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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me suis empressée de lire ce roman après avoir terminé le 1er tome.. l'écriture est toujours aussi fluide et agréable à lire. Ian Manook nous dévoile ainsi un aspect de l histoire des arméniens de France que je me connaissais totalement. Cet ouvrage est poignant.. On passe un très bon moment à le découvrir.
Je me suis intéressée à la question et je conseille le livre "les naufragés de la terre promise" de Robert Arnoux, qui décrit cet exil subi.
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Meudon 1947
C'est un chant choral avec 3 histoires liées au sort des arméniens qui pour certains ont échappé au génocide de 1915 !
Agop a décidé contre l'avis de sa famille de répondre à l'appel de Staline, du parti communiste français et des principales organisations arméniennes de France et de partir en URSS. En effet, il fuit la France qui, sous le gouvernement de Vichy n'a pas tenu ses promesses : les naturalisations ont été suspendues et il y a eu le harcèlement de la Milice, les dénonciations, les arrestations arbitraires, les humiliations ! Et, pourtant toute sa famille vit à Meudon autour d'Araxie, Haiganouch, Haigaz, mais Agop est têtu et, il embarque à Marseille sur le Rossia avec d'autres arméniens !
En URSS : il va vite découvrir l'enfer soviétique, mais Agop est une grande gueule et un débrouillard et, il va se lier d'amitié avec un jeune Zazou qu'il considérera comme son fils !
Sur les bords du lac Baïkal, vit Haiganouch, poétesse aveugle qui a été séparée de sa soeur lors du génocide de 1915 et qui est traquée par la police, surtout par Anikine de la police d'Etat, un des exécutants zélés de Staline qui a tué son mari Viktor et a fait fuir leur fils Assadour !
Des camps d'Erevan ( ou se trouve Agop ) aux goulags d'Iakoutsk ( Haiganouch ) les routes des 2 exilés vont se croiser souvent mais ils finiront par dominer l'adversité, la peur grâce au courage, à l'espoir et surtout à l'entraide de cette communauté arménienne chaleureuse qui perpétue dans ses traditions la joie de vivre !
Un beau roman sur un épisode de l'exil des arméniens qui vient s'ajouter aux atrocités de ceux qui ont été décimés en 1915 et, qui pour la plupart se sont installés à Marseille.
Marseille, ou j'ai eu la chance d'y rencontrer mon amie Yvette et ceux de sa famille rescapés de la fureur turque.
Ian Manook rend un bel hommage à son peuple !
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C'est le premier roman de Ian Manook (de son vrai nom Patrick Manoukian) que je lis. Il fait suite au livre L'oiseau bleu d'Erzeroum que je n'ai pas lu et vais bientôt lire. Je pense que l'on peut procéder ainsi, car les deux histoires sont indépendantes, et l'on comprend ce qui est déjà arrivé à une partie des personnages du premier roman.

C'est, encore, pourrait-on dire, un épisode de la vie terrible de ce petit peuple qui a tant souffert, et ça continue, avec le sort réservé récemment aux arméniens du Haut Karabach, chassés par l'armée de l'Azerbaïdjan, sans que ça émeuve beaucoup en Europe ou ailleurs. Il faut dire que l'Azerbaïdjan est gros producteur de gaz, de ce fait on ménage ce pays.

Alors que L'oiseau bleu d'Erzeroum se passe durant le genocide arménien de 1915, toujours nié par la Turquie, ici, c'est une histoire dont je n'avais pas connaissance, et qui débute en 1947.
Cette année-là, avec, on l'apprend au fil du roman, l'attitude ambiguë et manipulatrice (qui se révélera dans d'autres situations, je pense par exemple à son amitié pour l'infâme « collabo » Bousquet) d'un certain François Mitterand, alors Ministre des Anciens Combattants, l'Union Soviétique de Staline offre aux Arméniens en exil la possibilité de retrouver leur patrie pour y reconstruire le pays. Mais ceux qui choisiront le retour se trouveront pris au piège de ce terrible régime totalitaire.

