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Citations sur La Voie Royale (76)

Les musées sont pour moi des lieux où les oeuvres du passé, devenues mythes, dorment, -vivent leur vie historique- en attendant que les artistes les rappellent à une existence réelle.
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Et tout à coup, Claude découvrit qui le liait à cet homme qui l'avait accepté sans qu'il comprît bien pourquoi : l'obsession de la mort.
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L'absence de finalité de la vie donnée à la vie était devenue une condition de l'action.
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On ne choisit pas sa mort. Mais d'accepter même de perdre ma mort m'a fait choisir ma vie.
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La vie est une matière, il s'agit de savoir ce qu'on en fait - bien qu'on n'en fasse jamais rien, mais il y a plusieurs manières de n'en rien faire...
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... Vous ne connaissez pas la piqûre du scorpion noir ? Moi, je connais les mèches : le scorpion est plus douloureux, ce n'est pas peu dire. Pour avoir éprouvé une violente répulsion nerveuse en en voyant un, il est allé se faire piquer exprès. Se refuser sans réserves au monde, c'est toujours se faire souffrir terriblement pour se prouver sa force. Il y a dans tout cela un immense orgueil primitif, mais à quoi la vie et pas mal de souffrance ont fini par donner une forme... Pour aider un copain dans une histoire absurde, il a failli être boulotté par les fourmis (moins impressionnant qu'il ne semble d'abord, à cause de sa théorie du révolver).
- Vous ne croyez pas que l'on puisse toujours se tuer ?
- Il n'est peut-être pas plus difficile de mourir pour soi-même que de vivre pour soi-même, mais je me méfie... C'est quand on déchoit qu'il faut se tuer, mais c'est quand on déchoit qu'on aime de nouveau la vie... Mais lui le croit, c'est l'important.
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La soumission à l'ordre de l'homme sans enfants et sans dieu est la plus profonde des soumissions à la mort ; donc, chercher ses armes où ne le cherche pas les autres : ce que doit exiger d'abord de lui-même celui qui se sait séparé, c'est le courage. Que faire du cadavre des idées qui dominaient la conduite des hommes lorsqu'ils croyaient leur existence utile à quelque salut, que faire des paroles de ceux qui veulent soumettre leur vie à un modèle, ces autres cadavres ? L'absence de finalité donnée à la vie était devenue une condition de l'action. A d'autres de confondre l'abandon au hasard et cette harcelante préméditation de l'inconnu. Arracher ses propres images au monde stagnant qui les possède...
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Depuis quatre jours, la forêt.
Depuis quatre jours, campements près des villages nés d'elle comme leurs bouddhas de bois, comme le chaume de palmes de leurs huttes sorties du sol mou en monstrueux insectes ; décomposition de l'esprit dans cette lumière d'aquarium, d'une épaisseur d'eau. Ils avaient rencontré déjà des petits monuments écrasés, aux pierres si serrées par les racines qui les fixaient au sol comme des pattes qu'ils ne semblaient plus avoir été élevés par des hommes mais par des êtres disparus habitués à cette vie sans horizon, à ces ténèbres marines. Décomposée par les siècles, la Voie ne montrait sa présence que par ces masses minérales pourries, avec les deux yeux de quelque crapaud immobile dans un angle des pierres. Promesses ou refus, ces monuments abandonnés par la forêt comme des squelettes ? La caravane allait-elle enfin atteindre le temple sculpté vers quoi la guidait l'adolescent qui fumait sans discontinuer les cigarettes de Perken ? Ils auraient dû être arrivés depuis trois heures… La forêt et la chaleur étaient pourtant plus fortes que l'inquiétude : Claude sombrait comme dans une maladie dans cette fermentation où les formes se gonflaient, s'allongeaient, pourrissait hors du monde dans lequel l'homme compte, qui le séparait de lui-même avec la force de l'obscurité. Et partout, les insectes.
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"Songez que je commence à comprendre leurs cultes érotiques, cette assimilation de l'homme qui arrive à se confondre, jusqu'aux sensations, avec la femme qu'il prend, à s'imaginer elle sans cesser d'être lui-même. Rien ne compte à côté de la volupté d'un être qui commence à ne plus pouvoir la supporter."
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La fétidité lui rappela qu'à Phnom-Penh il avait découvert, au centre d'un cercle misérable, un aveugle qui psalmodiait le Ramayana en s'accompagnant d'une guitare sauvage. Le Cambodge en décomposition se liait à ce vieillard qui ne troublait plus de son poème héroïque qu'un cercle de mendiants et de servantes : terre possédée, terre domestique où les hymnes comme les temples étaient en ruine, terre morte entre les mortes ; et ces coquillages terreux qui gargouillaient dans leurs coques, ignobles grillons...
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