Entendez-vous les musiques de notre monde !
J'ai eu le plaisir (et ce n'est pas une formule convenue) de lire le recueil d'
Alexandre Majorczyk, intitulé
Musiques en acrostiches.
Impression (au sens pictural du terme) – sensation et érudition ; c'est ce que, tout d'abord, m'a évoqué le recueil de poésies d'Alexandre.
L'auteur incite le lecteur à VOIR (arrêt sur image rurale) la nature, les hommes et les femmes qui dansent, s'aiment, se blessent, vont au bar, bref la vie.
Il y a d'un côté une atmosphère cinématographique faite de nature, de couleurs, de lumière, de matières, d'objets, d'agissements ; de l'autre, une atmosphère subtile de rêves ou de songes (la tête dans l'espace), d'au-delà, de faux-semblants (Quitte le, Double-jeu, Jusqu'à la mort survivre), de créatures imaginaires (Borée, vampires, fée, lutin, Golem, Cerbère).
Alors, j'ai perçu l'âme de l'auteur.
Celle-ci nous raconte la nostalgie, la mélancolie, la fuite du temps, l'éphémère (Fragile image), l'éternel, la mort (Deuil enfeuillé), la souffrance. Mais aussi, l'amour, la sensualité, le désir, l'amitié, la douleur du spectacle de notre monde.
Sans oublier les petites choses de la vie comme un moustique, la nuit.
Le vent Borée, la brume sur l'étang, le clair-obscur dissipent la frontière entre le visible et l'invisible, qui tout au long du recueil jouent ensemble, comme dans un orchestre.
Il se dégage de ses poèmes une beauté singulière.
Le vocabulaire est très précis, les mots sont pesés, inventés aussi (Alcoolmnésie, nocturbaine). Il y a de multiples influences (culture polonaise, française, mythologie antique, musique pop-rock, sciences).
Celles-ci jouent ensemble comme dans un orchestre.
Ce sont des poèmes dans l'ensemble courts ou très courts en acrostiche (Poème dont les initiales des vers, lues verticalement, composent un mot).
Le recueil de 108p. est organisé en quatre parties : accords mineurs (29 poèmes), accords majeurs (29 poèmes), accords parfaits (30 poèmes) et coda (1 poème).
J'ai une préférence pour accords parfaits qui dépeint de vives émotions : « d'affreuse beauté », de « froid brûlant »...
J'ai été touchée par ce recueil très riche. J'aurais eu beaucoup à dire.
Je recommande chaudement sa lecture car j'ai été sous le charme.
Roseline Pélage