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sur 498 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Mémoires de porc-épic"est un roman du franco-congolais , Alain Mabanckou .Ce dernier est à la fois écrivain et enseignant ,installé en France .Pour le roman cité en haut , l 'auteur a reçu le Prix Renaudot en 2006 .Il a reçu aussi d 'autres récompenses telles :Prix Goncourt des lycéens ,Grand Prix littéraire de l 'Afrique Noire .Belle carte de visite ! Première remarque qui saute aux yeux au cours de la lecture :on y trouve comme ponctuation que la virgule .
"Mêlant à la fois la fable ,le conte et le fantastique ,Mémoires de porc-épic est traversé par la parole ,les symboles et l 'éloge de la littérature ,avec référence à Ernest Himingway , Edgar Allan Poe , Luis Sépulveda , La Fontaine etc " .
"Mémoires de porc-épic", est un roman raconté par un porc-épic qui est le
"double" d' un être humain , Kibandi ,mais un double "nuisible"à la différence des "doubles pacifiques"qui protègent et recherchent le bien ,les doubles nuisibles sont destinés au mal .Alors qu 'il attend sa mort d 'un moment à l 'autre , le porc-épic narrateur raconte son histoire à un baobab pour expliquer comment il s 'est trouvé pendant des années en association avec un être humain qui lui confiait des missions pour le moins étranges .Ils avaient la même vie ,le même souffle et ,liés pour le meilleur et pour le pire , ils étaient censés mourir le même jour et à la même heure puisque
l 'un n 'était que le prolongement de l 'autre .Mais voila que Kibandi est assassiné et que ,par surprise , le porc-épic est encore en vie ! Pourquoi n 'est-il pas mort avec son "maître" ? Il sait que ses heures sont désormais comptées ,et il doit se confier avant qu'il ne soit trop tard et qu 'on ne garde de lui que l 'image d 'un animal méchant" .
Une lecture pas du tout aisée mais tout de même on arrive à lire cette parodie et on apprécie , aussi , l 'ironie de l 'auteur .
Alain Mabanckou est considéré comme l 'une des voix majeures de la littérature francophone actuelle .

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Mémoires de porc-épic est le second volet d'une trilogie inaugurée par Verre Cassé, que je n'ai pas lu (mais ça ne va pas tarder ! ) L'idée est la réception d'un manuscrit écrit par ce fameux Verre Cassé

Parodiant librement une légende populaire selon laquelle chaque être humain possède un double animal dans la nature, il nous livre l'histoire d'un porc-épic, chargé par son alter ego humain, Kibandi, d'accomplir, à l'aide de ses redoutables piquants, toute une série de meurtres. Pour le plus grand désespoir des villageois qui ne satisfont pas les exigences de son maître, le porc-épic est bien obligé d'obéir, pendant plus de quarante ans.

Une fois son maître mort, au crépuscule de sa vie, le vieux porc-épic décide de se confier à un baobab, et d'expliquer quelle a été sa vie. “la parole, me semble t-il, délivre de la peur de la mort, et si elle pouvait m'aider à la repousser, à lui échapper, je serais alors le porc-épic le plus heureux du monde”. de sa vie en groupe de porc-épic à son lien avec son maître, lorsqu'il devient un “double nuisible”, jusqu'aux exactions qu'il commet, il n'omet rien et se dépouille devant nous.

“J'appartiens plutôt au groupe des doubles nuisibles, nous sommes les plus agités des doubles , les plus redoutables, les moins répandus aussi, et comme tu peux le deviner la transmission d'un tel double est plus compliquée, plus restreinte, elle s'opère au cours de la dixième année du gamin, encore faut-il parvenir à lui faire avaler le breuvage initiatique appelé mayamvumbi, l'initié le boira régulièrement afin de ressentir l'état d'ivresse qui permet de se dédoubler, de libérer son autre lui-même, un clone boulimique sans cesse en train de courir, de cavaler, d'enjamber les rivières, de se terrer dans le feuillage quand il ne ronfle pas dans la case de l'initié, et moi, je me retrouvais au milieu de ces deux êtres, non pas en spectateur puisque, sans moi, l'autre lui-même de mon maître aurait succombé faute d'assouvir sa gloutonnerie…”

Le roman prend donc la forme d'un récit atypique, sans ponctuation ni majuscules (ce qui demande 10 minutes d'adaptation), raconté d'un trait par le porc-épic qui devient finalement très attachant. Mabanckou détourne ainsi la forme traditionnelle du conte africain et de la fable, avec beaucoup d'humour et de verve. le porc-épic émaille en effet son récit de réflexions sur la nature humaine, qu'il a appris à connaître et qui nous nous interroger sur la cruauté et la volonté de puissance de tout individu, à n'importe quelle échelle de la société. Il critique à plusieurs reprises en particulier la déformation qui oblige les Occidentaux à vouloir tout explique …

“car, mon cher Baobab, ces hommes qui vont en Europe, nom d'un porc-épic, deviennent si bornés qu'ils estiment que les histoires de doubles n'existent que dans les romans africains, et ça les amuse plutôt que de les inciter à la réflexion, ils préfèrent raisonner sous la protection de la science des blancs, et ils ont appris des raisonnements qui leur font dire que chaque phénomène a une explication scientifique”.

