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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mais quel deuxième roman !!! Pascal Manoukian vous êtes un auteur, un vrai... Vous avez ce don, ce petit supplément d'âme qui font de vos mots une magie... Et pourtant le sujet de votre livre n'en est pas une... Bien au contraire...

Paris, à la terrasse d'un café, alors qu'elle fête avec ses amies sa toute nouvelle grossesse, Charlotte meurt sous la bombe d'un terroriste. Et avec elle, c'est tout l'univers de Karim, son conjoint, qui s'effrite. Il doit trouver un sens à tout ça, des réponses à ses questions et surtout un coupable. Il part alors pour la Syrie avec la ferme intention de tuer celui qui lui a tout pris...

Dès les premières pages, on sait que ce roman ne nous laissera pas indemne. Sans aucun jugement, Pascal Manoukian décrit avec précision l'embrigadement, la propagande et la perte de repères de tous ces hommes et ces femmes qui partent pour un meilleur Islam. Mais Karim est celui qui sauve cette religion de partage et de paix. Il est la figure qui nous raccroche à l'espoir de voir un jour l'intelligence revenir. Il est la force de croire en ce Dieu qui n'a jamais prôné la guerre et les tueries...

Ce livre est essentiel... Il ne cache en rien la réalité, il n'apporte aucune solution, mais il a le mérite de nous faire réfléchir, de nous faire ouvrir les yeux, sans baisser la tête...
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Parfois, il y a des romans qui vous marquent. Ce que tient ta main droite t'appartient est de ceux-là. Un roman qui retrace le parcours d'un jeune homme qui a emprunté le chemin de la radicalisation pour répondre aux questions qui le taraudent. Dont une, de haute importance : qui est le commanditaire de l'attentat qui a tué ma femme ?

La joie, les pleurs, l'enquête

Charlotte et Karim sont heureux. Dans quelques mois ils accueilleront leur premier enfant et pour l'instant, ils savourent ces derniers moments à deux. Un soir, la jeune femme décide de faire la fête avec ses amies de toujours, direction un bar pour parler de tout et de rien, mais surtout de leur avenir.
Cet avenir n'existe pas. Deux hommes arrivent et balayent la terrasse de rafales de balles. On est à Paris, on est le 13 novembre 2015, les filles font partie des victimes.

Karim est effondré. L'un des terroristes est français, il s'appelle Aurélien et a grandi dans la même cité que lui.

C'est là que Pascal Manoukian nous montre les visages multiples et anonymes de ceux qui appâtent les futurs candidats au djihad, un nouveau danger qui rôde insidieusement dans les quartiers, mais aussi et surtout, sur le net.

Mon avis :

Je lis beaucoup de livres sur le terrorisme, la radicalisation, les religions, mais ce que tient ta main droite t'appartient de Pascal Manoukian, paru aux éditions Don Quichotte, est celui qui m'a le plus marqué. À plusieurs reprises dans ma lecture, je me suis dit « Mais ce n'est pas vrai ! », pas parce que je remettais en cause les propos tenus dans le roman, mais parce qu'on y découvre des personnages étonnants. Certains sont d'une bêtise qui fait peur, à l'image d'une jeune fille qui croyait partir en excursion et qui avait l'impression de pouvoir choisir de revenir en France si jamais elle ne se « plaisait » pas en Syrie. On y croise aussi un couple, qui part à la recherche d'un monde meilleur pour leur fils de 4 ans. Et puis, il y a Karim, parti pour voir de ses propres yeux l'homme qui a indirectement tué sa femme et son bébé.

Ce roman respire la vérité. Des gens désabusés qui pensent retrouver une légitimité en Syrie, des jeunes paumés même pas croyants qui ont le cerveau complètement lavé par le prosélytisme d'hommes qui ne recherchent que de la chair à canon.

Ce qui m'a marqué dans ce livre, c'est la facilité avec laquelle, les terroristes trouvent des nouvelles recrues et le peu de risques qu'ils courent. Internet est une toile qui les dissimule parfaitement, les aspirants djihadistes doivent rejoindre la Syrie par leurs propres moyens, ainsi, pas de risques pour le réseau.

Pascal Manoukian décrit Alep et les bombardements que subit la ville d'une façon si réelle, qu'on a l'impression de respirer la poussière de ses rues. Les femmes, comme cette jeune fille qui fait le voyage avec Karim, doivent se soumettre aux lois coraniques, mais surtout aux moindres désirs du chef de guerre. Puis il y a les autres, celles qui ont déjà tout vu et qui se sont transformées en passionaria, prête aux pires atrocités pour faire respecter la loi coranique.

