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❤Magistral
Résumé en commentaire 👇

🐦Tome 2 ... ne peut pas se lire indépendamment car c'est vraiment la suite directe de #loiseaubleuderzeroum .

�tivement, on y retrouve tous nos anciens personnages (qui ont survécu). Et encore une fois, ce sont des coups de coeur en pagaille. Je ne les citerai pas, car non seulement il y en a trop mais, de plus, ça spoilerai le premier ... mais en tout cas ils sont tous extrêmement humanisés, dessinés [...]. Ils ont une présence presque physique.

🐦Mais cette impression est aussi dans l'intensité de ce livre. Peut-être est-elle encore "pire" que dans le premier. Tous ces sentiments, toutes ces angoisses je les ai ressenti. Même pire ... tout ce climat plus qu'anxiogène en URSS, j'avais l'impression aussi de le ressentir. Cette suspicion constante, cette peur continuelle, cette surveillance etc etc etc.

🐦J'ai même du fermer le livre parfois pour me reconnecter à ma vraie réalité tellement j'étais dans l'histoire. Et la, j'avoue c'est un coup de maître de l'auteur... car non seulement il nous immerge corps et âmes mais il alterne le rythme. Quand un chapitre est trop oppressant... le suivant est d'autant plus léger. Ainsi, des impressions contradictoires se succèdent. Entre légèreté et suffocation. Entre la démocratie et la dictature communiste.
A noter aussi que les chapitres sont courts, et, qu'au niveau construction, on pourrait se croire dans un thriller. Beaucoup de suspens laissés en fin de chapitre ... ce qui nous retient encore plus dans l'histoire en complète apnée.

�ôté historique, c'est passionant. Non seulement en URSS mais aussi au niveau international. Parfois juste un mot, une phrase, un événement mentionné, un nom connu le tout intégré complètement naturellement à la fiction.

𧙎n conclusion, un roman historique magistral et magnifique. Il est quasiment impossible d'en ressortir indemne. On a l'impression de vivre 1000 vies entre ces pages. La belle plume douce, vibrante presque poétique de l'auteur rend hommage à toutes ces victimes quand l'humanité était devenue inhumaine.

