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Citations sur Journal d'un lecteur (51)

En espagnol, le mot signifiant attente, espera, a la même racine qu’espoir, esperanza. A propos de l’expression, sala de espera ( salle d’attente ) , Gide s’émerveille, dans son journal: quelle belle langue que celle qui confond l’attente et l’espoir.
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Titre pour un essai : "la bibliothèque comme Doppelgänger." (p. 33)
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Les livres que je prends au lit, le soir, et ceux que je trie dans la bibliothèque durant la journée sont des livres différents. Les premiers m'imposent avant que je m'endorme leur temps et leur longueur, le rythme de narration qui leur sont propre ; les autres sont soumis à mes notions personnelles d'ordre et de catégories et m'obéissent presque aveuglément (il arrive qu'ils se révoltent et que je doive les changer de place sur l'étagère). (p. 39)
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« L’amitié, ce rapport sans dépendance, sans épisode et où entre cependant toute la simplicité de la vie, passe par la reconnaissance de l’étrangeté commune qui ne nous permet pas de parler de nos amis, mais seulement de leur parler, non d’en faire un thème de conversations (ou d’articles), mais le mouvement de l’entente où, nous parlant, ils réservent, même dans la plus grande familiarité, la distance infinie, cette séparation fondamentale à partir de laquelle ce qui sépare devient rapport. Ici, la discrétion n’est pas dans le simple refus de faire état de confidences (comme cela serait grossier, même d’y songer), mais elle est l’intervalle, le pur intervalle qui, de moi à cet autrui qu’est un ami, mesure tout ce qu’il y a entre nous, l’interruption d’être qui ne m’autorise jamais à disposer de lui, ni de mon savoir sur lui (fût-ce pour le louer) et qui, loin d’empêcher toute communication, nous rapporte l’un à l’autre dans la différence et parfois le silence de la parole.

Il est vrai que cette discrétion devient, à un certain moment, la fissure de la mort. Je pourrais m’imaginer qu’en un sens, rien n’est changé: dans ce « secret » entre nous capable de prendre place, sans l’interrompre, dans la continuité du discours, il y avait déjà, du temps où nous étions en présence l’un de l’autre, cette présence imminente, quoique tacite, de la discrétion finale, et c’est à partir d’elle que s’affirmait calmement la précaution des paroles amicales. Paroles d’une rive à l’autre, parole répondant à quelqu’un qui parle de l’autre bord et où voudrait s’accomplir, dès notre vie, la démesure du mouvement de mourir. »

(Maurice Blanchot: L’amitié)
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« Et le jardin de lys est toujours sur l’autre bord du fleuve. Que l’âme demande si c’est loin, on lui répondra: sur le bord du fleuve, pas celui-ci, mais celui-là. »
(Alejandra Pizarnik)
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« Se dire adieu, c’est nier la séparation, c’est dire: on joue à prendre congé aujourd’hui, mais nous nous retrouverons demain. Les hommes inventèrent l’adieu parce qu’ils se savent quelque part immortels, bien qu’ils s’éprouvent contingents et éphémères. » (Borges)
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"Le plus grand défaut de ce livre c'est toi, lecteur", déclare Machado de Assis sur un ton accusateur, arrivé à la moitié des -Mémoires posthumes de Braz Cubas- (que je suis en train de lire une fois de plus)."Tu es pressé de vieillir et le livre progresse avec lenteur; tu aimes les récits directs et animés, les styles aisés et réguliers, et ce livre ainsi que
mon style sont pareils aux ivrognes, ils virent à droite et à gauche, ils avancent et s'arrêtent, se plaignent, crient, rient aux éclats, menacent le ciel, glissent et tombent.." (p. 230)
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J'éprouve une si grande affection pour les-Mémoires posthumes de Braz Cubas- que je suis toujours surpris de constater combien peu de mes amis les ont lus. Nous considérons qu'il va de soi que ce qui nous enchante doit enchanter les autres; en réalité, nous finissons tous par nous apercevoir que notre cercle personnel de lecteurs complices, de ceux qui partagent nos amours intimes, est très réduit. (p. 232)
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Dans une certaine mesure, cela est vrai de tout livre que nous aimons. Nous pensons l'approcher de loin, voir s'ouvrir sa couverture protectrice et observer, bien installés à notre place dans l'auditoire, le déploiement de sa narration, et nous oublions à quel point la survie des personnages, la vie même du récit dépendent de notre présence en tant que lecteurs, de notre curiosité, de notre désir de nous rappeler un détail ou de nous étonner d'une absence, comme si notre capacité d'aimer avait créé à partir d'un fouillis de mots la personne qui est l'objet de l'amour.
Je ne sais pas encore vers quel livre les mots de Machado vont m'entraîner. (p. 245)
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Voilà ce qu'en pense Stephen Dedalus dans -Le portrait de l'artiste par lui-même, de Joyce:
"La personnalité de l'artiste, d'abord cri, cadence ou humeur, et puis narration fluide et chatoyante, finit par se raffiner au point de ne plus exister (...) L'artiste, tel le Dieu de la création, demeure à l'intérieur , ou en arrière, ou au-delà, ou au-dessus de sa créature, invisible, raffiné jusqu'à l'inexistence, indifférent, occupé à se faire les ongles" (p. 123)
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