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sur 198 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'aurais sûrement pas lu cet ambitieux roman de plus de 800 pages s'il ne m'avait pas été prêté par une amie. Et je l'en remercie car j'ai découvert une écrivaine dotée d'un vrai talent de conteuse. Elle nous raconte l'histoire de Thomas Cromwell (1485-1540) qui bouleversa à jamais l'histoire de l'Angleterre. le conseiller s'ouvre en 1500 et se referme trente-cinq années plus tard durant lesquelles nous aurons assisté à sa lente ascension. La suite nous sera contée dans deux autres tomes, le pouvoir et La disgrâce, qui sortiront respectivement en 2014 et 2015.

Thomas Cromwell connut une carrière d'abord aventureuse. Pour échapper à un père forgeron alcoolique qui le battait, il s'embarque à 15 ans vers la France pour aller guerroyer en Italie puis s'initie à la finance dans une banque florentine. Il revient en Angleterre en tant qu'avocat et entre au service du cardinal Thomas Wolsey, l'homme qui sans en avoir la couronne dirige l'Angleterre. Élu au Parlement dès 1523, Cromwell échappe à la disgrâce de Wolsey grâce à son intelligence et son sens de la politique. Nommé au Conseil du roi, il est au coeur du pouvoir puisqu'il connaît les affaires de Rome et celles de l'Église d'Angleterre, à l'heure où Henri VIII mène sa politique de rupture. Outre le divorce d'avec Catherine d'Aragon, qui devrait affermir la jeune dynastie des Tudors (Catherine n'a pas d'enfant mâle) par son mariage avec Anne Boleyn, Henri veut aussi mettre la main sur le considérable pouvoir temporel et spirituel de l'Église. Les monastères en sont l'enjeu à cause de leur poids économique. Thomas devient le principal théoricien de l'anglicanisme et d'une pratique "impériale" du pouvoir dont il assure la mise en oeuvre. En 1535, quand s'achève ce premier tome, il a fait d'Henri VIII le chef de l'Église d'Angleterre et a vu disparaître ses principaux adversaires, dont le grand humaniste Thomas More. Il est alors au plus haut sommet de l'Etat.

Bon, d'accord, me direz-vous voilà sans doute un intéressant roman historique.
Pas du tout ! C'est beaucoup mieux qu'intéressant ! C'est captivant. Historique, la saga de Hilary Mantel l'est d'autant plus que l'auteure est devenue la seule femme à avoir remporté deux fois le Booker Prize, Goncourt du Commonwealth. Alors, pourquoi un tel engouement pour une histoire de roi et de reines dans l'Angleterre postmédiévale ? D'abord le roman est superbement écrit, ensuite il est passionnant. de plus, Dans l'Ombre des Tudors n'est pas un roman historique ordinaire. Ecrit au présent , on pénètre à l'intérieur des pensées de Thomas Cromwell, et c'est toute la force de ce récit. Incroyablement fouillé et moderne, il est fait presque uniquement de dialogues. L'écriture est rapide, nerveuse. Les personnages sont remarquablement mis en scène – le portrait de Thomas Cromwell est subtil, complexe et on le découvre plus humain qu'on ne pouvait l'imaginer. 
C'est une épopée formidable : le souffle de l'Histoire, la reconstitution d'une époque marquée par un fanatisme religieux et une humanité naissante, des débats et critiques politiques qui trouvent de échos dans l'actualité du XXIe siècle, des rebondissements et des intrigues à foison.
 Ce roman est pourtant tout sauf facile, du moins au début, il faut s'habituer au style particulier de l'auteur, mais il vaut vraiment la peine d'être lu. Intelligent et foisonnant ! Passionnant ! Et dire qu'il va falloir attendre un an pour lire le second tome de cette trilogie !
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Thomas Cromwell, s'il est l'un des hommes politiques les plus importants d'Angleterre pour avoir mis en place la réforme anglicane au XVIe siècle, n'est pas forcément très connu dans le détail en France.
La trilogie d'Hilary Mantel, « le conseiller », répare cette injustice en narrant la vie de cet homme illustre, à l'origine fils de forgeron, régulièrement battu par celui-ci au point de s'enfuir à 15 ans pour l'Europe, revenu en Angleterre quelques années plus tard. Employé par le cardinal Wolsey, auquel il restera d'une fidélité exemplaire même après la disgrâce de ce dernier, il est remarqué par Henri VIII qui le charge de réussir à obtenir du pape son divorce d'avec Catherine d'Aragon, incapable de lui donner un héritier mâle, afin d'épouser Anne Boleyn…

