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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au début du siècle dernier, Barnabas Kane quitte son Donegal natal à l'adolescence, pour partir tenter sa chance aux Etats Unis. A l'âge de 33 ans, avec sa jeune épouse et son petit garçon, il revient "au pays de ses racines" avec la volonté d'y construire sa vie et un avenir pour son fils. Il porte aussi en lui un certain romantisme né de l'éloignement, car en pensée il a souvent revu la beauté des paysages de l'Irlande, ses rivages sauvages, la variété de ses arbres, ses collines et ses prairies herbeuses.
La famille s'installe alors à la campagne, à proximité de la mer, et va du mieux possible faire vivre une ferme comprenant une quarantaine de vaches laitières. C'est un travail sans relâche, mais le jeune couple est courageux et entreprenant, et l'exploitation va bien, les propriétaires songent même à l'agrandir, cela jusqu'à ce qu'un feu détruise à la fois l'étable et le troupeau. D'emblée, l'origine de l'incendie paraît suspecte, mais, malgré ses doutes, le couple Kane fait face et va, contre toute attente, se heurter à l'indifférence, voire à l'hostilité plus ou moins masquée, du voisinage.
En racontant avec beaucoup de pudeur et de sensibilité l'histoire de cette famille, en évoquant une Irlande rurale statique, recroquevillée sur elle-même, réfractaire aux nouveaux venus, enfermée dans ses superstitions et balayée par ses pluies incessantes, Paul Lynch écrit là un livre très sombre, mais dont le lecteur retiendra la superbe écriture, servie par un vocabulaire d'une grande richesse et par une poésie à la fois âpre et empreinte de mélodie.
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Ayant beaucoup aimé le premier roman de Paul Lynch, je me suis plongée aussitôt dans son deuxième roman. Sans surprise, je l'ai adoré. Je l'ai préféré à son précédent.

Si dans son premier récit, le héros quitte L'Irlande pour les États-Unis lors d'une chasse à l'homme. Ici, c'est d'un retour aux origines qu'il s'agit.

Barney Kane décidé de revenir en Irlande, dans le comté de son enfance avec sa femme et son fils après avoir émigré aux États-Unis. Ce qui devrait être un signe de réussite et de richesse n'en ai en fait rien. le désenchantement est bien là. Après un incendie qui a ravagé sa grange et tué son bétail, Barnabas se retrouve sans rien. Rien de rien, pas une aide, pas un soutien. Il ne rencontre que le mépris de ses voisins et leur envie de posséder ses terres.

Entre noirceur et désillusions, Paul Lynch décris une Irlande pauvre et sombre. La nature est présente, l'atmosphère souvent pesante. Une plume précise et sublime pour décrire un récit tragique.
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Je n'avais jamais rien lu de Paul Lynch, bien qu'il ai déjà publié chez Albin Michel en 2014 son premier roman « Un ciel rouge, le matin » (Red sky in morning), que j'avais acheté en édition numérique auprès de son éditeur anglophone (un avantage de lire en anglais, les livres y sont souvent moins chers), mais pas encore lu.

Je débutais donc La neige noire sans aucun a priori, plutôt impatient de me retrouver à déambuler dans le Donegal et de me perdre dans ces grandes plaines d'Irlande, pays que j'ai à coeur de visiter un jour, que j'imagine aussi beau, humide et verdoyant que sur la photographie du bandeau accompagnant le livre.

La famille Kane vit de l'élevage de quelques animaux dans une vieille ferme isolée, au milieu d'un grand terrain escarpé. Avant de revenir vivre avec son épouse et leur fils sur la terre de ses ancêtres, Barnabas Kane faisait partie de ces milliers d'immigrés irlandais partis tenter l'aventure américaine, construisant toujours plus haut ces immeubles new-yorkais qui chatouillent les nuages.

Son employé et vieil ami meurt alors qu'un mystérieux incendie détruit la grange attenante à la ferme, anéantissant par la même occasion tout son élevage, tandis que Barnabas échappe de peu au même sort, tiré des fumées par un voisin venu apporter son aide.

Après ce drame, qui bouleversa sa famille et le village, rien ne sera plus jamais pareil dans la vie de la famille Kane. de malheur en déception, affrontant l'hostilité toujours plus grande de ces habitants historiques les considérant comme des étrangers, Barnabas devra faire face à des choix décisifs pour tenter d'en sortir la tête haute.

