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sur 1121 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Stefan Lindman est policier dans la ville suédoise de Borås. Âgé de trente-sept ans, il vient d'apprendre que la grosseur qui a poussé sur sa langue est une tumeur. Mis en arrêt de travail par son médecin, Lindman se voit soudain confronté à une éventualité pour le moins désagréable: l'éventualité de sa propre disparition avant même d'avoir atteint quarante ans.

Finalement, le sort en décidera autrement. Dans la salle d'attente de l'hopital il tombe par hasard sur un tabloïd dans lequel un article relate l'assassinat d'un homme âgé de soixante-seize ans dans le nord du pays. Or, cet homme, Lindman l'a bien connu: il s'agit en effet de Herbert Molin, policier en retraite avec qui Lindman avait travaillé auparavant pendant quelques années à la brigade criminelle.

Herbert Molin, qui s'était retiré dans une maison perdue au fin fond de la forêt et s'adonnait à la passion des puzzles et du tango, a été retrouvé à proximité de chez lui, vraisemblablement battu et fouetté à mort. L'assassin semble s'être acharné sur le corps avec une rare sauvagerie, allant même jusqu'à esquisser quelques pas de tango avec la dépouille de sa victime.

Qui pouvait en vouloir à un vieil homme paisible et solitaire. Est-ce l'acte d'un fou ou au contraire un crime savamment organisé?
Stefan Lindman va se rendre dans le Norrland afin de tenter de comprendre ce qui a bien pu arriver à son ancien collègue.

Approfondissant son enquête, Lindman va ouvrir la boîte de Pandore et exhumer de bien douloureux souvenirs qui vont le ramener à sa propre histoire personnelle. Car derrière les apparences convenables d'une certaine frange de la société se cachent d'épouvantables fantasmes idéologiques qui ne renient rien des actes barbares perpétrés il y a plus d'un demi-siècle par les nazis.
Un bon polar, bien ficelé, qui n'a pas besoin de trainer une remorque d'hémoglobine avec lui pour nous passionner jusqu'à la dernière la dernière page.

J'ai beaucoup aimé.






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Il était évident qu'un jour j'allais me frotter au "grand" Mankell, dixit les amateurs de polars.
N'ayant pas dans ma réserve le début de la série de Kurt Wallander, j'ai opté pour "Le retour du professeur de danse" , et si je me décide à commencer cette chronique aux balbutiements de l'intrigue c'est que mon petit doigt me murmure que niche dans ces pages une aventure attrayante.
Pour preuve, je passe dorénavant un maximum de temps aux côtés de Stefan Lindman, jeune policier atteint d'un cancer de la langue.
Plutôt fâcheux allez-vous me dire... Pas plus que cet homme énigmatique dépecé à coups de fouet qui dans son ultime souffle ou bien déjà mort fit ses derniers pas de tango sur deux moignons ensanglantés !
Il m'en faut plus que ça pour altérer ma soif d'avancer dans cette enquête sanguignolante aux allures de règlements de compte empestants les relents de l'Allemagne nazie ; peut-être bien que le gel des forêts suédoises anesthésie le peu de sensibilité qu'il me reste face à la brûlure ardente de mon intérêt.

Les pages défilent très vite et la mort rôde partout, passé et présent s'entremêlent et l'affaire, elle, n'est pas en reste , elle chemine dans une ambiance bien scandinave aux personnages renfermés et reclus comme on les aime lorsqu'on est sensible à la littérature provenant des terres du nord.
Mankell nous embarque à bord d'une trame fertile et mène très bien sa barque, lentement, ce qui amène bien plus de consistance au regard du nombre de détails qui efface toute ombre d'ennui. Et c'est bien un sujet quelque peu embarrassant encore aujourd'hui pour la suéde qu'il aborde au travers des investigations , ce passé peu glorieux lors des heures sombres de l'histoire bien loin de la dite neutralité , ce Parti National Socialiste Suédois voué au racisme et pro nazis.
forte résonance à l'égard de l'actualité politique suédoise et du regain nationaliste...les vieux démons sortent ils du placard ?...
Ces quelques centaines de pages nous incitent donc à réfléchir et à aller au delà du polar ce qui, je dois bien l'avouer, n'a pas été pour me déplaire.

En conclusion, si un petit bémol s'impose concernant des répétitions un peu trop présentes à mon goût , iI n y a cependant pas plus grand plaisir pour moi en matière de polar que de lire un auteur qui n'a nullement besoin d'y inclure des péripéties invraisemblables ou des scènes abracadabrantesques pour donner de la substance à ses écrits. le talent réside sûrement là, à savoir mener le lecteur dans un univers noir sans le perdre et ce, uniquement par la force d'une trame intelligible, adroite et incluant des faits historiques.

