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3,37

sur 414 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Petit piment est un brave garçon poursuivi par les coups du sort. Après les années sévères de l'orphelinat, la dure loi des bas-fonds de Pointe-Noire et la douceur des prostituées, il connait la folie de celui qui a perdu successivement l'amour maternel, l'amitié fraternelle et la gaieté protectrice des femmes. Seule sa vengeance semble la digne réponse à ce misérable destin.

Comme il sait si bien le faire, Alain Mabanckou parle de son pays avec amour, mais décrit avec lucidité (et humour) la corruption et le népotisme des dirigeants politiques, la rivalité entre les différentes ethnies et le pillage du pays par des puissances occidentales qui sont au Congo, comme dans d'autres pays d'Afrique, les grands freins à leur développement.

Toute la saveur de la belle écriture imaginative d'Alain Mabanckou réside dans ce roman d'une Afrique fascinante. Entre réalisme, croyances superstitieuses et coutumes, l'auteur nous transporte dans un univers envoûtant aussi concret qu'ensorcelé.
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Petit piment ou Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko. comme l' a baptisé le prêtre de l'orphelinat de Loango Papa Moupelo. J'ai choisi le support audio pour découvrir ce roman d' Alain Mabanckou et ce fut une très riche initiative ! La voix chaude , le talent de conteur d' Alain Mabanckou m'ont charmée . Petit piment m' a raconté sa vie pendant plusieurs heures et je l'ai écouté impuissante . Une vie bien misérable à vrai dire. 13 ans dans un orphelinat de Loango à quelques dizaines de kilomètres de Pointe noire, 13 ans passés à subir les directives d'un directeur mégalomane assisté de ses neveux transformés en gardes chiourmes. Puis l'évasion la fuite vers Pointe noire , la vie au sein d'une bande de petits voyous, le racket des plus grands ,les jumeaux, violents et fourbes. Au milieu de toute cette noirceur quelques personnages lumineux apparaissent Mama Fiat 500 et ses filles , rayons de soleil et d'attention .
Alain Mabanckou nous parle d'un Congo qu'il aime, d'une enfance dans les années 60-70 , d'un monde fracassé où règnent corruption, violence, ségrégation ethnique .
Roman amer plus que doux , une approche de l' Afrique et de toute sa complexité et en filigrane de la tendresse à revendre.
Je reste convaincue que l'écoute de Petit Piment a beaucoup ajouté à cette "lecture" , probable que je serais passé à côté
sans elle .
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Petit Piment est un roman qui nous envoie directement en Afrique. On suit ce personnage (car c'est un véritable personnage !) de son enfance à l'état adulte, à travers une Afrique dure et parfois inhumaine. A travers ce livre, on ressent les odeurs, les bruits de ce pays.
J'ai aimé ce livre par sa simplicité. L'histoire nous emporte dans un autre monde...
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Dans un orphelinat dans la région de Pointe Noire , les enfants n'attendent que l'arrivée de Papa Moupelo avec sa 4l fendant l'air.
Pour autant, le directeur a décidé de se passer de ses services afin que les valeurs de la révolutions socialistes congolaises ne soient perverties par un homme de foi. C'est le début de grands changements que "petit piment" et son ami Bonaventure vont subir.

Plongée dans l'Afrique noire assurée ! ici tout est couleur , débrouille, les noms évoquent l'exotisme et leur musicalité sonnent doux à nos oreilles
occidentales.
Le Congo a gagné son indépendance et le directeur de l'orphelinat symbolise à lui tout seul les dérives engendrées par la liberté: table rase du passé, magouille, corruption , chasse aux sorcières, lutte d'influence .
Si "petit piment " est avant tout l'histoire d'un adolescent livré à lui même, symbole d'une jeunesse orpheline vivant de débrouilles, c'est aussi un cri contre le n'importe quoi politique .
Dans tout cet océan finalement assez nauséabond, se trouve le portrait de plusieurs personnages singuliers et particulièrement attachants comme Sabine Niangui, Mama fiat500 ou Papa Moupelo.
Livre très divertissant, à la trame un peu décousue mais finalement cohérente. je ne peux m'empêcher de conclure par cette affichette lue devant chez un médecin, et qui donne bien la tonalité de l'ensemble:

