L'automne est la dernière saison

Un état des lieux de l'Iran d'aujourd'hui à travers le portrait de trois jeunes femmes qui jonglent entre rester dans le statut quo ou aller de l'avant. Chacune à sa manière traverse une période où elle doit s'affranchir de son passé, faire des choix et les assumer tout en ne bouleversant pas le maigre équilibre créé.
On découvre les trois protagonistes à tour de rôle, avec chacune ses failles et ses forces et sa volonté de vouloir s'affranchir de la route déjà tracée pour elle. Leyla dont le mari est parti au Canada pour ses études et qu'elle n'a pas voulu suivre jusqu'au départ et qui se morfond par la suite. Shabaneh qui est tiraillée entre le rôle de substitut de mère qu'elle joue pour son frère handicapé et un petit ami qui parait pas très bienveillant. Et enfin, Rodja qui souhaite poursuivre ses études en France et qui attend son visa tout en ayant peur du vide que son départ pourrait faire à sa mère qu'elle laissera seule.

Des visions de vie différentes mais ces trois amies vont s'entraider dans ce moment de vie qu'on suit le temps de la lecture.

C'est le premier roman de Nasim Marashi, qui date dans sa version persane d'une dizaine d'années.
Trois amies de faculté scientifique sont restées proches, mais leurs choix, évidemment plus ou moins contraints par le régime (jamais abordé frontalement pour des raisons bien compréhensibles), seront bien différents.
Leyla se passionne pour le journalisme alors que son mari vient de partir seul pour le Canada. Aurait-elle dû le suivre ? Elle perd son emploi et s'enfonce dans une dépression de laquelle ses deux amies tentent de la sortir.
Shabaneh essaie de trouver un équilibre entre son métier qui lui plaît, dans un bureau d'études, et une famille détruite par le handicap de son frère, dont elle est seule à s'occuper. Lorsqu'un collègue demande sa main, elle est face à un choix qu'elle a tenté de repousser au maximum.
Rodja est une jeune femme ambitieuse et libre. Partir continuer ses études en France, tel est le salut qu'elle s'est choisie. Pour cela, il lui faudrait obtenir un visa étudiant…
Ce roman choral, décliné en deux saisons, se lit aisément (j'aurais aimé savoir ce que le mot « manteau » en italique signifiait, une note en début d'ouvrage m'aurait évité ce questionnement peut-être inutile). Les trois personnages sont attachantes, cependant je n'ai pas été emportée par le récit.
J'imagine que l'autrice a été obligée de s'auto-censurer car certains thèmes sont juste évoqués alors qu'ils jouent un rôle important, par exemple les tractations autour du mariage de Shabaneh.
C'est une jolie découverte de la société iranienne, et j'ai hâte de lire les ouvrages suivants de Nasim Marashi dès qu'ils seront traduits ! Merci beaucoup à Zulma pour l'envoi de ce livre.

L'AUTOMNE EST LA DERNIÈRE SAISON de Nasim Marashi

Leyla, journaliste, dont le mari est parti au Canada sans elle, vient de vivre cette séparation inattendue comme une trahison et a du mal à s'en remettre.
Shabaneh, qui consacre beaucoup de temps à son jeune frère handicapé, éprouve un besoin de liberté et d'indépendance, pourtant elle accepte de fréquenter un collègue de travail en vu d'un mariage en bonne et du forme, union qu'elle ne désire pas vraiment mais n'ose refuser.
Quant à Rodja, elle prévoit d'émigrer en France, pour faire ses études à Toulouse et prépare son départ. Mais les problèmes administratifs sont nombreux et viennent entraver son projet.
Ces trois jeunes femmes sont différentes et pourtant amies...

Le fil rouge de l'histoire est en filigrane la question brûlante de la liberté et du choix orientant toute une vie.
Comment peut on vivre une vie de femme libre en restant en Iran ? Peut on imaginer
partir en laissant derrière soi famille et amis ?...
Un roman offrant au lecteur trois beaux portraits de femme unies par une forte amitié.
Un récit sensible tout en finesse, où rien n'est vraiment dit mais suggéré.
Un premier roman à découvrir.