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Cette suite de "L'oiseau bleu d'Erzeroum" était depuis un bon moment à mon programme de lecture, j'attendais juste un déclic, un signal pour me signifier que c'était le bon moment. Et c'est @Gwen21, en m'invitant à rejoindre un groupe de LC sur cette saga, qui m'a donné ce signal, je l'en remercie ainsi que nos autres complices (@tomsoyer, @sylvaine, @catherineCM).
Les souvenirs sont vite revenus, même si ma lecture du premier volume remonte déjà à un an et demi. Il faut dire que les personnages, inspirés de la famille de l'auteur, sont plutôt marquants ! On les retrouve au sortir de la seconde guerre mondiale (en 1947), alors qu'Agop, le mari d'Araxie (grand-mère de l'auteur), cède aux sirènes soviétiques qui promettent aux arméniens exilés en France de leur rendre leur terre. Il s'embarque à bord du Rossia, en compagnie de 3500 autres compatriotes pleins d'espoir, certains avec femme et enfants. Lui au moins a eu la sagesse de partir seul, heureusement car il va vite déchanter. Les belles promesses vont se transformer en années de galère, d'emprisonnement arbitraire et de persécutions, nombre de ses compagnons de misère y laisseront leur vie.
En parallèle, nous retrouvons la trace d'Haïganouch, la poétesse aveugle soeur d'Araxie, dont elle avait été séparée lors d'évènements tragiques précédemment. Elle s'est mariée, a eu un fils, Assadour, mais son bourreau Anikine l'a retrouvée et a de nouveau plongé sa vie dans le chaos et la terreur. Elle se retrouvera déportée en Sibérie.
Les trajectoires d'Agop et d'Haïganouch ne cesseront de se croiser sans qu'ils le sachent, chacun endurant son lot de souffrance, et ignorant du sort de sa famille. C'est d'ailleurs un des aspects que j'ai trouvé parmi les plus terribles dans toutes les "péripéties" subies par les héros de l'histoire : cette perpétuelle ignorance du sort de ceux qu'ils aiment, parfois des années durant à ne pas savoir si le fils, l'époux ou la femme aimée sont encore de ce monde, et dans quelles conditions. Il y a peut-être un peu moins de scènes d'horreur crue que dans "L'oiseau bleu d'Erzeroum", mais la violence psychologique est omniprésente, en plus de la violence physique. Et nous en apprenons encore une fois beaucoup sur les "méthodes" des dirigeants soviétiques successifs (mais pas que), pour asservir le peuple et tuer dans l'oeuf toute vélléité de rébellion. Et surprise, certains politiciens français débutants à l'époque vont aussi en prendre pour leur grade, ainsi d'ailleurs que le Parti Communiste Français, qui a poussé les Arméniens de France à repartir vers un avenir illusoire.
J'ai été un peu moins emportée par ma lecture que pour le premier opus, peut-être parce qu'il y a beaucoup de personnages secondaires qui interviennent, on s'y perd parfois. Et les moments de respiration ou d'humour sont aussi plus rares, même lorsqu'on revient dans la famille restée en France, l'atmosphère ne s'allège que lors des banquets où la communauté prépare d'innombrables plats traditionnels (je les connaissais presque tous par coeur à la fin !). Par contre j'ai apprécié les intermèdes musicaux initiés par le jeune Zazou, compagnon d'infortune d'Agop qu'on suivra également tout au long du roman et qui prendra une place prépondérante dans l'histoire.

Cette lecture restera certainement marquante pour moi, et j'espère que l'auteur ne nous laissera pas sur la cruelle incertitude induite par la dernière phrase du roman ! Je l'ai rencontré au festival du Livre de Colmar alors que j'étais en pleine lecture de son histoire. J'ai vraiment regretté le lendemain de ne pas avoir achevé un peu plus vite les derniers chapitres, je crois que je l'aurais "cuisiné" jusqu'à savoir si un troisième tome allait paraître bientôt !
J'espère que c'est le cas, parce que pour moi ça ne peut pas s'arrêter là.


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Ian Manook a vraiment réussi à m'emporter loin dans le sillage de ses ascendants arméniens ayant fui le génocide de 1915 par les Turcs pour émigrer en région parisienne. le premier tome de sa saga arménienne avait déjà été un choc émotionnel violent ; ce second volet s'inscrit dans la même lignée même si la violence est désormais le fait des Soviétiques.

La sanglante dictature stalinienne rattrape en effet Agop, l'un des personnages principaux du roman qui, je le rappelle, est basé sur l'histoire vraie de la famille de l'auteur. Abusé par l'utopie d'une nouvelle Arménie sous l'égide communiste, Agop décide de laisser femme et enfants derrière lui pour s'embarquer vers cette terre promise qui se révèlera le pire des pièges.

Ian Manook met ses tripes dans ce récit et c'est peu de le dire. le lecteur, lui, n'est pas loin de rendre les siennes à plusieurs reprises tant le récit se fait parfois inhumain. le bagne en Sibérie me hantera longtemps.

"Le chant d'Haïganouch" est un cri du coeur, un appel à la mémoire collective, un besoin de témoignage et un dramatique récit des atrocités que l'homme peut infliger à ses semblables.

En plus de m'intéresser au sort des personnages, j'ai énormément appris et j'ai entrecoupé ma lecture de nombreuses consultations d'internet pour approfondir la connaissance d'un sujet, d'une ville, d'une personnalité évoqués. Finalement, l'entre-deux guerres reste une période assez méconnue, le projecteur littéraire étant surtout braqué sur la Seconde guerre mondiale mais c'est un espace temps passionnant, véritable transition entre deux mondes.