"
Guérisseur Ngampika
Descendant direct et légitime du roi Makoko,
Ancien sorcier personnel du maire, du préfet,et du président de la république
Spécialiste des maladies inguérissables connues et inconnues
Retour assuré de votre femme dans les 24h
Guérison totale de la stérilité, de l'impuissance, de la hernie
Envoûtement de vos ennemis
Ravitaillement du malade pendant tout le traitement
Paiement après guérison totale et définitive "



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Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko, dit Moïse, dit Petit Piment, grandit à l'orphelinat de Loango, au Congo. Quand le directeur de l'institution, Dieudonné Ngoulmoumako, fait renvoyer Papa Moupelo, le prêtre qui apprenait des chants et des danses aux enfants, Petit Piment sent que le vent tourne, que tout change. le directeur ne jure que par la révolution socialiste et la fermeté en matière d'éducation des enfants. « Donner une fessée aux enfants, c'est normal ! Moi-même j'ai été élevé de la sorte, et ça a marché ! On ne va pas en faire tout un plat de port aux bananes plantains ! » (p. 119) Un jour, la coupe est pleine et Petit Piment s'enfuit de l'orphelinat pour rejoindre Pointe-Noire, découvrir la cruauté de la survie et l'injustice du monde. Alors qu'il perd toutes les personnes qui comptent pour lui, il perd aussi la tête. Et quand il la retrouve, c'est pour raconter son histoire, sans espoir de pardon. « Les eaux de la terre ne pourront jamais procurer de la pureté à qui que ce soit. » (p. 178)

Malheur ! La quatrième de couverture est beaucoup trop bavarde ! Oublions cela et approchons-nous de Dieudonné Ngoulmoumako, ce personnage grotesque que Molière n'aurait pas renié dans ses tragicomédies. Despote opportuniste adepte du népotisme, l'homme est odieux, écoeurant et ridicule. Il pourrait être un esprit vilain dans un conte de griot. Quant à Petit Piment, il a gagné son nom grâce à ses hauts faits à l'orphelinat : ce justicier raté est touchant, lui qui est témoin et victime des crises qui secouent son pays.