Or ici, superstitions, magie, croyances, meurtres, tout explose en un magnifique cocktail très concentré, en restant un formidable conte terriblement dépaysant.

Un livre écrit dans un souffle. Et qui se lit dans ce même souffle. Fascinant.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Les confessions à un baobab d'un porc-épic, animal destiné à être le double "nuisible", véritable bras armé d'un humain maléfique aux velléités de tueur.
Plutôt une bonne surprise que ce court roman, à la fois petit récit un peu philosophique et conte africain.
Dépaysant donc, bien écrit et à la lecture facile car divisée en petits chapitres fluidifiant le style particulier, sans majuscules ni ponctuations, reflet du monologue exclusif continu de cet animal intelligent et cultivé.
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Le vieux Porc-épic a trouvé comme seul confident, le baobab. Kipandi son maître vient de mourir et il a bien des choses à lui raconter. Telle est la fable qui débute dans ce roman singulier, drôle, plein du mystère africain… Une mise à nu de la noirceur humaine sans concessions.

Alors qu'il n'était encore qu'un enfant, Papa Kibandi a initié Kipandi en lui faisant boire le mayamvumbi afin qu'un double animal se charge de le débarrasser de tous ceux qui entravent son chemin.
Les scènes cocasses avec les villageois ou avec des ethnologues venus tenter comprendre comment les morts sont les seuls capables de dire qui les ont mangés, entendez par là, tués… s'enchainent sans laisser de répit au lecteur.

Un récit mené tambour battant, sans ponctuation, Alain Mabanckou est un conteur de talent.
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Mabanckou, avec tendresse, se moque et amuse ; si le début est un peu difficile, on finit par se laisser prendre et on n'interrompt plus sa lecture, captivé par ce conte oral. Quelques énormités nous indiquent que le texte n'a d'innocence que l'apparence et il faudra bien un jour où l'autre le relire pour le comprendre mieux. En attendant, c'est une échappatoire plaisante et un enchaînement de sourires enchanteurs.
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Avec ce conte africain, Alain Mabanckou bouleverse le conte en lui-même en nous bousculant dans le fond et la forme.

Il faut oublier la forme très perturbante (aucune phrase n'est faite), pour pouvoir apprécier à sa juste valeur le fond de ce livre.

A travers ce conte, cette fable, l'auteur aborde de nombreuses notions sous couvert de la métaphore : L Histoire, les Mythologies, la Sociologie, ... mais il est surtout philosophique.
L'homme est au centre du parcours initiatique de ce porc-épic, dans son côté le plus sombre.

Mon conseil : ne vous arrêtez pas à la forme, vous ne serez pas déçu !

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"D'ailleurs ,qui de l'homme ou de l'animal est vraiment une bête ? Vaste question(page 229)
L'escargot entêté
-exécuteur testamentaire littéraire de verre cassé
-patron du bar le crédit a voyagé

Alain Mabanckou s'est inspiré D'une légende Africaine où il est dit que chaque être humain possède son double en animal,ici en l'occurrence c'est un porc-épic qui a son alter-ego en la personne de Kibandi
Ce porc-épic, au soir de la mort de son maître, va se refugier au pied d'un baobab géant pour lui raconter sa vie et soulager sa conscience car son maître, ne fut pas tendre avec lui et lui imposa bon nombre de meurtres à l'aide de ses piquants.
Au delà du conte drôle et ironique,se posent de véritables questions:philosophiques ?Éthiques? A vous d'en juger au travers la lecture de ce roman qui soulève interrogations et réflexions.🌟🌟🌟
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Très proche du conte traditionnel africain (forme, fond et morale), c'est un réel dépaysement, une source de réflexion, et également une histoire divertissante agréable à suivre. Mémoires de porc-épic mélange les genres avec brio : tour à tour aventure rocambolesque, roman noir, récit philosophique … J'ai pris du plaisir à suivre ce conte assez noir mais bourré d'un humour très critique, car entre cet homme et cette bête, l'animal n'est pas forcément celui que l'on croit.
la suite sur mon blogounet :-)
Lien : http://stef93330plaisirdelir..
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Une fable, un conte, une rêverie. .. africaine.
On est transporté dans un autre monde.
Un style particulier sans ponctuation à part des virgules.
Une histoire racontée par un porc-épic qui est le double maléfique de Kibandi (qui est un homme). le porc-épic narre son histoire à un baobab.
Alain Mabanckou revisite en profondeur un certain nombre de lieux fondateurs de la littérature et de la culture africaine.
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Quel étrange voyage au pays des contes africains! Voilà qu'un malicieux porc-épic confie à un baobab sa vie de double maléfique . Toute "cousine germaine du singe" que je suis, je rêverais d'un animal protecteur qui irait zigouiller d'un coup de piquant tous ceux qui m'agacent ; bien que passionnée de lecture, je ne suis pas Kibandi, charpentier à Séképembé !
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