2015 en Iran. On suit le quotidien de 3 amies ayant fait leurs études ensemble, qui se retrouvent à devoir faire des choix cruciaux pour leur avenir. Mais ces choix semblent trop grands pour elles, n'ayant aucune référence de générations de femmes s'étant retrouvés devant de tels dilemmes, elles sont partagées entre un destin semblable à celui de leurs mères, qui n'ont pas vraiment eu l'occasion de faire des choix, car comme pour des enfants, on a décidé pour elles et un destin choisi pour lequel il faut se battre pour y arriver malgré les nombreux obstacles que leur imposent le fait d'être iraniennes. Parfois, découragées, elles se demandent si ça ne serait pas la facilité de vivre comme leurs aïeules et d'oublier leurs espoirs déçus...
Toutes les 3 affrontent des situations très différentes sur lesquelles semblent planer le départ de Misagh, qui en s'exilant semble avoir détruit l'équilibre fragile de leurs vies.
Pour un premier roman, c'est une réussite. Les personnages sont finement observés, attachants, complexes et plein de contradictions et l'on suit avec intérêt leurs joies et leurs déconvenues. Mais si l'écriture est soignée et les personnages convaincants, cela manque un peu de style et de panache!

A travers trois jeunes femmes iraniennes, Nasim Marahi nous apprend les angoisses, les interrogations et le poids que représente le fait d'être une femme en Iran de nos jours.
Ecrit à la première personne, chaque chapitre suit une des trois protagonistes, trois amies, avec un ton différent à chaque fois afin d'exprimer les préoccupations personnelles pendant une même journée. L'auteure insère des effets très intéressants de flashback dans le récit, comme des réflexions, des pensées du protagoniste.

C'est toujours un plaisir d'ouvrir un livre de la collection Zulma. Il nous fait découvrir un autre monde, une autre culture : la vie de trois jeunes filles à Téhéran. Trois jeunes iraniennes coincées entre deux modes de vie. L'appel de la modernité, la vie à l'étranger mais à quel prix. Il n'est pas toujours facile de changer, on peut rêver mais pour que nos voeux se réalisent il faut beaucoup de ténacité. J'ai ressenti beaucoup de nostalgie et de tristesse à la lecture de ce livre. C'est toute une génération transition qui n'est bien ni dans le rôle traditionnel ni complètement prêtes à couper les ponts. Je pense que l'autrice à travers ce premier roman veut témoigner de la vie actuelle en Iran. Peut-être un peu schématique dans le choix des parcours de vie…GB

Aujourd'hui je vous parle d'un livre que j'ai découvert grâce au #bookclubkube.
L'histoire se passe en Iran et nous plonge dans la vie de trois femmes le temps de deux saisons. Leyla, Shabaneh et Rhodja se sont rencontrées il y a quelques années sur les bancs de l'université, les trois amies ont chacune un rêve, des envies et doivent faire face aux imprévues de la vie et à leurschoix.
Leyla est journaliste, mariée à Misagh parti Au canada pour y faire ses études et abouti à ses envies de grandeur. Elle est restée au pays et se languit de son absence. Une absence qui lui pèse et dont elle a du mal à faire face alors qu'il est parti il y a des mois.
Shabaneh met sa vie en parenthèse et ne vit que pour son frère, déficient mental. Elle est plus une mère pour lui que sa propre mère qui a bien du mal à faire face au handicap de son enfant. On comprend bien plus tard que Shabaneh se sent responsable de sa maladie. Au sein de son travail elle fait la connaissance d'Arsalan qui rêve de l'épouser mais qui s'agace de sa léthargie face aux demandes qu'il lui fait.
Rhodja rêve de partir ailleurs et de faire ses études en France. Dans l'attente de son visa, elle continue de faire son travail malgré que cela ne lui plaît pas et continue de planifier son voyage.

Voici une lecture qui m'a totalement sortie de ma zone de confort et qui m'a plongé dans la vie des femmes en Iran. Le roman est découpé en deux parties, dans laquelle 3 chapitres correspondent à l'une des amies.  Emportée par la plume poétique de Nasim Marashi, nous plongeons dans leur quotidien ponctué de retours en arrière, dans leurs souvenirs. Si l'été pose les pierres et introduit Leyla, Rhodja et Shabaneh, l'automne est le moment des décisions et des prises de conscience, de l'évolution.
C'est une lecture dans laquelle une multitude d'émotions m'a envahie et m'a révolté à certains moments, notamment le comportement d'Arsalan vis-à-vis de Shabaneh.
Un roman où règne une certaine mélancolie que j'aurai aimé continuer encore un peu. J'ai aimé suivre ces femmes, j'avais l'impression maintes fois d'être à leur côté, de leur tenir la main, de m'installer avec elles dans le salon de Leyla.
Je garderai toujours dans un coin de ma tête ces trois femmes fortes qui décident enfin de prendre leur destin en main sans ne plus penser aux autres et font face à leurs émotions. 
Une jolie lecture.

