Mais le précipice glacé dans lequel Az avait sombré ce jour-là ressurgissait parfois du gouffre de ma mémoire.
« Des rayons de soleil jaune pâle filtraient à travers les feuilles en les faisant resplendir comme des rubis et des citrines. Une odeur humide de terre et d’humus se dégageait des feuilles et des racines sur lesquelles elle gisait.
Sur lesquelles on l’avait jetée et abandonnée.
Tout la faisait souffrir. Elle ne pouvait plus faire autre chose que regarder le soleil poursuivre sa course à travers la somptueuse canopée et écouter le vent siffler entre les troncs argentés.
Et cette douleur rayonnait comme un feu vivant à chaque respiration saccadée et rauque… »
- Choisi plutôt quelqu’un à ta taille.
- Ça me ferait trop de peine pour la souris.
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- C'est parfois dur de penser qu'elle a choisi ce sort... qu'elle m'a choisi.
𝑱𝒆 𝒑𝒆𝒊𝒈𝒏𝒊𝒔 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒊 𝒓𝒆𝒔𝒖𝒓𝒈𝒊𝒔𝒔𝒂𝒊𝒕 𝒆𝒏 𝒎𝒐𝒊, 𝒍𝒂𝒊𝒔𝒔𝒂𝒏𝒕 𝒍𝒆 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆́ 𝒓𝒖𝒊𝒔𝒔𝒆𝒍𝒍𝒆𝒓 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒂 𝒕𝒐𝒊𝒍𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒅𝒖 𝒔𝒂𝒏𝒈, 𝒆𝒕 𝒄𝒉𝒂𝒒𝒖𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒄𝒉𝒆 𝒅𝒆 𝒑𝒊𝒏𝒄𝒆𝒂𝒖 𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒖𝒏 𝒔𝒐𝒖𝒍𝒂𝒈𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒔𝒂𝒏𝒔 𝒏𝒐𝒎.
Je t'aime, lui dis je par notre lien.
Comment ne pas m'aimer ?
- Mange, Tamlin, ordonnai-je, mais il ne cilla pas.
Ce n'était ni la clémence ni la bonté qui dictaient mon geste. Jamais je ne pourrais ni ne voudrais lui pardonner ce qu'il avait fait subir à celles que j'aimais plus que tout. Mais c'était le solstice, et Feyre m'avait offert un cadeau qui dépassait tous mes rêves.
- Tu pourras te laisser mourir quand nous aurons bâti le monde dont nous rêvons, lui dis-je.
Bouche bée, il me contemplait. Il contemplait la lumière qui irradiait de mon corps, cette lumière éblouissante contre ses ténèbres semée d'étoiles. Je levai les yeux vers les siens. Dans leurs profondeurs, des étoiles et des ténèbres m'attendaient. Mon foyer..
“To the blessed darkness from which we are born, and to which we return.”
- Je dois créer, sinon tout aura été vain. Je dois créer pour ne pas sombrer dans le désespoir, pour trouver la force de me lever chaque matin. Je dois créer parce que je n'ai pas d'autre moyen d'exprimer ce que je ressens.