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sur 380 notes
Ian Manook (Patrick Manoukian) m'avait embarqué en Mongolie avec la fameuse trilogie (Yeruldelgger, Les Temps sauvages et La mort nomade) puis il m'a beaucoup ému et bouleversé avec L'oiseau bleu d'Erzeroum rappelant le génocide arménien mais j'ignorais qu'il connaissait aussi bien l'Islande.
En fait, cet écrivain de talent a beaucoup bourlingué de par le monde et ses écrits régalent ses lecteurs car il possède un art consommé du polar, du thriller.
Heimaey m'a donc fait découvrir l'Islande et donné très envie d'y aller. Comme je venais de lire L'Aigle de sang de Marc Voltenauer et que l'essentiel se passait sur l'île de Gotland, en Suède, je suis resté dans des températures assez frisquettes, même en plein été. Par contre, j'en ai pris plein la vue avec ces paysages à couper le souffle, ce volcanisme en perpétuelle évolution créant des curiosités naturelles stupéfiantes… rien à voir avec le trafic de coke qui sous-tend l'intrigue du livre…
Tout commence par un prologue aux États-Unis avec deux hommes semblant amis. Pourtant, l'un des deux réussit à éliminer l'autre dans un crash d'hélicoptère spectaculaire. Bien plus tard, je comprendrai pourquoi cette scène ouvre le roman.
Sans délai, je passe au voyage d'un père, Soulniz, et de sa fille, Beckie (Rebecca). Il a préparé pour elle le même périple effectué en Islande, quarante ans plus tôt, avec des amis, un peu à l'aventure. Là, tout est prévu, bien organisé, locations réservées.
L'autre personnage essentiel est Kornélius Jakobsson, inspecteur de police qui chante dans une chorale de quartier. Il n'a pas son pareil pour entonner a capella le krummavisur. Hélas, comme beaucoup d'Islandais, il y a quelques années, il a subi une catastrophe financière qui l'oblige à fréquenter des gens peu recommandables, comme Simonis, ce Lituanien, trafiquant de drogue.
Je passe sur la découverte d'un cadavre dans les solfatares de Seltún alors que Ian Manook m'entraîne au large de Grindavík, à bord d'un bateau de pêche, le Loki, accosté par un autre. Arnald, frère de Galdur que je ne vais pas tarder à connaître, est à bord et ça ne va pas bien se terminer.
Les chapitres s'enchaînent à un rythme soutenu. L'auteur intitule chacun du lieu à va se dérouler l'action et, comme à son habitude, gratifie son lecteur, en sous-titre, des derniers mots de ce même chapitre. Une carte de l'Islande figure juste après le prologue et je m'y suis référé souvent pour suivre Soulniz et sa fille, rejoints par Kornélius, mais aussi par Ida (légiste), Botty (jeune inspectrice), collègue de Kornélius, et par d'autres encore comme Galdur et Anita, la fille au nez rouge.
Deux personnages dialoguent en face de Vestmannaeyjar, les îles Vestmann dont fait partie Heimaey, la seule à être habitée. Ils étaient avec les jeunes travaillant bénévolement pour dégager une partie de l'île de Heimaey engloutie par une éruption volcanique. Ils aimaient une fille, Abbie, qui s'est tuée cette année-là, en 1973. Chaque année, le 13 août, ils lui rendent hommage mais voilà qu'ils ont appris qu'un des leurs, à l'époque, revient avec sa fille, faire le même voyage devant se terminer à Heimaey. L'occasion de se venger est trop belle car ils ne pardonnent pas à Soulniz d'avoir, peut-être, causé la mort d'Abbie dont ils étaient tous amoureux.
J'ai donc suivi ce périple islandais jalonné de mauvaises surprises, de messages mystérieux, la tension montant régulièrement. Malgré cette angoisse me poussant à tourner les pages au plus vite, j'ai pris le temps de savourer les excellentes descriptions de cette Islande où la météo change très souvent et où la nature révèle des merveilles.
Régulièrement, Soulniz, Beckie, Kornélius et d'autres se sont baignés tout nus dans des eaux sulfureuses très chaudes ou bien froides. C'est bon pour la santé et ça redonne le moral, paraît-il !
De Reykjavik à Heimaey, j'ai découvert les solfatares de Gunnuhver, Olafsvík où Galdur et Beckie s'apprécient beaucoup avant de mettre le cap vers le nord de l'île : Hvítserkur où une plaque de basalte ressemble à un animal préhistorique, puis Laugarbakki et Húsavík où débarqua Garðar Svavarsson, premier viking venu de Suède en 870.
De déceptions en coups de théâtre, d'espoirs les plus fous aux moments les plus sombres, l'aventure islandaise de Soulniz et sa fille se termine très mal pour certains. Dans ce thriller, j'ai beaucoup aimé le personnage de Kornélius au rôle essentiel jusqu'au final à rebondissements sur la petite île de Heimaey, tout près de Landeyjahöjn et d'une crique aux corbeaux, oiseaux à ne pas négliger.
Après avoir lu Heimaey, je n'ai qu'une envie, retrouver Ian Manook dans son autre polar islandais, Askja puis dans son tout dernier, À Islande !, un roman social inspiré de faits réels.