J'ai découvert, grâce à cette saga arménienne, le style d'un auteur que je vais m'empresser de retrouver dans ses autres romans, policiers si j'ai bien compris. Il m'a conquise pour de bon.


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Second volet de la Saga L'Oiseau bleu d'Erzeroum, le Chant d'Haïganouch nous emmène manu militari en URSS au début de l' année 1947, Staline trône en majesté à Moscou ...
Agop comme des milliers d'autres arméniens exilés veut rentrer, il profite du Rossia et quitte la France pour cette Arménie qu'il chérit tant. Haïgaz son ami a tout tenté pour l'en dissuader rien ni a fait .
A peine arrivé le rêve d' Agop s'effondre et les années de misère, de famine , de camps , de Sibérie vont s'égrainer. Au pouvoir Staline toujours et encore assisté de Beria et de ses sbires... Agop restera t'il emprisonné à vie dans l'immensité de l'U.R.S.S?
Et Haïganouch me direz-vous? Elle aussi aura à subir la haine rancunière de certains hommes bien introduits en cour , les mêmes qui subiront à leur tour l'oppression du nouveau pouvoir. Haïganouch pourra t'elle reprendre le piano, et devenir l'artiste que tous s'arracheront. Y aura t'il pour elle à nouveau des jours de bonheur?

Un roman foisonnant, douloureux, un roman au goût amer de l'éternel recommencement , un roman bouleversant porté par la superbe plume de Ian Manook.
Un roman lu dans le cadre d'une L.C initiée par @Gwen21, merci à elle et à mes comparses .
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C'est la suite de la fresque famille.
On retrouve les personnes au travers des âpres de l'Histoire avec un grand "H". Un autre drame récent et méconnu que les Arméniens ont vécu.
Agop continue à vouloir tuer tous le monde. Mais,...

















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Quel livre émouvant, passionnant et poétique : un vrai bonheur de lecture. Un gros coup de coeur.
Je découvre seulement cet auteur avec ce roman et je suis éblouie.
Cette odyssée tragique retrace l'histoire des arméniens partis en Russie pour retrouver leur terre. Un morceau de bravoure, une grande fresque historique avec tous les ingrédients qui font un superbe moment de lecture : la grande histoire racontée par des personnages attachants, un destin poignant, de la poésie.
L'amour qui relie ces différents arméniens est si fort ! J'ai admiré la grande solidarité de ce peuple. Une grande humanité et force relie ces différents personnages face à un destin tragique. Cette force pourra-t-elle les sauver ?
La musique et la littérature tiennent une grande place dans leur vie, une échappatoire à la barbarie.
J'ai découvert tout un pan d'histoire, toute l'horreur subie par les arméniens après la deuxième guerre mondiale.