L'auteur choisit de nous conter cet épisode historique en poursuivant la saga familiale de l'Oiseau bleu d'Erzeroum.
Dans ce roman-ci, c'est Agop, le mari d'Araxie (l'une des héroïnes du premier roman) qui choisit de partir vers son Arménie natale, rêvant d'y faire venir ensuite son épouse et le reste de sa famille.
Son beau-frère Haïgaz,qui a compris que ce retour au pays est un mirage dangereux, cherche à le dissuader, sans succès.
Arrivé dans son Arménie natale, Agop réalise très vite toute l'horreur et l'absurdité du régime totalitaire soviétique.
Dans le même temps, nous suivons la vie de la soeur aveugle d'Araxie, Haïganouch, artiste complète, poétesse, pianiste exceptionnelle, et chanteuse. En Union soviétique elle a épousé Pliotchkine, un homme opposé à la dictature. Ce dernier est retrouvé par son ennemi, le cruel Anakine, qui l'abat froidement. Alors commence pour Haiganouch une errance qui va l'amener au fin fond de la Sibérie.

Le lecteur va suivre les histoires parallèles d'Agop, d'Haïganouch, et de leurs familles restées en France.
C'est enlevé, au souffle romanesque, un peu trop romancé, parfois excessif, à mon goût. Mais c'est un des écueils du genre, que l'on pardonne. Et je ne suis pas près d'oublier tous les personnages attachants de ce récit où l'émotion, l'humanité, surnagent au-dessus de l'horreur.
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Après le génocide arménien de 1915 et ses conséquences dramatiques pour ce peuple dans « l'oiseau bleu d'Erzeroum », Ian Manook nous raconte un autre épisode dramatique de l'Arménie avec ce « chant d'Haïganouch.

Grâce aux personnages de ces romans attachants, l'auteur nous apprend des épisodes tragiques de cette pauvre Arménie. Ici, en 1947, Agop installé en France depuis les années 20, part, comme des milliers de ses compatriotes, en Arménie devenue soviétique, répondant à une propagande évidemment chimérique. Et laissant femme, enfants et amis, des rêves pleins la tête, il découvrira l'enfer soviétique, les camps de travail d'Erevan, le goulag de Iakoutsk et l'impossibilité de repartir de cet empire stalinien.

Et nous continuons à suivre également Haïganoush, petite soeur aveugle d'Araxie, qui vit également dans cette URSS dantesque, traversant la vie avec son intelligence, sa poésie et sa musique.

Ian Manook a ce talent de conteur qui sait à la fois décrire la vie effroyable dans un système totalitaire et les existences personnelles de ses acteurs qui le subissent, y résistent, espèrent, se résignent, se battent, ….

Merci à lui de nous faire connaître ces périodes de l'histoire en y ajoutant de la douceur et de la légèreté grâce à ses personnages joyeux, optimistes, soudés, rêveurs de la communauté arménienne installée en France.

À lire aussi concernant cet événement : Arménie 1947, les naufragés de la terre promise de Robert Arnoux.