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Jacques Soulniz embarque sa fille Rebecca dans un périple autour de l'Islande. L'objectif est de renouer le contact avec elle et de revivre un bout de sa jeunesse. Mais dès l'arrivée, les incidents se multiplient : mots anonymes sur le pare-brise de leur voiture, homme étrange dans leur sillage, filature par une voiture rouge... jusqu'à la disparition de Rebecca. Aidé par Kornélius, un flic que ses problèmes d'argent ont transformé en marionnette entre les mains de la mafia locale, Soulniz mettra tout en oeuvre pour sauver sa fille, jusqu'au final dans la petite île de Heimaey, là où tout avait commencé quarante ans plus tôt.

Trois intrigues se croisent dans ce roman : l'enquête de la police à la recherche d'un maniaque qui tue pour récupérer la peau de ses victimes et s'en faire un habit, celle de la pègre pour récupérer deux kilos de drogue disparus lors d'un transit, et enfin celle de Soulniz pour retrouver sa fille disparue. Suffisant pour donner un bon suspens, mais un peu trop peut-être pour qui sait qu'en Islande les crimes sont particulièrement rares... Au final, on se dit que tout cela était quand même assez prévisible.

Les personnages sont bien trempés, font preuve de caractère, rarement tout blanc ou tout noir (à l'exception des mafieux locaux). On reconnaît bien là la patte de l'auteur de Yeruldelgger.

Mais ce qui retient le plus l'attention, c'est la balade islandaise ; presque un guide touristique ! C'est un peu pour cela que j'avais choisi de lire ce livre, avant quelques semaines de vacances dans cette île. Et je n'ai pas été déçu. Petit regret peut-être : la culture islandaise est assez peu abordée, et sous un angle trop caricatural.

Coté écriture, on a quelque chose entre la lenteur et l'emphase des Yeruldelgger, et le rythme haletant de Hunter (du même auteur sous un autre pseudo). Les chapitres plutôt courts donnent un tempo élevé que viennent ralentir les descriptions des sites touristiques ou les états d'âme des protagonistes.

Ce n'est certainement pas le meilleur Manook que j'ai lu, mais le coté "road movie" du livre est intéressant et me semble assez caractéristique de la personnalité de l'auteur (pour ce que j'en sais).
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Un polar d'Islande, mais pas une histoire écrite par un Islandais, plutôt la version d'un touriste qui visite le pays.

En effet, on raconte le périple d'un Français venu visiter le pays avec sa fille pour tenter de renouer les liens avec elle en revivant la visite du pays qu'il a fait dans sa jeunesse. Comme il s'agit de touristes, on aura droit à de jolies descriptions de beautés du paysage, mais parfois assaisonnées de clichés sur l'Islande et ses habitants.

Et puis, une intrigue policière échevelée où se mêle le trafic de drogue et une vengeance ancienne, des motifs rocambolesques piqués sur la trame du parcours touristique de l'île.

