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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un attentat terroriste à une terrasse de café à Paris.
Charlotte, enceinte de Karim s'y trouve avec des amies et meurt.
Désespéré, Karim n'aspire qu'à venger Charlotte et va infiltrer Daech pour tuer le commanditaire de cet attentat.
A Alep il est confronté aux atrocités djihadistes.
Quel livre dur !
Le terrorisme y est minutieusement détaillé, et ça fait froid dans le dos.
On sent l'oeil et l'écriture du journaliste de guerre qu'est Pascal Manoukian.
Tout est précis, décrit sans jugement, juste des faits.
Et quels faits.
On a beau connaître toutes ces ignominies par les actualités, ce roman nous plonge dedans avec un réalisme impressionnant.
Que d'atrocités au nom de la religion.
Combien d'âmes désemparées se laissent embrigader.
Combien de victimes innocentes.
L'auteur a réussi un livre puissant qu'il serra difficile d'oublier.
Un livre qui hélas n'est pas qu'un roman.
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« Tu sais ce que le prophète a dit ?
- A propos de quoi ? Il a dit beaucoup de choses.
- de la guerre contre les mécréants.
- Non.
- Qu'après la victoire tout ce que tient ta main droite t'appartient. Alors elles sont toutes à toi. »

« Ma malakat aymanukum » possède plusieurs traductions, dont les deux suivantes : « ceux que ta main droite possède » (M.H. Shakir) ou « ceux qui sont tes esclaves » (N.J. Dawood). Ce que possède ta main droite t'appartient, tu en disposes à ta convenance.

A Paris, Karim et Charlotte mènent une vie heureuse, faite de complicité et de simplicité, et bientôt, leur famille va s'agrandir. Charlotte est enceinte de six mois, et le jeune couple s'apprête à accueillir une petite Isis (en hommage à la déesse égyptienne adulée de son peuple), dont la naissance est attendue avec impatience et excitation. Charlotte et Karim forment un couple particulièrement heureux et libre, ils s'aiment sans contraintes, ils aiment être ensemble oui, mais ils n'hésitent pas non plus à s'accorder des moments plus « égoïstes », Karim avec ses copains et Charlotte avec ses copines, et, en cette chaude soirée estivale, Charlotte ne manque pas à la règle. Ce soir, c'est terrasse avec les filles, apéro et rires jusqu'à pas d'heure.

Tout vient à point qui sait attendre, dit la maxime…

Tout vient à point ou ne vient pas. Isis ne verra jamais le jour, et Karim ne verra plus jamais Charlotte. Pourquoi ? Parce que sa route a croisé celle d'Aurélien, un jeune paumé qui s'est converti à l'Islam et qui s'est fait enrôler par des Islamistes. Avec ingéniosité, intelligence et ruse (Ô combien leurs tactiques sont révoltantes, tant elles passent entre les mailles du filet), Aurélien a finalement trouvé un sens à sa vie, en mettant fin à celle des autres, en se sacrifiant pour le pardon d'Allah, comme on le lui a promis, il a trouvé la Lumière et mis fin à son calvaire sur Terre, lui qui était délaissé de ses pairs, sa mère, ses anciens copains d'école, dont Karim faisait partie.

Pourquoi ? Et comment survivre après ça, après cet acharnement de haine intangible pour des convictions absurdes, de prêches perfides et fallacieux ?

Karim n'a plus rien à perdre, puisqu'on lui a tout pris. La seule volonté qui lui reste c'est ce désir ardent de vengeance, au nom d'Isis et de Charlotte. Mais rien ne se passe à Paris, tout se déroule dans les hautes sphères de l'Etat islamique, en Syrie, et pour venger les siens, Karim va devoir adhérer aux dogmes qui ont détruit sa vie, côtoyer les hommes qui ont amené Aurélien à devenir martyr au nom d'un Dieu qu'il ne connaissait pas, aider les ennemis, les traîtres, travailler à leurs côtés et les aider dans leur quête d'une toute-puissance prétendument méritée et, dans ce périple qui le poussera dans tous ses retranchements, Karim aura pour seul but de rencontrer l'homme qui dirige tous ces soldats, loin des champs de bataille, loin des conflits sur le terrain, loin des corps démembrés, loin des femmes esclaves, loin des massacres, loin des horreurs de cette guerre.

Je ne saurais vous décrire ce roman, il faut le lire et le vivre ; il ne s'agit pas d'un simple roman, d'un livre qu'on lirait comme ça, pour passer le temps, pour se détendre, non ; on plonge dans un drame, corps et âme, et on avance, avec Karim, on progresse pas à pas, avec angoisse, dans le quotidien de sa lutte acharnée. J'ignorais tellement de choses, qu'il s'agisse des techniques de communication des djihadistes, des génocides qu'ils commettent, des prouesses technologiques dont ils usent. Pascal Manoukian a écrit un roman qu'il faut lire, un roman profondément humain, terriblement humain malheureusement, qui perturbe, dérange et démange.

