.


* j'ai oublié de souligner qu'à un moment du livre, le néant, l'oubli du monde, l'impression de sombrer dans la mort est marqué par trois pages toutes noires, pour repartir dans un nouveau chapitre qui s'intitule "Lumière".
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Roman de Paul Lynch.
La famine ravage l'Irlande. Pour sauver sa fille et soulager la famille, Sarah la chasse de la maison. « Tu dois te chercher un emploi et travailler comme un homme. » (p. 18) Grace n'a pas 10 ans et la voilà seule sur les routes du pays, déguisée en garçon, se joignant à moins pauvre qu'elle pour quelque temps, dormant dans des masures abandonnées, avec pour seuls biens une couverture, un couteau et un instinct de préservation hors du commun. Pendant des années qui passent comme un souffle, mais avec des hivers qui semblent durer des éternités, Grace se réinvente, se renouvelle, voire se ressuscite en avançant avec obstination sur le long chemin qui la conduit à elle-même.
Je n'en dis pas davantage, mais ce roman mérite toute votre attention. Grace est un personnage complexe, double par bien des aspects. Parfois aussi légère qu'un brin de paille emporté par le vent, parfois aussi lourde que la boue d'Irlande qui colle aux bottes, elle survit à tout, semblant traverser mille ans. Quant à la plume de Paul Lynch, elle est de celle qui marque pour longtemps : dense et généreuse, poétique et étourdissante, la langue employée par l'auteur convoque la puissance des légendes irlandaises.
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Acclamé pour son premier roman, Un ciel rouge, le matin, Paul Lynch avait récidivé avec La Neige noire. C'est aujourd'hui avec Grace que l'écrivain irlandais revient en France après avoir reçu une nouvelle fois les louanges de la critique outre-Atlantique et dans son pays natal, l'Irlande. C'est dans ce dernier que prend à nouveau place l'intrigue de Grace, quelque part à mi-chemin entre voyage initiatique et road-trip historique dans un pays en proie à la Grande Famine. Guidé par une enfant jetée sur les routes boueuses d'un monde impitoyable, le lecteur s'enfonce peu à peu dans le noir.

Voyage au bout de la faim
C'est avec Grace que le récit s'ouvre, une petite Irlandaise traînée en dehors de son lit par une mère saisie de folie. Bien vite, au couteau, elle lamine la chevelure de son enfant pour en faire un champ de bataille qui la laisse déposséder de son sexe. Grace devient ainsi un petit garçon à même de battre la campagne pour trouver du travail et rapporter de la nourriture à sa famille.
Nous sommes en 1845 dans le village de Blackmountain en Irlande et un terrible fléau se propage dans le pays : le mildiou. Détruisant les récoltes de pommes de terre, le parasite laisse hommes et femmes sans rien, prêt à tendre le cou au monstrueux spectre de la famine. C'est le début d'une époque terrible qui va durer plus de cinq ans et emporter un million d'êtres humains avec elle.
Comme nombre de ses compatriotes, Grace n'a plus rien et doit trouver un moyen de survivre dans une contrée qui tombe rapidement dans le cauchemar de la faim. Une faim tenace, terrible et obsédante. Paul Lynch capture dès les premières pages le désespoir de l'époque et dresse un portrait post-apocalyptique saisissant d'un pays qui s'effondre. La cruauté et la brutalité du destin de Grace témoigne de la catastrophe et son voyage emmène le lecteur sur les traces de l'indicible et de la misère. Bien vite, son petit frère, Colly, meure et la laisse seule sur la route où elle finit par croiser d'autres miséreux comme elle, voleur, ouvrier ou simple escroc. Mais Grace, au fond, est-elle vraiment seule dans cette apocalypse qui n'en finit pas ?