Ensuite, il y a les terroristes, contournant des règles qu'ils imposent pourtant à la population et aux nouvelles recrues. On y découvre les camps d'entrainements, où des hommes venus du monde entier, occident y compris, viennent apprendre à tuer et à se suicider en faisant un maximum de morts.

Dans ce livre, au travers de l'histoire de Charlotte, de Karim, d'Aurélien, d'Adam, d'Anthony... on découvre se qui se trame tous les jours entre ici et là-bas et on se pose des questions.

Comment le jeune garçon intelligent d'hier est-il devenu un bourreau aujourd'hui ? Quel a été son parcours pour en arriver là ? Pourquoi les aspirants djihadistes ne voient-ils pas que même non-croyants, on les accepte au nom d'un dieu qui sert de façade à une bande de sauvages ? Comment les autorités ont-elles pu se laisser déborder de la sorte ? Que faire pour arrêter ses crimes contre les femmes et les populations jugées "impures"?

Ce que tient ta main droite t'appartient est un très bon livre sur le sujet, on sent le professionnalisme de l'ancien reporter de guerre et accessoirement, c'est aussi un roman passionnant.

Je vous conseille vraiment de le lire. Je ne vais pas dire que c'est un coup de coeur, même si je le classe dans cette catégorie du blog, ça serait déplacé. Mais c'est un roman qui compte, qui doit être lu et dont on doit parler.
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« Il m'a dit qu'on aurait une grande maison avec piscine et qu'ils construisent un immense centre commercial avec toutes les grandes marques, Guess, Gucci, Maje et tout le bordel. Un truc où tu entres et tout est gratuit pour ceux qui ont fait leur hijra ! »
« Ce que tient ta main droite t'appartient », que ce soit un sac tout cuir Vuitton, les filles esclaves sexuelles Yézédis ou des chars, des explosifs, des villages entiers de figurants à pendre, égorger, brûler et exterminer puisque Allah l'a dit – Daech le lui a fait dire – ce ne sont que des mécréants ! Alors, tout ce que tient ta main droite … n'a pas à être condamnée par la gauche et encore moins par cette France – ou tout autre pays d'Europe – seuls responsables de cette légitime réponse des djihadistes que l'Europe a trop oublié dans le passé.
D'entrée de jeu, on a froid dans le dos à la lecture de ce second roman de Pascal MANOUKIAN (2017). Après avoir secoué ses lecteurs en leur contant le chemin pris par les migrants pour trouver un bout de terre qui les accueille, l'auteur, cette fois, nous livre une fiction qui nous conte et nous instruit sur les manipulations qui mènent tant d'hommes et de femmes sur les chemins du Djihad, de France en Syrie puis de Syrie en France, sur les places, dans les stades, le métro et tout lieux où le terrorisme a de réelles chances de massacrer beaucoup, beaucoup de personnes avec seulement quelques ceintures d'explosifs, d'armes de poing, de camions bélier où de sabres vengeurs.
On lit, construit des images mentales, découvre les techniques de pointe en termes de communication pour enflammer des paumés et les transformer en martyrs. On ne comprend pas. On se pose des questions, on doute de l'Homme, on apprend à l'aimer, le détester selon le côté où il se trouve. Victime, sans avoir pu choisir, bourreau sans l'avoir pu vraiment davantage vu le lavage de cerveau dont il a été victime… Les hommes, les femmes, tous musulmans, par héritage, par peur, opportunité ou déviance, ces gens islamistes ne s'attachent pas tous au même Coran - n'en connaissant que ce que les Immams rencontrés leur ont dit ! – et ces musulmans se retrouvent tantôt bourreaux, tantôt victimes, tous pourtant souvent amalgamés à une seule et unique ‘race' à détruire ! A ce titre, le livre de Pascal MANOUKIAN fait oeuvre utile si l'Homme accepte de réfléchir…
Mais le lecteur ne peut s'empêcher de se sentir très peu armé pour comprendre la complexité du système Daech. Il reste, en fin de lecture, le goût amer de la mort, la mort injuste, la mort subie, la mort choisie, la mort synonyme, tout à la fois, de la bêtise humaine, de la cruauté que peut développer l'Homme envers l'Homme mais aussi sa quête de vie, de paix, d'avenir !
Le possible n'étant pas impossible, a-t-il néanmoins une petite chance d'un jour advenir ?
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Roman très émouvant mais très difficile car il traite d'un sujet d'actualité, qui a blessé et qui blesse encore de nombreuses personnes à travers le monde.