En découvrant Karim et son parcours, vous découvrirez ô combien « ce que tient leur main droite leur appartient ».


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C'est un thème assez dur que nous propose l'auteur et mieux vaut savoir à quoi s'en tenir avant de se lancer. Pour faire simple, le livre s'ouvre faisant directement écho aux attentats de novembre 2015... Un sujet lourd et douloureux. Alors oui, j'ai été un peu dérangée par les premières pages qui sont très ancrées dans le décor parisien et chargées en émotions, mais heureusement l'histoire s'oriente ensuite vers autre chose. On quitte Paris pour accompagner Karim - un jeune homme qui vient de perdre sa compagne et toutes illusions de bonheur - dans sa folle tentative pour remonter jusqu'au commanditaire de l'assassinat de sa femme. Ses pas le mènent en Syrie où il va s'infiltrer dans les coulisses d'un monde inhumain.
Passé mes premières difficultés pour entrer dans ce sujet délicat, j'ai trouvé que c'était un roman fabuleux et extrêmement bien documenté. Fabuleux, car il nous ouvre les yeux sur tant de choses criantes de vérité, comme ce passage : "A force de ramollir les cerveaux de nos enfants, nous les avons rendus perméables à la connerie". Ou encore celui-ci où il nous fait apercevoir un pan de vie des civils syriens touchés par cette guerre de façon quotidienne : "Comme à Paris les sirènes emportent ceux qui ont une chance de vivre. Mais où sont les halls de théâtre pour abriter les blessés ici ? Où sont les hôpitaux, les chirurgiens, les cellules de soutien ?" Pascal Manoukian est un ancien journaliste de guerre mais il a surtout prouvé ici qu'il sait manier les mots et se révèle être un très bon écrivain. Sa plume m'a conquise et j'en redemande !
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Charlotte et ses deux amies Aurélie et Mathilde, trois jeunes femmes parisiennes, prennent l'apéritif à une terrasse d'un café quand deux terroristes surgissent et font feu. Charlotte, qui était enceinte, décède ainsi que ses amies et d'autres personnes. Son compagnon Karim, éperdu de douleur, va chercher à comprendre, d'autant plus qu'il connaissait un des deux tireurs. Karim réussit à intégrer via Facebook un réseau terroriste, afin de se venger. Il va passer par la Belgique avec d'autres personnes et rejoindre la Syrie où il découvre l'horreur au quotidien. Enrôlé comme cameraman et monteur vidéo, Karim aura-t-il le courage d'aller au bout de sa démarche ?

J'avais été très touchée par le précédent roman de Pascal Manoukian, Les échoués, aussi quand j'ai lu les critiques élogieuses de son nouveau livre, j'ai eu très envie de le découvrir à mon tour.
J'ai beaucoup aimé Ce que tient ta main droite t'appartient, roman au titre étrange qui fait référence à une citation du Coran à laquelle se réfèrent très souvent les membres de Daech.
Ce roman est tellement bien documenté qu'on a l'impression de vivre les combats en Syrie, les descriptions faites sont très réalistes et frappantes. Elles nous évoquent les scènes de dévastation et de violence pure qu'on peut voir dans les journaux télévisés.
En même temps, en tant que lectrice, j'ai appris des choses que je ne connaissais pas, comme par exemple le sort que subissent les populations yézédites, Pascal Manoukian réussissant ici à mêler le travail de l'écrivain et du journaliste reporter.
J'ai apprécié aussi le retour d'un personnage des Egarés, Chanchal, le vendeur indien de roses.
J'ai tremblé pour Karim quand il pénètre en Syrie, on sait pour lui qu'il va lui être très difficile d'en réchapper. Les scènes finales sont l'aboutissement logiques et inéluctable d'un combat mené par un homme contre des dizaines, des centaines, milliers d'autres peut-être.
Ce roman fait réfléchir, il mériterait d'être connu, voire mis en scène, pour que son message soit diffusé au maximum afin de pousser à la réflexion les personnes qui sont sur le point ou pourraient être tentées de basculer.
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Les faits se déroulent à Paris dans un passé très proche.
- Karim, jeune musulman s'est détourné de la mosquée car il est rebuté par les discours des extrémistes salafistes. Il vit avec Charlotte, d'éducation chrétienne. Elle est enceinte et décide d'aller fêter l'heureux évènement avec deux copines dans le 11ème arrondissement, à la terrasse du "Zébu blanc".
Karim la rejoindra après avoir informé l'imam de sa mosquée de sa décision d'élever son enfant en dehors de la religion.
- Chanchal est un émigré bangladais. Il vit en France avec sa femme Iman. Il vend des roses aux terrasses des cafés et se croit en sécurité à Paris.
Son destin va rejoindre celui des victimes.
- Aurélien a grandi dans la même école que Karim. Son parcours scolaire s'est déroulé sans problème. Il vit dans une cité à Aubervilliers. Son père est mort mais sa mère est bien présente. Il tourne mal et vend de la drogue puis se fait happer ensuite par les extrémistes de Daech. Il part en Syrie, puis revient avec des intentions de tuer de façon barbare. Ce soir-là, il se prépare à rejoindre la terrasse où Charlotte fait la fête avec ses amies, où Chanchal va passer vendre ses roses. Il est accompagné de l'assistant de l'imam de la mosquée de Karim. On se doute qu'il ne vient pas boire un verre.
C'est le drame. sanglant. de nombreuses personnes perdent la vie dont Charlotte.
Karim arrive après la tuerie, il ne sera plus jamais le même. Il va remonter jusqu'à la source du mal en s'infiltrant parmi les monstres.
Pascal Manoukian a fait un remarquable travail de radioscopie du terrorisme , du recrutement parmi les jeunes et de leur adhésion.
En attendant, la lecture est percutante. J'ignorais que j'allais avoir affaire à un livre aussi fort. L'auteur est journaliste et pourtant le style est loin d'être technique. Il emploie des images comme la paille symbolisée par Karim pour évoquer l'imam et les recruteurs qui gobent littéralement les pensées personnelles.
Une seule scène me paraît être en-dehors de la réalité. A l'enterrement de Charlotte, le prêtre accuse Dieu de lâcheté. Jamais vu, jamais entendu!
Il faut avancer plus loin dans le livre pour comprendre le vrai sens du titre qui est une citation du Coran.
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Le poignard qui décapite appartient à celui qui assassine comme la plume à celui qui dénonce les meurtres. Et c'est là toute la différence entre le bien et le mal.