Une lecture récréative, pour se remémorer le plaisir de l'eau chaude et l'odeur de soufre ou pour rêver de ce pays où il est normal de passer la nuit de Noël à lire.
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Avec Yeruldelgger. Ian Manook (pseudonyme de Patrick Manoukian, ancien journaliste de 65 ans qui a déjà écrit sous d'autres pseudos) prouvait qu'il était particulièrement doué pour trousser un roman haletant, original et parfaitement dépaysant,puisqu'il avait pour décor la Mongolie, un pays peu usité par la littérature, policière ou générale.
Après trois volets en Mongolie et un autre roman se déroulant au Brésil, le voilà maintenant près à nous faire voyager en Islande avec son dernier roman en date, Heimaey.
Il se met donc parfaitement au diapason de quais du polar - qui met en avant la littérature du Nord et fait souffler à son intrigue un puissant vent du Nord, pour nous amener dans une Islande que l'on connait forcément un peu avec les polars d'Indrinason et Ragnur Jonasson (présent aussi à Quais du Polar, on en parle rapidement).

A travers une intrigue qui voit un père, Jacques Saelnizz et sa fille, Rebecca adolescente particulièrement rebelle et tête à claque, tenter de se rapprocher avant que les démons d'un passé enterré depuis 40 ans revienne à la surface, Manook tisse un road movie crépusculaire qui nous plonge dans l'Islande des légendes et des croyances, des villages de pêcheurs aux pistes caillouteuses,

Les descriptions de cette Islande dont le feu brûle sous la glace sont toujours chez Manook particulièrement réussies, et le roman est traversé par de passionnantes réflexions géopolitiques et scientifiques, et on sent que l'auteur aime particulièrement une culture islandaise auquel il rend un si bel hommage.

Comme souvent chez Manook, l'intrigue, parfois un peu cousue de fil blanc, est moins importante que le décor, mais celui ci était bien rendu que personne ne songera à bouder son plaisir devant cet excellent Heimaey.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ayant découvert la Mongolie avec l'agence de voyage Manook, je me réjouissais de rependre mon paquetage et de repartir avec lui sur les pistes mongoles.

Pas de bol, il a arrêté cette destination et cette année, puisqu'il nous proposait l'Islande, j'ai mis mon passeport à jour et j'ai embarqué pour le pays des trolls, des elfes, des fées, des légendes et des petits chevaux à l'allure si confortable du tölt.

Après avoir lu Yeruldelgger, je n'avais qu'une seule envie, partir en Mongolie et voilà qu'une fois de plus, je rêve de visiter l'Islande, cette terre perdue que j'avais déjà explorée avec ce bon vieux Erlendur, le policier bougon d'Arnaldur.

Niveau dépaysement policier, j'ai été servie puisque Kornélius, notre policier, a plus du Yeruldelgger que du Erlendur ! Baraqué comme une montagne, costaud comme un Troll, se fichant de la hiérarchie, menant son enquête comme il l'entend et, tout comme son homologue mongolien, il s'envoie en l'air avec la médecin légiste !

Mais dans ce pays, tout le monde se balade à poil, baise avec tout le monde, à deux ou plus, sans que cela pose le moindre problème à personne… Ils sont libérés ! Et le premier qui chante ♫ libérée, délivrée ♪ je l'assassine !

Sinon, la comparaison s'arrête là car la trilogie mongole n'a rien à avoir avec ce polar islandais.

Visiter un pays, avec l'agence Manook, c'est, entre autre, bouffer des sites majestueux, mais aussi explorer la face plus sombre du pays, son côté moins carte postale, le tout accompagné de personnages hauts en couleur que l'on a du mal à laisser sur place pour réintégrer la réalité.

Si les voyages forment la jeunesse, alors, l'agence Manook me propose une sacrée cure de rajeunissement à chaque roman, tout en m'instruisant pendant que l'on enquête sur les morts qui parsèment chacune de mes excursions.

On pourrait penser que le voyage proposé par notre Tour-Operateur est tout organisé et que nous n'aurons aucune surprise durant notre périple. Que nenni !

Suivez bien les coordonnées GPS et vous tomberez ensuite sur de multiples petits fils rouges qui au final, n'en formeront qu'un seul, vous donnant un panorama où tout n'est pas noir ou blanc, mais irisé de multiples couleurs et où tout le monde a quelque chose à se reprocher.