On sent dans l'écriture de ce roman le passé de Reporter de l'auteur, il narre avec beaucoup de réalisme et d'informations qu'il tire d'une immersion dans l'embrigadement dans lequel s'est lancé Daesh.

Pascal Manoukian nous raconte une histoire, mais il nous ouvre surtout les yeux sur la folie, les horreurs ainsi que sur les erreurs et les mensonges qui en amènent certains à plonger dans cette machine infernale. Une machine dont on ne ressort pas...
Lien : https://livresque78.wordpres..
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Tous ceux qui ont lu Les échoués, fantastique et essentiel premier roman de Pascal Manoukian attendaient forcément celui-ci avec impatience. Une pointe d'inquiétude aussi, après une telle émotion, c'est normal. C'est peut-être pour cela que l'auteur a pris soin de placer deux têtes connues dans les premières pages, deux personnages des échoués, comme un petit signe de connivence, comme pour signaler qu'on ne s'est pas trompé, qu'on va bien retrouver ici les éléments qui nous ont fait vibrer, qu'on va bien repartir pour un voyage marquant, inoubliable.

Et marquant, c'est peu de le dire. Car si pour Les échoués, Pascal Manoukian avait pris soin de positionner son intrigue dans les années 90, un recul nécessaire pour peut-être mieux faire écho aux drames actuels, Ce que tient ta main droite t'appartient vous arrive en plein front, directement, sans filtre. Pas de recul cette fois-ci. On est dans l'actualité chaude, celle qui nous colle au corps depuis deux ans, celle de l'état d'urgence, du danger terroriste au coin de chaque rue, des chaînes d'infos en continu, de l'escalade dans la violence. Mais c'est bien le même auteur qui est à la manoeuvre. L'observateur de terrain, journaliste, reporter, photographe. Habile à décortiquer l'information au-delà des images et à rendre un contexte, une situation plus compréhensibles par la grâce de ficelles romanesques bien réfléchies et une dose d'empathie qui est sa marque de fabrique.

Ce que tient ta main droite t'appartient met donc en scène un drame qu'on n'a aucune peine à imaginer. Une jeune femme, Charlotte est victime d'une attaque terroriste alors qu'elle dînait en terrasse avec deux amies dans un bistrot parisien. Dévasté, son compagnon, Karim doit faire le deuil de sa future femme et de leur future fille qui n'a pas eu le temps de voir le jour. Comment admettre et surtout comprendre l'incompréhensible ? Lui le musulman athée, futur gendre d'une famille orthodoxe, français et laïc avant tout va recevoir un dernier choc. le terroriste ne lui est pas inconnu. Il s'appelle Aurélien, ils étaient à l'école ensemble il y a longtemps. Un converti, comme des centaines d'autres, radicalisé, ayant embrassé une cause comme la dernière des aventures d'un siècle qui se cherche encore un sens. Karim décide de remonter la piste. A son tour il se laisse recruter, embarque pour la Turquie via la Belgique avant de passer en Syrie... Comprendre, voir, savoir et puis, pourquoi pas, se venger ?

Aux côtés de Karim, le voyage est terrifiant. le mécanisme d'embrigadement, ces jeunes qui partent comme s'ils embarquaient pour le Club Med, les passeurs, les réalités d'un terrain en guerre, l'escalade de la violence toujours... et surtout, la mécanique implacable de la communication, arme stratégique au service du recrutement et de la terreur. Monteur-réalisateur pour la TV, Karim est une pièce intéressante pour la cellule média de l'état islamique. Ce qu'il découvre dans les coulisses de la réalisation des films de propagande a de quoi faire dresser les poils dans les chaumières.

Pascal Manoukian est journaliste et le regard qu'il pose sur l'utilisation des media et notamment des réseaux sociaux, sur la surenchère au sensationnel, sur la manipulation des esprits fait de ce livre un témoignage exceptionnel sur la mécanique d'un "état" sans foi ni loi qui sait parfaitement utiliser les outils qui permettent d'influencer des cerveaux crédules, naïfs, prêts à croire ceux qui leur expliquent que là-bas, ils auront tout, "tout ce que tient ta main droite t'appartient".