Drôle et lucide, ce roman donne à voir tout un monde de petites gens aux destins moins ordinaires qu'il y paraît. Comme toujours, la voix d'Alain Mabanckou sonne haut et clair : asseyez-vous et écoutez !
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Excellent et bien pimenté ! Enfant congolais de 13 ans et orphelin, Petit Piment n'a jamais quitté l'institution dans lequel il vit. Trois lieux pour trois parties. La première sera la vie en collectivité, ses codes, la séparation des êtres que l'on aime sans s'occuper des sentiments des mômes. Deuxième partie : il vivra chez Fiat 500, tenancière d'une maison clause. 3ème partie : la perte de mémoire avec des dialogues chez le psy très drôle. Il aura des obsessions comme vouloir à tout prix voir le nombril d'une femme d'agent de police. Comme Georges Brassens ?
LE NOMBRIL DES FEMMES D'AGENTS
Ainsi gémissait en public
Cet honnête homme vénérable,
Quand la légitime d'un flic,
Tendant son nombril secourable,
Lui dit: "Je m'en vais mettre fin
A votre pénible supplice,
Vous fair' voir le nombril enfin
D'la femm' d'un agent de police..."
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Les première pages du livre, nous donnent un peu l'impression qu'Alain Mabanckou a souhaité écrire un roman léger, une farce pour faire sourire le lecteur....
Moïse est le surnom qui a été donné à ce gamin orphelin abandonné bébé, à la porte de l'orphelinat congolais par sa mère, surnom donné par ses copains parce que son nom trop long pour tenir sur un seul bracelet d'identification, est imprononçable, trop long à dire. Son nom traduit veut dire : "Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir est né sur la terre des ancêtres" Alors Moïse est le seul gamin à porter deux bracelets sur lesquels son nom est partagé. Il aime le prêtre qui anime l'orphelinat, jusqu'au jour où ce dernier disparaît, éloigné de son orphelinat par la révolution socialiste. Là encore nous sourirons à la lecture de ces discours, des situations, des portraits. Plus tard, devenu héros de l'orphelinat Moïse deviendra "Petit piment" à la suite de l'un de ses méfaits.
Si Petit Piment avait été écrit par un auteur non africain, celui-ci aurait été certainement montré du doigt pour racisme, tant le trait aurait pu paraître parfois exagéré aux bien-pensants, tous les poncifs sur l'Afrique étant mis en avant. Mais on ne peut pas accuser Alain Mabanckou de cette tare, ni le soupçonner d'avoir souhaité écrire seulement une farce.
Non, ce livre est avant tout un livre témoignage, fait pour mettre en évidence, autour de la vie de Moïse, les faiblesses de l'Afrique, son passé, les tares de certains, celles issues du colonialisme, mais aussi le potentiel de l'Afrique noire. Et écrit par un auteur africain, ce témoignage en devient plus fort, plus dérangeant. Une Afrique tiraillée entre ses traditions ancestrales et le désir d'être un continent comme un autre, adoptant les règles et le mode de fonctionnement des autres.
Oui, il était traditionnel d'abandonner les enfants illégitimes, de connaitre des luttes ethniques, des luttes tribales. Oui, le racisme entre noirs existait, l'esclavage n'est pas le seul fait des blancs, il préexistait à leur arrivée. Oui, la religion occidentale, catholique peut causer des troubles, quand on est crédule et qu'on croit à la lettre les Écritures. Alors il ne faut pas s'étonner de cette violence, de ces nettoyages, de ces charniers camouflés derrière le discours de lutte contre la prostitution, de cet appauvrissement de certains, et de l'enrichissement d'autres.
Et derrière Moïse, gamin attachant malgré ses écarts, puis homme qui cherche sa voie, qui cherche à se faire une place dans sa petite ville, dans la société de son pays, un Moïse mal parti dans sa ville et dans la vie, ne faut-il pas y voir une certaine image de l'Afrique dans notre monde?
Une Afrique qui perd sa mémoire et en devient folle!
Plaisant et agréable, mais dérangeant aussi.
À lire en tout cas !

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Petit Piment est un roman initiatique de Alain Mabanckou, l'éveil du jeune Moïse est émouvante dans cet orphelinat où le petit enfant abandonné à sa naissance doit trouver sa place découvrir son identité de jeune Congolais et peu à peu son histoire.

Le livre débute par l'étape heureuse, celle du pasteur Papa Moupelo qui veille sur lui, l'entoure d'une chaleur humaine, lui ouvre l'esprit et le coeur, le fait danser.
Mais arrive le mirage Révolutionnaire Communiste et Scientifique ,"les orphelinats sont des laboratoires de la Révolution, et vous autres les cobayes sur lesquels ils font leurs expériences " !
le renvoie de Papa Moupelo signe son deuxième abandon.

Il comprend qu'il faut être hypocrite pour survivre, face à l 'autorité, et fort face à ses camarades, son jeune ami Bonaventure Kokolo restera prisonnier de ses rêves.
La douloureuse confession de la femme de ménage Sabine Niangui qui la recueilli bébé, celle qui lui a donné un nom si difficile à retenir, tellement long qu'il vous échappe, lui raconte sa vie, celle au delà des murs, une vie qu' il n'a pas appris à affronter, un testament que sa mère aurait pu lui laisser, un doute " est- ce ma vrai mère qui me parle ?"
Ce seront leurs derniers mots ensemble, elle aussi est mise à pied, il y avait urgence à se dire, avant de poser ses pas vers un autre destin.
Son troisième abandon signe une fracture, il doit partir, lui aussi ?

Il ne va pas croiser le bon chemin, très vite il devient l'un des piliers du gang des" 4 moustiquaires " sous le nom de Petit Piment, ils vont écumer le marché de Pointe Noire jusqu'à campagne de Maire pour éradiquer la vermine qui rançonne les marchands.
Il est réélu .
Ses errances le mène un jour vers Maman Fiat 500 on les appelle parfois les Nana Benz, il va retrouver la joie de vivre entre Maman Fiat 500 et ses dix filles de joie. Sa première vraie adoption, et un beau cadeau un terrain vers le front de mer.
Maman Fiat 500 est zaïroise, et le maire cherche un moyen de se faire réélire, le combat est lancé contre les " putes Zaïroises". le combat de trop pour Petit Piment.
Maman Fiat 500 a disparu sa maison est rasée aucune trace de ses filles !
L'abandon de trop ! Petit piment retrouvera t-il la paix ?

