Les bibliothèques regorgeaient d'idées, et c'étaient peut-être les plus puissantes et les plus redoutables de toutes les armes.
La main toujours posée sur le pommeau de son épée, il s'allongea et s'endormit. Une image n'en hanta pas moins ses rêves : celle d'une jeune fille ravissante qui regardait les étoiles et que les étoiles regardaient.
Les princes ne devraient pas être beaux! pensa-t-elle. Ce sont des créatures pleurnichardes, stupides et répugnantes! Pourtant, celui-là... quelle injustice d'être à la fois de sang royal et aussi beau!
Les gémissements de douleur mêlés au cliquetis des chaînes formaient un choeur aussi familier à ses oreilles que les chants monotones qu'ils entonnaient au travail. La note du fouet s'ajoutait de temps à autre au concert de brutalité qu'Adarlan réservait à ses plus grands criminels, à ses citoyens les plus pauvres et aux plus récent de ses prisonniers.
Nous portons tous des cicatrices Dorian. Les miennes sont seulement plus visibles que beaucoup d’autres.
Keleana
" Pourquoi n'y a-t-il personne d'autre que nous ici ? demanda-t-elle au capitaine pour changer de sujet.
- Des gardes sont inutiles dans une bibliothèque", répondit-il.
Comme il se trompait ! Les bibliothèques regorgeaient d'idées, et c'étaient peut-être les plus puissantes et les plus redoutables de toutes les armes.
"Et vous, quel âge avez-vous ? demanda-t-il.
- Dix-huit ans." Comme il ne disait rien, elle enchaîna. "Je sais, c'est impressionnant, tout ce que j'ai pu accomplir à un âge aussi tendre !
- Le crime n'est pas un accomplissement, Sardothien.
- Mais devenir l'assassineuse la plus célèbre au monde, si ! Vous pourriez me demander comment j'y suis parvenue, reprit-elle devant son absence de réaction.
- On devrait épouser la personne qu'on aime et nulle autre. répondit-il, et elle rit. Mais vous vous moquez de moi ! Vous me riez au nez !
Vous pourriez ébranler la voûte du ciel, murmura-t-elle. Vous pourriez accomplir l'impossible, si seulement vous l'osiez.
"Ce n'est pas un endroit comme les autres, ajouta-t-elle en désignant les arbres. C'est la forêt de Brannon.
- Mon père me racontait des légendes sur elle. On la croyait peuplée de fées, dit l'un des soldats. Mais maintenant, elles ont toutes disparu.
- Et ces maudits Fae avec elles, ajouta un autre.
- Pour sûr, on a bien fait le ménage ! lança un troisième.
- A votre place, je surveillerais mes paroles, fit sèchement Keleana. Le roi Brannon était un Fae, et Oakwald est encore dans le domaine des Fae. Ça ne m'étonnerait pas que certains arbres de cette forêt se souviennent encore de lui."