Ce roman polyphone très mélancolique nous plonge dans l'esprit de trois femmes, trois amies rencontrées sur les bancs de la faculté de Téhéran, aux personnalités bien distinctes. D'abord Leyla, issue d'un milieu aisé, passionnée par le travail de journalisme, qui a du mal à refaire surface depuis le départ de son époux au Canada. Ensuite Shabaneh, introvertie, qui ne sait prendre aucune décision, cherche sans cesse à satisfaire les autres, et se réfugie dans les livres et les rêveries. Enfin Rodja, la fougueuse au tempérament bien trempé, qui prend sa vie en main et booste parfois maladroitement son entourage. Chacune se trouve prise dans un étau, entre tradition et modernité, se projetant dans une vie fantasmée mais frustrées de leur incapacité à assouvir leurs désirs. À travers ces jeunes femmes de 28 ans, c'est la mutation de la société que nous voyons opérer. Des aspirations qui pourraient donc se passer sur d'autres contrées mais qui prennent tout leur sens sur le sol persan.

La plume de Nasim Marashi fait fleurir subtilement les souvenirs. Une situation en renvoie à une autre, créant un rythme haletant qui nous emporte dans les méandres de flash-back plus ou moins lointains. Au détour, il est fait allusion sans la nommer à la guerre Iran-Irak (tranchées dans le centre-ville de Téhéran, tickets de paiement pour l'essence, difficulté d'accès à l'hôpital). Dans le même temps, la plume ciselée de l'auteure parvient à distiller habilement des informations éparses sur la société iranienne contemporaine. Des critiques implicites transparaissent ainsi sur l'autoritarisme du régime. On lit la fuite de quantité d'Iraniens jusqu'à la mise en place de restrictions sous de faux prétextes, ou encore la censure de la presse. Entre les lignes se dessine aussi la condition féminine. On découvre un mode de vie traditionnel basé sur le patriarcat, avec l'esquisse de violences conjugales physiques ou verbales. Et puis il y a l'insistance sur le "manteau". Ce vêtement que la république islamique d'Iran impose aux femmes, de même que le port du voile, au coeur d'actualités brûlantes. Faut-il rappeler le sort de Mahsa Amini arrêtée pour un voile mal ajusté et décédée lors de sa détention ?

Un livre remarquable, même si j'aurais aimé que l'histoire aille plus loin, connaître le devenir de ces jeunes femmes. Il m'a fait découvrir un autre style que celui de Zoyâ Pirzâd dans la littérature iranienne contemporaine.

Le destin et la vie de 3 femmes iraniennes ingénieures à qui on ne laisse pas vraiment exprimer leur talent.
Le livre est bouleversant, triste et poétique.
Dans un premier temps, j'ai eu beaucoup de mal avec le premier chapitre. Je me perdais dans le récit entre le passé et le présent mais au fur et à mesure j'ai aimé m'y perdre.

Mon premier (et mon seul) livre écrit sous autocensure, je ne sais quoi en penser.
L'histoire : Leila, Rodja et Sabaneh sont trois jeunes femmes liées par une forte amitié, arrivées chacune à un tournant dans leur vie. Faut-il partir d'Iran ? Arrêter d'attendre quelqu'un qui ne reviendra jamais ? Renoncer à ses rêves ?
Sous forme de tranches de vie interconnectées, l'auteur décrit le quotidien des trois jeunes femmes dans un pays qui leur offre peu de perspectives d'avenir enthousiasmantes.
Le sujet des troubles politiques actuels de l'Iran n'est jamais évoqué, et j'ai passé toute ma lecture à me demander la raison exacte : Est-ce que ce n'est, pour les personnages, pas le sujet ? Est ce que, au final, cela à peu d'impact réel sur la vie des gens ? Ou est-ce que c'est par censure ? Par autocensure ?
La dernière phrase de la quatrième de couverture, mentionnant la volonté de l'auteur de ne plus écrire en Iran car c'est "trop compliqué", et l'omniprésence dans les pages du "manteau", vêtement indispensable pour pouvoir sortir de la maison, me fais pencher pour la dernière hypothèse.
Pour résumer, un livre très agréable et facile à lire, dans une ambiance douce-amère, autour des choix de vie et de l'amitié qui surmonte (ou pas) des chemins de vie différents. Une fin légèrement frustrante par contre, car si on suis le chemin de pensée des personnages, on ne saura pas si elles ont trouvé toutes les réponses.