Ne plus aller en Mongolie m'avait profondément attristée, mais je suis prête à signer pour repartir en Islande, que ce soit en voiture, en hélico, en drone, à pied, à vélo ou à cheval. Ma valise est prête, m'sieur Manook !

Un polar qui part dans une direction inattendue et un voyage père-fille qui ne se déroulera pas tout à fait comme le père l'avait pensé, lui qui voudrait ressouder les liens avec sa fille et qui va se retrouver à cavaler sans plus savoir à quel saint (sein ?) se vouer.

Normal que tout ne se passe pas comme prévu, nous sommes sur des terres de légende, dans un pays exceptionnel où la Nature et les Hommes sont imprévisibles (et les banquiers véreux).

Anybref, excellent moment de lecture avec ce polar islandais, mélange de road-movie et de thriller, mêlant habillement le périple de deux français en Terres Islandaises avec ses légendes, ses paysages époustouflant, ses habitants bien campés, ses policiers non armés, son passé et ses cadavres en tout genre.

Je ne peux que vous recommander de vous envoler pour l'Islande en compagnie de Manook Ian Air. Veuillez éteindre vos cigarettes et attachez vos ceintures !

Ah non, on ne dit plus ça… Veuillez éteindre vos portables !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Heimaey, le nom d'une île au sud de l'Islande, dans l'archipel des îles Vestmann. C'est là qu'a eu lieu une terrible éruption du vocan Helgafell en janvier 1973. L'éruption va aboutir à la formation d'un nouveau volcan, l'Eldfell. La lave cause beaucoup de dégâts et le héros du roman, Jacques Soulniz, fait partie des équipes de volontaires qui vont tout faire pour bloquer la coulée de lave.

Quarante après, Soulniz revient en Islande, accompagné de sa fille Rebecca, en vue de faire un voyage pour se réconcilier avec sa fille qui a fugué pendant plusieurs années, suite au décès de sa mère. Il veut aussi se réconcilier avec son passé...

Des phénomènes étranges se produisent dès leur arrivée à l'aéroport, mots anonymes sur le pare-brise de leur voiture, présence d'une mystérieuse voiture rouge dans les parages.
Parallèlement à ce circuit mouvementé, des meurtres sont signalés au même moment, dont l'un qui se fait selon le rite du Nabrok, rite traditionnel islandais, un pantalon de chair a été découpé sur le cadavre.
Rebecca va sympathiser avec le jeune Galdur. Or le frère de celui-ci semble impliqué dans le vol de deux kilogrammes de cocaïne appartenant au redoutable usurier lituanien Simonis.

La disparition de Rebecca va permettre à Soulniz d'entrer en contact avec le policier islandais Kornélius Jakobsson, personnage haut en couleur, policier efficace mais quelque peu "ripou" qui, en l'échange de l'acquittement de ses dettes, doit retrouver ces fameux kilogrammes de cocaïne pour le compte de Simonis.
Le policier va tout mettre en oeuvre pour retrouver Rebecca...et retrouver en même temps la cocaïne!!