Le hasard m'a fait lire ce roman juste après Sans Véronique et les deux histoires, se ressemblent, se superposent, se complètent aussi, tissant inexorablement une fin quasi similaire qu'on aurait voulu tellement différente.

Après ces deux lectures, un tigre tente de me dévorer dans un rêve que je maudis et qui devient récurrent chaque fois que le mal terroriste s'approche trop près de moi.

Il faudrait que je me mette aux feel good sans tarder si je ne veux pas devenir insomniaque !

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Au départ de ce roman, tout commence bien. Les personnages, d'horizons différents, construisent leur vie, s'adaptent à leur milieu, s'imaginent un futur meilleur. Mais un jour tout bascule. Et l'horreur commence.
Pascal Manoukian nous emmène à la suite de Karim, le héros bien malgré lui du roman, dans une descente aux enfers brutale. Bien sûr, c'est un récit, mais il ne faut pas se voiler la face, c'est aussi une cruelle réalité. Ce livre raconte comment de jeunes européens peuvent adhérer au discours des islamistes radicaux. Pourquoi ils sont prêts à mourir mais aussi à se montrer cruel et à sacrifier des innocents.
Ce livre vaut la peine d'être lu, mais il est très dur. Il décrit une réalité terrible qu'il faut avoir le courage de regarder en face. Et je me dis qu'il nous rappelle que le rejet, l'intolérance et l'ignorance sont les causes de l'extrémisme et de la violence.
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Un coup de poing dans le ventre. Voilà comment j'ai ressenti cette lecture. Dès que les premières lignes, j'ai senti que ce livre allait me marquer, allait parfois même me faire mal. Pascal Manoukian parvient à nous faire passer par un panel de sentiments : la peur, l'effroi, l'incompréhension, l'angoisse, la stupéfaction.
Et dans ce livre, même si on ressent un certain malaise à certaines pages, on ne peut pas se réfugier dans le "C'est juste de la fiction" : rien n'est inventé, l'auteur qui est aussi journaliste ne fait que retracer ce qu'il a pu voir, connaître, entendre de ce qui se passe en Syrie, de ce qui se passe actuellement en France, et un peu partout en Occident.
Il est difficile d'attribuer à ce livre un coup de coeur tant le sujet est grave, douloureux. En tout cas, c'est un livre qui marque, qui explique, qui fait mal parfois mais qui est nécessaire pour celles et ceux qui veulent comprendre.
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Charlotte et Karim s'aiment, bientôt ils seront trois plus heureux encore... Mais la barbarie et l'horreur sont là toutes proches... Alors qu'elle boit un verre avec des copines à la terrasse du "Zébu blanc", Charlotte est happée par une bombe déclenchée par un jeune français radicalisé. Karim perd tout ! Par désir de vengeance et pour retrouver le commanditaire de l'attentat, il s'envole pour la Syrie comme combattant de l'État islamique. Là il sera confronté à l'horreur absolue et à la machine de communication de Daech prêt à tout pour recruter de nouveaux combattants.
Ancien reporter de terrain, Pascal Manoukian signe un roman coup de poing effrayant de réalisme. Un roman d'actualité intelligent qui laisse une empreinte indélébile sur son lecteur.

Un avis de Raphaël
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Une écriture forte ...terriblement d'actualité
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