La taïga se refermait derrière moi, tel le rideau retombant sur une vie définitivement close.
Mais le vrai châtiment, ce n’est pas ça… C’est quand une femme qu’on a aimée disparaît….comment dire ? Oui, elle disparaît dans celle qui continue à vivre avec vous… (Page 152)
J’entendis son cri sourd, puis un violent gémissement, celui d’une douleur dont on n’a pas encore sondé toute l’intensité. (Page 105)
En réalité, il ne s’agissait plus d’elle mais de ce personnage que tout homme trompé fabrique : une maîtresse à la fois haïe et infiniment plus désirable, car appartenant à un autre. (Page 53)
Comment, avec son air de valser sur les nuages, pouvait-elle apprendre la comptabilité ? L’amour que je lui portais n’en devenait que plus fervent, j’allais créer pour nous un ciel à part, c’est ça, des nuages où valser. (Page 45)
Notre discussion dissimulait ce qui m’apparaissait de plus en plus clairement : ma vie dans cet orphelinat spécialisé n’était banale que par habitude. Pour tromper la souffrance, nous avions tissé un paravent de légendes qui magnifiaient nos parents morts. L’homme à capuche venait de la déchirer. (Page 34)
Tous les élèves de notre orphelinat avaient des parents disparus dans les camps. On nous avait parqués ensemble pour ne pas contaminer les écoles ordinaires, où nous aurions divulgué le sort des prisonniers. Regroupés nous n’avions pas grand-chose à raconter. (Page 32)