Ces fantômes qui nous hantent
Au sein de ce récit au noir, Grace ne rencontre pas seulement des hommes de rien. À travers la lande et les sombres ruelles de villes devenues charnier, la petite fille capte des fantômes et des esprits. Elle entraperçoit de fugaces visions surnaturelles et, surtout, converse avec son défunt frère qui prend même parfois sa place, lui prêtant sa force et sa hargne lorsque Grace faiblit. Il chantonne et l’invective, la pousse et la remotive. Colly devient ainsi l’autre personnalité de Grace portant avec elle l’âme complète de la famille qu’elle laisse derrière elle. Une mère sacrifiée, un petit frère disparu et tant de morts en sursis qu’elle finira par abandonner. L’Irlande, devenu champ de mort et de désespoir, se prête à merveille à cette trame quasi-surnaturelle où dieux et esprits contemplent les hommes qui se débattent en vain. Paul Lynch touche l’âme ancestrale de son pays et tente de donner corps aux croyances qui ne cesseront jamais de pousser Grace en avant. Même lorsqu’un usurpateur prétend parler au nom de Dieu, même lorsqu’elle laisse en arrière un bébé sûrement condamné. Les fautes et le péché deviennent à leur tour d’autres fantômes, d’autres sources de remords et de regrets mais la vie est dure au pays de la faim. Si dur que l’humanité elle-même semble ne plus avoir de sens. Si dur que Grace semble parfois devenir folle car…on ne peut pas vivre comme ça, tout simplement.

(Re)devenir une femme
L’autre point remarquable du roman de Paul Lynch, c’est sa façon d’aborder le personnage féminin au XIXème siècle. Grace commence avec le corps de l’enfant et finit, forcément, avec la beauté d’une femme faîtes. Malheureusement, lorsque les temps sont durs, et lorsque l’ordre s’effrite, ce sont les femmes qui payent le plus lourd tribut en premier. L’homme en face redevient bête, un loup dont la force n’est plus sous clé. Alors Grace se doit de devenir un garçon pour survivre. Elle se doit de mentir pour ne pas attiser l’appétit des hommes qu’elle croise ou risquer de gagner moins qu’eux en se tuant au travail. La femme, encore et toujours, est un trophée, une denrée ou une gêne. Jusqu’à ce que Grace refuse d’être une parmi d’autres, lorsqu’elle repousse ce Père symbolique qui le trompe et décide d’aller sur son propre chemin, vers chez elle pour y retrouver sa mère qui ne pouvait pas, ne pouvait plus. Entre les lignes, Paul Lynch livre le portrait d’une femme d’une extraordinaire résilience qui incarne également une figure intemporelle, celle de l’affamée qui résiste et qui se bat. Bien au-delà de la période historique décrit, le récit nous montre l’horreur de la faim, et ce pourrait être à côté de chez nous, aujourd’hui, dans un pays pauvre ou ravagé par la guerre, la chose serait la même, l’abjection serait semblable. Grace n’est pas qu’un personnage de fiction mais l’incarnation d’un drame humain qui traverse les âges.

Grace capte la misère et le beau par la plume poétique en diable d’un Paul Lynch au sommet. Voyage au bout de la nuit et de la misère, voilà un roman qui agrippe et serre le cœur du lecteur avec la force du Diable. En attendant la lumière, en attendant un temps meilleur.
Lien : https://justaword.fr/grace-a..
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Le coeur du roman est une période cruciale dans l'histoire de l'Irlande du XIXème siècle : la Grande famine (en irlandais : An en irlandais : An Gorta Mór) qui frappa le pays entre 1845 et 1852, une période où il y a eu des milliers de morts, principalement des enfants, trop faibles pour survivre.
Une période noire, dramatique, un roman dramatique dans un paysage d'apocalypse mais rendu d'une telle manière qu'il est sublimé, magnifié par des descriptions somptueuses.
Ce qui est fascinant c'est que j'ai eu l'impression d'etre projetée dans cette Irlande, de voir les paysages, de cheminer avec les personnages. Ce livre se lit comme on pourrait voir un film.