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Très beau roman qui nous plonge dans l'histoire bien trop méconnue des arméniens. Nous suivons le parcours d un homme, un jeune père de famille qui après la 2nd guerre mondiale abandonne la France dans l espoir de recréer son pays l'Armenie. Son destin Albi que celui de ses compagnons de route se révèlent tragique sur un territoire aux mains de l'URSS.
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Cette suite de "L'oiseau bleu d'Erzeroum" était depuis un bon moment à mon programme de lecture, j'attendais juste un déclic, un signal pour me signifier que c'était le bon moment. Et c'est @Gwen21, en m'invitant à rejoindre un groupe de LC sur cette saga, qui m'a donné ce signal, je l'en remercie ainsi que nos autres complices (@tomsoyer, @sylvaine, @catherineCM).
Les souvenirs sont vite revenus, même si ma lecture du premier volume remonte déjà à un an et demi. Il faut dire que les personnages, inspirés de la famille de l'auteur, sont plutôt marquants ! On les retrouve au sortir de la seconde guerre mondiale (en 1947), alors qu'Agop, le mari d'Araxie (grand-mère de l'auteur), cède aux sirènes soviétiques qui promettent aux arméniens exilés en France de leur rendre leur terre. Il s'embarque à bord du Rossia, en compagnie de 3500 autres compatriotes pleins d'espoir, certains avec femme et enfants. Lui au moins a eu la sagesse de partir seul, heureusement car il va vite déchanter. Les belles promesses vont se transformer en années de galère, d'emprisonnement arbitraire et de persécutions, nombre de ses compagnons de misère y laisseront leur vie.
En parallèle, nous retrouvons la trace d'Haïganouch, la poétesse aveugle soeur d'Araxie, dont elle avait été séparée lors d'évènements tragiques précédemment. Elle s'est mariée, a eu un fils, Assadour, mais son bourreau Anikine l'a retrouvée et a de nouveau plongé sa vie dans le chaos et la terreur. Elle se retrouvera déportée en Sibérie.
Les trajectoires d'Agop et d'Haïganouch ne cesseront de se croiser sans qu'ils le sachent, chacun endurant son lot de souffrance, et ignorant du sort de sa famille. C'est d'ailleurs un des aspects que j'ai trouvé parmi les plus terribles dans toutes les "péripéties" subies par les héros de l'histoire : cette perpétuelle ignorance du sort de ceux qu'ils aiment, parfois des années durant à ne pas savoir si le fils, l'époux ou la femme aimée sont encore de ce monde, et dans quelles conditions. Il y a peut-être un peu moins de scènes d'horreur crue que dans "L'oiseau bleu d'Erzeroum", mais la violence psychologique est omniprésente, en plus de la violence physique. Et nous en apprenons encore une fois beaucoup sur les "méthodes" des dirigeants soviétiques successifs (mais pas que), pour asservir le peuple et tuer dans l'oeuf toute vélléité de rébellion. Et surprise, certains politiciens français débutants à l'époque vont aussi en prendre pour leur grade, ainsi d'ailleurs que le Parti Communiste Français, qui a poussé les Arméniens de France à repartir vers un avenir illusoire.
J'ai été un peu moins emportée par ma lecture que pour le premier opus, peut-être parce qu'il y a beaucoup de personnages secondaires qui interviennent, on s'y perd parfois. Et les moments de respiration ou d'humour sont aussi plus rares, même lorsqu'on revient dans la famille restée en France, l'atmosphère ne s'allège que lors des banquets où la communauté prépare d'innombrables plats traditionnels (je les connaissais presque tous par coeur à la fin !). Par contre j'ai apprécié les intermèdes musicaux initiés par le jeune Zazou, compagnon d'infortune d'Agop qu'on suivra également tout au long du roman et qui prendra une place prépondérante dans l'histoire.

Cette lecture restera certainement marquante pour moi, et j'espère que l'auteur ne nous laissera pas sur la cruelle incertitude induite par la dernière phrase du roman ! Je l'ai rencontré au festival du Livre de Colmar alors que j'étais en pleine lecture de son histoire. J'ai vraiment regretté le lendemain de ne pas avoir achevé un peu plus vite les derniers chapitres, je crois que je l'aurais "cuisiné" jusqu'à savoir si un troisième tome allait paraître bientôt !
J'espère que c'est le cas, parce que pour moi ça ne peut pas s'arrêter là.


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Second volet de la Saga L'Oiseau bleu d'Erzeroum, le Chant d'Haïganouch nous emmène manu militari en URSS au début de l' année 1947, Staline trône en majesté à Moscou ...
Agop comme des milliers d'autres arméniens exilés veut rentrer, il profite du Rossia et quitte la France pour cette Arménie qu'il chérit tant. Haïgaz son ami a tout tenté pour l'en dissuader rien ni a fait .
A peine arrivé le rêve d' Agop s'effondre et les années de misère, de famine , de camps , de Sibérie vont s'égrainer. Au pouvoir Staline toujours et encore assisté de Beria et de ses sbires... Agop restera t'il emprisonné à vie dans l'immensité de l'U.R.S.S?
Et Haïganouch me direz-vous? Elle aussi aura à subir la haine rancunière de certains hommes bien introduits en cour , les mêmes qui subiront à leur tour l'oppression du nouveau pouvoir. Haïganouch pourra t'elle reprendre le piano, et devenir l'artiste que tous s'arracheront. Y aura t'il pour elle à nouveau des jours de bonheur?

