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Citations sur Te laisser partir (70)

Le vent rabat ses cheveux mouillés sur son visage et elle plisse les yeux pour se protéger de la pluie. Par ce temps, tous sont pressés et filent à vive allure sur les trottoirs glissants, le menton enfoui dans le col. Les voitures qui passent éclaboussent leurs chaussures ; le bruit de la circulation l’empêche d’entendre plus de quelques bribes du flot de paroles qui a commencé au
moment où les grilles de l’école se sont ouvertes. Les mots sortent pêle-mêle de sa bouche dans l’excitation suscitée par ce nouveau monde dans lequel il grandit.
Elle saisit quelque chose à propos d’un meilleur ami, d’un exposé sur l’espace, d’une nouvelle maîtresse. Elle baisse les yeux et sourit de son enthousiasme, ignorant le froid qui se faufile sous son écharpe. Le garçon lui
rend son sourire et lève la tête pour sentir la pluie, ses cils mouillés noircissant le contour de ses yeux.
— Et je sais écrire mon nom, maman !
— C’est très bien mon fils, dit-elle en s’arrêtant pour embrasser avec amour son front humide. Tu me montreras à la maison ?
Ils marchent aussi vite que des jambes de cinq ans le permettent. De sa main libre, elle porte son sac d’école, qui claque contre ses genoux.
Presque arrivés.
Les phares se reflètent sur l’asphalte mouillé, les éblouissant à intervalles réguliers. Ils attendent un trou dans la circulation pour traverser rapidement la route encombrée, et elle agrippe plus fort la petite main enfermée dans le gant de laine soyeux, de sorte qu’il doit courir pour la suivre. Des feuilles détrempées sont accrochées aux barrières ; leurs couleurs vives prennent peu à peu des teintes ternes.
Ils atteignent la rue calme au coin de laquelle se trouve leur maison, heureux à l’idée de se retrouver bientôt au chaud. Se sentant en sécurité aux abords
de son quartier, elle lui lâche la main pour écarter des mèches de cheveux de ses yeux et rit de la cascade de gouttelettes que cela provoque.
— On y est, dit-elle pendant qu’ils tournent au coin.
J’ai laissé la lumière allumée pour nous.
De l’autre côté de la rue, une maison de briques rouges. Deux chambres, une toute petite cuisine et un jardin parsemé de pots qu’elle a l’intention de remplir de fleurs. Juste tous les deux.
— Le premier arrivé a gagné, maman…
Il ne s’arrête jamais, débordant d’énergie depuis l’instant où il se réveille jusqu’au moment où sa tête tombe sur l’oreiller. Toujours en train de sauter ou de courir.
— Allons-y !
En un clin d’œil, c’est la sensation de vide à côté d’elle tandis qu’il court pour retrouver la chaleur de l’entrée éclairée par le porche. Lait, biscuit, vingt
minutes de télévision, bâtonnets de poisson au dîner.
La routine qu’ils ont si vite adoptée, à peine à la moitié du premier trimestre d’école.
La voiture surgit de nulle part. Un grincement de freins humides, le bruit sourd d’un garçon de cinq ans qui percute le pare-brise et tourne sur lui-même avant de retomber sur la route. Elle se précipite devant la voiture toujours en mouvement, puis glisse et tombe lourdement sur les mains, le choc lui coupe le souffle.
Tout s’est passé en un clin d’œil.
Elle s’accroupit à côté de lui, cherchant désespérément un pouls. Son haleine forme un nuage blanc solitaire dans l’air. Elle voit une ombre s’étendre sous
la tête de l’enfant et entend son propre gémissement comme s’il provenait de quelqu’un d’autre. Elle lève les yeux vers le pare-brise flou, dont les essuie-glaces balaient la pluie dans la nuit qui s’épaissit, et crie au conducteur invisible de lui venir en aide.
Elle se penche et ouvre son manteau pour réchauffer le garçon, son ourlet épongeant l’eau de la chaussée.
Et alors qu’elle l’embrasse et le supplie de se réveiller, le halo de lumière jaune qui les enveloppe se réduit en un faisceau étroit ; la voiture fait marche arrière. Le moteur hurle son mécontentement lorsque le conducteur
essaie deux, trois, quatre fois de faire demi-tour dans la rue étroite, éraflant dans sa précipitation l’un des immenses sycomores qui bordent la rue.
Puis vient l’obscurité.
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Peu à peu, sans que je m'en aperçoive, mon chagrin a changé de forme, passant d'une douleur vive et irrégulière, impossible à museler, à une souffrance sourde et constante que je peux reléguer dans un coin de ma tête. Et si je ne la réveille pas, je peux faire semblant que tout va bien. Que je n'ai jamais eu d'autre vie. p.152
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Les témoins sont une espèce imprévisible.Certains se souviennent des moindres détails , d'autres ne peuvent pas vous dire la couleur de leur chemise sans avoir vérifié , et ils sont capables de se tromper.
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Je pensais créer un foyer : je ne faisais qu'aménager une maison.
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La douleur que j'éprouve est si physique qu'il semble impossible que je sois encore en vie; impossible que mon coeur continue de battre alors qu'il est en lambeaux. J'aimerais graver une image de lui dans mon esprit, mais tout ce que je vois quand je ferme les yeux, c'est son corps sans vie dans mes bras. Je l'ai laissé tomber et je ne me le pardonnerai jamais.
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Flic un jour, flic toujours.
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Est-il possible de simplement abandonner une vie pour en commencer une autre ?
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"C'était si difficile, ce juste milieu entre le coût d'une enquête et le coût d'une vie-une vie d'enfant. Comment pouvait-on mettre un prix là-dessus? "
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La voiture surgit de nulle part. Un grincement de freins humides, le bruit sourd d'un garçon de cinq ans qui percute le pare-brise et tourne sur lui-même avant de retomber sur la route.
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J'ai beau la sentir venir , je suis submergée par une vague d'émotion , jaillissant avec une telle force de mes entrailles que je peux â peine respirer .La douleur que j'éprouve est si physique qu'il semble impossible que je sois encore en vie ; impossible que mon coeur continue de battre alors qu'il est en lambeaux . J'ailerais graver une image de lui dans mon esprit , mais tout ce que je vois quand je ferme les yeux , c'est son corps sans vie dans mes bras . Je l'ai laissé tomber et je ne me le pardonnerai jamais .
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