« le conseiller » n'est cependant pas une biographie, mais un roman historique, ce qui permet à l'auteur de romancer les zones d'ombre liées à ce personnage de la manière la plus crédible qui soit. L'histoire est racontée du point de vue de Thomas Cromwell et l'on a accès ainsi à ses pensées (politiques, religieuses et stratégiques, qui lui ont permis d'avoir cette carrière exceptionnelle) et sentiments au sujet de la vie à la Cour et des personnages célèbres (Henri VIII, Anne Boleyn, sa soeur Mary Carey, Jane Seymour…) qui l'animent. La vie là-bas n'était pas de tout repos (comme dans toute Cour, de toute façon) !

Le résultat est un roman captivant, passionnant, flamboyant, ce qui n'était pas une mince affaire quand on sait que l'ouvrage fait plus de 700 pages. le grand talent de conteuse et d'historienne d'Hilary Mantel lui a ainsi fait réussir un ouvrage qui apprend beaucoup de choses sur les moeurs, les modes de vie et de pensée de la cour d'Angleterre, sans aucun temps mort. Elle a également réussi à donner de l'épaisseur à tous ses personnages, leur (re)donnant, pendant la durée du roman, souffle et vie. Je me suis surprise à m'attacher à Thomas Cromwell, homme secret, complexe, mais qui n'oublie pas ses origines humbles (la noblesse ne manque de toute manière pas de les lui rappeler), et, dans un autre registre, à Jane Seymour, jeune femme discrète, voire effacée, et réfléchie.

Je vous recommande donc vivement la lecture du premier tome de cette trilogie !
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Un pavé de plus de 800 pages qui relate le règne des Tudor et surtout la lente ascension de celui qui deviendra le conseiller de Henri VIII ,Thomas Cromwell , fils de forgeron .Henri VIII qui voudrait divorcer de sa femme Catherine d'Aragon pour épouser Anne Boleyn qui se refuse à lui .Et c'est Cromwell qui va réussir ce tour de force et devenir l'éminence grise du roi .Cromwell est tenace et endurant aux fantastiques talents de politicien avec une vision d'ensemble et le sens du détail .
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Nous sommes en Angleterre en 1520 et le roi Henri VIII a le feu aux fesses (pour ne pas dire autre part). Il brûle pour la belle Anne Boleyn qu'il culbuterait bien sur son royal lit. Pas de chance, la belle joue les vertueuses et refuse de se laisser séduire tant que le monarque n'aura pas divorcé de son actuelle épouse, la plantureuse et caractérielle Catherine d'Aragon. Mais le pape, ce vieux ronchon, refuse de valider le divorce et les conseillers de roi Henri désespèrent de trouver une solution pour apaiser les appétits charnels de leur suzerain et donner, par la même occasion, un héritier à la couronne.

Or voici que surgit de l'ombre un homme aussi curieux qu'imposant : Thomas Cromwell, ancien homme de confiance du cardinal Wosley, tombé en disgrâce pour n'être pas parvenu à faire pression sur le pape. Etrange personnage que ce Cromwell… On le dit venu de la fange, fils de forgeron, ancien marin, ancien mercenaire, ancien comptable, homme de ressources assurément, à la tête bien faite et aux énormes pognes d'assassin. Par la grâce d'une intelligence aigüe et d'une volonté de fer, il saura s'élever au sein de la Cour des Tudors, véritable panier à crabes, jusqu'au sommet de l'Etat.

J'ai commencé ce roman sur un malentendu. J'étais persuadée de lire un roman sur Oliver Cromwell, le lord Protecteur et principal investigateur de la Révolution anglaise. Ignare comme je suis en Histoire Anglaise, il m'a fallu plus de cent pages pour réaliser mon erreur (« Tiens, c'est curieux, c'était pas un siècle plus tard la révolution ? Il aurait eu quel âge ? Euh… cent soixante-dix ans ? ») Mais le temps que je revienne sur terre, j'étais déjà bien accrochée et je m'étais prise d'intérêt pour ce dense et ambitieux roman historique.