Le binôme Soulniz/ Jakobsson marche formidablement bien. Ces deux personnages que tout oppose à première vue ont en fait beaucoup en commun: un mariage qui se termine tragiquement, un passé à exorciser et une recherche capitale à effectuer.
Le cadre évoqué est magnifique; l'auteur montre sa parfaite connaissance du pays dans lequel il a séjourné longtemps.
L'auteur, Patrick Manoukian de son vrai nom, est journaliste, éditeur et écrivain, il a collaboré à des revues de voyage.
Son livre nous fait voyager..
Le seul bémol; je trouve l'aspect "poursuite" un peu trop développé dans le livre et j'aurais aimé que l'aspect rituel/ traditions islandaises soit plus développé.
J'ai particulièrement apprécié le personnage du policier, Kornélius, un adepte du chant traditionnel islandais krummavisur. Sa personnalité aurait pu être développée davantage, personnalité à facettes, personnage complexe et attachant.
Enfin le côté économique du pays est largement présent dans ce livre: on voit encore les effets de la crise financière de 2008, même quelques années après, qui a fait basculer l'Islande et de nombreux Islandais dans une forme de précarité..
Beau récit, à la fois thriller, récit de voyage, documentaire..
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Tout part d'un bon sentiment. Celui d'un père, Jacques Soulniz, qui veut retisser des liens avec sa fille, Rebecca, qui semble lui en vouloir énormément.
Et pourquoi pas un périple en Islande, pour lui faire découvrir ces paysages qu'il a arpenté dans sa jeunesse avec sa bande de potes, en juin 1973 ?
Hélas, rien ne se déroule comme prévu et le voyage vire au cauchemar lorsque Rebecca disparaît.
Pourquoi ?
Fugue ?
Enlèvement ?
Le lecteur, comme le père et Kornélius, un policier embarqué par hasard dans toute cette histoire, se posent la question.
Kornélius est machiavélique.
Les épilogues sont nombreux car les affaires sont embrouillées.
L'Islande est le pays de "la violence immobile", de la nature impitoyable et grandiose. Elle participe de plein droit à l'histoire.
Quant aux corbeaux, j'en ai appris de belles sur eux ! C'est que c'est rancunier ces petites bêtes-là ( cf Hitchcock ).
« Je crois qu'il faut vraiment admettre que nous sommes un peuple un peu à part » conclut parfaitement le propos.
Un suspense étincelant comme le ciel d'Islande après la tempête.
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Ce week-end, je me suis rendue dans la péninsule de Reykjanes, en compagnie de Beckie et de son père, Soulniz. Trois ans qu'ils se sont perdus de vue. Ces deux-là vont essayer de retrouver le lien qui les unissaient avant la mort de la mère de Beckie. Mais à peine atterri, Soulniz est surpris de trouver un message sur le pare-brise de la voiture qu'il a louée. Quelqu'un l'attend. Oui, mais pour quelle raison ?

En leur compagnie, j'ai pu visiter les volcans, les solfatares de Gunnuhver et le reflet des glaciers des hautes terres, les fumerolles blanches de Blue Lagoon, où je les ai accompagnés dans l'eau chaude, en plein air, les solfatares de Gunnuhver où se situe, d'un côté la plaque tectonique qui supporte le continent européen et, de l'autre côté la plaque américaine et encore un autre site, où les paysages sont époustouflants de beauté. « Beauté du diable. Ou laideur divine » où « la sorcière Gunna ne cesse de lancer son râle, depuis qu'un prêtre a réussi à la jeter dans la solfatare. »

J'ai également accompagner Kornélius, sur une scène de crime au bord d'une solfatare. Un homme a eu un accident après avoir vu une grosse bulle de boue qui contenait un corps…

Je l'ai accompagné aussi chez Simonis, usurier lituanien mafieux à qui il doit de l'argent… J'ai assisté à leur marché.

J'ai été témoin du piratage du bateau « Loki » que des mercenaires ont coulé, cargaisons et hommes y compris.

J'ai assisté à bien d'autres aventures, d'autres drames, tout cela, au coeur d'une nature brute qui ne peut laisser de marbre.

Mais quel est le lien entre tous ces évènements ?

Si vous voulez le savoir, lisez Heimaey, par l'auteur de Yerudelgger. Un bon polar, du style islandais que j'apprécie.
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Heimaey est une invitation au voyage. A travers les étonnantes terres islandaises, aux côtés de personnages forts, tout au long d'une intrigue aussi surprenante que dépaysante.

Nous avons tous des images de carte postale concernant l'Islande, lointaines et sans grande consistance. Ian Manook nous permet de toucher du doigt ces contrées, de nous en approcher au plus près virtuellement par le pouvoir des mots. L'écrivain a une capacité d'évocation hors norme. D'invocation aussi, tant il sait donner vie à des endroits, des femmes et des hommes de papier. Tout a une âme dans les livres de Manook.

Certains esprits chagrins auront peut-être la faiblesse de penser que l'auteur ne propose qu'un recyclage de Yeruldelgger, version islandaise. Eh bien, qu'ils lisent le livre d'abord. Il se rendront rapidement compte que, si la patte l'écrivain est bien marquée, les univers, les ambiances et les personnages sont très différents.

