L'évasion

Février 1987 : Filippo un petit voyou qui volait, trafiquait aux alentours de la gare de Termini à Rome, s'évade de prison avec Carlo : un ancien brigadiste. Ils ont sympathisé et, le jeune homme qui n'a jamais voulu travailler en usine, ni entrer dans le système est vite fasciné par les récits des luttes ouvrières, de la solidarité , de l'espérance de ces extrémistes de gauche qui ont semé la terreur pendant " les années de plomb ". les attentats les enlèvements, les vols, les demandes de rançon, les jambisations des B.R, les luttes contre l'Ordine nuovo avec les meurtres de policiers, de magistrats, d'hommes politiques, de journalistes ....
Bref Filippo l'admire et, quand Carlo décide de s'évader : il va l'aider à gérer les détails de leur fuite par les bennes à ordures et ils vont sortir sans encombre de leur geôle mais, Carlo Fideli est attendu par 2 des siens et il le laisse poursuivre seul la cavale ! Quelques semaines plus tard Carlo va être tué lors du braquage de la banque Piémont-Sardaigne à Milan ! Heureusement qu'il lui avait conseillé de se réfugier à Paris chez sa compagne Lisa Biaggi ! Cette dernière l'accueille froidement et lui loue un petit studio, ensuite il va trouver un emploi de gardien de nuit à La Défense à Nanterre . Lisa est un ex brigadiste réfugiée avec d'autres italiens dans la Capitale ( doctrine Mitterand ) . Ils vivent tous dans l'espoir de voir leur cause se réactiver, mais aussi dans la nostalgie de ces années ou les B.R, le PCI faisaient la loi !
Filippo Zuliani s'ennuie, il se sent méprisé par la communauté des réfugiés et, il se met à écrire toutes les nuits pour s'attirer l'attention de Lisa et de son amie Cristina.
Il fait lire ses écrits et, rapidement un éditeur s'intéresse à cette histoire intitulée " l'évasion " ou Filippo imagine la suite de la cavale avec Carlo, le braquage de Milan..c'est un succès littéraire et il est sollicité par tous, mais les polices françaises et même italiennes se demandent si ce roman est une fiction ou si c'est réellement le récit fidèle des faits ! Filippo est heureux car enfin, il devient un personnage important paré de la réputation De Carlo ! Mais, comme la grenouille qui voulait être plus grosse que le boeuf ( La Fontaine ), il oublie la prudence et il s'expose à ce qui va finalement lui arriver !
Dominique Manotti nous présente un polar politique, un thriller avec une fin" téléphonée" et l'aventure d'un petit voyou qui n'a jamais rien lu, ni écrit et, qui soudainement devient un véritable écrivain ! Une affabulation difficile à croire même si le style, l'écriture de l'auteur sont agréables, fluides, simples et directes . de plus, étant agrégée d'histoire : elle aurait pu nous conter plus longuement les tristes" anni di piombi " qui ont bouleversés l'Italie de 1960 à 1980..
L.C thématique d'avril 2022 : un polar français

L'idée de départ est inintéressante : un droit commun qui s'évade avec un ancien des BR et qui écrit son histoire pour conquérir la compagne du défunt co détenu. L'idée était bonne, mais la mayonnaise n'a pas prit pour moi parce qu'au final le personnage principal manque de crédibilité et que l'histoire se cherche. Par contre bon point sur la description du monde de l'édition, et sur la reconstitution des années 80 où la patte de l'historienne est très présente...avec plaisir

Un roman peu intéressant dans l'ensemble il m'a été impossible de vraiment m'intéresser à l'histoire que j'ai trouvé fade et sans intérêt.

Histoire d'un petit voyou romain qui s'évade de prison en même temps que son codétenu, ancien des brigades rouges. le voyou se transforme en devenant écrivain et en racontant sa vie, pour conquérir une femme.

Avec ce roman, Manotti comme à son habitude s'intéresse à une histoire rattachée à une question politique de fond (ici l'exil accordé en France aux membres des Brigades rouges dans les années 80), mais elle se penche de fait sur l'Histoire de l'Italie et non plus de la France comme dans les précédents ouvrages que j'ai pu lire d'elle. Or, Manotti fait du synthétique, du bref, du concis, du direct. Sauf que si j'arrive à capter ses références en matière d'Histoire française, j'ai eu un peu plus de mal en terme d'Histoire, et surtout d'Histoire politique, italienne !

A côté de ça, il y a l'intrigue en elle-même. Manotti s'intéresse à Filippo Zuliani, un petit malfrat qui se retrouve en cellule avec l'un des cadors des Brigades rouges. Les homems vont discuter, échanger, et s'évader ensemble. de leur cohabitation, Zuliani décide de faire un roman, mais rapidement on ne sait plus bien ce qui relève de la réalité et de la fiction. Sur ce point, soulignons le talent de Manotti qui joue de son lecteur comme Zuliani dans son roman : on ne sait plus bien ce qui relève de la fiction initiale ou de la mise en abîme. En revanche, le jeu de la mise en abîme et du personnage écrivain est un jeu dangereux, surtout quand l'auteur décide de proposer à ses lecteurs des extraits du roman de cet écrivain de papier. Or, si Manotti fait parfaitement bien du Manotti, elle n'est pas Zuliani, et j'ai trouvé complètement improbable qu'un gamin qui n'a jamais lu réussisse à pondre un bouquin avec la qualité que Manotti nous donne à lire...

Du coup, l'ensemble m'a laissé un goût de déception, d'inachevé, ou plutôt d'achevé trop vite. Comme si Manotti avait voulu rapidement boucler ce roman et qu'elle n'avait pas pris le temps de s'attacher à ces petits détails qui font (ou non) la crédibilité d'un roman...
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