Un roman foisonnant, douloureux, un roman au goût amer de l'éternel recommencement , un roman bouleversant porté par la superbe plume de Ian Manook.
Un roman lu dans le cadre d'une L.C initiée par @Gwen21, merci à elle et à mes comparses .
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Après avoir lu « L'oiseau bleu d'Erzeroum », on retrouve dix ans plus tard nos quatre personnages principaux, Araxie et Haïganouch les deux soeurs, Haïgaz et Agop les deux amis.
Cette fois le destin d'Haïganouch et la volonté d'Agop de rejoindre "son" Arménie nous transportent dans l'univers kafkaïen soviétique. Car l'Arménie est une République Socialiste Soviétique.
L'épisode méconnu des transférés de 47 est très intéressant.
Du génocide aux goulags, du Moyen-Orient à la Russie soviétique, les deux romans nous offre une remarquable fresque du peuple arménien marqué par la souffrance, la douleur mais aussi par la joie de vivre.
C'est très romancé mais très agréable et utile, surtout en ce moment.
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1947. Agop, réfugié arménien installé en banlieue parisienne, cède aux appels de Staline et d'une partie des organisations arméniennes : il quitte, provisoirement pense t'il, femme, enfants et amis pour rentrer en Arménie.
Hélas, l'accueil dans la nouvelle république soviétique n'est pas celui attendu et le jeune homme se retrouve prisonnier de l'URSS, avec deux idées en tête : retrouver Haïganouch, la jeune soeur d'Araxie l'épouse de son ami Haïgaz, et fuir ce pays qui n'est plus le sien.

Après "L'oiseau bleu d'Erzeroum" où il nous présentait, de façon assez crue mais terriblement réaliste, la terreur du génocide arménien et le début de la construction d'une diaspora en France, l'auteur poursuit sa saga familiale avec un épisode moins connu de l'histoire des arméniens : la tentation d'un retour au pays, dans une république socialiste soviétique d'Arménie. Il y a encore beaucoup de douleur et de larmes, peut-être un peu plus d'espoir et de sourires, mais moins de crédibilité...
Tel que raconté, cet épisode paraît en effet plus romanesque que la première partie. Agop, ses proches et ceux d'Araxie semblent avoir un peu trop de chance. Là où beaucoup d'autres meurent, eux passent trop facilement au travers des mailles du filet. Et que vient faire le jeune Boris Eltsine dans cette histoire ?
Reconnaissons cependant, une fois encore, le talent de Ian Manook pour créer des personnages. Ce sont eux, et leur présence presque physique, qui donnent du corps à une intrigue que l'on vit avec eux, à travers eux.
Cette saga est écrite, et se lit, comme un épisode d'une série policière : rythmée par des chapitres plutôt courts, par le croisement des histoires des deux personnages centraux, par quelques rebondissements inattendus. le roman est rédigé simplement, sans effet de style ou abus de mots savants susceptibles d'égarer le lecteur. Il se lit donc très facilement, sans laisser indifférent.
Une belle saga historique, au tome 2 peut-être un peu trop romancé ?


Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'union soviétique de Staline fait miroiter aux exilés Arméniens un retour aux sources sur leur terre natale pour bâtir une nouvelle Arménie. le Chant d'Haïganouch mêle judicieusement la petite et la grande histoire et nous dévoile un nouveau chapitre de l'histoire tragique de la nation arménienne. Dans le sillage d'Agop, de Paris à Erevan puis en Sibérie, l'auteur nous détaille les déportations massives, les camps de travail, la peur et les souffrances constantes. En insistant sur l'absurdité totale du système soviétique basé sur la coercition, la terreur et la délation, Ian Manook dépeint une effarante inhumanité appliquée à grand échelle et qui dépasse de beaucoup le seul sort dramatique réservé au peuple arménien. Il alterne les chapitres consacrés aux errances d'Agop avec ceux s'attachant aux joies mais aussi aux désillusions de sa famille et de ses proches restés en France. D'anciens protagonistes réapparaissent, le récit introduit aussi de nouveaux personnages, dont certains s'illustreront dans l'Histoire, et s'intéresse en parallèle au destin mouvementé d'Haïganouch et son fils. Ian Manook en profite également pour appuyer avec causticité sur la responsabilité de la France dans sa surprenante complaisance à l'égard des Turcs puis par la suite des Soviétiques, égratignant au passage certains hommes politiques de premier plan. Une page historique terriblement douloureuse et singulièrement négligée dans les livres d'Histoire. Les destins des uns et des autres se croisent, se mêlent, apportant une dimension passionnante au récit mais, il est dommage que l'auteur abuse outre mesure des heureux hasards et des coïncidences inespérées qui nuisent pour le moins à la plausibilité effective de l'ensemble. Quoi qu'il en soit, c'est bien écrit, la construction est parfaite, pleine de poésie en dépit des horreurs évoquées et on suit avec intérêt les aventures aussi bouleversantes qu'instructives et captivantes de ces personnages passionnés, attachants et remarquables.
Une nouvelle réussite pour cet écrivain créatif, atypique et profondément inspiré.
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