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Citations sur La peau (101)

Quand on est lâche, il faut être lâche jusqu'au bout.

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Vous ne pouvez pas imaginer de quoi est capable un homme, de quels héroïsmes, de quelles infamies il est capable, pour sauver sa peau.
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Dès que les ombres du soir rasaient les murs et que le grand souffle noir de la mer éteignait le vert feuillage des arbres, une foule morne, lente, silencieuse débouchait des mille ruelles de Toledo et envahissait la place. C’était la misérable, antique, mythique foule napolitaine : mais quelque chose en elle était mort, la joie de la faim ; même sa misère était triste, blême, morte.
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Nous étions au sommet d’un volcan éteint. Le feu qui, pendant des milliers d’années, avait brûlé les veines de cette montagne, de cette terre, de toute la terre, s’était éteint tout à coup, et, maintenant, peu à peu, la terre se refroidissait sous nos pieds. Cette ville là-bas, au bord de cette mer recouverte d’une croûte luisante, sous ce ciel encombré de nuages de tempête, était peuplée non point d’innocents et de coupables, de vainqueurs et de vaincus, mais d’hommes vivants, errant en quête d’un peu de nourriture, et d’hommes morts ensevelis sous les ruines des maisons.
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Même les drapeaux des armées sont faits de peau humaine.
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Les plus courageux et les plus patients étaient les enfants. Ils ne pleuraient pas, ne criaient pas, mais tournaient autour d’eux des yeux clairs pour regarder l’effroyable spectacle, et souriaient à leurs parents, avec cette merveilleuse résignation des enfants qui pardonnent à l’impuissance des grandes personnes et ont pitié d’elles qui ne peuvent pas les aider.
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On n’avait jamais vu de telles choses à Naples, au cours de tant de siècles de misère et d’esclavage. On avait vendu de tout à Naples, toujours, mais jamais des enfants. […] A Naples, les enfants sont sacrés.
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Tout le monde pleurait, car un deuil, à Naples, est un deuil commun, non pas d’un seul, ni de quelques-uns, ou de plusieurs, mais de tous ; la douleur de chacun est la douleur de toute la ville, la faim d’un seul est la faim de tous.
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- Vous êtes un honnête homme, dit le général Guillaume, vous ne vendriez pas vos enfants.
- Qui sait ? répondis-je à voix basse, il ne s’agit pas d’être un honnête homme. Cela n’a rien à voir, d’être un homme convenable. Ce n’est une question d’honnêteté personnelle. C’est la civilisation moderne, cette civilisation sans Dieu, qui oblige les hommes à donner une telle importance à leur peau.
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Quand souffle le sirocco, la peau humaine se couvre de taches de moisi, les pommettes luisent dans des figures moites d’une sueur terne, où un noir duvet répand une ombre molle et sale autour des yeux, des lèvres, des oreilles. Les voix elles-mêmes sonnent grasses et paresseuses, et les mots ont un autre sens que d’habitude, une signification mystérieuse, comme les mots d’un jargon défendu. Les gens se promènent en silence, comme oppressés par une secrète angoisse, et les enfants passent de longues heures assis par terre, sans parler, rongeant une croûte de pain, ou quelque fruit noir de mouches, en contemplant les murs crevassés où se dessinent les lézards immobiles que grave la mousse dans le vieux crépi. Sur les rebords des fenêtres les œillets brûlent, fumeux dans les pots de terre cuite, et une voix de femme s’élève tantôt ici, tantôt là, chantant : ce chant vole lentement de fenêtre en fenêtre, et se pose sur les balcons comme un oiseau fatigué.
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