Un très bon polar qui me pousse à creuser ce Mankell.






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Encore un Mankell, un vrai et bon polar même sans l'inspecteur Wallander. Ici, le héros est un jeune policier de 37 ans qui apprend qu'il a un cancer et ne sait trop s'il doit se considérer comme condamné ou en attente d'une nouvelle vie. Volontairement, il se met sur la touche et part à l'autre bout de la Suède pour enquêter sur la mort d'un ancien collègue qu'il pensait pourtant bien connaître.

Et les monstres du passé refont surface. Sur fond de racisme, xénophobie et barbaries perpétrées durant la guerre, l'auteur détricote la Neutralité de façade affichée alors par la Suède. Plus profondément, il montre combien la chasse aux criminels de guerre fait apparaître la présence forte, destructrice et actuelle du nazisme au coeur d'une franche de la population bien décidée encore à faire triompher les idées de cet Hitler.

On lit ce retour sur le passé comme un polar, cela peut faire frémir.
On lit ce livre comme un fait de société, cela devrait faire réfléchir ... je l'espère, du moins!
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Première incursion dans l'univers sombre et désenchanté de Mankell et gros coup de coeur pour ce polar au titre particulièrement alléchant !
L'histoire s'avère aussi passionnante que le titre le laisse entendre. Un jeune inspecteur vient d'apprendre qu'il est atteint d'un cancer de la langue. Quelques semaines de repos avant le début de son traitement vont lui permettre de tenter de comprendre pourquoi un de ses anciens collègues de travail a été assassiné, en fait torturé à mort.
Sans l'avoir vraiment cherché il est amené à collaborer avec les policiers chargés de l'enquête. le drame se joue dans les forêts profondes, sombres et mystérieuses du nord de la Suède, dans lesquelles le policier malade, Stefan Lindmann traîne sa désespérance et va découvrir les troubles secrets bien cachés de son ancien collègue et bien d'autres choses encore !
Le cancer de Lindmann, ne serait-ce pas la culpabilité qui ronge le peuple suédois, n'arrivant pas encore plus de cinquante ans après les faits, à exorciser ce mal : la collusion d'une partie de la population avec le régime nazi ?

De très loin supérieur (à mon humble avis) à toute la série des enquêtes de Wallander (lues après cet ouvrage) ce polar nordique noir et angoissant à souhait est à déguster de toute urgence !
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Stefan Lindman jeune flic , prend deux coups terribles sur la tête : on vient de lui détecter un cancer et son ancien collègue vient d'être retrouver assassiné. Profitant de son arrêt maladie, il va relancer l'enquête. Et réveiller de vieux démons. Mankell est un grand, très grand. Une nouvelle preuve avec ce formidable polar. D'une noirceur effroyable, Mankell continue de scruter le délitement de son pays. Un regard pessimiste. Un roman dense qui vous scotche avec un sens fulgurant de la narration. Génial construction, un sacré bouquin.
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Le maître du polar nordique règle son compte au neo-nazisme suédois.

Cela fait du bien de lire un bon Mankel entre deux livres plus "complexes" dirais-je. Celui-ci a la particularité de nous donner la moitié de la solution dès le début et on devine plus ou moins le reste de l'intrigue avant la fin. Ce n'est pas grave car le propos n'est peut-être pas là.
L'auteur prend le prétexte de ces meurtres pour dénoncer les réseaux nazis suédois anciens et nouveaux. Il nous raconte l'histoire de cette société soi-disant neutre mais sur laquelle le national-socialisme exerça et exerce encore une importante fascination.
Le livre est dense, c'est parfois un peu long, j'ai sauté quelques pages... mais on est tout de même happé par cette histoire.

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Un polard certes, mais Mankell sait mieux que tout le monde nous entrainer dans cette société Suédoise si différente. Et bientôt, les questions personnelles des héros prennent le pas sur l'affaire elle même et des meurtres horribles prennent un tournant socioculturel.
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Un polar d'un maître scandinave, « Henning Mankell » donc comme il sied ; des énigmes voilées par la brume de la forêt suédoise, des rebondissements réguliers et bien sûr un suspens addictif. Un roman qui sous des dehors de légèreté insinuées par le titre nous plonge bien évidemment dans le triste penchant de l'homme, tuer son prochain, mais souligne de bien des manières le passé trouble de son pays, qui participa au nazisme. Et qui nous rappelle, à bien des égards, que l'hydre continue à sévir, sous de multiples formes et sans vergogne à envenimer les rapports humains.