Ce livre avec le recul est un superbe témoignage de ce que ressent, vit, éprouve un orphelin, et la fin n'est pas si singulière, le récit si poignant de sa quête d'identité, est peut être montré d'une façon qui fait rire ou sourire, mais combien perdent les pédales !

La langue de Mabanckou est si géniale, on croirait entendre la verve radiophonique ivoirienne ou gabonaise, unique, dans un français si inventif.
L'art de faire passer des messages très cinglants, il aborde des tabous aussi, sur la corruption, la ridicule utilisation d'idéologies dépassées, la traite des noires et l'implication de certains africains.

Je me suis vu arpenter les rivages africains, entendre leurs voix, ce français si fleuri à travers leurs rires.
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Petit Piment est comme son titre l'indique un petit roman, petit, bref et concis mais intense. Il se lit comme on lirait un conte mais pourtant c'est un conte bien sombre et obscur dans l'Afrique noire que choisit de nous raconter l'auteur. A travers ce roman nous rencontrons des personnages que je qualifierai de très "dickensiens". En effet, à la manière d'un Dickens, Alain Mabanckou fait le portrait et le récit de la vie d'un petit garçon de l'orphelinat jusqu'à sa vie d'adulte dans les bas-fonds de Pointe-Noire. Nous suivons donc les aventures de Petit Piment et sa vie tumultueuse.

Même si j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire car j'ai un moment cru que l'auteur allait nous entraîner dans une sorte de fiction politico-historique, j'ai rapidement apprécié la suite...

La force du roman c'est sa galerie de personnages, tous uniques et intrigants, tous attachants, de la femme qui s'occupe de Petit Piment à l'orphelinat en passant par la prostituée du quartier Trois-Cents, mais aussi les curieux personnages tels que les jumeaux avec qui Petit Piment prend la fuite, le voisin de Petit Piment, ou l'émouvant compagnon d"orphelinat qui attend qu'un avion vienne le chercher ... et puis le docteur qui le persuade qu'il est atteint d'un déficit en vitamine B1.

D'ailleurs ce roman, outre le fait qu'il s'agit d'une sorte de Dickens africain plus joyeux et plus doux est aussi un roman sur la folie et la marginalité. Car Petit Piment se retrouve handicapé par l'oubli. Il ne connaît plus son vrai nom et il ignore ce qu'il faisait avant. C'est un bel éloge de la folie que nous donne à lire Alain Mabanckou.

Cela m'a fascinée car il n'y a pas longtemps j'ai lu En attendant Bojangles, très beau roman sur la folie, la vie de paria, l'amour. Ici les mots clés sont aussi presque les mêmes. On apprend qu'on ne choisit pas sa famille mais qu'on choisit ses ami(e)s. Alain Mabanckou réussit le pari de dénoncer la société de Pointe-Noire à une certaine époque, entre corruption, révolution socialiste et pauvreté, tout en rendant agréable la lecture de cette fable. Cela m'a aussi rappelé le très bon roman " L'Olympe des infortunes" de Y.Khadra.

J'ai été amusée et touchée par cette histoire, qui, sous la plume de l'auteur, prend une tonalité non pas dramatique, mais légère et édulcorée.

Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Cette histoire est à la fois douce et dramatique. Pleine de violences et de duretés et pourtant, c'est le propre des livres écrits à travers le regard d'un enfant, d'un enfant qui grandit, puis qui moisit. Enfin, c'est le propre des livres réussis écrits à travers...
Mabanckou ne signe pas là son chef-d'oeuvre, mais j'ai apprécié le suivre lui et son personnage.
Le contexte congolais houleux, de l'arrivée des communistes et des tensions du pouvoir, le politique, le culturel, le quotidien est permanente toile de fond. Tissu du destin et des conséquences pour Petit Piment et les autres personnages. Personnages dont la façon qu'à Mabanckou de les brosser m'a plu.
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