Le dit du mistral

Le dit du mistral a tout pour plaire : une superbe couverture, un titre à consonance poétique, une Provence dans toute sa splendeur, riche de légendes et de mystères, des personnages du terroir sympathiques et authentiques, il y a du Pagnol ou du Giono en filigrane, et pourtant je n'ai pas été saisie. Oserais-je le dire, je me suis même ennuyée. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour ce rendez-vous. J'en espérais peut-être trop. Heureusement ce livre connaît des jours meilleurs auprès de lecteurs plus réceptifs. de nombreuses critiques sont élogieuses. N'hésitez pas à les découvrir et excusez la mienne, elle n'est sans doute que le reflet de ma déception. Pour paraphraser l'auteur qui constate que ”le monde est une échelle, les uns s'élèvent, les autres s'arrêtent”, je dirais : le livre est une échelle, les lecteurs s'élèvent, d'autres s'arrêtent. Vous l'aurez compris le dit du mistral n'est pas parvenu à m'élever.

Bien décevant. L'idée de départ est intéressante et la première partie se lit agréablement. Ensuite, l'auteur nous emmène dans des divagations fantasmagoriques aussi faciles que sans queue ni tête et surtout avec des développements qui s'apparentent à du remplissage, telles les pages interminables sur Hannibal ou l'incendie et la ronde des Canadair. Ce qui est plus gênant, c'est souvent la langue française : on a souvent droit à du "populaire de base" du type "j'en ai rien à foutre", mais agrémenté de français étrange : "tout le monde n'en a rien à foutre". Là, c'est très pénible : à la forme négative, on doit écrire : "personne n'en a rien à foutre". Malheureusement, cela se produit souvent. Avis donc globalement négatif.

Le Dit du Mistral est un roman qui rend hommage aux contes et légendes du Luberon.

Pour en parler, l'auteur a brodé autour d'eux l'histoire de deux voisins devenus archéologues du dimanche à la suite d'un orage. La moitié du livre est consacrée à leur fouille illégale qui ne m'a pas enthousiasmée tant les enjeux sont inexistants.

Au milieu du livre apparaît un élément mystérieux mais qui restera, selon moi, sous exploité dans les pages suivantes. On s'attend à ce que la magie soit plus présente, ait plus d'importance et d'impact mais au final nous restons sur la ligne de départ attendant désespérément une action qui ne vient jamais.

Le roman tire sur la corde, parle beaucoup pour ne rien dire. Nous n'apprenons pas grand chose des personnages, de leur personnalité, de leurs pensées. le roman reste constamment en surface et comble les pages en racontant les légendes de la région. J'aurais aimé que l'auteur creuse son histoire autant que ses personnages creusent le sol.

J'ai attendu jusqu'à la dernière page que le Hussard se dévoile enfin mais là aussi, il n'était qu'un observateur lambda sans réelle importance.

Un livre que j'ai fini par lire en diagonale pour m'en débarrasser rapidement afin de passer à une lecture plus passionnante.