L'homme inquiet

Dans la dernière enquête de l'inspecteur Kurt Wallander, il est question de sous-marins croisant dans les mers suédoises, de services secrets et d'espionnage, de disparitions mystérieuses ...

Ce n'est pas l'intrigue policière, presque banale, que je retiendrai de la dernière enquête policière de Wallander, c'est l'expression d'un homme fatigué et usé en proie à des pertes de mémoire parfois dramatiques. La vieillesse et ses corollaires se moquent de cet homme et le malmènent .

Un roman poignant qui me laisse, en fin de lecture, la sensation dérangeante d'abandonner Wallander à ses tourments et ses angoisses.

Henning Mankell signe, à nouveau, un très grand roman foisonnant et moderne.

Le dernier volume des enquêtes de Kurt Wallander nous emmène au coeur de la guerre froide, à l'époque de l'espionnage et des sous-marins russes et suédois qui se narguaient en mer Baltique. Un roman plus introspectif que policier, qui voit Wallander aux prises avec la peur de vieillir et les souvenirs de ses amours passées, en cela sans doute le plus personnel, mais en tout cas le plus émouvant.

Je n'avais jamais lu d'enquêtes avec Kurt Wallander, c'est avec la dernière que je l'ai découvert. Cet enquêteur a un profil intéressant, il nous fait beaucoup part de ses réflexions et inquiétudes sur sa carrière, sa fille, sa santé et sa retraite qui approche à grands pas, ce qui permet de couper avec l'investigation policière en cours.
Celle-ci est assez prenante et traite d'espionnage entre Suède et Russie depuis la guerre froide. J'ai apprécié cette plongée dans les pays nordiques et l'écriture de l'auteur, ça donne envie de le découvrir de nouveau.

Le personnage de Wallander et à travers lui le thème de la vieillesse. La retraite qui rôde et inquiète, les malaises qui sont peut-être des alertes d'une maladie plus grave, les amis qui disparaissent subitement, les bilans sur une vie qui ne reviendra jamais plus et qui arrive à son terme, la solitude, les remords, les regrets, et le désarroi de ceux qui restent et ne savent pas comment irriguer toutes ces angoisses, tous ces thèmes sont abordés subtilement, avec beaucoup d'intelligence :

« Je me sens vieux, dit Wallander. Je me réveille chaque jour avec l'impression que ça passe si vite, si terriblement vite. Et je ne sais pas après quoi je cours, et si c'est pour le rattraper ou pour lui échapper au contraire. Je cours, c'est tout. Et si je dois être tout à fait sincère… la vieillesse me fait très peur. » (p. 551)

- L'intrigue est remarquablement bien menée, avec ses rebondissements arrivant à propos, les avancées progressives de l'enquête, de nouveaux personnages savamment disséminés dans les pages… Pas un instant le lecteur ne s'ennuie, totalement immergé dans cet univers si humain.

- L'homme inquiet est un grand roman qui souligne la maîtrise extraordinaire d'un écrivain de grand talent..


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Et voilà, il fallait qu'on y arrive, à cette dernière enquête de notre héros récurrent, Kurt Wallander. Nous avons passé quelques années ensemble, avec des hauts, des bas, mais toujours l'envie de bien faire pour notre flic suédois qui en a vécu des choses, que ce soit dans le privé comme dans la sphère professionnelle.
Disons le tout de suite, je n'ai pas du tout adhéré à cette dernière enquête, qui nous mène au fond de la mer pour une histoire basée sur la fameuse guerre froide entre les états-unis et la Russie. J'ai trouvé tout ça bien long, et parfois j'étais au bord de l'ennui.
Mais voilà, ce dernier épisode retrace un peu tout ce qui nous a tenu en haleine pendant toute cetyte série. Quelques flash-backs sur les enquêtes antérieures, mais surtout, le côté humain, personnel de Kurt Wallander. Son mariage raté avec Mona, sa fille Linda au caractère aussi trempé que son père, Baïba, son amour gaché, ses collègues, Martinsson en tête et toujours Rydberg, son mentor, et maintenant aussi Jussi son chien....
Fin de série et clap de fin pur Kurt. Merci Kurt de m'avoir fait passer tant d'heures de lecture en ta compagnie. C'était du pur plaisir.

henning-mankellAprès l'équation africaine, je reviens sur une autre de mes récentes lectures en poche, avec L'homme inquiete, publié l'an passé chez Points ( cette magnifique maison d'édition dont tous les poches font envie), le dernier volet des aventures du commissaire Kurt Wallander, le héros très connu du grand romancier suédois Henning Mankell.

le commissaire Wallander n'est autre que le personnage favori de l'auteur suédois Henning Mankell, traduit en trente-six langues et couvert un peu partout de prix.

