Insaisissable, tome 1 : Ne me touche pas

Le rire, c’est la vie, dis-je dans un haussement d’épaules qui se voudraient désinvolte. Jusqu’ici, je n’étais pas vraiment en vie.

Deux, trois, quatre, cinquante mille éclats d'émotion me poignardent en plein coeur , se liquéfient en gouttes de miel tiède qui apaisent mes bleus à l'âme.

- Je n'ai jamais voulu qu'ils aient peur de moi.
- Tu devrais. (Il s'arrête. Son regard me traite d'imbécile.) S'ils ne te craignent pas, ils te pourchasseront.
- Les gens courent tout le temps après leurs peurs.
- En tout cas, ils savent maintenant ce qui les attend.

Le souffle court, il me fixe du regard. L’incrédulité le paralyse presque.
Je me penche vers son oreille :
- Touche-moi.
Et il craque. J’ai le visage entre mes mains, mes lèvres sur ses lèvres, il m’embrasse, je suis son oxygène qu’il meurt d’envie de respirer. Son corps est presque au-dessus du mien, une main dans mes cheveux, l’autre se promenant sur ma silhouette, se glissant sous mon genou pour m’attirer contre lui, encore plus près, plus haut, plus fort. Il couvre ma gorge de baisers, et je suis transportée, parcourue d’étincelles de délice, sur le point de m’enflammer à chaque instant. Je veux plonger en lui, le découvrir avec mes cinq sens, me noyer dans les vagues miraculeuses de mon existence.

- Elle ne peut toucher personne sauf toi.
Et Warner.
- Exact.
- Mouais, ça m'a l'air drôlement commode, rétorque James en plissant les yeux.

La lune est une compagne fidèle.
Elle ne te quitte jamais. Elle veille, tenace, connaît nos part d'ombre et de lumière, change au gré de nos humeurs (...) La seule sait ce que c'est que d'être un un être humain. Incertaine. Seule.Grêlée d'imperfections.

Bonheur, bonheur, bonheur, martèle mon coeur.

Les gouttes de pluie, c'est la seule chose qui me rappelle que les nuages ont un coeur qui palpite.

Mon manque de retenue me choque, mais je ne suis pas sûre de savoir contenir ce genre d'émotions. Adam me rend avide de choses que j'ignorais pouvoir posséder.

Des lueurs roses et rouges s'infiltrent dans la pièce, et je sais que c'est un nouveau début. Le début de la même fin. Un autre jour.
Peut-être que je mourrai aujourd'hui.