Un livre intense que je n'oublierai pas.
Lien : https://www.despagesetdesile..
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Un coup de gueule avant tout , contre moi , d'une part , contre l'éditeur ensuite . Contre moi donc , qui me dis " bon lecteur au fait de l'actualité " , toujours à errer dans les allées de telle ou telle librairie , et qui ignorais , en jetant son dévolu sur un roman qu'il était...le second volume d'une Odyssée particulière et tragique , celle des Arméniens....
On est mercredi , jour de parution du Canard Enchaîné , alors c'est ma tournée, le " Pan sur le bec " , aujourd'hui , c'est pour moi ....
Coup de gueule aussi contre l'éditeur qui ne mentionne nulle part ( sauf erreur ) qu'il s'agit d'une suite .Un peu plus de clarté serait bienvenu mais” business is business ! " Et pourtant , que de bandeaux rouges pour dire " ceci ou cela " .
J'assume mon erreur , mais peut_- être certains voudront bien se joindre à moi et me dire que je ne suis pas seul ...
Quoiqu'il en soit et malgré une certaine difficulté à replacer dans le contexte tel où tel personnage présent et actif dans le tome 1 , les liens qui les unissent , ce livre a été pour moi un perpétuel moment d'émotions variées et prenantes . Même romancée , cette histoire ne peut pas laisser insensible et fait découvrir avec intelligence , l'affreuse oppression russe sur des populations dont le seul objectif était de vivre sans richesse mais avec honneur , courage , fierté.
Le périple d'Agop s'élève au - delà de l'imaginable , le système d'extermination russe laisse sans voix , tout n'étant que désespérance même pour les " tenants " du pouvoir qui , un jour où l'autre se retrouvent FORCEMENT du mauvais côté du fusil .
Soyons clairs , c'est un livre dur mais nécessaire qui révèle , à travers cette saga familiale tragique , combien les humains peuvent se montrer incroyablement et désespérément, atrocement ...inhumains .
Des personnages humains ou pas , le reflet d'une époque, l'impuissance à jouir d'un des droits fondamentaux , la liberté, qu'elle soit physique ou d'opinion , la négation de l'existence .
C'est terrible et pourtant , on ne peut pas renoncer à cette lecture car tout l'art de l'auteur a été de présenter l'Histoire , la grande , par la lorgnette du " petit peuple " .
C'est un livre remarquable et , vous savez quoi ? Hier , je suis allé à la librairie où j'ai acheté ” L'oiseau bleu d'Erzeroum ” , oui , oui , je vais lire le début avant la fin ....C'est la toute première fois que je me trouve dans cette situation .
Comme je suis optimiste , je me dis qu'il " fallait bien que ça arrive un jour " .
Et puis , j'ai ma part de responsabilité...
Revenir en arrière ? C'est vous dire combien j'ai apprécié ", le chant d'Haiganouch" ...
A bientôt , chers amis et amies , et faisons tous bien attention à nos achats ..." On ne nous dit pas tout ! " .
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Après avoir lu « L'oiseau bleu d'Erzeroum », on retrouve dix ans plus tard nos quatre personnages principaux, Araxie et Haïganouch les deux soeurs, Haïgaz et Agop les deux amis.
Cette fois le destin d'Haïganouch et la volonté d'Agop de rejoindre "son" Arménie nous transportent dans l'univers kafkaïen soviétique. Car l'Arménie est une République Socialiste Soviétique.
L'épisode méconnu des transférés de 47 est très intéressant.
Du génocide aux goulags, du Moyen-Orient à la Russie soviétique, les deux romans nous offre une remarquable fresque du peuple arménien marqué par la souffrance, la douleur mais aussi par la joie de vivre.
C'est très romancé mais très agréable et utile, surtout en ce moment.
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J'avais ce livre depuis des mois.
À chaque fois, parcourant ma pal pour choisir, je me disais, non ce n'est pas le bon moment,
L'oiseau bleu d'Erzerum m'avait tant bouleversé...
Bon, c'est le moment, le bon moment.
Bouleversé encore...
Merci Paul Manoukian[/masquer]
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Si les premières pages du 1er livre "L'oiseau bleu d'Erzeroum" m'ont un peu découragé par la violence du propos (absolument justifié qu'on s'entende bien, il s'agit bien là d'un terrible génocide dans toute son absurdité et son horreur), la suite est devenue passionnante, comme souvent avec Manook. L'histoire très dure de ce peuple est déjà intéressante par le fait qu'on en parle rarement et que peu de gens connaissent le contexte historique (ce qui était mon cas), et même si c'est plutôt une saga familiale romancée, on apprend beaucoup de chose à travers ce récit, apparemment basé sur le souvenir de récits de ses propres grands-parents. Les différents personnages sont souvent attachants malgré leurs travers et leur violence, mais ce sont bien eux qui donnent corps à ce récit bouleversant.
(NB : critique faite en cours de lecture du 2ème livre)
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