Fin 1999, dans un recoin isolé de Härjedalen, vit un homme solitaire – Herbert Molin –, âgé de soixante-seize ans. Un ermite, non ! Un ancien des waffen SS, qui vit sous un autre nom, et sous la peur d'être reconnu. Il a pour seul compagnie son chien Shaka et une poupée de taille humaine afin de danser la nuit sur des airs de tango ; car la nuit les cauchemars ne lui permettent pas de fermer les yeux...Or une nuit, malgré toutes ses précautions, une ombre, avec le masque de la vengeance, va le tuer d'une façon cruelle et machiavélique...Une nuit sombre et sans espoir. D'autant que son voisin – Abraham Andersson, à environ dix kilomètres – va subir le même sort quelques temps après...

Une enquête qui s'avère difficile à mener, avec perspicacité par le policier Stefan Lindman, trente-sept ans, confronté à tenter de résoudre cette affaire – Molin, était son ancien collègue – et les pensées négatives font suite à la découverte d'une tumeur à sa langue. Une lutte contre la noirceur des crimes et de ces auteurs conjointement à des idées noires consécutives à sa santé.

Un parcours haletant, sans temps mort qui entraînent dans les tréfonds de l'histoire où certains continuent toujours à propager la haine et la folie dans le monde. Je précise que je n'ai pas vu s'égrener le temps, même isolé dans le froid et l'ombre enveloppants les paysages suédois.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Toujours des envies de polars, ayant fini un Henning Mankell, je me suis plongée dans un autre «  le retour du professeur de danse ». On se trouve au nord de la Suède où un ex policier s'est fait sauvagement assassiné, puis c'est au tour de son voisin.On devine que cela est en lien avec la seconde guerre mondiale. Stefan' le collègue de l'ex policier enquête malgré lui et découvre que son ancien coéquipier n'est pas celui qu'il pensait. En parallèle nous suivons l'histoire d'un homme venu se venger.
Comme dans le précédent livre du même auteur (« la lionne blanche ») l'intrigue repose sur un fait politique et j'avoue que ce n'est pas ce que je préfère, mais je trouve qu'il y a beaucoup de finesse dans la construction de ce livre. L'écriture reste fine, mais j'ai trouvé des longueurs.
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C'est une bien sombre histoire que celle-ci. Un policier retraité, Herbert Molin, est assassiné de façon particulièrement atroce dans la forêt du Härjedalen, au nord de la Suède. C'est début novembre et l'on s'enfonce, lecteur réchauffé par la couette, dans les noires forêts suédoises en compagnie de Stephan Lindman ancien coéquipier de Herbert Molin.
Comme souvent chez Mankell, le « héros » a fort à faire avec sa vie personnelle et c'est ainsi que Stephan part enquêter hors de sa juridiction, de façon non officielle donc, et sur son congé maladie car, justement, il cherche à oublier qu'il est récemment atteint d'un cancer. Là-bas il rencontre un autre policier, optimiste et bon vivant, du nom incroyable de Giuseppe.
La forêt dans laquelle se déroule l'enquête a tout de la forêt de conte de fées où les héros subissent des épreuves mais aussi de la forêt shakespearienne, car ils en ressortent transformés : Guiseppe a appris comment enquêter sur un meurtre, comment il fallait user de ténacité grâce à Stephan qui en retour oublie de plus en plus sa maladie pour se concentrer sur le puzzle de l'intrigue. C'est même lors de ses enquêtes « parallèles » qu'il apprend un secret de famille assez lourd de conséquences.
Le lecteur apprend d'ailleurs assez tôt qui est le premier meurtrier et pourquoi il a tué. Tout le monde pourrait rentrer chez soi si un deuxième meurtre n'était pas venu compliquer l'affaire : le voisin de Molin est à son tour assassiné. Puis d'autres personnages apparaissent et parmi eux, la fille de Molin. le passé ressurgit, tout aussi sombre que l'automne suédois, relié à un présent non moins sinistre, où anciens et néo-nazis tissent un réseau à rendre parano. C'est cet écheveau que Stephan et Giuseppe doivent démêler. Bien sûr la lumière se fera au prix de maints efforts, de moult interrogations.
On retrouve la patte de Mankell, l'enquête se traîne, on tâtonne plus qu'on ne découvre, aucun fait n'est jamais acquis et l'affaire rebondit, non de façon spectaculaire mais par recoupements successifs et laborieux qui sont le lot de tout travail de police. En ce sens, le brouillard et la neige appuient de façon efficacement l'allégorie et l'imagerie de l'enquête.
La fin qui se déroule en Ecosse où Stephan passe des vacances et rencontre une vieille dame qui « se prépare à la mort » tandis que lui revit, ne semble pas très utile à mon sens si ce n'est d'établir un contraste entre sa propre renaissance et le fin d'une vie et d'une époque.
Il n'en reste pas moins un polar prenant de bout en bout qu'on a du mal à lâcher mais qu'on abandonne finalement sans nostalgie, le temps de digérer ce flux d'images et de questions.

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