Il faut reconnaître cela à Hillary Mantel, elle ne prend pas ses lecteurs pour des crétins. « A l'ombre des Tudors » est un livre qui se mérite : il faut se concentrer pour suivre et démêler en compagnie du subtil Cromwell cet imbroglio de querelles, trahisons, alliances, et complots. La reconstitution de l'époque est fascinante et, malgré un style un peu difficile d'accès au premier abord, quoique fort beau, on ne peut qu'être captivée par cette vaste fresque historique, pleine de vie et de violence. Les portraits des hommes qui la traversent sont finement esquissés, en particulier ceux d'Henri VIII, monarque versatile obsédé par le désir d'être aimé de tous, et de Thomas More, son redoutable chancelier et principal adversaire de Cromwell à la langue dangereusement bien pendue. le protagoniste principal, quant à lui, s'avère charismatique et intriguant sous ses dehors de brute calculatrice au point que l'on se prend à redouter la terrible fin qui l'attendra d'ici quelques années. Je finis donc ce premier tome très satisfaite et ne tarderait pas à mettre la main sur la suite, même si ma curiosité est surtout éveillée par le roman écrit par Mantel sur la Révolution française dont le premier volume sortira en France la semaine prochaine.
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Un roman passionnant qui nous permet de découvrir l'histoire du roi très célèbre Henry VIII sous un angle différent : celui de son conseiller le plus proche Thomas Cromwell.
Nous sommes en Angleterre en 1527 et Henry VIII, marié à Catherine d'Aragon, l'espagnole, n'a eu qu'une seule fille avec elle, Marie - première femme de l'histoire à être couronnée reine d'Angleterre et à diriger le pays en son propre nom. Mais en 1527, Henry n'envisageait pas une telle possibilité et ne songeait qu'à avoir un héritier mâle, d'où son désir d'annuler son mariage. Et la route est longue avant que le pape n'accepte cette décision!
C'est ainsi que Thomas Cromwell va petit à petit entrer en scène : ambitieux, réfléchi, calculateur et opportuniste, il sème ses pions afin d'arriver à ses fins.
C'est un roman très riche, foisonnant des détails sur le mode de vie de l'époque, les liens et animosités entre les différents clans navigant autour du roi mais aussi une biographie soignée de ce conseiller de l'ombre.
Malgré un rythme quelque fois un peu lent (les 960 pages ne couvrent QUE 5 ans!) et la multiplicité des Thomas/Marie/Anne et Richard, cette lecture est réellement passionnante.
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Premier tome de la trilogie du Conseiller, Dans l'ombre des Tudors est consacré à l'un des personnages les plus énigmatiques du règne des Tudors : Thomas Cromwell.
Hilary Mantel a bien dû faire avec le peu d'informations disponibles sur le personnage et l'auteure relève le défi avec brio, car sous sa plume et page après page, Cromwell prend vie et devient un personnage fascinant.
Nous faisons sa connaissance alors qu'il est encore un jeune adolescent, gisant dans la cour de son domicile et tentant de se protéger des coups de son père, Walter Cromwell. le jeune Thomas parvient à s'enfuir et comme il ne fait pas les choses à moitié, il décide de traverser la Manche et de se cacher en Europe. Peu de détails sont donnés par la suite en ce qui concerne cette période de son existence et dans le second chapitre, nous retrouvons un Thomas Cromwell adulte, marié et père de trois enfants. Il est alors conseiller d'un autre grand homme du règne d'Henry VIII : le cardinal Thomas Wolsey.
Les deux Thomas travaillent de concert pour tenter de libérer le roi Henry des liens de son premier mariage. Catherine d'Aragon n'ayant pas donné de fils à son époux, ce dernier souhaite en effet se remarier afin d'avoir la chance de concevoir un fils.
Mais si cette "grande affaire du roi Henry" (comme la qualifie Wolsey) provoque la chute du cardinal, elle permet à Cromwell de rentrer petit à petit dans la lumière et d'être remarqué par le souverain et par Anne Boleyn. Comme une araignée tissant patiemment sa toile, Cromwell s'installe dans les hautes sphères de l'Etat, tout en refusant d'y occuper une place trop haute (il refuse ainsi de devenir lord-chancelier).

