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Citations sur Heimaey (64)

Le magma noir en décor à d’improbables tropiques. Un écrin calciné pour une eau lumineuse, d’un vert laiteux de jade sous un ciel d’acier brossé. Tout autour la laideur fascinante de la lave à l’odeur de pierre brûlée et, au milieu, l’attirance hypnotique d’une eu de céramique courue d’un duvet de vapeur.
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Cette fois c'est vraiment l'été, et dans toute la ville c'est piques-niques de travail dans les squares et les parcs. Des directeurs dictent des courriers en léchant des glaces et des archivistes classent leurs dossiers sur des plaids étendus sur l'herbe ! C'est l'affluence autour des vendeurs de hot-dogs et il regarde l'heure.
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Sévir,rectifier,faire un exemple,passer le message pour que jamais plus personne,nulle part,ne pioche dans leur marchandise.Ce qu'ils veulent,c'est toi.
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_C'est parce que vous êtes flic que votre femme vous a quitté?
_Flic,ce n'est pas un métier pour ceux qu'on aime
_Rassurez-vous,journaliste non plus.
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Les disparitions sont une spécialité islandaise. Les vraies disparitions, pas les corps disparus dans des affaires criminelles. Juste des gens ordinaires qui disparaissent. Il y avait même encore, au siècle dernier, un désert des disparus au cœur de l’île où les brigands et les bannis pouvaient se faire oublier du monde. Il fallait aussi compter avec les disparus en mer, qu’ils tombent d’un pont de pêche ou sombrent au large. Et les solitaires imprudents que les glaciers avalent et recracheront intacts quelques siècles plus tard. Ceux aussi dont le corps en décomposition s’enfonce lentement dans les boursouflures de la mousse qui s’en nourrit dans les failles des vieux champs de lave. Ou ceux qui fuient en silence cette île trop petite malgré ses horizons immenses.
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– Parce que c’est l’Islande. Une île où on découvre encore des cascades nouvelles, et où en même temps on massacre des monstres inoffensifs. Une allégorie de la vie où on enchaîne les bonheurs et les conneries.
– C’est censé être un message ?
– Non, juste une réflexion. Te voilà dans un pays où les routes contournent certains rochers parce que les elfes du Peuple Caché y vivent peut-être et où on découvre encore de nouvelles cascades, et dans le même temps on y chasse la baleine avec des harpons explosifs dont la charge perce l’animal pour y enfoncer un tripode qui se déploie dans son corps et le ferre à mort. Comme quoi on peut aimer quelque chose d’odieux et de généreux à la fois.
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La vapeur fuse à plus de cent degrés et plusieurs centaines de kilomètres à l’heure. D’un simple trou dans le sol. Sans jamais reprendre son souffle. Depuis des siècles. Des millénaires peut-être. Et l’idée de cette force jaillie des entrailles de la Terre et que le temps ne parvient pas à épuiser réveille en Beckie l’image de sa propre colère. De son intarissable rage à elle aussi. Alors, tout le paysage autour d’elle prend un sens. Cette terre fumante, ocre et jaune, marbrée de coulées rouges, où dansent dans l’incendie du couchant des centaines de fumerolles blanches qu’un vent tire toutes en oblique dans le même sens, puis relâche soudain pour les laisser danser et virevolter, ivres et hystériques, comme des âmes damnées. Perdues. Abandonnées. Ces cloaques de boues puantes où des eaux épaisses et acides dissolvent pierres et roches en une soupe nauséabonde où viennent, du plus profond de la Terre, mourir de lourdes bulles de gaz. Ces vapeurs brûlantes, jaillissant de la moindre fissure pour dégorger contre le ciel ce que le magma pourrit dans le ventre de la Terre. Tout ça, c’est l’horreur de l’Enfer à n’en pas douter, et sa beauté mortelle à la fois.
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Dans les couloirs presque vides, Kornélius croise un supérieur qui s’interroge sur l’avancée de l’enquête concernant le corps retrouvé dans la solfatare. Kornélius le rassure. Les choses avancent. On attend le dernier topo de la légiste.
– C’est vrai qu’on lui a taillé un nécropant ?
– Il semblerait.
– Bon Dieu, qui peut encore croire à cette légende du Nábrók de nos jours ? Essayons d’éviter que la presse s’empare de cette affaire, d’accord ?
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Soulniz ne répond pas. Il sourit et redémarre, et quelques minutes plus tard, dans le contre-jour du couchant qui s’annonce, ils devinent l’incendie flamboyant des fumerolles géantes de Gunnuhver. Le soleil les allume comme des torches orange dans un ciel déjà mauve et Beckie reçoit comme un coup la brutalité de ce paysage irréel. Tourmenté. Primaire. Aussi bien la naissance d’un monde que son agonie.
Encore une fois, ils sont presque seuls sur le site. Quatre jeunes Japonaises en ciré jaune reviennent vers le parking par les caillebotis qui courent entre les solfatares et les marmites de boue. On parle souvent de l’Islande comme d’un paysage lunaire et c’est vrai pour ses déserts de cendre où les astronautes des missions Apollo sont venus s’endurcir à la solitude et à la désolation. Mais à Gunnuhver, c’est Mars plus que la Lune. Un chaos martien d’apocalypse.
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Et soudain, au détour d’un virage, un mur de lave. Une longue langue de roche noire et tourmentée que vents et pluies n’ont pas eu le temps d’émousser. Une muraille haute de plusieurs mètres, vierge de toute végétation, vestige d’une ultime fusion. Beckie est aussitôt hypnotisée par cette force brutale, cette violence immobile et tout ce que cela suppose de cataclysmes infernaux et de chaos dantesques. Très loin à l’horizon, des cônes sombres se découpent contre le ciel blanc et elle se demande lequel de ces volcans a vomi jusqu’ici sa mélasse incandescente. Et quel vent de glace l’a figée.
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