Notre famille est convaincue que toute activité humaine qui n’aboutit pas à une augmentation de richesse n’est que pure vanité ! Tu verrais, ils rêvent de titres de noblesse comme du paradis perdu.
Quelle chose étrange que d’être plus riche qu’on ne peut l’être ! Dans le temps, tu rêvais de devenir commerçant comme ton père et d’avoir un coffre-fort comme le sien. Aujourd’hui la richesse ne fait plus partie de tes rêves. Au contraire, n’aspires-tu pas à atteindre au dénuement en vue d’aventures spirituelles ? Car quoi de plus misérable qu’une vie absorbée par les nécessités matérielles !
Il est dans cette vie des instants où les larmes ont l’effet de l’anesthésie dans une intervention chirurgicale !
Ce qu’écrivent les écrivains ! Une histoire passionnelle qui finit par une mort ou un suicide !
En Europe, le roman est un genre sérieux. Certains écrivains s’y consacrent exclusivement et conquièrent grâce à lui le rang de l’immortalité.
La nature a fait de l’abeille une reine, du jardin son royaume, du nectar des fleurs sa boisson, du miel ses déjections, et de la piqûre…
J’ai épuisé toute la poésie pour parler à ton ombre… C’est la langue sacrée de ton culte, je n’en ferai pas profession. J’ai tari la source de mes larmes à pleurer dans le noir des nuits. Être regardé de toi est une joie et une souffrance ! Je suis sous ton regard comme la terre qui se dessèche sous les feux du soleil !…
La maladie d’amour serait-elle contagieuse, tu ne craindrais pas de l’attraper ! L’air soulève doucement les franges de sa robe, se mêle à ses cheveux, voyage au creux de ses poumons… Dieu, qu’il a de la chance ! Par-dessus les pyramides, les esprits des amants bénissent la caravane, subjugués par l’idole, compatissants à son adorateur, proclamant par la voix de l’éternité : seul l’amour est plus fort que la mort !
Au diable toutes ces sottises ! Qui respire un vent de paradis ne devrait pas se tourmenter des soucis terrestres, du moins provisoirement !
L’amour, cet antique refrain, qui, dans l’harmonie créatrice d’une voix, retrouve un nouveau matin. Dieu ! tant de bonheur m’anéantit !