Il m'a fallu plusieurs semaines pour totalement digérer et assimiler le propos de ce livre qui donne à réfléchir bien plus que de longs discours ou reportages télévisés. Au-delà du drame lui-même et des épisodes de notre histoire récente qu'il revisite sans fard, il donne à voir une terrible réalité et surtout la difficulté pour les états à combattre ces tentacules terroristes qui s'infiltrent dans la moindre brèche. Encore une fois, Pascal Manoukian livre un roman aussi fort que didactique. Un roman qui est une nouvelle pierre à une oeuvre littéraire remarquable et surtout très cohérente. Car tout est lié. le monde est notre terrain de jeu, il serait temps que nous l'admettions et que nous joignions nos forces pour combattre ce qui doit l'être, sans se tromper de cible. Merci Pascal Manoukian de nous le rappeler avec autant de force.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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J'avais déjà été bouleversée par la lecture du premier roman de Pascal Manoukian, Les échoués. Dans Ce que tient ta main droite t'appartient, il frappe à nouveau très fort. Il aborde ici les racines européennes du terrorisme islamiste et nous entraîne à la suite de ces combattants recrutés en Europe et entraînés en Syrie, inconscients du monde dans lequel ils vont réellement entrer et être embrigadés. A travers l'histoire poignante et terriblement brutale de Karim, dont la femme et mère de son futur enfant est tuée à la terrasse d'un café par un kamikaze, Pascal Manoukian évoque les raisons pour lesquelles des jeunes laissés pour compte de la société se tournent si facilement vers l'islam extrémiste, et il décrit les filières de recrutement et d'entraînement, en plein coeur de la Syrie martyrisée. Au fil des pages, on s'enfonce un peu plus dans l'horreur, et on ne ressort pas indemne de ce roman. Je voudrais écrire magnifique mais cet adjectif est totalement inapproprié, les cinq étoiles parleront pour moi.
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Un roman réellement journalistique sur l'horreur de l'état islamique. Tout y est : le mode de recrutement, les personnalités des candidats au djihâd mais aussi toute l'histoire de ce pays, ces superbes monuments que nous ne verrons plus.
Un excellent moment de lecture.

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Voyage au pays de l'embrigadement

Premier coup de coeur de l'année! Et je suis ravie que ce soit pour Pascal Manoulian, auteur que j'ai découvert avec son inoubliable Les échoués.

Charlotte fête sa grossesse avec ses deux amies d'enfance à la terrasse d'un café parisien où doit la rejoindre Karim lorsqu'elle est victime d'un attentat qui fait 18 morts et 42 blessés.
Pascal Manoukian nous plonge dès le début de son roman dans l'insoutenable avec un réalisme hors du commun.

Dévasté par la mort de Charlotte et la perte de leur enfant, Karim, monteur pigiste pour la télé, se rend compte que l'un des auteurs de l'attentat est Aurélien, un jeune français qui était en classe avec lui en CM2.

Pascal Manoukian décortique l'enchaînement inéluctable qui a entrainé Aurélien vers l'embrigadement avec sa prise en main par cinq barbus qui lui infligent du sport à outrance, des privations et des nuits à ânonner "avec une paille plantée dans le cerveau" avant le départ pour la Syrie.

Animé par la haine et un désir de vengeance, pour "affronter le monstre, lui couper la tête ou perdre la sienne" Karim veut infiltrer Daech et s'inscrit sur Facebook avec un pseudo bien choisi et après quelques échanges devient ami sur Facebook d'Abou Walid, membre de Daech. Tout cela est d'une facilité plus que déconcertante !

C'est très vite le départ pour la Syrie via Molenbeek, quartier musulman de Bruxelles, et la Turquie en compagnie d'autres français attirés par la promesse d'un bonheur vanté sur internet, il y a là Lila une jeune fille de 16 ans et un couple Anthony et Sarah avec leur fils Adam âgé seulement de 2 ans 1/2. Un périple où ils mettent leur vie entre les mains de passeurs et croisent de multiples réfugiés qui eux fuient la Syrie.

A peine arrivés en Syrie, ils sont plongés immédiatement dans l'horreur d'une scène de guerre puis envoyés en camp d'entraînement, passage obligé pour les soumettre, briser les volontés à coups de dressages, de brimades "On leur a trépané la mémoire, les instructeurs n'ont plus qu'à y plonger les doigts pour la reprogrammer."

Ce roman met en évidence les ravages d'internet où les promesses d'un paradis attirent des gens qui ne se voient plus d'avenir dans leur pays et considèrent la France comme une terre de mécréants.
" Al-Qaïda vivait à l'âge des cavernes dans les grottes de Tora Bora, Daech vit du buzz et des réseaux."

Quel plaisir de retrouver la plume de Pascal Manoukian qui fait un clin d'oeil à son précédent roman en introduisant deux des personnages des échoués dans ce nouveau roman !