La neige noire est un roman sans concession, au rythme langoureux et à l'écriture d'une rare poésie. J'ai été subjugué par le style, la beauté des phrases, cette façon de décrire les paysages, les émotions. L'histoire est aussi belle que sombre, et c'est le coeur serré que l'on en referme les dernières pages. A n'en pas douter, Paul Lynch est un auteur qui a trouvé son style, et je ne manquerai pas de rattraper mon retard en lisant son précédent roman, tout en surveillant ses prochaines parutions.
Lien : https://www.hql.fr/la-neige-..
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Lente descente en enfer pour Barnabas Kane qui est revenu d'Amérique dans le Donegal, son pays natal.

Installé avec femme et fils, Barnabas emploie un homme à tout faire Matthew Peoples, la ferme tourne bien jusqu'à ce qu'un incendie ravage l'étable. En plus des bêtes qui sont mortes, Matthew y a aussi, laissé la vie. A partir de là tout va aller de mal en pis pour la famille de Barnabas. Non seulement il est ruiné car il n'a pas payé l'assurance mais en plus il est rejeté par une bonne partie de ses voisins. C'est un faux-pays, un de ceux qui a quitté l'Irlande, un traitre en gros ! Ah! Les gens qui sont nés quelque part, où que ce soit on retrouve cette intransigeance à accepter l'autre.

Les difficultés font éclater le couple, qui arrive de moins en moins à se réconcilier, et les moments d'abattements et de dépression du père et de la mère finissent par atteindre violemment leur fils Billy, qui sait lui pourquoi et comment l'incendie a été déclenché.

C'est un roman magnifique d'une tristesse et d'une noirceur assez épouvantable mais qui se lit d'une traite et qui nous ouvre les portes d'une Irlande rurale, âpre, austère et inhospitalière mais une Irlande aux paysages magnifiés par la rudesse de la vie
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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La neige noire bouscule les clichés que l'on porte en nous sur la convivialité et le sens de l'accueil des irlandais. Les héros de cette histoire dramatique et oppressante ont quitté leur terre et leur retour n'effacera jamais cette désertion, ils resteront à jamais des « sans-pays ». Un roman à la beauté sombre et rude !
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Un irlandais qui a migré aux Etats-Unis pendant de longues années décide de revenir aux sources accompagné de sa femme et de son fils. L'enchantement va être de courte durée car l'accueil ne pas être si chaleureux et la famille va devoir supporter la jalousie et méchanceté des habitants du village. L'équilibre familial va être menacé.
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Chef d'oeuvre absolu ! le premier roman de Paul Lynch m'avait déjà emballée, mais là..... Formidable histoire de retour au pays quecelle de cet irlandais qui revient chez lui avec sa femme américaine et leur fils après avoir vécu plusieurs années aux États-Unis. Ce roman très fort et qui sonne juste d'un bout à l'autre, écrit dans un style magnifique, où la poésie donne au réel toute sa dimension concrète, nous emporte dans une tragédie où pauvreté, aridité du paysage et dureté des rapports humains tourbillonnent jusqu'à nous en donner le vertige, dans une lente montée vers le drame qui en est la conclusion naturelle. Tout est dit en peu de chapitres. Chapeau monsieur Lynch ! J'ai été prise aux tripes d'un bout à l'autre et fascinée par le brio de votre écriture jusqu'à l'éblouissement. Voilà un livre que je ne suis pas prête d'oublier.
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" les gens révèlent des tas de choses , quand on les regarde.Leur façon de se conduire.ce qu'il font et ce qu'il font pas .C'est quand ils ne réagissent pas aux événements qu'ils se trahissent le mieux '