Je n'ai pas lu toutes les aventures de ce commissaire, faute de temps et aussi parce que je ne suis pas assez sérieux ni assez fou de polar pour lire une intégrale d'une série policière, mais j'ai apprécié les deux ou trois romans dans lequel Kurt Wallander enquetait. J'ai aimé son coté un peu mélancolique, très rigoureux et trés spirituel.

Wallander n'est ni un héros, ni un anti-héros, juste un homme, et c'est cela qui me touche surtout chez lui.

Dans cet homme inquiet, La fille du commissaire Kurt Wallander, Linda, se met en ménage et accouche d'une petite Klara. Lors d'une réception le père du compagnon de Linda, Hakan von Enke, confie à Wallander une histoire de sous-marins russes au début des années 80... Puis disparait, puis son épouse...


L'enquête commence, dans un contexte d'espionnage, mais la proximité des personnages avec le commissaire est aussi pretexte de reflexions nostalgiques et mélancoliques sur le temps qui passe et les personnes rencontrées au cours de sa vie personnelle, les femmes aimées et les protagonistes de ses enquêtes professionnelles.
Pour les lecteurs de ses aventures précédentes, ces considérations sont aussi une revue des heures de lecture plaisantes et souvent émouvantes passées à suivre le commissaire Wallander, comme un peu un livre bilan sur le personnage Wallender.

Bref, cette dernière enquête est profondément émouvante. Un Kurt Wallander, qui se bat contre sa maladie et contre les fantômes de son passé, seul, loin de ses collègues, protégeant sa fille, pourtant directement concernée, en la tenant à l'écart.


Pourtant, malgré ses difficultés et les émotions qui le submergent parfois, il arrive à se frayer petit à petit un chemin dans un monde de faux-semblants et un jeu de miroirs pour déboucher douloureusement vers une vérité toute en nuances, laissant des pans d'ombre qu'on ne connaîtra jamais.
Wallander était déjà un personnage bien interessant, mais ctte dernière enquête achève de le rendre définitivement humain.
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Ce livre clôt en beauté la série consacrée à l'inspecteur Wallander. L'intrigue principale est complexe, l'enquête avance lentement mais intelligemment, le dénouement satisfaisait. Mais ce sont les états d'âme de Wallander qui font la force de cet épisode. Maintenant établi en campagne et possédant un chien, son rêve, sa santé se dégrade assez vite bien qu'il ne soit qu'à l'aube de la soixantaine. Tout au long du livre on sent le malaise croissant de cet homme inquiet face à son avenir; un ex flamme le visite avant de mourir, un collègue apprécié devance sa retraite, lui-même est incapable d'envisager sa vie après le travail. Et c'est aussi l'heure des bilans, plusieurs souvenirs d'enquêtes antérieures alimentent ses réflexions et nous rappellent les étapes de sa vie.

On sent bien que Mankell rend hommage à son personnage principal, qu'il est soucieux de le faire à fond sans cependant le mettre sur un piédestal ni cacher ses faiblesses et ses craintes. Bref il reste fidèle au Wallander que j'ai tant aimé et qui, encore une fois, m'a profondément touché avec ses préoccupations. J'ai dégusté ce livre avec une certaine tristesse sachant que, à moins d'une relecture, ce serait mon dernier rendez-vous avec ce personnage mémorable.

Mon cher Wallander

Vous et moi, n'ayons pas peur des mots, c'est du sérieux ! Je ne vous ai jamais fait défaut, vous ne m'avez jamais déçue.
Mais, nous le savons bien, vous et moi, les bonnes choses ont toujours une fin. Votre "papa littéraire "avait prévenu, avec l'homme inquiet, vous auriez droit à une retraite bien méritée.
Ce jour, je l'ai tant redouté. Maintes et maintes fois j'ai reculé le moment de faire le dernier voyage en votre compagnie. J'aurais bien fait encore un peu trainer les choses…Mais votre " papa littéraire "a eu la bien mauvaise idée de nous quitter il y a 1 mois. Alors voyez-vous, je n'ai pas pu résister.