Ce roman très dense est d'une grande qualité et malgré sa longueur, on ne voit pas le temps passer en le lisant, tant la plume d'Hilary Mantel est addictive et presque hypnotique. Les grands personnages du règne d'Henry VIII sont tous là : Stephen Gardiner, Thomas More, les Boleyn, Charles Brandon, Catherine d'Aragon, François Ier, Charles Quint,... Et l'histoire que nous conte Mantel apporte un autre éclairage sur cette partie de l'histoire d'Angleterre.
Passionnant !
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J'ai toujours aimé L Histoire avec un grand H , déjà à l'école une de mes matières préférées.
En fouinant à la médiathèque que vois je : un pavé historique ; chouette !!!
l'Angleterre des Tudor en 1527 , le roi Henri VIII et les soeurs Boleyn et surtout Thomas Cromwell , fils de forgeron et qui va devenir un grand personnage à la cour et dans le royaume .
J'ai en tête des images du film " deux soeurs pour un roi " et j'ai lu le premier tome de cette trilogie avec délectation .
Tout y est l'amour , le pouvoir , les trahisons .
Cromwell y étant le personnage principal puisque cette trilogie lui est consacré .
Avec sans aucun doute beaucoup de passages romancés , ce n'est pas une biographie de Cromwell et c'est justement cet aspect là qui est passionnant et vous plonge dans cette Angleterre avec un immense plaisir .
Vivement la suite je suis happée !!
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Angleterre, XVIe siècle. Thomas Cromwell, fils d'un forgeron, devient conseiller du cardinal Wolsey puis, après la mort de ce dernier, du roi Henri VIII lui-même.

Dans l'ombre des Tudors (titre original : Wolf Hall) est le premier tome d'une trilogie dans laquelle la romancière britannique Hilary Mantel a entrepris de faire la biographie romancée de Thomas Cromwell, homme aux origines obscures qui devint à force de travail l'un des principaux hommes politiques anglais de son époque. L'auteure narre ici de manière très documentée l'ascension de ce personnage doué mais qui demeure mystérieux, des pans entiers de sa vie restant dans l'ombre faute d'informations. Elle dresse un tableau tout en nuances de Cromwell, mais aussi de tous ceux qu'il est amené à rencontrer, des apprentis qu'il forme au roi d'Angleterre. de plus, le style travaillé d'Hilary Mantel rend le roman très vivant (une gageure car il fait plus de sept cent pages) et jamais ennuyeux malgré quelques longueurs. Par contre, la lecture nécessite une attention constante : le lecteur voit défiler de nombreux personnages dont il est difficile de retenir systématiquement le nom et le rôle. Il faut d'ailleurs saluer le travail de traduction et d'édition du livre, qui comporte de nombreuses notes (permettant de s'y retrouver parmi les figures célèbres de l'histoire britannique, pas toujours très connues en France) et, en début d'ouvrage, une liste récapitulative des personnages bienvenue.

Dans l'ombre des Tudors s'avère donc être un excellent roman historique (gagnant du Booker Prize 2009), récit captivant de l'ascension de Thomas Cromwell.
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On est d'abord dérouté par le style narratif de ce livre qui raconte la vie de Thomas Cromwell à la troisième personne. de plus, c'est le récit d'une succession de moments les uns après les autres, dans l'intimité du quotidien des personnages, et si cela permet de bien comprendre leur psychologie, il vaut mieux prendre le temps d'aller voir leur vie (merci Wikipedia) pour ne pas se perdre dans les méandres de l'histoire d'Angleterre.
Mais une fois plongé dedans, on ne peut plus en sortir, accroché et envoûté tellement on s'identifie à Thomas Cromwell dont on partage les tourments et on admire l'habileté.
Plus de 800 pages qui se lisent très vites.
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J'ai beaucoup aimé ce roman, au travers du personnage principal et de son ascension sociale et politique incroyable pour l'époque : Hilary Mantel nous ouvre les portes de la Cour d'Angleterre, ses manigances et cette période incroyable qu'est le règne d'Henri VIII.
Le livre présente à mon sens quelques longueurs qui peuvent en décourager certains, l'ouvrage est extrêmement riche en détail et peut parfois être difficile dans sa lecture. Ce roman est le 1er d'une trilogie.
Les Anglais sont définitivement très bon pour nous faire entrer dans L Histoire.
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