Le récit est bien documenté, Pascal Manoukian livre quelques éléments historiques et propose quelques pistes pour analyser l'évolution de la société avec la disparition du vrai journalisme la profession étant tirée vers le bas, il accuse la multiplication des chaînes de télé au contenu vide d'engendrer une génération sans cervelle (Hanouna n'est pas épargné...) "On leur raconte tellement de conneries à la télévision qu'ils ne croient plus qu'en Internet". " L'inculture est le terreau de tous les fanatismes."

C'est un livre très dur que je n'ai pu lire qu'à petites doses. Pascal Manoukian fait prendre à son héros le chemin complètement inverse de celui d'Antoine Leiris avec son crédo " Vous n'aurez pas ma haine ".

En peu de mots précis souvent glaçants Pascal Manoukian décrit un obscurantisme qui conduit tout droit à la barbarie, il évoque de multiples morts en quelques mots brefs et secs sans s'étendre, on sent qu'il décrit des scènes vécues lors de son passé de grand reporter de guerre.
Le propos est effrayant, d'un réalisme insoutenable mais nécessaire et nous place face à notre impuissance.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Karim et Charlotte avaient tout pour être heureux. Charlotte portait le vie en elle, et il a suffi de quelques secondes pour que tout bascule. Un rendez-vous avec des copines pour fêter cette grossesse à la terrasse du "Zébu Blanc" à Paris. Aurélien et un comparse font irruption , une arme au poing, la fusillade éclate et ils se font sauter semant l'horreur.


Karim perd tout et veut comprendre pourquoi.
Karim est d'origine algérienne, musulman d'origine, il croit dans un islam de paix et de partage.
Aurélien, l'un des terroristes était de son quartier, français de souche, il laisse une mère dévastée. Karim veut comprendre le chemin de la radicalisation et venger sa douce Charlotte.

Il va passer de l'autre côté, il s'inscrit sur Facebook sous un faux profil et très vite il va être contacté et devenir un candidat au Djihad.

Il entreprend le voyage en passant par Molenbeek, un quartier de Bruxelles où il rencontre ceux qui voyageront avec lui, Lila une jeune femme (15 ans) qui croit que le voyage est réversible, qu'elle va trouver là-bas des magasins à profusion, le paradis et celui qu'elle a épousé par internet, mais aussi Anthony et sa famille, Sarah et le petit Adam de 4 ans à qui il pense donner un monde meilleur. Tous ceux qui tombent dans le miroir aux alouettes.

Ils traverseront la Turquie pour arriver en Syrie en plein coeur des bombardements face à la vraie réalité. Ils verront les camps d'entraînement où après un lavage de cerveau, ils seront près à tout , à devenir des bombes humaines, de vrais instruments de l' État Islamique dont la force est de ne pas compter ses victimes.

Pascal Manoukian, ancien reporter de guerre, nous montre aussi la triste réalité d'Alep et des villes sujettes aux bombardements, le triste sort des minorités yézidies occupant le berceau de l'humanité.

On entretient le peuple dans l'ignorance, bannissant les livres, la culture et la télévision.

Daech trouve sa force dans nos faiblesses, dans les carences de notre société, dans les laissées pour compte, les désenchantés plus crédules, moins cultivés, désespérés.

C'est glaçant, terrifiant, un style percutant , efficace, juste et tellement réaliste. Oh que ce livre suscite beaucoup de questions, de réflexions. Il devrait être en lecture obligatoire auprès de nos jeunes. Un récit qui m'a secouée, émue, un livre qui fait partie de ceux dont on ne sort pas indemne et qui va me poursuivre encore quelque temps. Un livre INDISPENSABLE car dans les médias on ne parle pas assez de ce qui se passe réellement là-bas, le mal n'est pas toujours là où on le pense.

Merci Julie pour cette suggestion de lecture commune. Vous trouverez son billet ici


C'est un immense ♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Le nouvel opus de Pascal Manoukian, tout aussi percutant que "les Echoués".

Un roman sur la radicalisation mais pas seulement... un roman sur la fragilité de la vie... sur l'amour et sur les hasards parfois malencontreux de notre existence.

C'est l'histoire

De Charlotte et Karim, un couple amoureux que la mort va séparer... Karim va alors chercher  à comprendre pourquoi et comment un jeune homme qui partagea sa classe en primaire est devenu un kamikaze. Sa soif de vengeance va le pousser à emprunter un chemin dont peu reviennent.

Cela nous rappelle que la vie ne tient qu'a un fil, que tout peut basculer et nous séparer brutalement des êtres que l'on aime. Mais ce livre nous donne aussi envie de croire encore que la bonté de l'être humain l'emportera toujours sur la terreur.

Lien : https://justelire.wordpress...
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