Une belle citation tirée du magnifique roman noir de Paul Lynch ,Neige Noire qui résume parfaitement l'ambiance de l'histoire.
La vie est rude dans cette campagne irlandaise, rare sont les distractions qui permettraient de fuir la morosité ambiante. Et quand arrive un terrible coup dur à Barnabas émigré irlandais de retour au pays avec femme et enfant,après avoir passé quelques années à New-York, il se retrouve confronté à l'indifférence pleine de rancoeur de ses voisins .Le combat pour se relever est rude, si rude que la noirceur de la vie atteint les coeurs les plus endurcis .
Jour après jour , en cette terre ingrate , face aux éléments et aux destins ,un voile sombre s'installe sur cette famille, et ne leur laisse aucune chance .......
Un récit fort , Âpre,une plume brillante, envoûtante , scintillante malgré sa noirceur, où Paul Lynch nous embarque et nous laisse sans voix mais le coeur transpercé par toutes ces émotions ,les larmes au bord des yeux tellement c'est noir mais tellement c'est beau .......
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J'ai découvert Paul Lynch avec bonheur à la lecture d'-Un-ciel-rouge-le-matin une chasse à l'homme d'Irlande en Amérique .
Avec" la neige noire, nous faisons le voyage inverse, le personnage principal, Barnabas Kane, après quelques années passées à New- York, revient avec Eskra épousée là- bas et son fils Billy. Ce jeune couple d'ouvriers et leur fils choisissent de revenir sur la terre de leurs aïeux. Ils se transforment en éleveurs et prennent possession d'une métairie.Mais personne ne les attend dans le Donegal, que la jalousie, la haine, la rancoeur, l'envie, l'incompréhension, le pire....une hostilité latente et sourde ....La métairie brûle dés le début fulgurant du livre: une vision, une scène apocalyptique, saisissante: "la fumée qui traînait dans la cuisine s'est tapie dans les coins comme un chat"," L'effondrement de l'étable semblable au râle ultime d'une créature titanesque vidée à présent de sa force vitale" Les cris des vaches à l'agonie".La ferme entière est en feu, leur vieux commis meurt et leurs quarante- trois vaches courent en flammes aux quatre coins de leur terrain. Cela se poursuit par le massacre de leur chien et de leurs ruches....La mort rôde sans fin dans ce récit imprévisible sur les terres ingrates et désolées d'Irlande ... le lecteur est happé par chaque phrase travaillée, un récit puissant, marquant, renversant, charnel, excessif, tragique qui prend aux tripes: ' Une aube couleur de rose",Le silence absolu du matin a la profondeur d'un abîme". le ciel se débonde encore une fois"" il lui fut une minute pour la succion de sangsue de la pluie glacée" Ces pierres sont comme nos ossements."Un roman diabolique à l'écriture âpre et envoûtante : ici nulle fraternité, nulle solidarité. Dans cette communauté pastorale, la cruauté est infinie, le courage à la combattre aussi au risque d'en mourir ou de perdre la vie.Les silences et les dialogues à minima se fondent dans l'immensité du vide tragique, du noir ,de l'absence définitive d'espoir.
L'écriture est tellement fascinante et belle , les images si puissantes qu'elles se métamorphosent en visions de cinéma, mises en scène, descriptions baroques, sons , rythmes, couleurs . Un ouvrage époustouflant , hypnotique, qui fascine, brut , dense et profond, habité à la fois par la sarabande des vivants et des morts , dans une Irlande intemporelle, doublée d'âmes à la rudesse inhospitalière où la rancoeur domine les coeurs .Un grand coup de coeur pour cette deuxième oeuvre incroyablement riche! Que lire après? J'ai de la tendresse pour les écrivains Irlandais et j'attendrai le troisième opus de cet écrivain décidément bien prometteur , avec curiosité , un ouvrage où les pages chanteront aussi?










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Quel style ! Charnel et violent, tout en mots ciselés, précis, presque "sonores", ce roman est une perfection !
Si l'intrigue semble finalement secondaire, la manière de traiter le sujet donne au texte une dimension puissante, bouleversante. C'est une plongée au coeur de l'âme humaine, dans tous ses défauts (jalousie, perversions, faiblesses, arrangements avec la vérité), où les hommes sont capables du pire, où la solidarité est soumise à des règles incompréhensibles (il ne fait pas bon être un étranger, un "faux pays"). Mais c'est aussi une immersion dans l'Irlande loin de la carte postale, dans un monde rustre, pauvre, abandonné, où la noirceur alterne avec le vert cru du printemps, où la pluie noie tout sauf le chagrin et la rancoeur.
Les personnages sont travaillés si subtilement qu'ils en deviennent réels, tangibles et l'auteur nous offre par leur biais tout ce qui constitue l'âme humaine, entre amitié, bonheur fragile et soudain, le plus profond désarroi.
C'est un roman cruel où la folie donne toute sa mesure, où l'espoir semble vain, mais c'est avant tout une narration magique, passionnée, ample et presque baroque. Une merveille !
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