Le point commun des romans de l'auteur est qu'on suit ses souvenirs de voyage, transposés, transformés au sein d'intrigues folles, aux côtés de personnages attachants. Heimaey est une sorte de guide touristique version thriller, un road trip de suspense. L'intrigue est construite sur la mémoire des moments vécus par l'homme Patrick Manoukian il y a plus de 40 ans, et que l'écrivain Ian Manook a « fictionné ». le mélange est irrésistible, parce qu'il est nourri de l'esprit même du pays.

Mais le livre n'est pas qu'une accumulation de paysages à couper le souffle. L'intrigue a de quoi laisser sans voix et les protagonistes sont tous forts en gueule. Sans parler de la verve maintenant légendaire de l'auteur et de ses dialogues jouissifs.

Mention spéciale à la jeune Rebecca, 18 ans, en mode rebelle. Elle a un sacré tempérament qui donne encore davantage de peps à une histoire qui n'en manque pourtant jamais.

Le roman, à travers elle, est aussi une manière de glorifier cette jeunesse pleine de vie, où tout est encore possible et où tout est encore à découvrir (même si à 18 ans on peut déjà avoir un regard acéré sur l'existence).

A oui, j'oubliais : le roman s'ouvre sur deux scènes ahurissantes, nouvelles preuves de l'imagination débordante de Manook et de sa capacité à faire jaillir des images de ses mots.

Heimaey est un formidable road trip, doublé d'un suspense prenant, et triplé d'un partage d'émotions autour de personnages épatants. Ian Manook nous offre un nouveau petit bijou dans le genre. Heimaey diamant !
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Avant la lecture de ce livre, l'envie était là : une enquête policière en Islande, écrite par Ian Manook, c'était la garantie d'un grand dépaysement, avec coutumes et tradition, et la présence de personnages forts… Effectivement, il y a tout cela dans Heimaey.

Jacques Soulniz a vécu en 1973 avec ses compagnons de voyage un road-trip immémorable en Islande, qui s'était achevé sur l'île de Heimaey, lors de l'éruption du volcan Helgafell.
Les années sont passées, Soulniz s'est rangé, sa femme est décédée, il reste seul avec sa fille Rebecca, ado devenue adulte avec qui le contact est difficile. Il imagine se replonger avec elle dans les grandes étapes de ce voyage. Les voilà tous deux en Islande. Et d'emblée, de curieux incidents entourent leur périple. Comme si quelqu'un en voulait à Soulniz. Rancoeur, malveillance ou vengeance ? Et pour quel motif ?
Dans le même temps, Kornélius Jakobsson, flic à Reykjaviks, accessoirement souleveur de fonte et chanteur de krummavisur, fait face à un maffieux lituanien à qui il doit pas mal de fric. Ce grand gars costaud doit prendre sur lui, et affronter sa conscience, pour suivre les ordres d'un nabot balte hyper violent. Il doit retrouver deux kilos de cocaïne, volés à l'organisation. Une quête qui va le voir croiser la route de Soulniz.

Tout cela démarre fort bien. le voyage touristique entre bassins d'eaux chaudes, cascades et paysages de lave figée, est plaisant, et le personnage de Kornélius est un Yeruldelgger au pays des volcans.

Pourtant à force de multiplier les scènes exagérées, et de faire durer son jeu de chat et de la souris d'étapes en étapes, Ian Manook devient fatiguant. le livre se fait long et prévisible. le lecteur devine où on veut le mener (… à toute petite vitesse). Soulniz et Jakobsson ne font que des mauvais choix, ratent leur cible, se trompent de coupable. Leur périple devient une traînée de sang. Manook fait dans la facilité à grand coup de dialogues djeuns.
Au bout d'un moment, le énième champ de lave devient la visite de trop, la nouvelle bévue de Jacobson irrite et les pages défilent moins vite.
Ian Manook a scrupuleusement repris tous les ingrédients qui avaient fait le succès des Yeruldelgger, mais à dose renforcée et dans une version développée sur la longueur. le même livre aurait gagné beaucoup à être « élagué » en en gardant la trame, les principales étapes pour le côté « touristique », et en abandonnant des personnages mineurs qui apparaissent pour mieux finir dans un glacier ou précipités dans un lac de volcan.
Une demi déception.
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