Je vous avais quitté un peu usé, désabusé, et bousculé par ce monde qui change trop vite pour vous. Je vous retrouve au bout du rouleau : votre diabète s'aggrave, vous vieillissez, et vous avez la mémoire qui flanche.
La ville vous incommode, si bien que vous vous vous êtes réfugié au vert, avec votre fidèle toutou. Seule la perspective de voir Klara vous réjouit. Ah oui, j'oubliais, vous êtes devenu grand-père ; et cela met un peu de joie dans une vie de plus en plus morose. Votre ex-femme s'enfonce dans l'alcoolisme, votre amour de toujours est venu vous faire ses adieux avant de s'éteindre…
Bref, à quoi bon travailler, si ce n'est tirer au clair une sombre affaire qui concerne directement votre fille et votre gendre. Sans cela, vous auriez sans doute, raccroché.

Certes ce n'est pas votre plus belle enquête. Certes vous êtes de plus en plus poussif. Mais c'est ici, dans votre ultime aventure que vous vous révélez le plus humain, et que vous vous faites plus attendrissant que jamais. Votre testament est empreint de nostalgie. Vos années défilent, et vous semblez ne plus avoir de prise sur les choses. Vous semblez baisser les bras, et laisser la pénombre vous envahir. J'ai de la peine de vous voir aussi diminué, et je vous admire de vouloir mener à bien votre ultime mission avant de vous éclipser en douceur, et sans douleur.

Mon cher Wallander, vous m'avez comblé ma vie de lectrice de polar. Et pour cela, je ne vous remercierai jamais assez. Tout comme votre "papa littéraire " à qui je dédie ce billet en guise d'hommage.

Adieu Wallander.
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Voilà, c'est fini. le commissaire Wallander a fait partie de ces compagnons de route, devenus des amis, qui ont fait un bout de chemin avec moi ces dernières années et qui à ce titre ont compté.
11 romans, 11 enquêtes policières agrémentées de questionnements existentiels touchants, parce qu'évoqués avec la simplicité d'un homme qui peut être chacun de nous.
Lorsque je dis 11, c'est en omettant le recueil de nouvelles paru en 2012 sous le titre - La faille souterraine - qui nous offre la genèse de Wallander… je l'ai dans ma bibliothèque. Si je le lis, ce sera dans très longtemps.
Car il va me falloir du temps pour m'éloigner de cet "homme inquiet", une aventure géopolitique, mais surtout un dernier roman testamentaire de Wallander/Mankell.
Un crépuscule que vient assombrir la maladie d'Alzheimer dont on sait très vite qu'elle est en train de frapper notre ami… et de le "faire disparaître dans l'obscurité qui va l'expédier dans l'univers vide de ce mal…"
J'aurais préféré une fin plus heureuse, mais elle n'aurait ressemblé ni à Wallender ni à Mankell.
Adieu l'ami et merci...

Le commissaire suédois Kurt Wallander a maintenant 60 ans et il vit enfin à la campagne. Il continue à se consacrer totalement à son travail malgré l'apparition de petits troubles, comme certaines absences soudaines. Son principal réconfort est sa fille Linda, aussi inspectrice de police depuis quelques années. Celle-ci s'est mise en couple avec Hans von Enke, un spécialiste en haute finance, et ils viennent d'avoir une fille, Klara. Alors que Kurt Wallander a été mis à pied pour avoir oublié un soir son arme de poing dans un restaurant, il est invité à rencontrer à Stockholm les parents de Hans, Håkan von Enke, un haut officier sous-marinier à la retraite, et Louise. Ce soir-là, Håkan semble confier à Kurt toute sa frustration quant à des événements militaires graves ayant eu lieu au début des années 80, événements qu'il n'a toujours pas digérés: sa hiérarchie, jusqu'au plus haut niveau politique, ne l'avait pas autorisé à appréhender un sous-marin soviétique qui avait pénétré les eaux territoriales suédoises. Trois mois plus tard, Håkan disparaît tout à coup. Kurt Wallander, qui est toujours en vacances forcées suite à sa bévue, monte à la capitale pour apporter son aide. Il a le sentiment que cette disparition est liée au discours que Håkan lui avait tenu lors de leur unique rencontre. Un rebondissement particulièrement inattendu (entre autres) va le conforter dans cette direction...