A cette époque les familles peinent à nourrir leurs enfants et Grace, une fillette de 14 ans, va être déguisée en garçon par sa mère qui va l'envoyer chercher du travail ailleurs, loin des siens pour plusieurs raisons : une bouche de moins à nourrir, l'espoir qu'elle ramène de l'argent, et la mettre hors de portée d'un homme qui a pour intention de la faire sienne. On va lui couper sa merveilleuse chevelure rousse, l'habiller en garçon et la lancer sur les chemins. Seule. Enfin, seule… son petit frère va l'accompagner à sa manière tout le long du chemin…

Grace, dans tout le roman, chemine sur les chemins mais aussi à l'intérieur d'elle-même. Elle parcourt l'Irlande et son moi intérieur. La nature désolée et noire est à l'image de ce qu'elle ressent. Elle s'identifie à la nature, à la désolation, aux éléments, aux nuages, à la pluie, à la tempête.
Grace, un personnage fascinant, avec un caractère fait d'acier trempé. Un voyage qui durera depuis son adolescence jusqu'au moment où elle deviendra femme. Un roman qui suivra son évolution personnelle mais aussi un questionnement sur la survivance, sur ce qu'il est permis ou pas de faire dans des circonstances exceptionnelles.
Mais je vous laisse en compagnie de Grace (dont le prénom a été choisi pour coller au personnage) et vous invite à cette traversée de l'Irlande, dans des conditions extrêmes.
Et au final, même si ce roman parle de la famine au XIXème siècle, il est extrêmement présent dans certaines parties du monde de notre époque…

C'est le troisième roman de cet auteur que je lis et une fois encore j'ai été prise par l'histoire, le style, la profondeur des personnages et l'écriture de l'auteur. D'une grande noirceur mais, je ne sais pas comment l'exprimer, avec une très forte lumière intérieure et des descriptions qui permettent de cheminer dans la beauté, sans jamais tomber dans le misérabilisme.
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Grace” nous amène vers des aspects jusqu'alors inconnus dans l'oeuvre de Paul Lynch. L'intrigue, cette fois, est souvent grisement voilée par des espaces devenant de plus en plus réduits entre réalité et tous les songes, les rêves ou vies intérieures de Grace lui permettant, dans la folie, d'échapper à l'horrible réalité de sa vie. Ce crescendo fantasmagorique provoque le vertige sans jamais perdre le lecteur. On est parfois dans l'univers gothique de “la mort au crépuscule” de Willam Gay tout en affirmant un espace bien personnel empreint des légendes irlandaises et celtiques.
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Blackmountain, Irlande, en 1845, la faim se répand et l'hiver s'annonce particulièrement rude.
La mère fait alors le douloureux choix d'envoyer son ainée sur les routes, travestie en homme, à la recherche d'un ailleurs meilleur.
Grace n'est encore qu'une enfant, bien peu armée pour affronter le monde. Pendant des mois d'errance, elle va connaître le pire, côtoyer la mort et la noirceur de l'âme humaine de très près.

Au fil de sa quête, elle fera aussi de belles rencontres, portée par les voix de ses disparus, elle deviendra femme, libre, et autonome. Mais à quel prix.

Dans un monde cauchemardesque, où charlatants et profiteurs de toute sorte prolifèrent, le voyage initiatique n'offre que de très brefs moments de répits.
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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La grande famine de 1845 jette sur les routes d'Irlande des milliers de gens, parmi eux, Grace, chassée par sa mère, pour qu'elle échappe à la convoitise de son compagnon. La jeune fille, déguisée en garçon, va parcourir le pays, accompagnée par le fantôme de son frère. Les étapes se succèdent, ponctuées par des bonnes et des mauvaises rencontres. Grace s'enfonce peu à peu dans la misère et découvre l'injustice et la violence.
C'est une épopée terrible, sans concessions, l'auteur, dans une langue lyrique et envoûtante, nous fait assister à l'agonie de tout un peuple, poussé aux pires exactions par la famine, prisonnier des superstitions et des religions. Une fois le livre refermé, le chemin de croix de Grace continue à nous hanter.
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